[Background anecdotique] Elémentaliste en devenir

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[Background anecdotique] Elémentaliste en devenir

Message par Maeko » 19 déc. 2015, 15:46

Elémentaliste en devenir
Le soleil se couchait lorsque les portes de la cité sylvestre apparurent d’entre les arbres. Une lumière orangée filtrait à travers les feuillages et la pénombre commençait à s’installer doucement, tandis que l’air se refroidissait petit à petit. L’odeur des feuilles et de la mousse embaumait et invitait à un sommeil profond et réparateur.

C’était d’ailleurs l’activité à laquelle s’adonnaient de nombreux passagers du convoi marchand, fatigués du voyage de trois jours depuis Ul’dah. Le calme régnait au sein des branchages sombrelinçois.

Parmi les quelques braves encore bien éveillés se trouvait une jeune fille à la peau sombre et aux oreilles pointues, à qui l’on n’aurait pas donné plus de six ans, du point de vue d’un être humain normalement constitué. Il se trouvait que la petite lalafelle avait en réalité la quinzaine, ce qui n’en restait pas moins relativement jeune pour une telle pérégrination en solitaire. Un voyage somme toute assez calme, mais dépaysant pour quelqu’un qui n’avait jamais rien connu d’autre que les marais et le désert depuis son enfance. Et, bien que les ravages du septième fléau un an auparavant fussent encore bien présents, la nature reprenait peu à peu ses droits.

Maeko admirait donc, ses yeux grands ouverts depuis le départ, le paysage qui défilait devant elle. Un sourire heureux ornait son visage. Voilà que l’avenir lui tendait les bras. Elle avait foi en tout ce que Gridania pourrait lui apporter, et avait la très ferme intention de rester ici jusqu’à ce qu’elle devienne une élémentaliste digne de ce nom, qu’importe le temps que ça prendrait.

« Nous sommes arrivés, n’oubliez pas vos affaires personnelles en partant. L’auberge est à deux pas, n’hésitez pas à y faire un tour, ils servent un excellent whisky et les chambres sont confortables. »

La jeune lalafelle ne perdit pas de temps pour se confronter à ce nouvel endroit, un foyer qu’elle comptait bien adopter le plus vite possible, si ce n’était pas déjà fait. Son grand sac en bandoulière sur son épaule, elle marcha jusqu’à atteindre un cristal bleu d’une taille impressionnante – au moins une dizaine de yalms, à vue d’œil. C’était la troisième fois de sa vie qu’elle voyait une éthérite, et le spectacle de ces balises ne la lassait pas. Elle accosta un garde pour lui demander le chemin de la guilde des élémentalistes, qui haussa un sourcil en voyant arriver la jeune fille à la peau foncée. Après quoi, non sans un haussement d’épaule, il indiqua le chemin à Maeko, qui le salua en souriant avant de reprendre sa route.

Après s’être perdue deux fois dans les enchevêtrements de la cité, avoir demandé son chemin à une dizaine d’inconnus qui ne s’arrêtèrent même pas et glissé dans la boue, elle arriva enfin à un massif coloré où des personnes en robe discutaient entre elles. De toute évidence, il s’agissait de la guilde des élémentalistes. Elle continua d’avancer, dépassant la clairière, pour se retrouver dans un tunnel de terre qui déboucha sur une gigantesque salle où se trouvaient des hommes et des femmes également parés de robes et de chapeaux pointus. Des sortes d’alvéoles lumineuses étaient disposées dans les murs, éclairant l’endroit d’une lumière blafarde mais apaisante.

« Bonsoir, jeune fille. Vous cherchez quelque chose ? »

Maeko sursauta et se tourna vivement vers l’endroit d’où provenait la voix. Il s’agissait d’une sorte d’accueil en bois où se tenaient d’autres élémentalistes. L’un d’eux, une femme au regard rassurant, fixait la jeune lalafelle en souriant.

« Je m’appelle Morgane, je suis chargée d’accueillir les visiteurs. Vous n’êtes jamais venue ici n’est-ce pas ? »

Maeko répondit en secouant la tête, tout à coup intimidée, comme si elle venait enfin de se rendre compte qu’elle était en terre inconnue et qu’elle ne connaissait rien de ces gens, de cet endroit et même de l’endroit où elle dormirait cette nuit. Après quelques secondes de léthargie, elle s’avança jusqu’au comptoir et s’expliqua :

« Bonsoir, je m’appelle Maeko Aeko, je suis venue seule du Thanalan afin d’apprendre l’élémentalisme.
- Enchantée, Maeko. Tu es venue seule dis-tu ? Ça me semble être un voyage assez long et risqué pour une fille comme toi. Enfin, je veux dire, quel âge as-tu ? Dix ans ?
- Quinze en réalité.
- Ah. Mes excuses, c’était impoli de ma part. Ecoute Maeko, en théorie, la guilde reste ouverte toute la journée et la nuit, mais nous allons tous prochainement aller dîner avant de nous mettre à prier les esprits. Il fera bientôt nuit noire, alors je te propose de te prendre une chambre à l’auberge et de prendre un bon repas. Je vais t’inscrire sur le registre, et tu pourras ainsi rencontrer maître E-Sumi-Yan dès demain matin, à six heures, pour qu’il t’explique précisément en quoi consiste notre discipline et te trouve un formateur. Ça te va ?
- Ça me semble honnête, je vous remercie.


Maeko s’inclina pour saluer et fit demi-tour pour retourner à l’auberge près de l’éthérite. Le chemin fut de plus courte durée que l’aller.

Une fois sur place, elle prit la chambre la moins chère, sous les combles, y monta ses maigres bagages et s’installa. Elle descendit rapidement dîner, et se repu d’un étrange ragout au goût hasardeux, qu’elle accompagna d’une pinte de bière brune épaisse. La réalité la rattrapa alors brusquement : la jeune femme était sans le sou et devrait travailler avec acharnement à côté de ses études pour payer sa soupe et son lit.

C’est plongée dans ces pensées peu rassurantes et pleine de doutes que Maeko s’endormit sur son rustique lit de paille. La journée qui suivait allait être décisive pour son avenir.
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Message par Maeko » 20 déc. 2015, 12:09

Un quart d’heure avant le rendez-vous, Maeko était habillée et se tenait droite comme un pic devant l’entrée de la guilde des élémentalistes. D’un naturel pourtant serein, elle risquait à tout moment de céder à la panique. Cette ville et cet environnement ne lui réussissaient pas, se disait-elle, et la pire des horreurs serait pour elle de se voir renvoyée dans le Thanalan sans autre forme de procès.

A six heures précises, la porte s’entrebâilla légèrement pour laisser passer le visage fatigué de Morgane, qui l’avait accueillie la veille.

« Entre. »

La grande salle faiblement illuminée impressionna la lalafelle au moins autant que la veille. Elle fut conduite à un jeune homme à l’allure étrange, la tête surmontée de petites cornes. Il avait des cheveux blancs, décolorés et une longue robe de mage.

« Bienvenue jeune femme, commença-t-il d’un ton bienveillant. On m’avait prévenu de ton arrivée. Je dois reconnaître que je suis agréablement surpris, nous n’avons pas l’habitude de voir des prétendants venir d’aussi loin que le Thanalan pour se former à l’élémentalisme. »

Maeko ne sachant que répondre, garda un silence interrogateur et attendit la suite. Le ton du maître – elle sentait au plus profond d’elle qu’il s’agissait d’un maître – contrastait fortement avec son apparence juvénile. Son regard semblait tout voir, tout analyser, et la jeune femme se sentait évaluée de part en part en le soutenant.

« Je m’appelle E-Sumi-Yan, je suis le maître de cette guilde. Si tu es acceptée, sache que c’est à moi qu’il faut t’adresser pour ce qui est des questions théoriques et des demandes de renseignement sur notre art. Je t’assignerai également un tuteur qui s’occupera personnellement de ta formation, il sera comme une sorte de parrain pour toi. Tous les apprentis ont un professeur à qui ils doivent obéissance. Mais avant tout, sais-tu ce qu’est l’élémentalisme, et quelle est la fonction que nous lui prêtons ? »

Maeko s’était préparée à cette question, et répondit presque immédiatement, sans se faire prier.

« L’élémentalisme est la magie des éléments naturels, elle permet à son utilisateur d’agir sur l’eau, la terre ou le vent en puisant dans l’éther fourni par la nature. On s’en sert surtout pour son potentiel de guérison hors du commun, qui permet de régénérer presque instantanément les blessures les plus impressionnantes, du moins, pour un mage aguerri.
- Bien, je vois que nous avons là une élève studieuse, ce qui fait toujours plaisir à voir. Cette définition est bonne, même si tu apprendras à la nuancer avec l’expérience. Je souhaite maintenant te demander la raison pour laquelle tu veux apprendre la magie des éléments, si ça ne te dérange pas. »


Cette question aussi, Maeko s’y était préparée. Sans hésitation, elle prit la parole :

« Je souhaite venir en aide à mon prochain, lui apporter l’espoir lorsqu’il n’en a plus, lui apporter la paix en lieu et place de la mort.
- C’est joliment formulé, je saurai m’en souvenir, Maeko. Tu peux venir M’lissa. »


Une femme émerga alors de l’obscurité de la salle pour venir se planter face à la jeune lalafelle d’un pas qui n’avait rien de gracieux. A son apparence, il s’agissait d’une miqo’te solaire, bien que ses oreilles fussent cachées sous un chapeau rapiécé et décoloré. Elle avait une paire de lunettes en demi-lune et l’air sévère, souligné par une petite bouche dont les plis n’avaient rien de réconfortant. Son visage était ridé, signe qu’elle n’était pas née de la dernière pluie.

Paradoxalement, cette entrée rassura Maeko, qui voyait en l’apparente sévérité de celle qu’elle devinait être sa future formatrice une preuve qu’elle avait été acceptée, du moins, pour l’instant.

Maeko n’avait même pas remarqué qu’E-Sumi-Yan leur avait discrètement faussé compagnie. C’est quand M’lissa prit la parole qu’elle se rendit compte qu’elles étaient seules.

« Bonjour jeune femme. C’étaient de bien belles réponses que tu as donné à notre maître, néanmoins, les mots ne suffisent qu’aux politiciens. Les élémentalistes sont des personnes de terrain, qui doivent agir dans des conditions parfois extrêmement inconfortables en maximisant leur efficacité. Retiens cela, ce sera ta première leçon.
Je m’appelle M’lissa, mais pour toi ce sera maître, ou professeur. On dit que les lalafells ont des prédispositions raciales pour la pratique de la magie, je serai donc exigeante vis-à-vis de toi plus qu’avec un autre. Essaie de voir cela comme une preuve de mon estime. Nous allons passer beaucoup de temps ensemble, jusqu’à ce que je te juge apte à continuer l’enseignement avec E-Sumi-Yan et les autres apprentis. D’ici là, je ferai de toi une candidate sérieuse, ou je te renverrai chez toi. Est-ce bien clair ? »


Exactement le genre de discours qui marchaient avec Maeko. Motivée comme jamais, elle n’attendit pas la moitié d’une seconde pour répliquer d’un ton quasi-militaire, mais souriant :

« Oui, professeur ! »
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Re: [Background anecdotique] Elémentaliste en devenir

Message par Maeko » 22 déc. 2015, 01:26

Deux lunes étaient passées depuis que Maeko avait rejoint la guilde des élémentalistes. M’lissa était un professeur exigeant, mais plus sympathique qu’au premier abord. Les deux femmes étaient rapidement devenues relativement complices, partageant de nombreuses anecdotes sur la vie de l’une et l’autre. La lalafelle avait ainsi appris que son maître était une ancienne habitante de Sharlayan, la cité des savants, et qu’elle avait une connaissance approfondie de chaque membre et chaque apprenti de la guilde.

Le racisme aussi, Maeko l’avait découvert pendant ces deux lunes. Gridania était une cité fermée, et la jeune femme se heurtait souvent à une discrimination raciale blessante. Elle avait néanmoins appris à faire fi des remarques et était bien moins touchée que lors des premières fois qu’elle en avait subies.

Parallèlement, la jeune femme avait trouvé un travail dans l’auberge où elle vivait, les Feuilles de Carline. Serveuse et plongeuse le soir, on lui offrait le repas et l’hospitalité. Mioune était une femme généreuse et sans préjugés, et Maeko donnait tout son possible pour que son travail soit fait au mieux.

Dans sa chambre, elle étudiait jusque tard les ouvrages que lui confiait M’lissa. C’était parfois usant, mais la lalafelle avait une volonté d’acier et un tempérament très travailleur. Elle dormait au minimum et travaillait le reste du temps. Rapidement, elle vit ses efforts récompensés et réussit à lancer ses premières incantations, faisant léviter un caillou ou souffler une brise légère.
Puis les premières neiges apparurent. Pour Maeko, ce fut une véritable découverte. La fine pellicule blanche qui recouvrait le sol et les feuilles avait quelque chose d’incroyable, de magique. L’air était glacé, et les flocons qui tombaient s’écrasaient sur le nez de la lalafelle qui riait à gorge déployée.

« Calme-toi un peu, bon sang. Nous allons passer pour des idiots dans les quartiers marchands si tu continues de beugler comme tu le fais, s’agaça M’lissa.
- Mes excuses professeur, c’est plus fort que moi. Je n’avais jamais vu pareil phénomène climatique chez moi, auparavant.
- Parfait, silence maintenant. »


M’lissa s’arrêta face à une devanture mal éclairée et poussa la porte qui grinça sourdement. Il était écrit en lettres grises « Chez Locastel, Tailleurs et Cordonniers ». Dès qu’elle eut passé le perron, Maeko fut émerveillée par ce qu’elle vit.

Partout dans l’échoppe, les artisans s’agitaient, couraient, criaient. C’était un véritable brouhaha ordonné, presque magique. Les robes, les chapeaux, les ceintures s’alignaient, dans des quantités impressionnantes et des coloris variés et originaux. Là, un maître expliquait à ses élèves la coupe du cuir, plus loin, un client fortuné négociait le prix de ses achats divers. La boutique prodiguait une atmosphère dynamique et enthousiasmante.

« Il est temps que tu aies de quoi t’habiller. Tes fripes me font honte, tu respires la pauvreté. Tu n’es pas une boniche, tu es une apprentie élémentaliste, et je refuse que tu m’humilies lorsque je te présenterai aux autres maîtres. Tu me rembourseras ça quand tu seras une véritable mage. »

Maeko n’en crut pas ses grandes oreilles. Elle allait posséder un uniforme de mage ! Voilà qui lui donnerait une certaine prestance, mais surtout, c’était la preuve que sa formation avançait, et plus vite que prévu, de fait.

Un élézéen au regard fatigué vint aborder le duo. Du moins, il vint aborder M’lissa, évitant de poser le regard sur la fillette noire qui jetait un regard – lui semblait-il – plein de convoitise sur les articles exposés.

« Ah, maître M’lissa, vous voici. Nous avons fini votre commande. Néanmoins, hem… Avec tout le respect que je vous dois, ce genre de vêtements convient-il aux enfants en bas âge ?
- Avec tout le respect que je vous dois, Pikels, ça ne vous regarde pas. Je pensais être reçue par Amine, où est-il ? »


Le ton sec de l’élémentaliste jeta un froid entre les deux protagonistes. Après de brèves explications sur un séminaire du maître tailleur Amine Locastel, Pikels amena Maeko et M’lissa devant un petit mannequin qui portait une superbe robe rouge sombre, ainsi qu’un chapeau pointu du même coloris. L’habit comportait visiblement de nombreuses poches, des manches amples ainsi qu’une ceinture en bandoulière sur laquelle, devinait l’apprentie, des fioles diverses pouvaient être attachées.

M’lissa prit alors la parole, d’un ton presque fier :

« Maeko, voici ton nouvel uniforme. Tu ne le porteras que lorsque nous travaillerons, interdiction de le mettre en public. Il t’habillera également et surtout une fois que tu seras une apprentie d’E-Sumi-Yan, et donc une véritable prétendante au titre d’élémentaliste. C’est clair ? »

Heureuse comme pas deux, la petite lalafelle acquiesça en souriant, bonne humeur visiblement peu partagée par le tailleur.

« Vous allez habiller une débutante de son…. Genre avec de la soie vanya ?! manqua-t-il de s’étrangler.
- Voudriez-vous fermer votre clapet Pikels ? Contrairement à vous, cette fille est talentueuse et a travaillé dur pour en arriver là. Pourriez-vous en dire autant, avec votre mère indécente qui obtient, par des miracles étonnants, ce qu’il y a de mieux pour un jeune coq comme vous ? »

La réplique de M’lissa avait fusé, blessante à souhait, mais efficace. Pikels en eut le bec cloué. Maeko fut encouragée par son professeur à essayer ses nouveaux vêtements, et elle ne se fit pas prier. Voici qu’elle avait fière allure, dans cet uniforme tout neuf ! La jeune femme ne put s’empêcher d’éprouver une intense fierté en sentant le poids de la robe de mage sur ses épaules. Elle était enfin promise à devenir élémentaliste.
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Re: [Background anecdotique] Elémentaliste en devenir

Message par Maeko » 23 déc. 2015, 13:24

L’hiver touchait à sa fin. Après près de six lunes à travailler avec acharnement, l’examen intermédiaire de Maeko se profilait de plus en plus. Bien qu’elle ne fût pas du tout effrayée par l’épreuve, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir un léger stress au fond de ses entrailles.

Ses progrès récents avaient surpris beaucoup de personnes, son professeur la première. Elle était aujourd’hui capable d’appliquer aisément les premiers soins à un individu blessé, de soulever des rochers plus grands qu’elle, de faire souffler des petites rafales et même, bien qu’il lui restait de nombreux progrès à faire sur ce point, de créer des courants dans des points d’eau. Parallèlement, son travail acharné lui avait permis de mettre un peu d’argent de côté pour s’offrir son premier bâton d’élémentalisme, une arme en orme finement ciselée, qui aurait appartenu à un Mage Blanc connu, selon le vendeur. Que la rumeur fut fondée ou non, le bâton remplissait largement la fonction pour laquelle il avait été fabriquée et Maeko en était très satisfaite.

Seule ombre au tableau, M’lissa était tombée malade et avait dû demander à plusieurs autres maîtres de continuer la formation de la lalafelle. Celle-ci se déplaçait donc dans tout Sombrelinceul pour se voir prodiguer les enseignements de personnes d’un bout à l’autre de la forêt. Pendant ses rares temps libres, elle prodiguait ses services à la guilde des aventuriers contre récompense pécuniaire, et se découvrit rapidement des facilités pour les soins en urgence.

Elle réfléchissait vite et efficacement, deux qualités primordiales pour sa formation, et ne tergiversait jamais quand il s’agissait de prendre une décision concernant la santé d’un patient. En un mot comme en cent, Maeko était une excellente élève et voyait son rêve de devenir une élémentaliste aguerrie devenir de plus en plus concret. Peut-être même qu’un jour, elle aurait le droit de porter le fameux cristal des Mages Blancs...

« Enfin, je suis encore loin d’en être là.
- En effet, et c’est pour cela que je vais te confier une mission un peu différente de celles auxquelles tu as droit d’habitude
, répondit M’lissa entre deux pénibles quintes de toux. Nous allons nous séparer un petit moment. Tu vas te rendre à Limsa Lominsa par aéronef et te rendre à la guilde des arcanistes de ma part. Là-bas, tu prendras une lune entière pour y découvrir cette science. Quand tu seras approximativement formée tu prendras un aéronef pour Ul’dah et tu te rendras à la guilde des occultistes avec le même objectif. »

La petite lalafelle haussa un sourcil, interloquée par la demande incongrue de son professeur.

« Vous ne pensez pas que ça risque d’être… compliqué en terme de logistique ? J’entends bien qu’apprendre à maîtriser différents aspects de la manipulation de l’éther soit important pour mon enseignement mais je ne suis pas bien riche, et je ne peux pas déserter ma chambre aux Feuilles de Carline et mon travail comme ça.
- Je pensais que tu me connaitrais mieux après ce temps passé ensemble. Tout est réglé de A à Z, aucune inquiétude à ce sujet. Tu n’auras même pas besoin de travailler dans les deux cités, j’ai déjà avancé les chambres et tu y recevras un repas chaque jour. »


M’lissa s’interrompit pour tousser comme une damnée. Ça commençait à devenir préoccupant, depuis le temps. Maeko se retint cependant d’émettre la moindre réflexion, la dernière à ce sujet ayant eu pour seul effet de mettre la vieille miqo’te en pétard – et par les Douze, elle était effrayante quand elle s’énervait.

« Pour le reste, je pense qu’il est indispensable d’avoir des notions dans tous les domaines pour être polyvalent. La polyvalence est ce qui différencie les meilleurs de la masse, et je ne te forme pas pour que tu sois un auroch lambda dans le troupeau. »

La jeune fille ne put s’empêcher de rire en illustrant mentalement les dire de son professeur. Cela étant, elle sentait naître en elle un début d’ambition – peut-être même d’orgueil. Entendre de telles paroles lui fit prendre conscience de son potentiel, suite à quoi, elle se mit à voir plus grand.

C’est sur ces pensées que l’élève quitta Gridania pour deux lunes, un baluchon à l’épaule son chapeau pointu sur le crâne – M’lissa l’avait autorisée à porter sa tenue tant qu’elle serait hors de Gridania, une histoire de prestance avait-elle ajouté. Alors que le vent frais lui caressait les joues, l’aéronef prenant de la hauteur, elle songeait à ce qui l’attendait par-delà l’horizon et au merveilleux cadeau que M’lissa lui faisait.
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Re: [Background anecdotique] Elémentaliste en devenir

Message par Maeko » 04 janv. 2016, 00:00

Limsa Lominsa était une cité réputée pour son alcool – du rhum principalement – ses femmes de caractère et les nombreux poissons qu’on y pêchait. L’aéronef transportant Maeko se posa alors que le soleil se couchait sur la ville maritime, donnant au spectacle des pilotis surchargés de passants une atmosphère presque magique.

Conformément à la tradition, la jeune femme ne manqua pas de se perdre plusieurs fois avant de trouver l’auberge où elle logerait – Le Dauphin Noyé, un nom aussi laid qu’improbable. L’endroit était tenu par un barbu sympathique du nom de Baderon, qui lui offrit une bière en plus de son dîner.

Dès le lendemain, aux aurores, Maeko se rendit à la guilde des arcanistes. Du moins, elle tenta de s’y rendre, ne s’y retrouvant pas dans cette cité infernale et labyrinthique où tous les quais et toutes les tours se ressemblaient. Lasse, elle s’assit sur un rocher pour essayer de se repérer dans ce dédale et souffler un peu. Les embruns lui chatouillaient le nez, non sans lui rappeler ses parties de pêche avec son père, sur une barque instable qui avait la mauvaise habitude de se retourner dès qu’un poisson un tant soit peu combattif mordait à l’hameçon.

C’est probablement cette rêverie qui empêcha la lalafelle de voir le danger venir, sous la forme de deux marins passablement ivres. A l’instant où elle les vit arriver, il était déjà trop tard, les deux larrons ayant visiblement déjà choisi la généreuse personne qui offrirait malgré elle leurs tournées du jour.

Se plantant face à elle, le plus costaud des badauds prit la parole avec verve :

« Bonjour ma petite dame ! Peut-être auriez-vous de la monnaie pour nous. Voyez, mon collègue et moi on est bien embêtés, on a plus un rond en poche et la soif nous prend.
- Ouaip c’est ça, rajouta l’autre,
un maigrichon mal rasé à la mine patibulaire. Vous avez l’air bien gentille donc on s’est dit que vous accepteriez de bon cœur ! »

Maeko jaugea les deux hommes. Le costaud semblait être un Roegadyn – c’est du moins ce qu’elle devina, il était si grand qu’elle ne pouvait pas voir son visage – armé d’une hache de guerre à l’aspect peu reluisant. L’autre devait être un hyur, habillé d’une chemise grande ouverte et d’un pantalon de mauvaise facture. C’allait être tendu, elle n’avait quasiment pas d’argent sur elle et imaginait mal cette mauvaise compagnie la laisser en paix pour dix malheureux gils.

Alors qu’elle s’apprêtait à articuler tant bien que mal une réponse pour se tirer de cette mauvaise passe, elle entendit une voix bourrue hurler des insultes qui ne seront pas répétées ici. Comme un loup attiré par l’odeur d’un steak bien sanglant et la promesse d’un repas savoureux, les deux marins se retournèrent vers l’origine de toute cette vulgarité. Derrière eux se dressaient deux silhouettes.

La première, à qui correspondait probablement la voix bourrue, était celle d’un hyurgoth en armure. Son crâne était si chauve qu’on aurait pu s’en servir de miroir, et son visage balafré par de nombreuses cicatrices. Il tenait dans ses mains gantelées une hache visiblement aiguisée et respirait la férocité gratuite.

La seconde silhouette était celle d’une miqo’te en robe de mage bleu horizon, un grand sourire ornant son visage aux yeux fermés. Ses cheveux blonds contrastaient avec le gris profond de sa peau. Une fine cicatrice lui barrait le visage en biais, et une fée – une fée ?! – semblait assise sur son épaule. Contrairement à son compère, elle semblait calme, quoiqu’assez dérangée.

Toujours est-il qu’à la vue de ces deux individus aussi différents qu’étranges, les marins prirent leurs jambes à leur cou sans plus attendre. Maeko n’eut pas le temps de souffler que déjà, elle avait de nouveau deux personnes plantées en face d’elle.

« Qu’en dis-tu Seyanne ? commença la voix bourrue, qui appartenait effectivement au hyurgoth. Une lalafelle noire dans les bas quartiers de Limsa, si elle n’est pas étrangère, je veux bien être pendu !
- Elle a l’air assez passive, tu penses qu’on lui fait peur ?
- Elle a manqué de se faire racketter, ça se comprendrait ! Eh petite, tu t’appelles comment ?


Plus interloquée qu’effrayée, Maeko mit quelques secondes avant de comprendre que l’hyurgoth s’adressait à elle. Elle secoua la tête et répondit d’une voix hésitante :

« Je m’appelle Maeko, je suis apprentie élémentaliste.
- Enchanté petite, je m’appelle Barkak, et la grosse chatte à côté de moi s’appelle Seyanne. T’es perdue ? »


La jeune fille hocha la tête.

« Je cherche la guilde des arcanistes. »

A ces mots, la dénommée Seyanne prit la parole. Elle avait une voix claire et joviale.

« Je t’y conduis si tu le souhaites, j’en suis membre. Allez, suis-moi ! »

Sans attendre de réponse, la miqo’te attrapa le bras de Maeko qui manqua de trébucher, surprise. La lalafelle fut tirée de long en large, suivie par le hyurgoth que la scène semblait bien faire rire. Après dix bonnes minutes de marche effrénée, le groupuscule arriva devant les portes en bois sombre de la guilde des arcanistes de Limsa Lominsa.

Maeko remercia chaudement ses guides, puis se mit en marche pour entrer dans le bâtiment. Juste avant qu’elle ne passe le pas de la porte, Barkak lui adressa une dernière injonction de sa voix forte.

« Petite, viens donc boire un coup avec nous au Membre Manquant dans la soirée ! »

Et les deux compères s’en allèrent vers le centre-ville, la démarche assurée, en se chamaillant ostentatoirement. La lalafelle n'avait pas pu s’empêcher de noter, dans leur dos, un aigle bleu souligné d’un drôle de message en lettres blanches.

« Le Repaire des Résistants. »
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Re: [Background anecdotique] Elémentaliste en devenir

Message par Maeko » 04 janv. 2016, 00:02

Après trois semaines de vie trépidante dans Limsa Lominsa et ses environs, la cité n’avait plus de secrets pour Maeko. Elle avait rapidement assimilé les bases de l’arcanisme et l’étudiait avec beaucoup d’intérêt, cette science aiguisant à chaque instant sa curiosité enfantine. Du haut de ses seize ans, elle commençait à comprendre la complexité du monde qui l’entourait et à s’intéresser à la géopolitique, notamment en se renseignant avec le plus de précision et de neutralité possible sur l’Empire Garlemaldais, sujet d’actualité dont tout le monde parlait, mais visiblement mal connu et déformé.

La vie menait son cours, et bien que son Thanalan natal lui manquait, la jeune femme était loin d’être malheureuse. Elle avait rejoint les « Résistants », comme Barkak, le chef, les appelait, une joyeuse compagnie libre d’aventuriers assez dérangés et fous de trésors.

Elle avait un jour demandé à ce dernier contre quel improbable oppresseur il était résistant. Pour toute réponse, on lui expliqua que c’était stylé et qu’avec un titre comme ça, les membres de la compagnie avaient la classe. Elle n’avait pas vraiment compris l’idée, mais s’y était faite avec le temps. Elle n’était de toute manière pas un membre très actif, bien qu’il lui arrivait de partir avec ses compagnons en expéditions de temps à autres.

Elle communiquait régulièrement avec M’lissa par courrier, et le professeur semblait satisfait des progrès que lui avançait son élève. Maeko recevait également des lettres de sa famille, petite sœur et parents, qui prenaient de ses nouvelles.

Alors que sa quatrième semaine à Limsa Lominsa s’entamait, la lalafelle émergea d’un sommeil profond. Sa chambre au Dauphin Noyé était plus confortable qu’aux Feuilles de Carline, mais le fait de ne pas la payer elle-même la gênait profondément. Elle se leva de son lit et descendit dans le hall de l’auberge en pyjama, les cheveux en bataille, pour prendre un petit-déjeuner qu’elle espérait copieux. Baderon ne la déçut pas sur ce point, et elle se vit servir des œufs au plat, des saucisses et du café fort.

La journée s’annonçait chargée, entre les études liées à l’arcanisme et à l’élémentalisme, et les préparatifs du départ prochain à Ul’dah. Maeko appréhendait cet évènement : elle n’avait mis les pieds qu’une seule fois à la cité des trésors, quelques lunes auparavant, et en avait gardé un mauvais souvenir. Pour finir, elle devait annoncer à Barkak qu’elle ne serait pas disponible pour la compagnie libre pendant un long moment, au moins le temps de finir sa formation d’apprenti et de passer sous la tutelle d’E-Sumi-Yan.

Au fond de son cœur, cette perspective attristait la jeune femme. L’enseignement que lui prodiguait M’lissa était complet et intéressant, et la vieille miqo’te avait plus d’un tour dans son sac pour se rendre passionnante. Alors qu’elle enfilait sa robe et son chapeau, Maeko se demandait si la toux de son professeur s’était arrangée. Craignant de probables rebuffades, elle n’avait jamais abordé le sujet dans une lettre, aussi se résigna-t-elle mentalement à ne pas obtenir cette information.

Le soleil se levait quand la petite lalafelle prit le chemin de la guilde des arcanistes, se frayant un passage au milieu des pêcheurs qui revenaient vendre leurs prises odorantes et des soldats du Maelstrom qui inspectaient les cargaisons de marchandises amenées par les navires. Limsa Lominsa était une ville extrêmement vivante à toute heure, toujours bouillonnante d’activité, et offrait en plus de magnifiques panoramas. C’est sous une paisible lumière rouge qui se reflétait sur les vagues que Maeko entra dans la guilde des arcanistes et se replongea dans ses lectures de la veille.

La journée avait bien avancé quand Maeko fut dérangée par une tape amicale sur son épaule. Elle leva les yeux de son ouvrage imposant pour découvrir le visage au sourire inquiétant de Seyanne, dont l’étrange fée voletait au-dessus de sa tête.

« Arcanes et Glyphes mineurs : fonctions médicinales, lut la miqo’te sur la couverture. Je connais ce livre, il est truffé d’approximations, tu vas avoir du mal à trouver des informations facilement applicables dedans. »

Maeko haussa un sourcil. Elle savait Seyanne arcaniste – c’était elle qui l’avait conduite ici la première fois – mais ne l’avait jamais encore vue s’aventurer dans le bâtiment. Les deux femmes n’étaient d’ailleurs jamais parties en expédition ensemble, ce qui laissait planer un voile de mystère sur la manière dont la féline mettait cette science en application.

« Tu as un ouvrage en particulier à me conseiller dans ce cas ? »

La question avait visiblement été anticipée, car Seyanne tira de sa robe un petit livre usé et jauni à la couverture bleu marine, dont le titre n’était plus visible que par morceaux émiettés.

« Il s’agit de mes notes personnelles, quand j’étudiais ici. Autant qu’elles servent à quelqu’un d’autre que moi. Tu y trouveras les bases de la médecine arcaniste, ainsi que des approches théoriques sur les méthodes des soldats-érudits nymiens. »

Au regard qu’elle se vit adresser, la miqo’te comprit qu’elle avait perdu la lalafelle.

« Bon, ça doit te sembler compliqué, mais en gros, c’est un premier pas à faire vers la découverte des techniques médicinales que l’étude des arcanes te prodiguera. Je ne vais pas t’en dire plus, tu auras tout le temps d’étudier ça au calme. Allez, bonne journée Miniko ! »

Le sourire toujours aux lèvres, Seyanne s’en alla de son habituelle démarche de randonneuse, sa petite fée volant sur ses talons. Maeko, elle, ne savait pas vraiment qu’en penser. Le livre bleu entre les mains, elle se mit à réfléchir, avant de se replonger dans ses études.

Soldat-érudit, ça sonnait tout de même assez bizarrement, mais ça levait une partie du mystère.
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Message par Maeko » 04 janv. 2016, 00:03

La saison froide était loin quand Maeko prit le départ de Limsa Lominsa, à bord d’un vieil aéronef dont la peinture écaillée traduisait le souvenir de drôles d’aventures. Heureusement pour elle, les grandes chaleurs formaient le quotidien de son enfance, elle ne serait donc pas plus impactée que cela par le rude soleil thanalais qui ne manquerait pas de taper sur son crâne. Non, le plus dur serait de supporter l’atmosphère pesante d’une ville qui se reconstruisait en exploitant des réfugiés et en les parquant dans des ghettos mal entretenus.

L’arrivée à Ul’dah se fit sans encombres. Maeko ne perdit pas de temps et, son baluchon sur l’épaule, se mit en quête de l’auberge où elle dormirait pendant une lune, avant de rentrer à Gridania. Celle-ci répondait au nom peu rassurant de Sables Mouvants, et était tenue par une lalafelle intrusive qui se nommait Momodi.

La première semaine se passa somme toute normalement, si on omet le temps perdu – conséquent – pour des raisons de ville labyrinthe couplées à un sens de l’orientation proche du zéro absolu. Maeko étudia l’occultisme, magie dont le fonctionnement différait fondamentalement de l’élémentalisme, puisqu’il s’agissait d’utiliser les réserves éthérées de son propre organisme et non de l’environnement. Sa pratique fatiguait, il fallait à la jeune femme de nombreuses pauses pour reprendre des forces, ce qui n’arrangeait pas ses affaires.

Parallèlement, la lalafelle se mit en tête de prendre deux soleils afin de rendre visite à sa famille. L’organisation de ce court voyage était exigeante, et la route infestée de bandits, pour ne rien arranger. Il allait falloir faire preuve d’efficacité et de prudence.

Le temps passa et l’heure de retrouver ses proches vint pour la jeune femme. Elle avait embarqué à bord d’une caravane marchande escortée par des mercenaires travaillant pour le compte de la guilde des aventuriers. Le convoi était joyeux, et aux commerçants se mêlaient des familles et des aventuriers, ce qui promettait des veillées remplies d’histoires autour du feu. Le Thanalan oriental devait être rallié en une journée si aucun souci technique ne ralentissait ce petit monde.

Ce fut étonnamment le cas, et Maeko put retrouver l’entrée de son village natal à la tombée de la nuit. Tant pis pour les veillées ! Elle réajusta son baluchon et marcha jusqu’à la porte de sa maison. Une lampe au moins était allumée dans la pièce commune, c’était bon signe. La petite lalafelle tapa trois coups à la porte, puis attendit.

Les gonds grincèrent quand le battant s’ouvrit sur une femme minuscule. Sa peau était noire comme la nuit, ses cheveux secs et grisonnants attachés en plusieurs tresses et son visage parsemé de tâches. Malgré son allure enfantine, quelques rides trahissaient un âge proche de la cinquantaine.

« Maman ! »

Les retrouvailles entre la mère et la fille se traduisirent par une étreinte musclée et affectueuse. Plus loin, dans la pièce décorée de bouquets de fleurs, de vaisselle et d’ustensiles de cuisine en cuivre, un vieux lalafell à la mine souriante avait levé les yeux de son journal pour contempler cette scène, sa pipe fumante entre ses lèvres écaillées. Et, à côté, une enfant minuscule à la chevelure noire regardait celle qui était sa sœur revenue après de nombreuses lunes, le regard bleu comme obsédé par cette jeune femme au chapeau pointu.

La soirée avait bien avancé. Après avoir pris ensemble un copieux repas, la famille de lalafells parla pendant plusieurs heures de tout et de rien, des dernières nouvelles, de l’économie du village et du monde en général. La petite sœur, qui répondait au patronyme de Laeko, interrogeait son aînée sur ses aventures, quand sa mère posait des questions sur sa capacité à vivre en autonomie. Le patriarche, quant à lui, espérait que sa fille ne tarderait pas à se trouver un homme digne de ce nom – et pas un de ces pantouflards de la ville, hein, Maeko ?

Pour Maeko justement, le bonheur était à son comble. Retrouver les siens lui fournissait un exceptionnel regain de motivation. C’était à n’en plus douter, elle reviendrait ici en Elémentaliste reconnue, et se rendrait célèbre dans Eorzéa toute entière.

Après une courte nuit, un petit-déjeuner rapidement avalé et des aux revoir bien plus longs, la jeune femme reprit la route, non sans une ombre sur le cœur. Elle marcha pendant une heure, pour rejoindre Horizon, d’où elle utilisa, pour la première fois de sa vie, le transport éthéré jusqu’à Ul’dah. Décision qu’elle regretta amèrement en se matérialisant sur la place de l’éthérite de la gigantesque cité, sa tête s’étant mise à bourdonner violemment et la nausée la gagnant.

C’est donc d’une démarche titubante que Maeko prit la route jusqu’à la guilde des occultistes. Cette petite escapade l’avait plus fatiguée qu’autre chose, mais elle sentait étrangement ragaillardie.
Dernière modification par Maeko le 29 mars 2017, 14:11, modifié 1 fois.
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Message par Maeko » 04 janv. 2016, 00:05

Le temps passait, et la fin de l’apprentissage de Maeko sous la tutelle de M’lissa approchait. Alors qu’elle bouclait ses derniers bagages pour son retour d'Ul’dah, la lalafelle tentait de faire le point sur ce qu’elle avait appris de ces deux lunes loin de Gridania.

Elle avait acquis des bases d’arcanisme, apprenant à invoquer, avec un succès mitigé néanmoins, une petite créature éthérée. L’occultisme s’avérait éprouvant pour sa petite constitution, mais elle s’était habituée à la pratique de cette magie destructrice, bien qu’elle ne lui trouvait quasiment pas d’utilité au sein de sa formation, à part peut-être une ou deux astuces pour incanter certaines formules pesantes plus rapidement.

Finalement, le plus marquant n’avait pas été l’enseignement, mais la perspective de voir du pays. En obéissant à son professeur, Maeko avait découvert la Noscea, vu les grandes capitales Eorzéennes, rencontré des gens de tous bords, trouvé une drôle de compagnie libre, et, le plus important, retrouvé sa famille. Elle soupçonnait d’ailleurs M’lissa d’avoir utilisé les études comme prétexte pour la faire voyager, sachant pertinemment que son élève aurait refusé si on lui avait présenté la chose sous cet angle.

Il était maintenant temps de rentrer à la guilde des élémentalistes pour reprendre la formation et se préparer à l’examen pour passer sous la tutelle de maître E-Sumi-Yan. La petite lalafelle jeta un œil à la montre à gousset en cuivre qu’elle s’était offerte durant son périple uldien : la matinée avançait à grands pas, l’aéronef partirait bientôt, ce n’était pas le moment de traîner. Maeko roula en boule les trois fripes qu’il restait à caler dans son baluchon et le mit sur l’épaule avant de décamper au pas de course.

Après avoir enfin retrouvé l’aérodrome, validé son ticket et s’être installée – avachie sur le plancher de l’aéronef en réalité – la jeune femme s’autorisa une petite sieste en attendant l’arrivée à la cité sylvestre. Il lui tardait de retrouver son professeur, mais mieux valait le garder pour elle, la vieille miqo’te détestant ce genre de simagrées vaseuses.

Le sourire aux lèvres, Maeko s’endormit sur le pont du vaisseau qui fendait l’air.

L’atterrissage se fit sans problème. En descendant de l’aéronef, Maeko vit Morgane, qui semblait l’attendre sur le ponton. Sans plus de cérémonie, elle se dirigea vers l’hôtesse avant de la saluer dans la bonne humeur. Bonne humeur qu’elle ne se vit pas rendre.


« C-comment ? »

C’était simplement impensable. Ça ne pouvait pas être.

« Je suis désolée. »

C’était un mensonge.
...


Les fleurs posées sur la tombe de M’lissa avaient gardé leurs couleurs vives. Maeko y ajouta un lys de Nymeia avant de s’en détourner.
...


« Maître E-Sumi-Yan, puisque nous sommes des guérisseurs, pourquoi n’avons-nous pas réussi à guérir la maladie de mon professeur ? »

La question était aussi directe qu’accusatrice. Il y avait de la rancœur dans les paroles de Maeko, mais surtout une infinie tristesse.

« Le temps nous rattrape tous un jour où l’autre. Il va te falloir du courage. »
...

Diagnostic médical du patient 10047-3, dénomination : M’lissa [le nom est illisible]

Après avoir manifesté des quintes de toux sèches et douloureuses pendant près d’une lune, le patient s’est inquiété de son état et a consulté un alchimiste à Gridania. Il s’est avéré que le patient présentait également une forte fièvre et des passages nauséeux.

On a administré au patient un filtre respiratoire et des antidouleurs.

L’état du patient s’est stabilisé. Une rechute a été observée une semaine plus tard. L’âge du patient étant avancé, son état a rapidement empiré. Après diagnostic, nous avons constaté que l’un de ses poumons était hors d’usage.
La mort a suivi trois jours plus tard. La pathologie n’est à première vue pas contagieuse.

Dr Lemina Carloff, représentante de la guilde des alchimistes à Gridania.
...


Deux lunes avaient passé depuis que Maeko était revenue à Gridania. La petite lalafelle avait tenu à finir sa formation à l’examen en solitaire, ayant hérité de plusieurs notes posthumes de son professeur vis-à-vis des points qu’elle devait étudier et des exercices qu’elle avait à pratiquer. Même avant de mourir, M’lissa n’avait pas pu s’empêcher de donner des devoirs à son élève. D’y penser faisait sourire la lalafelle. Ne pas avoir pu dire au revoir à cette vieille bique avait été très dur à supporter, mais la miqo’te avait l’art de se rendre présente même sans être là.

Puis, le temps faisant son œuvre, l’examen d’admission à la formation supérieure vint. La jeune femme le passa sans grande difficulté, le sourire aux lèvres. Finalement, M’lissa lui avait mis beaucoup de pression, mais en réalité, les épreuves étaient abordables. La formation de son professeur avait porté ses fruits.


« Bonjour à tous, commença E-Sumi-Yan, de sa voix presque juvénile. Bienvenue à cette cérémonie de passation où les maîtres des apprentis les plus talentueux remettront leurs élèves entre mes mains afin que je finisse leur formation d’élémentalistes. Si le travail continue de suivre, ces élèves pourront un jour prétendre au rang de maître !
Sans plus attendre, et par ordre alphabétique, j’appelle les élèves dont je deviendrai le professeur. Apprentie Arya. »


La dénommée Arya, une jeune élézéenne, s’avança d’un pas, son maître dans son dos, avant de réciter le serment des élémentaliste et de jurer fidélité aux esprits.

La liste des noms avançait. Apprenti Bernaud, apprentie T’Eliza, apprentie Jinee…

« Apprentie Maeko. »

La dénommée s’avança à son tour d’un pas. Comme ses confrères, elle récita le serment de sa voix claire, où l’on sentait néanmoins son léger accent thanalais. Contrairement à eux, il n’y avait personne derrière elle pour l’épauler. Puis, avant de rejoindre le rang des apprentis de maître E-Sumi-Yan, elle reprit la parole.

« Je tenais simplement à remercier M’lissa, ma vieille miqo’te disgracieuse de maître, qui m’a tout appris et que je ne remercierai jamais assez pour la manière dont elle a changé ma vie. Puisse-t-elle reposer en paix pour les mille prochaines ères. »

Et, les yeux rougis, le cœur au bord des lèvres, mais affichant un sourire montant jusqu’à ses oreilles pointues, la petite lalafelle à la peau mate et aux grands yeux violets, parée de son uniforme de mage en soie vanya, s’avança vers le rang des élémentalistes en devenir.

Plus aucune des personnes qui lui étaient chères ne mourrait de maladie, elle y veillerait.

Fin
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