C'est dans le sang que l'on naît, et que l'on meurt.

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Mirage
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C'est dans le sang que l'on naît, et que l'on meurt.

Message par Mirage » 23 août 2017, 13:02

I : L'éveil par le sang


Je marchais telle une âme errante sur le flanc de la falaise, avec pour seule lumière, celle de la lune dans la vaste obscurité. Le fourreau de mon sabre se mouvait au rythme de mes pas sur l’herbe mouillée, je redressais mon regard sur le panorama qui s’offrait à moi, tout en joignant mes mains dans mon dos, par habitude. J'humais l’air lourd, rafraîchi par de petites brises qui se faisaient désirer en ce jour chaud. Le paysage dans son immensité, cachait une opposition de style, d’un côté la tranquillité de la plaine et de l’autre la terrifiante forêt aux ombres dignes des contes d’horreur. On croirait vivre un monde parfaitement binaire et manichéen.

La nuit était silencieuse si on omettait les quelques bruits d’animaux nocturnes. Tout ce calme était apaisant, propice à la réflexion, c’était parfaitement ce dont j’avais besoin. Cependant, cette ataraxie se retrouvait vite perturbé par une série de pas à peine audible dans la plaine, quatre hommes pourchassaient une femme. Le petit groupe se dirigeait vers la forêt. Je ne me mêlais que rarement aux affaires des autres, mais ma curiosité me poussa à les rejoindre, alors je me mis à me mouvoir en direction de la forêt à mon tour.

Pendant ma marche rapide et ma descente de la falaise à un rythme soutenu, je me remémorais le moment où mon regard a perçu le groupe, du peu d’informations que j’ai réussi à discerner. Il s’agissait de hyurois, les quatre hommes étaient armés, deux d’entre eux avaient des épées, l’un possédait un arc et le dernier semblait manier une arme d’hast, quant à la femme, elle n’avait aucune arme, simplement une robe en piteuse état.

J’arrivais aux premiers taillis, signifiant le début de la grande forêt, de près, elle semblait moins terrifiante. J’étais devenu l’une de ses ombres qui se mouve au rythme du vent. La lune était mon unique repère pour me guider, quand je commençais à m’enfoncer dans le bois, puis soudain, un cri, provenant très clairement d’une femme, probablement celle qui était traquée que j’ai aperçu plutôt. Il m’était donc facile de me diriger désormais.

Après une avance vive dans les bois, j’entendis des rires et des voix masculines, cette fois-ci, je ralentis donc le pas, pour être discret, après tout, je n’étais là que pour satisfaire ma curiosité. Une fois que j’avais le groupe à portée visuelle, je m’arrêtais derrière un buisson, j’avisais le petit groupe qui a encerclé une vieille cabane, possiblement laissée à l’abandon. A en croire les paroles des hommes, la femme s’est recueillie dedans, elle est donc prise au piège. Les individus discutaient d’un plan pour s’amuser avec la jeune femme, ce qui m’arracha un soupire de dépit. Ils ont fini par convenir de s’amuser en même temps, que c’était plus sûr pour éviter des problèmes. La femme se remit à crier quand les hommes sont entrés tous en même temps. Je me redressais de mon buisson, et m’avançais vers la cabane, vu les sons des pas, la jeune femme s’est recroquevillée dans un coin de l’habitation.



Les vociférations de la femme se faisaient plus pressantes, alors que j’entrais dans la cabane, j’avisais la scène : Trois hommes qui tenaient la femme, pendant que le quatrième lui arrachait ses vêtements, elle continuait de hurler, c’était bien la seule chose qu’elle pouvait faire. Je plaçais ma main droite sur le pommeau de mon sabre que je sortis lentement de son fourreau, alors que ma main gauche se glissait dans ma veste pour s’emparer d’un couteau. Quand l’arsenal fut de sortie…
Mon couteau se logea dans la planche à côté de la jeune femme. Les quatre hommes firent un bond, se tournant vers moi. Ils se mirent à brailler des insultes et des menaces, me disant de partir avant que cela ne se termine mal pour moi. Ils sortirent leurs armes devant mon mutisme, pour renforcer leurs côté menaçant. Ma première réaction fut un rire, ce qui les perturbèrent, visiblement ils ne s’attendaient pas à cette attitude de la part d’un être seul.

Un des quatre homme hurla plus fort que les autres, décidément agacé par mon comportement, il se mit à tonitruer qu’il allait me montrer de quoi ils étaient capable. Je redressais donc mon sabre vers la personne qui me chargeait. D’un mouvement vif, les premiers centimètres de mon arme pénétrèrent le corps de l’homme, vers son bas ventre, tranchant dans la bedaine, à l’horizontale. Il lâcha son arme, sous la douleur, tout en crachant du sang, avant de porter ses mains sur son ventre qui commençait déjà à abandonner ses intestins entre ses doigts, il se mit à hurler devant la vision horrifique auquel il faisait face. Ce qui habituellement était dans son ventre, se retrouvait dans ses mains, ainsi que son sang qui coulait abondamment. Il ne savait définitivement plus quoi faire.

Je me mis à prononcer quelques mots, pas à l’égard des trois autres hommes qui étaient obnubilés par la scène qui se passa devant eux, mais plutôt vers la jeune femme, à la robe qui n’était plus que quelques étoffes qui s’échouaient sur le sol : “ Si tu as quelque chose à défendre, tu as l’outil pour arriver à tes fins. “ Dans un premier temps, elle ne comprit pas mes mots, elle tremblait de tout son long, hésitante de tenter de s’enfuir pendant que les hommes balbutiaient quelques mots sous le choc à leurs confrère, ou encore, peut-être, réfléchissait-elle à autre chose…

Son regard finissait cependant par atterrir sur l’arme, encore plantée dans la planche à quelques centimètres de sa tête. Elle finit par s’emparer de la dague, et se mit à hurler à plein poumons, alors qu’elle fonça sur l’homme le plus proche d’elle. Ce dernier se tourna, comme ses collègues vers l’hystérique à qui ils tournaient le dos, il se mit à cracher du sang sur le visage de la jeune femme, alors que celle-ci lui déchirait le ventre en le ruant de coups de dagues, se laissant submerger par ses instincts primitifs et sa rage.

Les rôles étaient désormais inversés, cette fois-ci, c’était les hommes qui tremblaient. Du moins, les deux qui n’étaient pas au sol, l’individu attaqué par la jeune femme était déjà dos au plancher, à continuer de cracher le reste de sang que son ventre n’avait pas perdu. Le plus proche de la jeune femme, se jeta sur elle, tremblant et hésitant. Alors que l’autre se rua vers la fenêtre la plus proche de lui, pour fuir. Il traversa la fenêtre en hurlant après avoir fait un bond, avant de mal se réceptionner sur le feuillage humide à l’extérieur. Il se mit à geindre, je tournais le regard vers lui, avant que mes lèvres se mirent à sourire, en voyant son fémur sortir de sa jambe. Il n’en restait plus qu’un en état, avant de me rendre compte qu’il avait la dague qui lui a tranché le ventre. La jeune femme hurla ensuite, poussant le corps du défunt sur le côté. Je restais statique, attendant la prochaine réaction de cette dernière…

Elle finit par se redresser, recouverte de sang et de morceaux d’entrailles, tant sur son corps nu qu’entre ses doigts. Elle lâcha la dague, et se mit à trembler de nouveau, en hurlant vu la scène d’horreur devant ses yeux. Je m'avançais vers elle, pour lui dire : “ Il en reste encore un. “

Elle jeta un regard vers la fenêtre pour voir l’individu à la fracture ouverte qui continue de geindre. Je décidais de sortir à l’extérieur, me dirigeant vers l’homme. Il se mit à me supplier de le laisser vivre, ainsi qu’à m’expliquer le pourquoi du comment… Je souriais devant ce pathétique spectacle… Je compris par ces paroles, que c’était l’ordre du maître de la maison et que la femme n’était rien d’autre qu’une servante qui a fuit. Je pris la décision d’en finir, enlaçant un peu plus fermement le pommeau de mon sabre pour lentement plonger la lame dans le cou de l’homme, au niveau de la trachée, avant de la retirer avec le même rythme. L’homme mit ses mains à son cou pour limiter l'hémorragie abondante, mais peine perdue, c’était déjà trop tard pour lui, il rendit son dernier soupire, peu après, restant dans l’herbe humide, la terre boueuse, qui se teignirent d’un rouge écarlate.

Je me rendis à nouveau à l’intérieur, pour voir la jeune femme. Je pris la cape du premier homme éventré, celle qui était dans le meilleur état, je la plaçais autour des épaules de la jeune femme, encore sous le choc, avant de prononcer quelques mots dans un léger murmure…

“ Pour prendre ton envol, il va falloir briser les chaînes de ton passé… Sinon, ce même passé va continuer de te traquer.... “

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