[Background] Un héritage de cendre.

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Khorijin Dotharl
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[Background] Un héritage de cendre.

Message par Khorijin Dotharl » 20 oct. 2018, 23:55

Un nouvel ami.
SPOILER
Chiyo poussa doucement la fenêtre coulissante de sa chambre après avoir bloqué la porte avec un tabouret. D'un dernier regard par dessus son épaule, la petite Raen sauta d'un seul bond à l'extérieur du palais.
Atterrissant dans une flaque de boue encore fraîche, plusieurs gouttelettes virent maculer son joli Kimono couleur crème.
D'une légère grimace sur le bout de son nez, elle songea alors aux réprimandes qui allaient l'attendre en rentrant, mais cette désagréable pensées fut vite oubliée par un haussement d'épaule, car pour l'heure, son Père était loin de se douter de sa fugue.

Une large frange de cheveux d'ébène tombait sur son front, encadrant deux yeux d'un bleu doux, pastel. Ses écailles claires tout comme ses cornes étaient encore timides, marquant à peine son jeune visage. La petite Aora glissa une main dans un buisson tout proche, grimaçant alors que les branches venaient griffer sa peau pâle et l’empêchaient d'atteindre le trésor qu'elle y avait dissimulé.

D'une expression de joie, l'enfant referma sa main sur un Katana de bois qu'elle arracha d'un geste du buisson, y laissant par la même occasion la moitié d'une manche de son Kimono.
Faisant une nouvelle petite moue, Chiyo se mit à dévaler la petite pente qui descendait vers le village, gratifiant un peu plus sa tenue de multiples tâches de boues.

Ne prenant pas la peine de s’arrêter, elle se laissa tout simplement heurter les portes des écuries dans un grand fracas, ne manquant pas d'affoler les chevaux et le palefrenier qui s'occupait des bêtes.
Bien sur, l'homme tenta de protester envers la jeune petite insolente, mais aussi vite qu'elle était arrivée, elle passa une corde autour du cou d'un poulain à la robe blanche et l'emporta avec elle, trottinant du haut de ses pattes trop fines derrière la petite Raen.

- Dépêche toi Haneki ! Ils vont commencer sans nous !

Le petit poulain hennissa, comme si il avait compris, ouvrant une petite paire d'ailes qui restaient la plus part du temps collées à ses flancs.
Les deux comparses continuèrent alors de se diriger vers le village à tout allure, passant devant les rizières où travaillaient déjà plusieurs personnes qui ne prêtèrent aucune attention aux troubles faits, habitués probablement.

Enfin arrivés dans le village, Chiyo plissa ses yeux couleurs de pluies, cherchant...

- Ils sont la !

Tirant sur la corde, le pauvre petit poulain fut emporté par la vive petite Chiyo, haut sur ses pattes, ses petits sabots noir claquant sur le gravier au même rythme que les getas de sa jeune maitresse.

Soudain, un groupe d'enfant se retourna dans un même mouvement de surprise, et tous la dévisagèrent.

Ses beaux cheveux d'ébène tout emmêlés par sa folle course, son Kimono déchiré et taché de boue, elle tenait dans une main son Boken et dans l'autre, la longe de son poulain.

- Je veux jouer moi aussi !


Les jeunes enfants du village se lancèrent quelques regards en silence, d'autres firent mine de n'avoir rien remarqué, alors que d'autres profitaient eux pour s’éclipser.
Finalement, un petit Hyur osa prendra la parole devant l'air de plus en plus renfrogné que prenait la jeune Raen.

- Eh....Hime...On allait jouer à la guerre...La dernière fois...

Brandissant son Katana devant elle, Chiyo pointa l'arme factice à quelques centimètres du nez du petit Hyur, répliquant ;

- La dernière fois vous avez pas voulu jouer avec moi ! Vous êtes tous partis ! Je veux jouer à la guerre moi aussi !

Déglutissant, le jeune Hyur chercha de l'aide dans le regard de ses amis, mais en vain.

- Hime..On veut pas vous faire mal...

Le visage de Chiyo devint alors pourpre de colère. Lui faire mal ?! LUI FAIRE MAL ?!

- Me faire mal ?! C'est moi qui vais vous faire mal !


Dans la panique générale, le groupe d'enfant se dispersa alors dans tous les sens, essayant d'éviter les coups de Katana ravageur de la petite furie qui, sans chercher à se soucier de savoir si le jeu avait commencé ou non, chassait les traites du village Kohaku du bout de son Boken vengeur.
Fuyant la Princesse dans des cris de paniques, surjoués ou réels, le petit groupe d'enfant disparu rapidement dans toute les ruelles. Chiyo tenta bien d'en rattraper quelque un, mais ils connaissaient bien mieux qu'elle les passages et les cachettes.

Haletante, la jeune Raen baissa les bras, un air boudeur sur le visage. Elle se retourna vers le poulain, d'un ton accusateur.

- Haneki tu dois pas laisser s'enfuir les traitres !

<Bonk>

Soudain, sa tête résonna d'un drôle de son, creux. Se massant le haut du crâne avec une grimace, elle se retourna pour faire face à un autre enfant.
Un jeune Raen, plus vieux qu'elle de quelques années, il portait des vêtements sales et déchirés, semblait maigre, et le visage couver de poussière.
Ses yeux azur froncés, il tenait une simple branche d'arbre vaguement taillée en ligne droite, rongée par endroit et abimée, qu'il venait tout juste d’abattre sur le crâne de la jeune Hime.
D'un air sérieux il déclara alors :

- Je suis un Yakuza ! Je défends Kohaku des vilains Samuraï !

Il y eu un moment de battement, la jeune Princesse observant l'audacieux garçon des rues avec des yeux ronds, alors que l'enfant des rues observait la jeune Princesse avec le plus grand sérieux, plongé dans son jeu de rôle.

Puis finalement, Chiyo inspira :

- Je vais te chasser d'ici ! Vil Yakuza !


Le jeu reprit alors, les deux jeunes Raens s'échangèrent des coups de bâtons, ne se souciant ni l'un ni l'autre de se blesser, ou de se vexer des coups qu'ils se rendaient. Leur univers prenait alors vie, s'imaginant l'un et l'autre dans les rôles qu'ils idéalisaient. Le petit village de Kohaku devenait alors un champ de bataille, où de braves héros de guerre s'affrontaient avec leurs armes redoutable et fidèle destrier !
Leurs rires résonnèrent encore dans le village pendant toute la journée, se poursuivant jusqu'au grand arbre sacré qu'on avait planté en l'honneur de la rivière qui traversait Kohaku et qui lui avait donné ce nom.

Épuisés après la longue bataille qu'ils avaient menés l'un contre l'autre, les deux jeunes Raens vinrent finalement s'asseoir au bord de la rivière, haletants.
Le jeu était fini, ni le puissant Yakuza ni la vaillante Samuraï n'avaient pourtant gagné.

- C'est vrai que t'es la fille du Daimyo ?


Faisant une légère moue, Chiyo tourna son visage vers son nouvel ami.

- Tu vas plus jouer avec moi ?


Haussant les épaules, le jeune Raen répondit :

- Je m'en fiche. Les Yakuza ils attaquent aussi les Princesses.

Un sourire malicieux se dessina sur les lèvres de Chiyo, lui envoyant un peu d'eau au visage qu'il essuya d'un revers de manche.

- Alors je reviendrais demain ! Comment tu t’appelle ?

Le jeune Raen se redressa, l'air fier. Il ramassa son arme de fortune et la mis sur son épaule, une main sur la hanche.

- Ieatsu.

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