[Background] Merydwen Frözz

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Merydwen
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[Background] Merydwen Frözz

Message par Merydwen » 28 avr. 2018, 21:29

Le domaine des Frözz était comme toujours bien calme en ce début de soirée, si l’on voulait bien ignorer la météo capricieuse à l’extérieur.
Depuis les imposantes fenêtres, on pouvait constater que la neige qui tombait en abondance depuis le petit matin recouvrait peu à peu les ruelles d’un épais manteau blanc, contraignant les gens à ne pas s’éterniser bien longtemps dehors.

Mais Merydwen, elle, était loin de se soucier des bourrasques glaciales qui soufflaient par delà les murs de sa demeure….

Elle venait de rentrer d’un rendez-vous avec l’un des associés de son père, un fabricant d’armures à qui il devait passer une importante commande. Son géniteur n’ayant pu se déplacer, ce fut donc à la jeune femme de le remplacer, au plus grand désarroi de Merydwen pour qui l’échange parut tout bonnement interminable.
L’héritière se sentait mal depuis plusieurs jours déjà, prise de nausées parfois du matin au soir, mais l’envie de rendre n’avait jamais été aussi forte que durant les négociations avec le fabriquant qui avait su les prolonger à cause d’un désaccord sur le prix fixé, faisant ainsi durer son calvaire.

Elle avait tenté de se convaincre au départ qu’il ne s’agissait que d’une simple grippe intestinale, mais ses menstruations qui avaient du retard alliées à ses vomissements à répétition ne laissaient plus de doute quant à la cause de son état...

C’est donc d’une humeur taciturne que l’héritière fit son rapport à Nohrlak, son père, avant de pouvoir enfin profiter du silence et la solitude de sa chambre.
Après une douche bien méritée, elle enfila quelque chose de plus confortable puis vint s’allonger sur le spacieux lit à deux places, fixant le plafond avec angoisse.

Elle avait tout fait pour dissimuler son état à sa famille. Même Miranda, sa nourrice avec qui elle partageait tout, n’était pas encore au courant.

Elle finit par se redresser pour venir observer son reflet dans le miroir un instant, l’air éteint. De profil, son regard de glace s’attarda plus longuement sur son ventre toujours plat, mais dont elle ne pouvait que constater le léger ballonnement.

Est-ce qu’un enfant grandissait vraiment en elle… ? Depuis combien de temps au juste… ?
Cela lui paraissait impossible, inconcevable. Elle avait cru, espéré même, être stérile après ces deux années de tentatives vaines, mais elle ne pouvait plus nier l’évidence à présent…

L’héritière posa ses deux mains sur son ventre, hésitante. Elle semblait aussi effrayée à l’idée de pouvoir faire du mal à ce bébé que par ce qu’il représentait pour elle, et son avenir.

Il serait son cachot.

Les chaînes qui la lieraient à Hakon, à cette vie qu’elle haïssait tant, à ce domaine froid et sinistre.

La jeune femme fixait le miroir d’un air sombre, les doigts crispés sur son ventre, lorsque la porte de la chambre s’ouvrit sur un homme de grande taille, plutôt fin en apparence. Ses cheveux courts et aussi immaculés que ceux de la guerrière étaient taillés en brosse, et une barbe de quelques jours recouvrait sa mâchoire carrée.

Le guerrier referma la porte derrière lui tout en adressant un sourire en coin à la jeune femme, qui s’empressa de retirer les mains de son ventre, à la fois surprise et choquée par la présence de son époux.

- Ha-Hakon… ? Qu’est-ce que tu… ? bafouilla-t-elle en tripotant ses mains nerveusement.

- ...fais ici ? termina-t-il avec toujours le même sourire aux bords des lèvres en retirant ses bottes et ses gants. J’ai simplement chevauché nuit et jour pour pouvoir rentrer plus rapidement auprès de ma femme.

Sur ses mots, il s’approcha de Merydwen après avoir retiré les parties les plus gênantes de son armure de cuir, écartant les bras pour accueillir sa bien-aimée.
Celle-ci s’approcha, n’affichant cependant aucun sentiment de joie face au retour de son mari. Hakon posa une main sur la taille de la jeune femme, l’autre venant soulever son menton pour capturer ses lèvres dans un baiser possessif qu’elle lui rendit à peine.
Le guerrier viendra fourrer son nez dans la chevelure encore humide de Merydwen pour en humer le parfum tout en la serrant un peu plus contre lui, semblant se délecter du contact.

- Tu m’as terriblement manqué durant toutes ces semaines… Je n’ai pas arrêté de pensé à toi... lui souffla-t-il à l’oreille avec envie.

- ...Tu m’as manqué aussi… répondit-elle dans un murmure neutre.

- Tu as vu la tempête que j’ai bravé rien que pour toi.. ? Si ce n’est pas être un mari exemplaire, ça.. ! ajouta-t-il sur le ton de l’humour, recevant un sourire peu convainquant de la part de Merydwen en guise de réponse.

Hakon recula un peu son visage pour observer sa femme dans les yeux, plaçant une mèche de cheveux derrière l’oreille de la lancière, la toisant avec un air indéchiffrable.

- ...Ton père m’a dit que tu avais effectué à merveilles les tâches qu’il t’avait confié en mon absence… Comme les négociations qui ont eu lieu aujourd’hui même, par exemple. Je ne te connaissais pas ces talents de diplomate.. ! dit-il dans un sourire amusé, qui pouvait peut-être passer pour une simple taquinerie en apparence, mais Merydwen savait parfaitement où il voulait en venir.

- ...Cela n’a pas été simple… Mais j’ai su le convaincre de ne pas augmenter ses prix, oui.. répondit-elle sur un ton détaché.

- Mmm… C’est bien cet ul’dien, n’est-ce pas ? Comment s’appelle-t-il déjà… ? ...Seref ? Un vrai charmeur de serpents, à ce qu’il parait… dit-il en rapprochant un peu plus sa femme contre lui tout en caressant sa joue, son regard d’un bleu glacier plongé dans celui de la guerrière, comme pour la sonder.

- ...Il s’est montré très correct… Il y a eu quelques désaccords dans un premier temps, mais... nous avons su trouver un terrain d’ent… commença-t-elle à expliquer sobrement, comme cherchant à désamorcer la jalousie de son mari lorsque celui-ci l’interrompit soudainement, lui volant un nouveau baiser avide. Il la souleva brusquement dans le même temps pour venir la faire s’asseoir sur le meuble le plus proche, faisant chuter ce qui s’y trouvait et plaquant son dos contre le mur.

Il ne libéra les lèvres de Merydwen qu’une fois à bout de souffle, plaquant son front contre le sien, les yeux fermés, comme semblant pris d’une colère froide.

- ...Je ne veux plus jamais…t’entendre parler de lui… tu m’entends… ? souffla-t-il d’une voix fébrile, sa main glissant sur la nuque de son épouse, l’agrippant tandis qu’il rouvrait les yeux comme pour attendre une réponse.

Merydwen déglutit péniblement, les dents serrées et la gorge nouée. Elle savait qu’il était inutile de chercher à discuter lorsque Hakon se créait ses propres crises de jalousie insensées.
Elle rêvait de pouvoir le repousser, de lui hurler au visage qu’elle n’en avait rien à faire de tous ces hommes avec qui il lui inventait des discussions passionnées, ou des regards fiévreux.
Une lueur de combativité traversa les iris de glace de la jeune femme... et pourtant, elle se contenta d’acquiescer fébrilement , signe qu’elle avait bien compris.

Hakon hocha la tête d’un air satisfait, avant que ses lèvres ne viennent couvrir le cou et la mâchoire de Merydwen de baisers ardents. Ses mains se chargèrent elles de remonter la chemise de nuit fendue sur un côté, dévoilant les jambes pâles de la de lancière.

C’était généralement à ce moment-là qu’elle se mettait à fixer un point invisible en face d’elle, tâchant de mettre son cerveau sur pause pour le préserver de ce qui allait s’ensuivre. Elle lui laissait juste ce qu’il fallait d’activité pour pouvoir répondre un tant soit peu aux baisers et caresses de l’homme.
Juste ce qu’il fallait pour échapper à une nouvelle crise de nerfs, aux insultes, aux remarques sur son incapacité à endosser son rôle de femme.

Elle allait devoir endurer les assauts possessifs de son mari, qui était obsédé à l’idée de la faire sienne, et de le lui rappeler. Elle allait devoir supporter durant de longues minutes interminables, son corps oppressant, son souffle rauque qui en réclamait toujours plus.

Ce n’est qu’une fois son époux comblé et désireux de prendre du repos qu’elle put enfin respirer et tenter d’oublier ce qu’il venait de se passer.
Tournant le dos à Hakon, les jambes repliées contre elle, la jeune femme essayait de trouver le sommeil tout en massant ses poignets endoloris qui affichaient déjà quelques traces bleutées, comme un symbole de l’emprise que son mari avait sur elle.

Son esprit était torturé, les questions se bousculant dans sa tête tandis qu’elle essuyait quelques larmes sur ses joues.

Était-ce donc le genre d’homme que deviendrait son fils… ?
Était-ce le genre de traitement que subirait sa fille… ?
Est-ce le genre de vie qu’elle allait offrir à son enfant, en le mettant au monde.. ?

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