Les marchands rivalisaient d’ingéniosité pour attirer le client, promettant monts et merveilles et à qui viendrai acheter cette tenture bien trop encombrante pour la transporter ou encore ces légumes d’une fraîcheur soit disant incomparable à une heure déjà avancée de la journée.
Elle observait tout ça de la fenêtre de sa chambre d’auberge, appuyer contre la rambarde. Elle devait livrer non loin de là sa dernière commande, tout droit sortie de son atelier.
La petite boutique lavandière marchait bien, et les clients d’abord timides devant de tels couleurs acidulés, osaient enfin franchir le pas et demander une ou deux tenues.
Certains osaient même la commande en direct, avec le sur-mesure proposé.
Kaori en avait fait sa spécialité. Se conformer aux demandes de la clientèle, trouver cette jupe qui mettra en valeur vos jambes ou au contraire une tenue que vous n’auriez jamais pensé mettre.
Elle portait toujours l’une de ses tenues, elle était le premier mannequin de sa boutique, sa vitrine vivante.
La tenue qu’elle devait livrer avait été simple à concevoir, la cliente savait exactement ce qu’elle voulait et Kaori n’avait eu qu’à écouter. La plus grande partie de son travail consistait beaucoup à écouter fait.
De son écoute, naissaient les idées, de ses idées les tenues, de ses tenues les sourires. N’est ce pas cela la finalité d’un travail bien fait ? Le sourire…