[Background] Les Douilles, le Code et Mauve.

Répondre
Boo
Messages : 4
Inscription : 25 juil. 2021, 16:28

[Background] Les Douilles, le Code et Mauve.

Message par Boo » 26 juil. 2021, 01:26

- Cigarette -

Ul'dah, dans un quartier que maman ne recommande pas, 03:00.

Une pièce, exiguë et faiblement éclairée par les pâles rayons lunaires qui se faufilent avec peine entre les lattes du volet.
Un papier peint, arraché, vieilli par le temps, sali par d'étranges tâches aux origines douteuses et inconnues.
Une commode, un lit et une table de chevet. De mauvaise qualité et envahis par de longues trainées de moisissures, les trois uniques meubles composant la sinistre décoration de la pièce semblent figés dans le temps.
C'est sur le vieux matelas humide que deux silhouettes semblent allongées. La faible lueur du ciel, faufillée dans la chambre, dessine sur le mur les formes des corps, créant une sorte de montagne noire. L'une des ombres glisse une main dans l'un des seuls vêtements qu'il lui reste, amenant à sa bouche une cigarette à la contenance douteuse. Ses doigts viennent en presser la pointe pendant un instant, et voilà qu'elle se met à rougeoyer et crépiter.
Pendant de longues minutes, et dans un silence religieux, cette silhouette fumera, jaunissant un peu plus les murs en bois, déjà bien entamés par les anciens locataires de cet endroit.
Plusieurs pas lourds se font alors entendre, là, dans le couloir, derrière la facade sur laquelle est placée la porte.

"Tu crois qu'ils nous ont retrouvé ?" ponctuera la fumeuse en tirant une longue latte.

De nombreux cliquetis se font entendre, la silhouette féminine crachant alors un long filet de fumée avant de froncer les sourcils.

Un.

Deux.

Trois.

Le mur est alors violemment criblé et troué de balles, une véritable gerbe de métal et de flammes traversant le bois qui sépare les deux silhouettes et les cliquetis.
Un hurlement de douleur des plus stridents, du sang, un bruit sourd, puis le silence.

Un long silence.

Enfin des pas, qui repartent de là où ils sont venus.

Si la pièce était dans un état lamentable, elle est maintenant tout bonnement détruite. La rafalle a ruiné les restes de ce qui semble être une chambre d'auberge. Le corps d'un homme gît alors sur le sol, parsemé de trous et de sang. Une expression de douleur, à jamais figée sur son visage ... et la deuxième silhouette, derrière le cadavre qui a alors servi de véritable bouclier humain.
Elle se relève après un instant d'hésitation, toussotant quelque peu. Ses doigts se glissent dans sa courte chevelure de jais, essayant de se recoiffer rapidement. Ses pupilles, de couleur améthyste, viendront balayer le sol, s'arrêtant sur la cigarette perdue dans ce pseudo champ de bataille. La survivante se penche pour la récupérer, et la replacer entre ses lèvres.

"Ouais, je crois qu'ils m'ont retrouvée." , dira Boo, debout face aux volets maintenant en pièces, laissant les cendres de sa clope s'accumuler sur le crâne du corps étalé à ses pieds.
Dernière modification par Boo le 27 juil. 2021, 09:24, modifié 1 fois.

Boo
Messages : 4
Inscription : 25 juil. 2021, 16:28

Re: [Background] Les Douilles, le Code et Mauve.

Message par Boo » 27 juil. 2021, 01:19

- Ahmir -


Ul'dah, toujours dans le même quartier, toujours à la même heure.

"Écoute Jal, il y a vraiment aucune chance qu'elle me calcule ! On vient pas du même monde, c'est trop j'te dis, c'est trop !"

"Hé, t'en sais rien. Puis, tu m'avais bien dit qu'elle avait souri quand t'avais essayé d'faire ton rentre-dedans ahin !"

Le garde, se voulant rassurant, tapote l'épaule de son camarade en laissant filer un rire nasal alors que les deux hommes poursuivent leur ronde dans les ruelles peu accueillantes. L'autre, visiblement toujours que peu convaincu, vient lui répondre:

"C'est pas si simple. J'comprend pas toujours les signes qu'elle m'envoie. L'aut' jour elle a recommencé. Elle est revenue au comptoir des Immortels, puis a demandé à me voir moi, en particulier. Moi, personne d'autre. Je suis arrivé, et à chaque fois elle me fait le coup. Une question sur la ville, ou sur les rues, le marché. Comme une touriste, tu vois un peu l'truc ?"

"Ouais ouais, je vois."

"Donc là comme dit, elle me demande à quelle heure ferme un des petits restaurants près du marché, le Palais d'Oschon. J'sais pas si tu situes."

"J'y avais emmené ma femme ouais, je vois le truc."

"Bah ouais, voilà donc elle pose sa question, je lui répond, et elle m'fait son sourire en coin avant de repartir. Je suis perdu Jal, je comprend rien aux gens."

"Hé, ça va ! Elle t'a souri c'est dejà bon signe !"

Les mots ne suffisent pas, et le Hyurgoth soupire, visiblement lassé de ses lacunes en qualité d'amant. Pourtant, s'il y a quelque chose qui ne manque pas à Ahmir, ce sont bien des atouts pour être un homme des plus désirables.
Sculpté comme un dieu et défiant la barre des deux mètres de hauteur, le garde jouit non seulement d'une force et constitution qui ne sont à ce jour plus à prouver, mais également d'un corps qui peut susciter certains intérêts plus charnels. Un teint hâlé, coloré par le soleil Thanalanais, une barbe taillée, un visage aux traits virils et une machoire forte et carrée: le Hyurgoth aurait pu être de ceux qui enchaînent les conquêtes, comme la plupart de ses camarades de garnison.
Il n'en est pourtant rien.
Timide et peu adroit, Ahmir ne sait séduire. Toutes ses tentatives ont été jusqu'à aujourd'hui des échecs. Certains bruits de couloir disent même qu'à trente-trois ans, le colosse n'a pas encore "franchi le pas", tant son manque de tact, de clareté et de conversation a rebuté ses éventuels amants et amantes.

Marchant encore un instant, le géant poursuit:

"De toutes façons, c'est même pas sûr qu'elle repasse."

"Hé, arrête de faire l'défaitiste ou je vais te briser des dents. Elle va repasser, je vois pas pourquoi el-"

Boom. Fiou. Tac. Tic. Vlam. Foush.
Des bruits de balles et d'explosions, un véritable vacarme métalique qui alerte immédiatement les deux camarades:

"Putain Jal, ça vient de l'auberge ?"

"Je fonce. Va prévenir les gars."

Séparé alors d'Ahmir, l'homme fuse vers le bruit, déterminé à comprendre la situation. Courant jusqu'à la bâtisse pendant quelques minutes, le garde parvient enfin à atteindre la porte de l'auberge. Son épée tenue fermement dans ses mains, ses sourcils froncés et sa posture autoritaire se combinent alors pour le préparer à une intervention sûrement musclée. Il attend alors quelques secondes et se râcle la gorge, prêt à faire quelque chose de grand. Peut-être l'arrestation qui lui offrira un grade plus alléchant au sein de la Grande Compagnie. Il en est convaincu: il va devenir un héros.

D'un coup de pied, il défonce la porte, hurlant:

"IMMORTELS. VEUILL-"

D'une balle, son crâne est défoncé. Jal se retrouve alors au sol, son visage noyé dans une marre de sang qui ne fait que s'élargir.

L'homme n'ira plus au Palais d'Oschon.

Boo
Messages : 4
Inscription : 25 juil. 2021, 16:28

Re: [Background] Les Douilles, le Code et Mauve.

Message par Boo » 28 juil. 2021, 01:47

- Les Douilles -

Ul'dah, à l'entrée de l'auberge, quelques secondes juste après, vraiment juste après.

Le Roegadyn fixe un instant le corps inerte, son rictus s’étirant à mesure que son sourcil se hausse. D’un mouvement presque prétentieux, l’assassin laisse son souffle rauque rencontrer le canon encore brûlant de son arme avant de la ranger.
Derrière lui, tels des spectateurs ayant assisté à la pièce de théâtre du siècle, les différents sbires de Draegndornn sifflent et ricanent, impressionnés par ce tir à bout portant. Aucune hésitation n’a été palpable lors de cette action. Leur chef a vu cet homme, leur chef a tué cet homme, et c’est pour cette raison précise qu’ils sont tous à sa botte.
La réputation du Roegadyn n’est plus à prouver, et trois adjectifs sont bien souvent rattachés à cet odieux personnage : sanguinaire, efficace et surtout généreux. Il offre en effet une vie de violence et d’or à tous ceux qui osent le suivre, à tous ceux qui ont le courage de participer avec lui aux plus sanglants des contrats qui lui sont confiés. Vols, assassinats, prises d’otages, démolitions : rien n’a été, n’est ou ne sera refusé par les Douilles, et ce quel que soit le risque tant que la paye est à la hauteur de ce dernier.

D’un pas lourd, le patron se retourne, écartant les bras en fixant son petit groupe de mercenaires :

« Roh putain, j’ai encore dérapé ! C’est pas bon du tout ! Pas. Du. Tout … mais comprenez. C’est entièrement sa faute ! »

D’un mouvement théâtrale, Draegndornn se retourne, tendant ses deux mains en direction du feu garde l’ayant confronté.

« C’est sa putain de faute ! Je suis un type raisonnable. Je fais les choses de manière raisonnable ... ! »

Son regard vient balayer l’endroit. Ses hommes de main ne sont pas seuls dans l’auberge : les deux clients et la tenancière semblent eux figés, fixant la scène dans l’horreur et le silence. Le doigt du chef viendra viser cette fois-ci l’une d'entre eux, tétanisée.

« T’es d’accord, toi ? Je suis un type raisonnable ? »

Elle tombe alors dans les pommes.

« … Putain, j’ai peut-être pas été raisonnable. Bon, ouais, je vous l’accorde. Je ferai attention, hum. Vous voyez, je dois penser à me débarrasser de toutes ces mauvaises énergies et ce stress ! On voit ce que ça donne ! Un mauvais jour, et VLAM, un connard bouffe une balle. C’est quand même injuste. Sacrément injuste. »

Son regard glisse alors vers le corps de Jal, et le patron des Douilles fait lentement non de la tête, ponctuant son geste d’un long soupire las.

« Erf. Bon liquidez le reste. On a eu ce qu’on était venu chercher : la fille est lavée. Les témoins c’est vraiment pas bon pour le taff. »

L’homme s’avance alors vers la sortie en enjambant le cadavre, alors que derrière lui, les Douilles vident le reste de leurs chargeurs. Si l’ordre de Draegndornn a en effet été exécuté, la finalité de son contrat n’est peut-être pas celle à laquelle il s’attend.
En effet, elle fume toujours face à une fenêtre, aux côtés d’un cadavre-cendrier, dans une chambre délabrée.

Boo
Messages : 4
Inscription : 25 juil. 2021, 16:28

Re: [Background] Les Douilles, le Code et Mauve.

Message par Boo » 30 juil. 2021, 10:51

[Avis aux éventuels lecteurs innexistants de ces écrits sans prétention: ce chapitre est un peu court, mais en espérant que ce soit bien quand même !]


- Boo -

Ul'dah, devant une fenêtre, toujours au même moment.

Boo vient doucement écraser sa clope contre le front de celui dont le corps sert désormais de tapis.

D'un geste un peu maladroit, elle fouille la pièce, récupérant les différents vêtements laissés çà-et-là, se rhabillant alors avec une certaine lassitude. En effet, c'est la troisième fois qu'un connard essaye de la descendre, et c'est le genre de choses qui a facilement tendance à l'irriter quelque peu, mourir n'étant pas pour elle un bon plan d'avenir.

Vêtue et accessorisée, la Hyurgothe s'appuye sur le rebord de la fenêtre et bondit, laissant son corps s'écraser sur un monticule d'ordures qui amorti sa chute.

Décamper: voilà désormais son unique objectif. Boo a cette fâcheuse tendance à se retrouver où il ne faut pas, au pire des moments, et récemment, plusieurs personnes ont mis tout en oeuvre pour s'assurer de la retrouver. Si la Hyurgothe est accusée du meutre de deux personnes - bientôt trois - elle nie cependant son implication. Accident pour le premier, erreur professionnelle pour le deuxième. Malheureusement, Immortels et chasseurs de primes n'ont que faire des excuses, la gloire et l'appât du gain étant des raisons suffisantes pour passer outre l'éventuelle innocence de la présumée coupable.

Dans l'immédiat, cette situation est des plus enquiquinantes, et Boo doit constamment fuir, surtout lorsqu'elle se retrouve couverte de sang, étalée sur un amas de détritus, au pied d'une auberge venant d'accueillir une multitude de meurtres.

D'un petit bond, la jeune femme se retrouve alors debout, et se met à avancer et fumer, le tout dans une certaine tranquilité qui pourrait en surprendre plus d'un. L'habitude sans doute. Un calme presque insolent, une désinvolture osée ... et un soudain coup sec derrière le crâne, projetant directement la jeune femme au sol.
Tout devient alors flou, sa vision prise d'un brouillard de plus en plus épais. Avec peine, elle tend sa main en direction de sa cigarette, tombée quelques centimètres à coté d'elle. Alors que ses doigts parviennent à l'effleurer, ses paupières et son corps cèdent ...

Boo est inconsciente.

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 4 invités