Hagane no Keiten

Répondre
Alexois Iseterre
Messages : 97
Inscription : 21 nov. 2015, 10:26
Localisation : Canada

Hagane no Keiten

Message par Alexois Iseterre » 11 sept. 2017, 05:34

Image
Nom : Hagane
Prénom : Keiten
Âge : 32 ans
Profession : Ninja
Statut : Daimyo du clan du Serpent - Veuf. Marié à Ushio Masayuki
Taille : 2,17 mètres
Poids : 117 kilos
Couleur des yeux : Turquoises
Couleur des cheveux : Noir
Plat préféré : Mochis
Boisson préférée : Saké
Ce qu'il déteste : L'injustice, Akira Kurusu
Ce qu'il aime : La quiétude, son mari

-----
Famille :

Hujika Hagane (père - 55 ans- mort)
Iori Hagane (mère - 53 ans - morte)
Yahiko Hagane (frère - 33 ans - mort)
Sakura Yuuki (soeur - 26 ans - Née Hagane - morte)
Ayori Yuuki (soeur - 25 ans - Née Hagane - morte)
Yoshi Yuuki (neveu- 3 mois - mort)
Khayshan Kha (demi-frère- 40 ans - Vivant)
-----
Dernière modification par Alexois Iseterre le 07 mars 2018, 04:44, modifié 3 fois.

Alexois Iseterre
Messages : 97
Inscription : 21 nov. 2015, 10:26
Localisation : Canada

Re: Hagane no Yahiko

Message par Alexois Iseterre » 13 sept. 2017, 20:26


Image

Réflexions

Vingt-cinq ans... Il nous avait fallu vingt-cinq longues années de domination, de torture, de douleur et de perte avant de voir enfin la lumière au bout du tunnel. Tant de temps pour un peuple pourtant si fier, si honorable, à panser ses blessures, à se remettre de cette terrible guerre que Garlemald nous avait infligé.

Mes souvenirs sont vagues, j'étais si jeune à l'époque... Je devais avoir six ou sept ans. Mon frère, Yahiko, avait dix ans, Sakura avait tout juste un an et Ayori n'était même pas encore née. Nous étions une famille de petite noblesse, vivant dans la région de Yanxia, un peu au sud de Namai.

Héritiers de la branche parallèle du clan Hagane, mon frère et moi étions destinés, dès notre naissance, à devenir shinobis. Nous prendrions, le moment venu, la relève de Père et de Mère auprès de la branche principale, en tant que protecteurs du clan et de ses secrets ninjas. Une lourde responsabilité pour nos épaules si frêles à cette époque. Mais nous étions si fiers d'avoir une telle responsabilité que nous mettions toute notre ardeur à nos apprentissages.

Chaque matin, nous étions levés aux aurores et allions travailler dans les rizières jusqu'à l'heure du repas. L'après-midi était consacré à l'apprentissage de la lecture, de l'écriture, de l'histoire. Le soir, après le dîner, père nous emmenait, mon frère et moi, dans les montagnes et nous imposait un entraînement intensif afin de raffermir nos corps et nos esprits. Chasse, traque, combat, rien ne fût oublié. Nous rentrions à la maison très tard, tellement épuisés que nous nous écroulions sur nos matelas et dormions d'un sommeil de plomb, jusqu'au lendemin matin, ou nous devions alors tout recommencer.


Image

Mais cette vie nous convenait. Mon frère et moi étions inséparables à l'époque. En grandissant, ce lien se fît encore plus solide, jusqu'à ce que nous devenions aussi proches l'un de l'autre que nous aurions pû l'être si nous avions été jumeaux.

La domination de Garlemald n'avait pas empêché nos parents de continuer à nous entraîner sans relâche, dans le plus grand secret. Aux yeux de tous, nous n'étions qu'une famille de fermiers un peu aisée, qui venait en aide aux plus démunis.

Et me voilà aujourd'hui, à trente deux ans, devant ce qu'il reste du château de Doma. Figure emblématique de ma patrie, maintenant anéhantie. Des larmes que je n'arrive pas à retenir roulent sur mes joues, devant ce spectacle de destruction. Les combats furent d'une brutalité incroyable et la victoire à un goût amer. Il faudra de nombreuses années pour tout reconstruire, mais le paysage ne sera plus jamais le même que celui de mes souvenirs.

Image

Mon père était mort au combat, des années auparavent, et ma mère l'a suivi peu après, le chagrin ayant raison d'elle. Mes soeurs ont été mariés à deux frères de la famille Yuuki, modestes fermiers sans histoire. Mon frère aîné à trouvé la mort il y a un peu plus d'un an, lâchement assassiné.

Ma patrie libérée, je me retrouve désormais seul, sans but. J'ai quitté le clan Hana, rompu mon serment contracté auprès du jeune seigneur Matsu et je cherche à présent une raison à mon existance. Qu'est-ce que je veux? Ou est-ce que je désire aller? Dois-je abandonner les armes, me trouver une femme et embrasser une vie paisible?

En serais-je seulement capable, alors que brûle en moi la flamme du guerrier?

Alexois Iseterre
Messages : 97
Inscription : 21 nov. 2015, 10:26
Localisation : Canada

Re: Hagane no Yahiko

Message par Alexois Iseterre » 08 nov. 2017, 05:07



La fin d'un clan



La vie est si cruelle...

J'ai trouvé, enfin, un peu de bonheur, dans les bras d'une personne à laquelle je n'aurais jamais cru pouvoir un jour avoir des sentiments autres qu'amicaux. Et pourtant. Son regard me fait fondre. Ses gestes me rendent fou. Il parle peu et le fait que si c'est nécessaire. Tout est arrivé lentement. Sans que je m'en aperçoive, il a pris une place de plus en plus importante dans ma vie... et dans mon cœur que je croyais mort depuis la disparition de ma chère épouse, il y a dix ans. Il était là lorsque j'ai eu besoin de lui. Encore aujourd'hui, je peux compter sur lui, quoi qu'il arrive.


Image


J'avais prolongé mon voyage en Eorzéa, cette semaine-là, afin de profiter de cette nouvelle relation. Ô combien la vie paraissait douce et belle, à ce moment-là. Je passais mes journées à lire les bouquins qu'il avait chez lui, tandis qu'il recevait ses patients afin de les soigner. Le soir, nous dînions ensembles puis on discutait des heures durant, jusqu'à tomber de fatigue. Nous nous endormions dans les bras l'un l'autre, heureux et paisibles.

J'aurais dû savoir que c'était trop beau pour durer.

Je reparti en début de semaine suivante, un peu anxieux à l'idée d'annoncer aux miens que j'aimais un homme, mais en même temps fébrile et ravi de rentrer chez moi.

Ayori venait d'apprendre qu'elle était enceinte, je fît donc un détour par Kugane afin de lui acheter un petit présent. Le marché était bondé, comme il l'est à tous les jours. Habituellement, j'évitais cet endroit mais ce jour-là, j'avais le coeur en fête. Je m'arrêtais devant un orfèvrier afin d'acheter deux broches : l'une en forme de rose, pour Sakura, l'autre en forme de colibri, pour Ayori. Finalement, j'achetais une petite peluche de renard roux, pour Yoshi, mon neveu. Une fois mes achats terminés - et sans oublier de passer par un petit étal qui vendait de délicieux mochis - je pris l'éthérite principale et filai vers Namai. Une fois sur place, une longue route à pied m'attendait, à travers les splendides montagnes verdoyantes de Yanxia, jusqu'à chez moi.


Image

J'étais presque arrivé, je marchais le long du sentier longeant quelques rizières lorsque je tombais dans une embuscade. Un shinobi sorti des fourrés sur ma gauche et se jeta sur moi. Au même moment, j'entendis une formidable explosion au loin. J'éliminais rapidement mon assaillant et je me suis précipité sur le sentier, mon sang ne faisant qu'un tour. Le regard rivé vers le ciel, je voyais un immense panache de fumée noire s'élever et masquer le soleil. Une fois sur place, ce que je vis me glaça le sang d'horreur. Les portes de la maison étaient éventrés et mes beaux-frères reposaient tous deux dans une marre de sang, leurs katanas encore dans les mains, leurs corps criblés de shurikens. Je ne voyais pas mes sœurs mais j'entendais les pleurs terrifiés de Yoshi.

"Entends..."

Une dizaine de shinobis se dressaient entre moi et la maison.

"Ressens..."

Mon cœur manqua un battement. S'ils avaient touchés à mes sœurs...

"Pense..."

Je senti une énergie m'envahir brutalement, occultant tout le reste sur son passage. Mes mains se joignirent, traçant de nombreux mûdras que mon père m'avait appris bien avant sa disparition. Je canalisai cette énergie et je réussi alors à utiliser, pour la toute première fois, cette technique secrète que mon clan avait juré de protégé. Ma main frappa solidement le sol et j'invoquai un immense batracien, me retrouvant sur son dos et manquant de plonger tête première vers l'arrière de surprise. Le crapaud bomba le torse et cracha une énorme boule de feu qui tua instantanément tous mes ennemis. Puis, aussi rapidement qu'il était apparu, il s'évapora dans un nuage de fumée et je retombais alors durement sur le postérieur, entouré de cadavres encore fumants. D'autres shinobis sortirent des fourrés, mais je les mis hors d'état de nuire.

Je me précipitai vers la maison mais m'arrêtait en chemin, trouvant tout près de la fenêtre de sa chambre, mon neveu gravement blessé par un long éclat de verre enfoncé dans son petit corps frêle.

Mon premier réflexe fût d'appeller Amonra à l'aide. Il répondit présent, et pas que lui. Altan, Ume et Isarmaux débarquèrent à toute vitesse, brûlant leur éther pour la téléportation jusqu'à Namai et finissant le reste du trajet à dos de faucon et de yôl.

J'étais dans un état d'hébétude totale, à leur arrivée. Je serrai Yoshi contre moi, essayant d'arrêter le flot de sang d'une main tremblante. Amonra du s'y prendre à deux fois avant de réussir à m'enlever le petit des bras pour commencer à poser son diagnostic. Ume s'agenouilla près de lui, pour lui porter assistance. Altan resta figé devant l'horreur qui s'étalait sous ses yeux tandis qu'Isarmaux partait en reconnaissance autour de la maison, afin de débusqué d'éventuels ennemis qui se seraient dissimulés.

Je me levais, les bras libres et je fonçais dans la maison. Mes pires craintes se confirmèrent...


Image


Je m'effondrais devant le corps de Sakura qui avait eue la gorge tranchée et qui baignait elle aussi dans une marre de sang. Non loin, Ayori avait subit le même sort. Autour de moi, la maison était sans dessus-dessous. Les larmes jaillirent et inondèrent mes joues tandis qu'un hurlement de désespoir montait et crevait l'air.

À l'extérieur, Isarmaux revint avec un prisonnier, un autre shinobi qui se cachait non loin, tandis qu'Ume et Amonra assistaient, impuissants, à la mort du dernier-né de mon clan, celui-ci ayant perdu trop de sang. Ils avaient fait tout leur possible, mais il était déjà trop tard à leur arrivée.

Ume envoya Altan à l'intérieur de la maison, afin de voir comment je me portais. Il me surpris avec ma dague pointée sur mon ventre et prêt à me faire seppuku. Il réussi à m'attraper le poignet et à écarté l'arme à temps. Il m'invectiva d'injures et jeta mon arme au loin. Isarmaux revint alors avec son prisonnier. Je l'entendis en parler et une rage sourde enfla en moi. Je me levait et sorti à l'extérieur, pendant que l'élézen allait récupérer les corps des miens afin de procéder au rituel funéraire. Lorsque je vis le prisonnier, tout devint noir. Je ne voyais plus que ce salaud qui avait pris la vie de gens innocents. Je m'avançais vers lui. Ume tenta de m'arrêter, mais je la frappait pour la repousser et j'attrapais alors le shinobi au collet et le projetait avec violence contre le mur de pierre. Sa tête émit un horrible craquement et il s'écroula, laissant une traînée de sang dans son sillage.

Le reste est flou à ma mémoire. Je m'enfuis de la maison, submergé par le chagrin. Ils se mirent tous à ma recherche et finirent par me retrouver. Isarmaux nettoya les corps de ma famille pendant ce temps et il les revêtis de leurs plus beaux atours. Il disposa également les corps des ninjas morts en ligne et les couvrit de plusieurs draps.

Ils finirent par tous repartir, mais Amonra resta à mes côtés. Je pris la décision de ne jamais revenir en ces lieux et nous prîmes toute l'huile et tous les combustibles qui tombèrent sous nos mains. La maison fût aspergée, les corps des miens alignés côtes à côtes. Yoshi fût posé dans les bras de sa mère et de son père.

Nous sortîmes de la maison et j'invoquais mes dernières forces, traçant trois mûdras simples et embrasait le tout avec un katon. Les corps de mes assaillants fûrent empilés grossièrement et je brûlais également leurs cadavres.

Puis, sans un regard en arrière, Amonra me prit par la main et me ramena chez lui, à Brumée. Les jours passèrent, durant lesquels je restais complètement hébété. Ume, Altan et Isarmaux passèrent à tous les jours, me demandant comment je me portais et m'apportant leur soutien indéfectible durant ces instants terribles.


Image


Aujourd'hui... je n'aspire plus qu'à une chose : trouver l'enfoiré qui à donné l'ordre de tuer ma famille. Et de lui faire payer cher.

... Très cher.

Alexois Iseterre
Messages : 97
Inscription : 21 nov. 2015, 10:26
Localisation : Canada

Re: Hagane no Keiten

Message par Alexois Iseterre » 20 mars 2018, 06:39



Image

Évolution
------
Nombres de choses étaient arrivés, ces dernières semaines. L'Akaibara avait ouvert ses portes et rencontrait un franc succès. Ushio et moi travaillons comme des fous, avec les employés, pour faire de l'endroit une place ou il fait bon se reposer et s'amuser. On ne s'arrêtait que pour s'écrouler dans notre lit conjugal, tard la nuit et dormions jusqu'aux premières lueurs de l'aube, parfois un peu plus. Puis nous nous remettions au travail.

Une nouvelle personne avait fait son apparition dans notre groupe d'aventuriers : Khayshan, un xaela de la tribu Kha. Mon demi-frère, de huit ans mon aîné. Je n'aimais pas vraiment parler de moi, alors tout le monde fût surpris lorsque je le présentais comme tel. Mais bon... Comment avouer que mon père, un peu avant son mariage avec ma mère, avait eu une relation brève mais intense avec une femme des steppes?

Ma vie semblait avoir retrouvé un semblant de calme, mais je savais que c'était un bref sursis avant la reprise des hostilités.
------------
J'appris qu'un clan de yakuza, les Hoono, désiraient mettre la main sur mon cristal d'âme afin de s'approprier sa puissance. Ce cristal que nous protégions de père en fils depuis trois cents ans et qui renfermait les attaques les plus puissantes du clan Hagane.

J'avais été capturé et torturé, avec Ume. Isarmaux et Khayshan nous avaient sortis de ce mauvais pas, mais mon corps se souviens encore de cet épisode... Je doute que les écailles de mes bras et de mes jambes repoussent entièrement un jour. Et je garderai à tout jamais de profondes cicatrices physiques et mentales de cette histoire.

Isarmaux avait vu sa maison être soufflée par une explosion et la vieille lalafell qui lui servait de bonne avait trouvée la mort, le cou brisé. Altan et Ume, quand à eux, ont été avisés que le Yojimbo du clan Hoono se dirigeait vers les Steppes d'Azim et qu'ils devaient fuir. Ce qu'ils avaient fait. Heureusement pour nous tous, il y avait eu, cette fois, plus de peur que de mal.

Le Sanctuaire fût également soufflé par une explosion. Heureusement, Khayshan réussi à sortir de la maison à temps et ne subit que des blessures mineures. Mais nous allions devoir tout reconstruire...

J'appris également que mon père était toujours vivant. Lui qui avait disparu depuis plus de quinze ans était devenu un puissant occultiste... et n'était nul autre que le Yojimbo des Hoono. Nous nous sommes battus l'un contre l'autre. Et il mourru lorsque son cristal d'âme l'abandonna.

Comment expliquer qu'à ce moment-là, j'eu l'impression d'être... abandonné une seconde fois? J'aurais aimé lui poser tout un tas de questions. Pourquoi nous avait-il abandonné? Pourquoi avait-il ordonné de tuer ses propres filles? Pourquoi il me traquait sans cesse? Pourquoi désirait-il tant que je réveille le plein potentiel de mon cristal d'âme? Qu'est-ce qu'il attendait de moi? Et le plus important : Pourquoi avait-il basculé dans la honte et déshonoré notre clan?

De nombreuses questions qui resteraient à jamais sans réponses, maintenant que mon père était bel et bien mort.
-----
Image
Mais, comme je l'apprends depuis maintenant quelques mois... Après la pluie, viens le beau temps.

Un soir, alors que nous rentrions du Refuge à Brumée, Ushio me pris doucement la main et m'attira sous l'unique cerisier qui fleurissait dans notre jardin. Il l'avait fait planté juste pour moi, car il savait que j'aimais m'asseoir en-dessous pour m'y reposer et me rappeler les miens.Le temps était doux, le ciel, dégagé. Les étoiles resplendissaient dans le firmament et apaisaient mon âme meurtrie.

Ushio se pencha alors vers moi. Il m'embrassa tendrement sur les lèvres puis posa un genou au sol, sans lâcher ma main et me demanda de l'épouser. À cet instant précis, tous les poids que je portais sur mes épaules s'évaporèrent. Une larme roula sur ma joue, puis quelques autres.

J'avais trouvé une âme sœur une fois, en ma chère et tendre Hitomi... Je ne m'attendais certainement pas à ce que les kamis entendent mes prières à nouveau. Conscient de ma chance, j'accédais à sa requête, à la fois sous le choc et comblé. Qui peux se targuer d'avoir trouvé l'amour véritable à deux reprises dans sa vie? Il était hors de question que je laisse passer cette chance.

------
Peu importe ce que me réserve l'avenir, je suis maintenant confiant. Après avoir tant erré, après avoir rompu mes serments, après avoir combattu sans cesse... J'avais enfin trouvé un havre de paix.

Mes combats sont loin d'être terminés. Le Dragon de Jade vit toujours et sa colère sera terrible, surtout après les nombreuses pertes que nous lui avons infligés. Ma vengeance est assouvie, mais l'histoire n'en est pas à sa fin pour autant.

Pourtant... cette fois... Je ne serai pas seul.

Je ne le serai plus jamais.

Alexois Iseterre
Messages : 97
Inscription : 21 nov. 2015, 10:26
Localisation : Canada

Re: Hagane no Keiten

Message par Alexois Iseterre » 24 avr. 2018, 06:46



Près d'une fenêtre...

Les jours, les semaines puis les mois avaient passés. Après avoir vengé l'horrible assassinat de sa famille, Keiten s'était marié et était devenu daimyo, bien malgré lui, du clan du Serpent.

Manquant cruellement de confiance en lui-même, il avait été le premier surpris lorsqu'on demanda à intégrer son clan. À la fois flatté et intimidé, il avait accepté auprès de lui quelques amis, puis tranquillement, quelques domiens étrangers attirés par la réputation du clan qui commençait à se faire connaître, d'abord grâce à l'Akaibara, puis plus récemment grâce à leurs faits d'armes.

Tranquillement, mais sûrement, le jeune daimyo apprenait les ficelles du métier, qui le mettait pratiquement tout le temps dans des situations délicates. Et la plupart du temps, c'était à cause de sa maladresse. Heureusement pour lui, les gens qui l'entouraient se montraient patients et conciliants.

Les récents événements l'avaient mis à mal. Il avait passé deux semaines entières sans dormir, pour finalement s'écrouler, incapable de tenir plus longtemps, tout en se maudissant pour sa faiblesse et implorant les kamis pour que son double veillant dans les cauchemars de Kurokami ne fasse pas de victimes durant son sommeil.

Assis près d'une des nombreuses fenêtres de sa chambre, il regardait le soleil décliner lentement à l'horizon, la tête dans les nuages. La perte de Kutsuki l'avait profondément ébranlé et le peu de confiance qu'il avait trouvé en lui s'était volatilisé. L'occupation de Gansui par des supposés impériaux lui rongeait l'esprit et le faisait s'inquiéter pour l'avenir. Il n'avait plus rien. Plus de villages. Plus de terres. Heureusement, l'Akaibara représentait pour le clan une source plus que convenable de revenus, sans parler de la fabrique de saké qui, malgré les récents revers, arrivait à garder la tête hors de l'eau. Il se raccrochait à tout ce qu'il pouvait de positif.

Un vagissement d'enfant le tira de ses pensées, à côté de lui. Il tourna la tête et sourit avec tendresse, observant le petit xaela se réveillé dans son couffin. Suite à un combat des plus acharnés face à son disciple, Eressea avait perdu son combat et avait été gravement blessé. Keiten n'avait alors pas hésité, prenant le fils adoptif de son shinobi sous son aile, le temps que son père se remette de ses blessures.

Il se leva, ajusta son kimono tout simple, resserra sa ceinture et alla récupérer le bambin, le prenant dans ses bras avec une tendresse toute paternelle. Il adorait les enfants, littéralement, et celui-ci n'échappait pas à la règle. Récupérant le biberon du petit bout d'homme sur la table de chevet, il retourna s'installer près de la fenêtre, cala confortablement l'enfant au creux de son bras et lui présenta le précieux lait. Un rire doux lui échappa lorsque le petit s'en empara avec force pour fourrer la tétine entre ses lèvres et se mit à boire avec appétit. Doucement, il donna à son corps une légère impulsion et se mit à bercer cette vie si fragile, si innocente qu'il tenait contre son torse.

Il se mit de nouveau à rêvasser, cette fois du jour ou ce ne serait pas l'enfant d'un ami, mais bien le sien et celui d'Ushio qu'il tiendrait entre ses bras. Il voulait d'abord une fille, qu'il nommerait Hitomi, en l'honneur de sa défunte femme. Puis un fils, qu'il appellerait Yahiko, en l'honneur de son frère aîné tombé au combat. À moins que son mari ne s'oppose à cette idée, mais il en doutait. Au pire, ils adopteraient plus de deux enfants et là il laisserait le plaisir à Ushio d'offrir les noms qu'il désirerait aux petits.

Il s'imagina entouré de ses enfants, leur apprenant les techniques ninjas que lui avait transmit son propre père. L'un de leurs enfants devrait être mage, afin qu'Ushio puisse lui aussi transmettre son savoir à leur descendance. Bien évidemment, ils vivraient non pas à Kugane comme en ce moment, mais à Kutsuki, qu'il comptait bien reconstruire. Le berceau de ses ancêtres devait revenir à la vie, coûte que coûte. C'est là-bas et nulle part ailleurs qu'il élèverait sa famille. Il se voyait déjà dans leur belle demeure, les enfants gambadant joyeusement sous les cerisiers de leur jardin, tandis qu'Ushio et lui veilleraient sur eux, main dans la main.

Perdu dans ses pensées, il n'entendit pas tout de suite que l'on frappait à la porte. Au troisième coup, il releva enfin la tête et vît sa servante, Azami, entrer dans la pièce, tenant une missive scellée dans ses mains. Il se redressa avec le fils d'Eressea dans les bras et la rejoignit. Malgré ses seize années, la raenne était très mature et c'est avec précaution qu'elle récupéra l'enfant dans ses bras.

Keiten récupéra la missive, puis laissa sa servante s'éloigner avec l'enfant, non sans lui avoir demandé que le bambin termine le contenu de son biberon et de s'assurer qu'il fasse bien son rot. Il pivota et alla s'installer à son bureau pour prendre connaissance de la lettre lui étant destinée. Il endossa à nouveau son rôle de chef de clan, mais la petite interlude avec l'enfant l'avait laissé de bonne humeur et son cœur était à présent plus léger.

Il se remit au travail, un fin sourire étirant ses lèvres. La vie continuait, avec ses hauts et ses bas. Et les petits moments simples comme celui qu'il venait de vivre l'aidait à tenir le coup.

C'était tout ce qui comptait.

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 5 invités