Y'ruhka Shun

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Aife
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Y'ruhka Shun

Message par Aife » 01 janv. 2024, 17:45

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Une foule revêtue d’atours aux tons bariolés, si modeste en densité qu’elle mériterait d’être appelée groupuscule, s’amoncelle au-devant d’une fontaine miroitante.

Un spectacle de rue semble prêt à s’entamer, paraît-il ; en témoignent les élévations de voix bienheureuses d’une enfant hannoise, laquelle se sent rosir d’enthousiasme sous les écailles qui parsèment ses pommettes encore rondelettes, et les acclamations vociférées d’un marchant quittant son étal pour mieux entrevoir la scène qui s’offre aux citadins. Voilà « des jours » qu’il attendait cela, déclare-t-il alors.

Une silhouette aux pourtours féminins, perchée sur la bordure du bassin avec l’aisance d’une funambule sur un fil ténu, s’offre à la vue des spectateurs. Un sourire s’ose à se crayonner sur ses lèvres carminées et, bientôt, la voilà qui échange un regard entendu avec un confrère.

Le jeune homme, installé non-loin d’elle à même le pavé de la ruelle, s’éprend d’une brève inspiration avant de courber la nuque pour aviser l’objet qui trône sur son giron.

Ce brave musicien, risette enjouée aux lèvres, invite la pulpe de ses doigts à frictionner avec une habilité sans pareille les cordages de son précieux instrument. L’écho ravissant d’un sitar, bientôt, se joint au clapotis de la cascatelle environnante, et la demoiselle, emportée par la mélodie qui s’élève haut dans les airs, entreprend de se mouvoir.

Le cliquetis de ses breloques se met à résonner, et la danseuse, comme échappée d’un songe, laisse ses contours graciles ondoyer avec une aisance telle qu'elle passerait pour insolente. Insaisissable, sibylline, à l’image d’une volute évanescente.

Si les soucis semblaient peser jusqu’alors sur les cœurs, les habitants de la chaleureuse cité de Radz-at-Han, témoins du spectacle, sentent leurs afflictions s’évanouir à mesure que l’artiste évolue.

Une lueur de félicité s’éveille dans le regard jadis las et terne d’un vieil Hyurois ; un nourrisson qui peinait à réfréner ses sanglots ne peut décrocher son œillade candide du tableau, et se révèle désormais aussi sage qu’une image ; deux commerçants ayant rivalisé toute la journée durant s’échangent désormais des coups de coude ô combien complices, comme si leur hache de guerre avait d’ores et déjà été enterrée.

Les prunelles verdoyantes de la bohémienne vous repèrent alors. La voici qui, contre toute attente, laisse sa sandale fouler de nouveau le sol de la venelle, et réduit la distance qui la sépare de vous. Un adroit mouvement du poignet fait virevolter son jupon.

Dès lors, elle vous tend la main, avec un sourire se voulant si charmant qu’il ne suffit que d’un infime instant pour comprendre qu’elle vous convie à sa danse.

Oseriez-vous ?
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Y’ruhka ne se distinguait en rien de ses pairs par un gabarit remarquable. D’une taille moyenne pour une Miqo’te, son allure était loin d’être pareille à celle de vaillantes bretteuses affirmées dont la stature musculeuse exhalait leurs haits faits : le tracé de ses contours n’inspirait pas l’esquisse du moindre muscle saillant, quand bien même la pratique perpétuelle de son art lui assurait une forme physique indéniable. Sa carnation revêtait des tons chaleureux, hâlés : ses errances sous les faisceaux du soleil de Thavnair n’avaient jamais cessé de lui brunir la peau.

Sous l’ombre légère que projetait de temps à autres le port d’une étoffe ou d’un quelconque tissu sur son obscure crinière, il était possible d’entrevoir son visage. On lui reconnaissait des yeux à l’allure féline, caractérisés par les pupilles oblongues venues fendre les orbes d’un vert similaire à l’émeraude qui lui faisaient lieu de prunelles, surplombés par des sourcils sombres et sensiblement épais. Les recoins externes de ses paupières étaient fréquemment fardés d'une poudre au ton chaud venue mettre en exergue le perçant de son œillade. Ses lèvres sanguines aimaient à esquisser de sémillants sourires, reflets incontestables de son tempérament avenant, plein d’aménité – et parfois un brin enjôleur.

Des marques arborant l’allure de vibrisses ornaient les contours de ses joues, et un unique stigmate sillonnait la surface de l’arête de son nez, curieuse cicatrice porteuse d’un souvenir dont elle taisait le récit – pour le moment, du moins. Sa dense chevelure de jais tombait en cascade parfois indisciplinée sur sa gorge et ses épaules, et une étrange fragrance aux notes florales en émanait, pour quiconque y accordait un tant soit peu de sensibilité.

Quant à la façon qu’elle avait de se vêtir, Y’ruhka n’avait jamais été vue habillée de riches parures. Vivant des gils que les bonnes âmes lui octroyaient à l’occasion de ses prestations dansantes, cette saltimbanque avait toujours favorisé le raccommodage. Il arrivait fréquemment que ses frusques soient vétustes et surannées comme si elles avaient enduré de bien pénibles éons, bien que son attrait pour la couleur paraissait pour une évidence tant elle aimait à porter des atours aux variations diverses. Du reste, elle adornait ses poignets de bracelets mordorés, prompts à s’entrechoquer au gré de ses mouvements, et dont les tintements rythmaient sa cadence au fil des jours.

Parfois, la rondeur de son épaule accueillait la venue d’une amie ailée. Apsara, une petite oiselle qui ne la quittait plus depuis que la jeune femme l’avait aidée à voler à nouveau à la suite d’une blessure, aimait à l’accompagner.
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Si la sonorité de son nom révélait son lien avec une certaine tribu solaire, Y’ruhka avait, pour sa part, toujours vécu éloignée de ses consœurs et confrères. Le bruit s’était depuis longtemps répandu qu’elle avait été sauvée puis recueillie par le meneur d’une troupe thavnairoise encline à se produire dans les quatre coins d’Eorzéa. Sa génitrice, aux prises avec des bandits, avait précipitamment confié à ces nomades l’enfançonne engoncée dans ses langes avant de libérer son dernier soupir.

Son bienfaiteur, réceptif à l’ultime souhait qu’il crut entendre de la bouche de la défunte, consentit à prénommer la fillette comme sa mère l’aurait souhaité. De ce lien maternel, la jeune femme ne conserve aujourd’hui qu’un nom, ainsi qu’un médaillon à l’effigie de l’ardente Azeyma, dont sa parente était une fervente dévote.

Elle grandit en Radz-at-Han, la ville natale bien-aimée de ses protecteurs, dont elle apprit les mysticités bénéfiques qui sommeillaient derrière la pratique enchanteresse de sa danse. Ils vécurent ensemble, appréciant les maigres bonheurs de la vie sans se soucier du lendemain, en indomptables profiteurs du présent qu’ils étaient. Chaleur, tendresse, humour et entraide. Combien de fois s’était-elle assoupie sur l’épaule d’un camarade prompt à lui partager sa couverture, bercée par les mélodies vespérales de ses semblables ? Elle ne les comptait plus.

Hélas pour eux, le destin avait d’autres desseins. Si jadis l’idée d’entrevoir Y’ruhka séparée de son groupe relevait d’un rêve saugrenu tant elle aimait à les côtoyer dans cette fraternité qui les caractérisait tant, ces scènes étaient désormais révolues. Les récents événements, dont la simple évocation parvenait encore aujourd’hui à en faire frémir plus d’un, avaient emporté avec eux ses camarades. Les cieux avaient rougi et, sous le chaos ineffable qu’ils avaient engendré, pris la vie de ceux qu’elle avait toujours considérés comme ses frères et sœurs.

Jadis accoutumée à leurs humeurs guillerettes vouées à colorer leurs voyages, cette fille des grands chemins errait désormais seule sur les routes. Elle, qui avait juré avec eux de rendre le sourire aux malheureux, accomplissait désormais en solitaire une mission qu’ils avaient autrefois tous partagée.

Après tout, pour ces gens, le voyage était de toute évidence bien plus important et porteur de sens que la destination.

Son périple à elle, quant à lui, venait tout juste de commencer.
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Nom complet : Y’ruhka Shun – bien qu’elle use simplement de son prénom lorsque vient l’heure des présentations. Bien qu'elle n’ait jamais rencontré son géniteur jusqu’alors, le prénom de ce dernier lui sert de patronyme comme l’exige la tradition tribale des Miqo’te solaires, afin de ne jamais oublier ses racines.
Âge : Début de la vingtaine.
Race : Miqo’te solaire.
Lieu de vie : Si elle a pour coutume de fréquenter l’île de Thavnair, les périples sont pour elle monnaie courante. Aussi voyage-t-elle fréquemment de ville en ville et de hameau en hameau.
Archétype : Danseuse, saltimbanque, instrumentiste, poétesse et troubadour ; une kyrielle de termes qui définissent son quotidien d’artiste itinérante et la vie de bohème qu’elle a, pour ainsi dire, toujours menée.


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  • L’infime entaille visible sur le relief de son nez.
  • Des bracelets libérateurs de cliquetis au moindre mouvement.
  • Un petit moineau erre parfois à ses côtés.
  • Quelques instruments figurent parmi son attirail de bayadère : un luth porteur de quelques marques révélatrices de son vécu, une lyre dont elle aime à pincer les cordages durant ses instants de repos, ainsi qu’un tambourin pourvu d’un ruban de soie vermillon.
  • Son enfance passée à Thavnair l’a enjointe à adresser nombre de ses prières à ses divinités, et aux héros de ses légendes. Cela ne l’empêche en aucun cas de cultiver un attachement tout particulier au panthéon éorzéen – notamment pour la bénévolente Azeyma.
  • Si elle ne semble pas encline à faire vrombir ses « r » comme le font ses comparses de la même race, son accent miqo’te, inopinément, semble exalter lors de ses moments d’allégresse.

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  • Bien qu’elle soit fréquemment vue désarmée, Y’ruhka, en bonne adepte de la Kriegstanz, manie avec prestesse un duo de chakrams faits d’acier damasquiné. Un œil attentif saurait y déceler de délicats rinceaux et des ornementations soignées, dont un motif, rutilant, évoque un soleil à son lever.
  • Une dague si fine qu’elle passerait pour un petit aiguillon demeure en permanence accroché à sa jambe droite, et dissimulé sous ses jupons.



N'ayant pas encore eu l'occasion d'interpréter mon personnage en RP, son caractère sera sans nul doute ajouté ultérieurement au fil de ses aventures :blush: ! Je vous remercie de votre compréhension !
« Une fleur de rêve avait surgi des ténèbres. »

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