[ECHO] Le Conclave

Répondre
Abel de Louvencourt
Messages : 10
Inscription : 11 févr. 2018, 20:06
Contact :

[ECHO] Le Conclave

Message par Abel de Louvencourt » 27 oct. 2018, 22:23

"Aux confins des territoires, là où les frontières des empires pâlissent jusqu'à ne plus être que des aléatoires tracés sur des cartes d'explorateurs devenus fous depuis longtemps, là où les légendes sont tissées avec des fils de vérité et où la vérité vacille devant l'inconnu, là se dresse un grand arbre de cendres."


Une histoire aussi ancienne que brumeuse que voici. Ce grand arbre de cendres, selon la légende, ouvrait sous ses racines une infinité de mondes encore inconnus. C'est en s'inspirant de ce mythe ayant bercé son enfance qu'Abel de Louvencourt donna naissance au Conclave.
Un ordre se spécialisant dans le paranormal, les perturbations éthériques, chasses aux créatures du néant et autres étrangetés inexpliquées.
Le Conclave est divisé en trois loges, dont les spécialités sont bien distinctes.




Loge des Murmures - Secret et Savoir
C'est un ordre scientifique composé d’érudits et de chercheurs, armés de leur intelligence et de leurs connaissances. Ils sont les gardiens des secrets de la Guilde et retracent chaque grand événement dans leurs archives. Ils symbolisent une quête perpétuelle de savoir.

Loge de Moire - Mystère et Mysticisme
La loge de Moire constitue les mages du Conclave. Astromancie, Occultisme, Divination, Alchimie, Croyances de la Nature... Leur but et d'entrer en résonance avec l'Ether, en détecter les essences corrompues, assurer les arrières de la Loge de Fer en cas d’expéditions. Ils marient la persévérance et l'empathie avec leur maîtrise magique.

Loge de Fer - Force et Honneur
C'est la force militaire de la Guilde, faisant directement face au danger. La main armée du Conclave, systématiquement envoyée sur le terrain lors des expéditions. Les combattants qui la composent sont des guerriers disciplinés et implacables, portant l'acier face aux menaces les plus terribles.
Dernière modification par Abel de Louvencourt le 27 oct. 2018, 22:39, modifié 4 fois.

Abel de Louvencourt
Messages : 10
Inscription : 11 févr. 2018, 20:06
Contact :

Re: [ECHO] Le Conclave

Message par Abel de Louvencourt » 27 oct. 2018, 22:25

"Est-ce la Clé ?"

Un silence suivit. le crépuscule assombrissait la chambre. Sans bruit, à pas de velours, les ombres se glissaient dans la masure. Les couleurs s'évanouissaient paresseusement.
Apolline sourit en guise de réponse. Elle connaissait le moment psychologique du silence, et laissait la maîtresse d'armes contempler un instant cette clé finement ciselée.


"Tout parle à qui sait lire, voir et écouter, Desdémone."

Desdémone de Vauvenargue était une femme pragmatique. Elle avait dédié sa vie à l'osmose du corps et des armes. Aussi, l'incertitude la gagnait à chaque fois que la Baronne s'exprimait par énigmes.

Apolline de Louvencourt. Une noble aux allures bien singulières. Le corps frêle, blanc comme l'albâtre, une toison immaculée, ondulant de l'encolure jusqu'aux hanches dans une épaisse tresse, des yeux anthracite comme le crépuscule... Les courbes de sa poitrine semblaient les courbes d'un lys blanc, ses mains délicates étaient faites d'un pur ivoire. Elle ressemblait à une aube blanche et vermeille.


"Madame, je ne comprends pas..."

Apolline embrasa une bougie dans un bruissement feutré, dissipant les ténèbres et colorant la chambre de feux affaiblis et de teintes perlées.

"Cet endroit restera suspendu dans l'espace et le temps, Desdémone. Jusqu'à ce que quelqu'un le révèle. La clé aura son utilité à cet instant seulement."

Dans la lueur frémissante de la flamme de la bougie, une poussière dorée dansait. La senteur lourde des dahlias semblait peser sur toute chose.

"Cet endroit a été construit par vos ancêtres, Madame. Il est resté désert depuis. N'est-ce pas de l'excès de zèle que de l'enfermer dans une illusion ?"

Apolline darda sur Desdémone le sombre rayons de ses prunelles irisées, empreintes de mystère. Il y avait quelque chose d'animal dans sa grâce farouche et ses yeux frémissants. Un sourire abattu, comme l'ombre d'une rose dans un miroir d'argent, vint à ses lèvres.

"La pierre qui menace de tomber est-elle moins lourde parce qu'elle est en équilibre depuis quinze siècles ?"

La maîtresse d'armes fit silence. Cette femme, qu'elle avait juré de servir jusqu'à la mort, mettait bien trop souvent son esprit en déroute.
Apolline posa la bougie à l'abri d'une lanterne de ses gestes graciles, comme s'ils étaient toujours savamment étudiés. Cette femme illustrait toute la majesté de la noblesse ishgardaise encore vierge de toute corruption.
Elle poursuivit.


"Je ne suis pas aussi paranoïaque qu'on le raconte, Desdémone. Mais parfois, la méchanceté des hommes exerce ses ravages persévérants des années entières. Et il y a bien des choses que nous abandonnerions si nous n'avions peur que d'autres puissent les ramasser."

Elle souriait à la combattante. La joie d'un oiseau en cage était dans sa voix, tandis que ses traits prirent l'expression douce et résignée que l'on voyait sur les statues anciennes des Douze.

"Cela fait cinq années que tu me sers, malgré la chute des Louvencourts. Cinq années que tu parcours le monde afin de charger ce lieu d'écrits et de mystères. Il est temps que tu abandonnes l'épée. Tu es fatiguée, mon amie, je le ressens dans chaque fibre de ton corps."

Desdémone fixait sa maîtresse avec stupeur. Sa poitrine, immobile et calme, était comme le couvercle d'une tombe.

"Madame..."

"Il sera prêt, ne t'en fais pas. Jusqu'à son arrivée, ce manoir restera une chambre secrète fermée à clé."

Les deux élezennes se guettaient, dans cet adieu silencieux qui se passait de mots.
Desdémone restait immobile, dans un silence respectueux. Les mots sont des armes. Les mots sont des dons. Les mots ne se gaspillent pas.


"Garde-toi. Et que ta route soit belle."


Ce fut le dernier échange entre Apolline de Louvencourt et Desdémone de Vauvenargue.
Le Manoir resta enclavé dans une illusion des cycles durant, jusqu'au 32ème Soleil de la 5ème Lune Astrale, lors d'une expédition menée par Abel de Louvencourt. L'illusion était enfin percée.

Le Conclave était né.

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 6 invités