Après un si long périple sur la moitié du continent, nous sommes arrivés en vue de la ville. J’ai mieux compris pourquoi on l’appelait Ul’dah la magnifique, une muraille colossale, un dôme qui la surplombe, une activité aussi bien de jour que de nuit … Une ville qui ne dort jamais mais nous avons bien vite déchantés quand les gardes nous ont imposé de nous installer avec les réfugiés dans un espèce de bidonville tout juste salubre. Maison de bric et de broc dans laquelle nous allions devoir vivre ou plutôt … Survivre.
Après plusieurs mois de prospection, papa est rentré tout excité, il avait trouvé plusieurs gemmes dans les mines des environs. C’était enfin ce qu’il était venu chercher, la richesse tant attendue qui nous permettrait d’avoir une maison dans Ul’dah, de vivre dignement et surtout de quitter ce camp de réfugié. Je n’ai pas bien compris pourquoi, mais peu de temps après, des mercenaires sont venus chez nous et ont emmené papa de force. Moi je n’étais pas là, j’étais au colisée bien cachée pour ne pas me faire mettre dehors. Quand je suis rentrée maman pleurait, la maison était sens dessus dessous et nous n’avons jamais revu papa, nous n’avons jamais eu de ses nouvelles. J’ai appris plus tard que ces mercenaires avaient été engagés par un membre des scorpions.
Je suis restée avec maman qui soignait les réfugiés et comme personne ne pouvait payer ses soins, elle faisait ça gratuitement. De mon côté, nous avions deux passe-temps avec les copains. Se faufiler au colisée sans se faire voir par Mylla qui n’hésitait pas à nous mettre dehors à coups de pied dans les fesses. Malgré son air dur, je suis sûre qu’elle a un bon fond, et le larcin pour pouvoir manger au moins une à deux fois par semaine.
Maman est morte quelques années plus tard, je ne sais pas si c’est le chagrin ou une maladie mais le fait est, c’est qu’à présent, je me retrouve seule. Je ne compte pas croupir dans ce camp toute ma vie, moi aussi je vais changer mes étoiles, de toute façon je n’ai rien à perdre et c’est là que j’ai un avantage considérable …. Ne rien avoir à perdre, quoi qu’il se passe désormais je ne peux que gagner, avoir mes propres valeurs et vivre dignement loin des règles dictées par ceux qui les ont faites pour eux-même. Grande simplicité et hypocrisie que de faire des règles pour soi et allant bien sûr dans le sens attendu.
Je ne leur lâcherai rien, entre le colisée et le vol, Ul'dah sera mon territoire, mon propre terrain de jeu sur lequel je pourrai moi aussi édicter mes propres règles. Reste à savoir si je suis à la hauteur du jeu, si je n’ai pas peur de me perdre dans ce maelstrom bouillonnant … Nous verrons !