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Sieg Varson
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Message par Sieg Varson » 08 juin 2017, 10:41

--- Musique d'ambiance dans le spoiler ---
SPOILER
Serrer les poings, sur la poignée, si lourde, si pénible à manier avec sa lame si pesante au bout.
Serrer les dents, ne pas se plaindre, ne pas hurler, tenir bon encore.
Encaisser, souffrir, rendre coup pour coup ou du moins essayer.
Encaisser les brimades, les quolibets, les violences physiques et psychologiques.
Tomber au sol, sentir le goût de son sang dans la bouche, de la terre et de la neige aussi.
Tomber et se relever encore, encore et encore alors que le corps ne demande qu'a rester la, étendu et immobile.
Ressentir le feu brûlant de la fatigue dans chaque fibre de ses muscles, ressentir la brutalité des coups de son adversaire sur sa chaire, contre ses os...
Ressentir à quel point on vit et le regretter à chaque instant.


Voila ce qu'était dans un bref résumé mon enfance, moi, Sieg Varson.

Oui, des mes plus jeunes années, à peine avais je eu le temps d'apprendre à marcher diraient certains, en exagérant quelque peu, que j'avais déjà une épée dans les mains, certes la lame n'était pas tranchante mais la manier ne demandait pas moins d'engagement.

Elle devint rapidement ma seule et plus fidèle alliée face à lui, ce colosse qui semblait sans pitié et que j' appelais père. Elle seule déviait efficacement les coups de matraque qu'il tentait de m’assener et que je devais éviter ou encaisser. Elle seule me rendait plus fort, plus rapide, plus incisif à mesure que j'apprenais les subtilités de son maniement. Elle seule me donnait l'impression, les fois ou je la maîtrisais comme il fallait qu'il me regardait avec fierté et m'aimait comme un père doit aimer son fils.

Konrad Varson, le fier et estimé Konrad Varson, immigré Mighois parti de rien et aillant trouvé par la force de ses muscles et de sa volonté sa juste place au sein du prestigieux ordre des templiers d'Ishgard, voilà à qui avais je le devoir moral de succéder, et à l'entendre, de le dépasser. Maman était morte quelques années auparavant, emportée comme beaucoup par une de ces « mort ailée » qu'on nomme Dragon. Je me retrouvais donc seul bien souvent avec lui, cet homme qui avait perdu deux fois sa vie, qui ne jurait que par l'épée et la rigueur comme seul tuteur de la jeune pousse que j'étais.

Konrad disait que s'il avait été assez fort il aurait pu protéger Ala Mhigo, qu'il aurait même pu protéger maman... et que sa faiblesse avait causé la perte de ce qu'il aimait le plus au monde. Il oubliait le petit garçon de sept ans qui était la et qui écoutait son père s'enfoncer dans une spirale de colère et d'amertume. Il ne réalisait pas qu'il aurait pu le protéger de tout cela. Non, il avait fait de sa recherche de la puissance et de la discipline intérieure sa seule obsession.

Il disait faire ça pour moi. Me rendre plus fort qu'il ne l'avait été m'épargnerait les mêmes pertes qu'il avait subit... « ses » pertes ? Peut être l’espérait il secrètement.

Je l'aimais, c'était mon père, comment aurais je pu faire autrement ? Mais il fit de mon enfance et de mon adolescence un enfer.
Jusque très tard, jusqu'à l'âge adulte, je n'ai pas connu les plaisirs d'une vie insouciante. Me bourrer la gueule avec les copains de promo', embrasser une belle fille, passer une journée à rien foutre... tout ça m'était inconnu.

J'étais devenu un animal dressé à la performance, à la guerre, à faire « mieux, toujours mieux », quitte à oublier « mieux que quoi » ? Et surtout...pourquoi ? Peut être pour la seule chose que j'avais été conditionné à accepter comme récompense : un regard fier de l'homme qui m'avait façonné de la naissance à maintenant.

J'étais en quelque sorte devenue SA lame, qu'il forgeait pour affronter le monde, un monde qui l'avait brisé.

Je ne nie pas que quelque part et avec du recul je lui suit reconnaissant pour avoir fait de moi l'homme que je suis devenu. Mais à recommencer, je ne suis pas sûr que je re-signerais pour la même vie.

Aujourd'hui et depuis bien des années Konrad n'est plus... et je prends ma revanche sur l'existence.
Mais certains événements récents m'ont clairement fait comprendre que l'héritage de Konrad est toujours la, enfouit en moi que je le veuille ou non et j'ai peur, peur qu'il ait au final réussit et que j'y perde mon libre choix.

C'est pourquoi j'ai décidé de tenir ce journal, pour me souvenir de qui je suis... qui j'ai choisit d'être et non ce qu'il a été décidé que je deviendrais.
Que les douze, s'ils servent encore à quelque chose, me préservent du changement.

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Message par Sieg Varson » 15 juin 2017, 18:46

--- Musique d'ambiance dans le spoiler ---
SPOILER
Le chevalier templier Varson, à l'écrire je me rends compte du chemin parcouru jusqu'à ce jour.

Aujourd'hui, j'imagine que bien peu s'imaginent qu'avant d'être un « infâme-mercenaire-hédoniste-flambeur-alcoolique » j'étais bien autre chose. Dans la première entrée de ce journal, j'ai détaillé ce que fut globalement mon enfance, bien loin des clichés de douceur et d'innocence dont cette période de l'existence aime se draper.

Je fus brisé et reconstruit maintes fois, jusqu'à arriver à devenir le parfait templier, j'étais strict, discipliné, mesuré.
Mon âme était aussi affûtée et préparée à la guerre que ma lame.
Mais j'étais aussi... je ne sais pas ce que j'étais d'ailleurs précisément, je me rappelle cette période comme si je n'étais qu'un spectateur de ma propre vie, déconnecté des sentiments et émotions qui rendent un être réellement vivant.

Bien que fait de chaire, d'os et de sang, j'étais en quelque sorte une « machine ».

J'ai livré bataille contre les nombreux ennemis d' Ishgard. Oh nul doute que j’eus du faire la fierté d' Halone et celle de Konrad bien que ni l'un ni l'autre , bien que le second fut bien plus accessible en théorie que la première, ne prit le temps de me le faire savoir.

Dragons, hérétiques, hommes bêtes, rebelles opposés au saint siège, peut importe l'ennemi, je ne faisais pas de politique, ni ne m’embarrassait de morale, je combattais avec la même ferveur, espérant parfois secrètement faire face à plus fort que moi, un sauveur qui me permettrait d'enfin trouver le repos.

Et souvent, bien plus souvent que le commun des mortels, je fut blessé, laissé aux portes de la mort sur le champ de bataille.

Les lames et les flèches tranchèrent ma chaire et firent couler mon sang, le feu brûla ma peau, les marteaux de guerre brisèrent mes os un grand nombre de fois. Mais je survécus, à chaque fois...
Mon corps en porte aujourd'hui les nombreux stigmates, mais ces anciennes blessures, bien que visibles ne sont pas les plus profondes.

On finit par me surnommer « le quêteur de mort ». Un forçat du combat cherchant à mourir sur le champ de bataille, comme d'autres cherchent à vivre, sans jamais y parvenir.

J'ai tué. Des soldats, d'autres hommes et femmes d'armes dans des combats honorables. Acier contre acier, acier contre magie. Mais cela reste la forme la plus noble de la guerre.

J'ai tué. Des monstres, simples bêtes ou créatures douées de conscience car c'était ma mission, sans me demander si ce que je faisais était justifié.

J'ai tué, d'autres hommes...femmes...parfois jeunes, parfois vieux sans qu'ils ne soient des combattants. Parce que c'était les ordres émanant du saint siège. Je ne me cherche pas d'excuse et sait le sang que j'ai sur les mains. Je ne voulais pas me questionner, mais au fond de mon cœur le doute germa quand même. Aujourd'hui encore, le poids de leurs vies fauchée trop tôt pèse sur mes épaules.

Durant les premières années de service, j'ai cru mon âme, anesthésiée, à l'abri des cassures que la mort et la guerre pouvaient engendrer. Quel idiot, quel arrogant j'ai été. Je n'ai fait qu'être imprudent, comme un malade qui nie son affliction la laissant s'aggraver, jusqu'à qu'elle le dévore complètement.

Et jusqu'à un événement qui changea ma vie mais que je narrerais dans la prochaine entrée dans ce journal, je sentis mon corps s'obstiner à rester en vie alors que mon esprit lui, mourrait à petit feu.

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Message par Sieg Varson » 20 juin 2017, 20:52

--- Musique d'ambiance dans le spoiler ---
SPOILER
Si vous demandez à la plupart des gens s'ils ont déjà entendus parler de Kastelheim, ils vous répondrons très probablement par la négative. La raison en est simple, à l'époque où le petit village du Coerthas existait encore sous une autre forme que des ruines de pierres et de bois brûlés il était déjà extrêmement retiré des routes passantes, niché dans les montagnes et atteignable que par de petits chemins de chèvres.

Isolé de cette manière, il attira rapidement l'attention d'un groupe d' « hérétiques » qui y virent un bon endroit pour s'y installer. Ces derniers, différents du groupe mené plus tard par la femme connue dans tout Eorzea sous le nom de Coeur de Glace, n'en restait pas moins de dangereux dissidents à l'harmonie religieuse voulu par Thordan VII car vénérant d'autres « dieux ».

Seulement les inquisiteurs ont des yeux partout, et ils furent fatalement repérés par ces derniers qui s'empressèrent d'en informer Ishgard. La réaction ne se fit pas tarder.
Cela faisait maintenant quelques années que j'étais Templier et je m'étais retrouvé à la tête de mon unité.

Le saint siège dépêcha donc ma troupe vers le hameau pour régler le problème. Inutile de vous préciser ce qu'ils entendaient pas « régler » le problème.

Nous avons harnachés nos chocobos, enfilés nos armures, préparés nos armes pour prendre la route de Kastelheim.
J'avais senti quelque chose ce jour la, comme un mauvaise impression, un frisson inhabituel à la base de la nuque, quelque chose allait arriver. Mais conditionné pour ne point douter, jamais, nous avons continué notre chemin.

Après deux jours de trajet, bravant le froid, l'altitude et les tempêtes de neige, nous avons atteint notre destination.

De prime abord, la citée semblait occupée que par des villageois natifs d'ici, majoritairement des Elezen, mais après leur avoir mis un peu sous pression... je préfère dire les choses ainsi, n'étant pas fier aujourd'hui de mes méthodes de l'époque... nous trouvâmes les fameux « hérétiques ». Il s'agissait d'Ao Ras, des exilés, fuyant leur lointaine contrée et qui avaient trouvés refuge ici, ne pouvant accéder à Ishgard qui restait extrêmement xénophobe et méfiante eu égards aux étrangers.

Nos investigations dans les différentes caves et cabanons nous apprirent plus sur les pratiques « hérétiques » que les inquisiteurs avaient fait remonter au siège de Thordan. Ils vénéraient un dieu du soleil ou quelque chose s'y approchant, un certain Azim. Azim, un nom ne figurant pas dans la précieuse et limitée liste des douze. Il n'en avait pas fallu plus.
Bien que restant sur la réserve, je vis dans leurs rangs, des femmes, des enfants, des vieillards, pour certains avec la peau sur les os, affamés par leur exode. Ils étaient menés par un mâle, un grand et puissant Ao Ra répondant au simple nom de « Gojiu ». Lui et sa fille, une beauté sauvage et intimidante répondant au prénom de Kailea furent nos interlocuteurs, ces deux la bénéficiant clairement d'une autorité sur les autres exilés présents dans le hameau.
Conscient qu'ils n'étaient pas chez eux, ils ne se comportèrent pas en envahisseurs, et un dialogue pu être établi malgré leur niveau d' eorzéen plus que sommaire.

Si Gojiu était calme et posé, Kailea laissait déjà paraître un tempérament de feu, celle d'une guerrière qui veillait sur celui qui semblait être son père avec un telle dévotion que je ne pu m'empercher de l'envier, ma relation avec Konrad étant bien plus... difficile a appréhender.

Je me suis retrouvé, à plusieurs reprises mit en jou par cette dernière alors que m'approchait simplement trop près ou rapidement de Gojiu.

Profitant de l'isolement, d'être « coupé » de l'influence de mes entraves de sang et d'honneur je pris pour la première fois une décision qui m'était propre et allant a l'encontre de mes ordres. Je me suis accordé une nuit de réflexion, continuant à discuter avec ces gens, nous avons parlé de leurs coutumes, de leur pays, de leurs guerres, de leurs souffrances...
Ais je fait une erreur de m'affranchir de la facilité de l’obéissance aveugle ? Peut être, mais aujourd'hui encore, je ne le regrette pas. Cet homme, Gojiu était un grand guerrier, un chef né … et contrairement à Konrad il ne versait ni dans la haine ni dans l'absolu pour tout et rien.
ll gagna mon respect. Et sa fille, bien que je ne lui ai jamais dit me fascinait tout autant. Fière et farouche, elle était faite d'un bois des plus durs et possédait un esprit vif et tellement curieux. Elle compris ce soir même que j'étais venu initialement pour les tuer, malgré que j’eus tout fait pour le cacher et me le fit savoir alors que nous nous étions retrouvés isolés à un moment de la soirée.

Elle me prit de court et dans la précipitation j'ai alors réagit d'une manière qui m'était inhabituelle.

Je fis quelque chose que je n'avais jamais fait jusque la. Je mentis. Je lui dit que non, je n'étais pas venu pour ça. Et quelque part, c'était devenu vrai. Je ne voulais plus tuer ces gens, seulement parce qu’ils étaient différents et qu'on me l'avait ordonné.

J'ai alors discuté avec mes hommes, et nous avons décidés de rentrer et d'annoncer que nous n'avions pas trouvés les hérétiques, tout en informant Gojiu et Kailea qu'ils devaient partir, que les inquisiteurs viendraient vérifier à nouveau leur présence très prochainement. Et nous avons alors décidés de nous quitter ainsi.

Je venais de mentir.
Je venais de désobéir.
Je venais de laisser mon cœur parler.
Je venais de m'affranchir de mes chaînes.


Et nous avons commencé, le lendemain vers midi, à rentrer à la sainte cité.

Mais je ne m'était pas préparé à une chose, la trahison.

A ce moment, j'ignorais qu'un de mes templier, cédant à cette vieille rengaine ishgardaise prônant la méfiance envers tout ce qui n'est pas du pays , usa de sa linkshell pour prévenir notre état major de notre petit arrangement avec les exilés.

A ce moment, j'ignorais être à un tournant crucial de ma vie, j'allais devoir choisir entre deux existences, deux chemins radicalement différents et qui ne sauraient permettre de revenir en arrière.

A ce moment, j'ignorais que le saint siège envoyait l'unité de Konrad terminer ce que nous ne nous étions pas résolus à faire et remettre au pas les mauvais éléments que nous étions devenus.

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Message par Sieg Varson » 06 juil. 2017, 14:41

--- Musique d'ambiance dans le spoiler ---
SPOILER
C'est à peine de retour sur les routes praticables que l'unité de mon père nous attendait, ce dernier à leur tête, les voyant la, j'ai tout de suite compris qu'ils savaient d'une manière ou d'une autre que nous n'avions pas fait notre devoir le haut.

Dans un pays aussi « frileux » et méfiant envers les coutumes des étrangers, certains ont étés condamnés à la peine capitale pour moins que ça, mais c'était une issue que j'avais anticipé en choisissant de ne pas exterminer les « hérétiques ». Aussi c'est tout à fait calmement que je fis avancer mon chocobo vers Konrad qui fit de même dans ma direction.

Il n'eut aucun mot de compréhension ou même, à la rigueur de désaccord, j’eus juste les froides réquisitions d'un officier supérieur blâmant un subalterne. Il m'informa que je passerais devant le conseil de discipline militaire pour avoir manqué à mes obligations.

Je n'ai rien ajouté, je n'ai pas tenté de plaider ma cause, je le connaissais que trop bien pour savoir que cela aurait été vain. J'ai encaissé, encore une fois, sans broncher les réprimandes.

Si dans les premières secondes qui suivirent je ne compris pas de suite, mon second, le chevalier-sergent Eldevel, me fit remarquer avec justesse que je n'avais pas été exécuté sans autre forme de procès alors que ce châtiment aurait sûrement été appliqué à n'importe qui d'autre dans la même position.

Konrad me demanda de rentrer, libre, au saint siège et d'y attendre d'être convoqué. Après quoi, il fit avancer ses troupes vers Kastelheim.

Je sentis alors le regard mordant des templiers de mon père me transpercer plus encore que des couteaux aiguisés ne l'auraient fait à mesure qu'ils passaient à coté de nous.
Mon seul réconfort fut la main d'Eldevel qui vint se poser sur mon épaule en signe de soutient passif.

Puis nous repartîmes vers Ishgard.

Enfin, pendant quelques kilomètres, mon esprit repensant à ces Ao ras et à ce que Konrad leur réservait. Je ne voulais pas désobéir une nouvelle fois, je l'avais déjà assez fait...
Je repensais à Gojiu et Kailea... et espérait qu'ils pourraient fuir avant que mon géniteur n'arrive jusqu'à eux. Je ne voulais pas désobéir, vraiment.
Je sentais la tâche noire sur mon âme grandir à chaque pas de ma monture qui me ramenait vers Ishgard, écrasant ce court et pourtant si agréable moment de liberté que j’eus la haut. Je voulais désobéir mais n'osait pas...

Sur la route, nous dûmes nous défaire d'un groupe de monstres sauvages, la tête ailleurs, je laissais mes hommes faire. Ils s'en débarrassèrent sans grand mal. Mon regard se fixa sur la neige qui se teignait de rouge. Le sang des exilés allait bientôt couler ainsi...tués, comme des bêtes... je désobéis, encore.

Levant la main en tête du convoi pour marquer son arrêt. Je fis retourner ma monture et dit simplement à mes hommes que je retournais à Kastelheim en espérant que ces gens avec qui j'avais tant de fois lutté au péril de nos vies ne me feraient pas barrage.

Ils furent surpris, et alors que je me préparait à devoir sortir ma lame de son fourreau, je n’eus pas à le faire, ils s’écartèrent, me laissant faire demi tour. La plupart ne me suivirent pas mais ne s'opposèrent pas non plus. Eldevel sourit, secouant la tête négativement en étant le premier à s'engager à ma suite, suivi d'une dizaine d'hommes.

Nous chevauchèrent, rapidement et sans plus se poser de questions, nous savions que nous ne pouvions désormais plus faire marche arrière vers le petit hameau.
Nous avions trahit Ishgard, nous étions mort au yeux du saint siège, il ne nous restait plus qu'à mourir en accord avec nos cœurs.

Alors que nous approchions, nous vîmes s'élever une épaisse fumée noire dans le ciel, ainsi qu'un reflet rougeoyant accompagné de braises s'envolant au grès des vents tournoyants qui soufflaient sans discontinuer.

Les templiers avaient mit le feu à Kastelheim, pour punir les villageois d'avoir « osés » aider des « hérétiques ».

Chargeant sur ma monture, en tête de mon unité réduite à peau de chagrin, je me suis retrouvé en face de deux templiers, écarquillant les yeux de surprises nous voyant fondre sur eux. Bandant les muscles de mes bras et me gainant fortement, coinçant mes jambes autour de mon chocobo pour ne pas tomber je frappa du plat de ma lourde lame le premier homme qui fut propulsé en arrière dans la neige, avant de faire virevolter ma lame, se servant de son poids important et de l'inertie du mouvement pour frapper de la même manière le deuxième templier qui chuta de sa monture , sa tête cognant le roc et l’assommant net. M'excusant, par principe auprès de mes anciens frères d'armes, nous avons ensuite foncé vers les maisons en flammes, voyant maintenant les Ao ras luttant dans les chemins entre les chaumières contre les soldats de Konrad, se faisant petit à petit exterminer.

Je vis un caporal de l'unité de mon géniteur foncer , lame à la main vers cette Kailea, qui esquiva d'une roue sur le coté l'attaque de l'homme, le frappant du pied pour le faire continuer sur son élant et ainsi créer une distance, distance qu'elle exploitera pour lui tirer une flèche entre les deux yeux, l'envoyant au royaume céleste sans autre forme de procès.

Nous voyant charger vers elle, dans le chaos général de l'affrontement la Xaela encocha une nouvelle flèche et me tira dessus, je baissa légèrement la tête , sentant la pointe de la flèche siffler au dessus de moi, craignant de me faire tuer par les gens que j'étais venu aider.

Une deuxième flèche parti alors que je n'étais plus si loin, celle si se figea dans le creux de mon épaule gauche et j'en porte encore aujourd'hui la cicatrice. Le coup manqua de me désarçonner mais je tins bon hurlant à Kailea de se baisser au moment ou , bondissant de mon chocobo en pleine charge, je livrais un violent coup de haut en bas sur le templier qu'elle n'avait pas vue venir dans son dos et qui s’apprêtait à l'empaler de sa lance, le tranchant littéralement en deux de l'épaule à la hanche. La violence de l’impact au sol m’empêcha de me relever de suite et alors que je tournais la tête je vis que la Xaela, ne comprenant pas encore tout à fait ce qui se passait m'avait à nouveau mis en joue... nos regards se croisèrent, à cette distance elle ne pouvait pas me rater au vu de ses talents d'archère.

Puis, ce fut très rapide, elle leva d'un coup sec la visée de son arc et décocha un trait qui vint se planter dans le pli du coude d'un templier qui, voyant que j'avais tué l'un de leurs, l'un des nôtres, me chargeait à son tour.

Saisissant l'occasion, j'ai alors planté mes jambes au sol , m'ancrant en baissant mon centre de gravité pour faire ripper mon épée au sol , faisant un grand cercle et tranchant la jambe de l'assaillant, teignant la neige et ma propre armure de sang.

A ce moment Eldevel et les autres nous rejoignirent, la Xaela méfiante, sans qu'un mot ne soit dit me toisa plus acquiesça comprenant que nous ne serions pas ses ennemis dans cette bataille. Nous avons avancés dans Kastelheim, rejoins part quelques Ao ras sommés de le faire par Kailea, nous frayant un chemin à travers les flammes , nos « frères-ennemis », jusqu'à la place principale ou tout se jouait. Plusieurs de mes camarades tombèrent sur le trajet, si court et semblant pourtant sans fin, chaque mètre devant être prit au prix du sang de l'ennemi et du notre.

Arrivés au centre du village, nous vîmes avec effroi que nous étions arrivés trop tard.

Au milieu des flammes les corps entassés des Ao ras, mêlés de quelques Elezens du village, exécutés pour avoir collaborés gisaient. La bannière des templiers Ishgardais flottait au dessus des morts, les clamant à elle, comme des proies au tableau de chasse d'un prédateur.

Kailea tomba à genoux, hurlant de rage et de chagrin, reconnaissant le visage de Gojiu au milieu des cadavres. De honte, j'ai alors baissé la tête, restant silencieux, devant ce bûcher qui brûlait mon âme par la culpabilité.

Puis, j'entendis un cliquetis, un cliquetis que je connaissais bien, que je reconnaîtrais entre mille autres, celui de l'armure de Konrad, j'ai levé les yeux... et je l'ai vu traverser un rideau de flamme, suivi de ses hommes survivants, son épée « Vaelesti » à la main.

Nos yeux se croisèrent, il s'immobilisa en face de nous.

Aucun mot ne fut échangé, nous avions ce qu'il nous restait à faire. Soufflant légèrement pour calmer mon cœur qui semblait vouloir s'extirper de ma poitrine j'ai levé mon arme en garde, pointe vers mon père, vers mon destructeur, vers mon ennemi.

Il se mit en garde également, faisant glisser ses talons au sol , positionnant ses jambes pour la danse des lames qui s’annonçait, derrière lui, les corps prenant feu.

Avant que nous ne bougions, l'un comme l'autre, ses hommes se mirent à charger, tandis que les quelques compagnons qui m'avaient suivis et les Ao ras restant firent de même, les deux troupes entrant en collision l'une contre l'autre dans un bruit assourdissant de métaux s'entrechoquant et de cris guerriers.

Sonnant le départ d'un combat bien plus personnel « lui » et moi avons commencés à marcher l'un vers l'autre, le pas d'abord lent s' accéléra petit à petit pour devenir course puis sprint, nos deux lames se heurtant une première fois dans un déluge d'étincelles, puis une deuxième fois, une troisième... chacune des attaques, les siennes comme les miennes étaient tellement lourde que nos armures ne les arrêteraient pas si elles venaient à toucher.

J'étais maintenant plus fort et rapide que lui, mais il avait encore l'avantage de la technique et de la stratégie, nous nous étions tellement affrontés à l’entraînement que nous nous connaissions par cœur, aucune ne parvenant à prendre rapidement et de façon significative l'avantage.

Je me rendis alors compte d'une chose effrayante, alors que je combattais Konrad dans un combat à la vie à la mort, cela ne me semblait pas si différent des autres fois. C'est difficile à décrire et je n'aime pas croire au destin pré-écrit mais... c'est comme si c'était convenu que cela devait finir ainsi.

Notre « duel » dans cet enfer de flammes et de sang continua, nos lourdes lames fendant les airs dans des bruits stridents annonçant la mort du premier qui serait touché, les ombres des autres combattants se battant et tombant autour de nous donnant à la scène un air d'apocalypse.
Le père contre le fils, l’obéissance aveugle contre la noble trahison, la foi obtus contre le doute raisonnable... ce fut l'un des combats les plus dur de mon existence et pourtant aujourd'hui je pense en avoir vu plus que ma part.

Plus que ne pas mourir, plus que rester en vie, je ne voulais pas perdre face à lui.

Puis, en plein dans la furie de l'affrontement, je sentis une rafale de flèches me frôler, venant de derrière moi, l'armure de Konrad en déviant certaines, mais pas toutes, quelques unes se frayant un passage dans les points faibles de l'armure, lui arrachant un grognement bestial.

C'était Kailea, se relevant du choc de la perte de son père et venant m'aider à tuer le mien...
Profitant de l'occasion qui m'était offerte, faisant comme on m'avait apprit, restant pragmatique plutôt que de pester contre ce duel interrompu, je bondis, me servant d'une poutre enflammée comme tremplin au dessus de Konrad, armant mon épée au dessus de moi pour livrer un coup avec toute ma puissance, espérant qu'il n'aurait pas le temps de reprendre ses esprits.

Et, comme un jugement sans appel ma lame tomba et vint heurter le sol, lourdement, fendant la roche la ou elle l'impacta. A la giclée de sang, je sut que je l'avais touché. Et en levant les yeux, je vis en effet que je l'avais frappé en plein torse, pourfendant en partie son armure pour sérieusement le blesser.

J'ai pensé, une fraction de seconde que le combat allait se terminer ainsi tandis que je levais encore une fois ma lame vers Konrad en même temps qu'une nouvelle volée de flèche tirée par Kailea fondait sur lui.

Mais il y avait une chose que je n'avais pas pris en compte, et pour cause, bien qu'il m'en avait parlé, Konrad ne m'avait jamais concrètement montré le pouvoir de Vaelesti. Inclinant la lame vers le bas, son sang coulant le long de son bras, ruisselant sur cette dernière elle se mit à irradier soudainement d'une lueur argenté aveuglante tandis que nos attaques furent arrêtées par une force inconnues.

Les yeux de Konrad virèrent de la même couleur argenté, et il plongea son regard dans le mien, j'ai alors eu l'impression que le temps s’arrêta, même les flammes semblaient immobiles, comme peintes dans l'air...

Puis je vis comme un « fantôme » de l'homme tenant une copie éthérée de Vaelesti en main se détacher de enveloppe charnelle de Konrad faisant un pas en avant et se mettant en garde, tandis que je ne pouvais pas bouger, que le monde semblait en suspens.

Les deux « versions » de Vaelesti brillèrent de mille feux concentrant une étrange énergie en elle, et il « vola » littéralement vers moi à une vitesse inouïe, lame en avant, me traversant de part en part... pour se retrouver en fin de mouvement derrière moi, lame tendue et disparaître, tandis que le monde sembla reprendre vie...

Et mon corps me lâcha... bien qu'aucune blessure physique n'ait fendue mes chaires, j'avais l'impression que mon âme avait été fendue en deux. La dernière chose que je vis avant de perdre connaissance c'était Konrad , sérieusement blessé, toujours la ou il était avant cette attaque lever péniblement son épée, venant vers moi pour m'achever...


[A SUIVRE PROCHAINEMENT...]

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