--- Musique d'ambiance dans le spoiler ---
SPOILER
Serrer les poings, sur la poignée, si lourde, si pénible à manier avec sa lame si pesante au bout.
Serrer les dents, ne pas se plaindre, ne pas hurler, tenir bon encore.
Encaisser, souffrir, rendre coup pour coup ou du moins essayer.
Encaisser les brimades, les quolibets, les violences physiques et psychologiques.
Tomber au sol, sentir le goût de son sang dans la bouche, de la terre et de la neige aussi.
Tomber et se relever encore, encore et encore alors que le corps ne demande qu'a rester la, étendu et immobile.
Ressentir le feu brûlant de la fatigue dans chaque fibre de ses muscles, ressentir la brutalité des coups de son adversaire sur sa chaire, contre ses os...
Ressentir à quel point on vit et le regretter à chaque instant.
Voila ce qu'était dans un bref résumé mon enfance, moi, Sieg Varson.
Oui, des mes plus jeunes années, à peine avais je eu le temps d'apprendre à marcher diraient certains, en exagérant quelque peu, que j'avais déjà une épée dans les mains, certes la lame n'était pas tranchante mais la manier ne demandait pas moins d'engagement.
Elle devint rapidement ma seule et plus fidèle alliée face à lui, ce colosse qui semblait sans pitié et que j' appelais père. Elle seule déviait efficacement les coups de matraque qu'il tentait de m’assener et que je devais éviter ou encaisser. Elle seule me rendait plus fort, plus rapide, plus incisif à mesure que j'apprenais les subtilités de son maniement. Elle seule me donnait l'impression, les fois ou je la maîtrisais comme il fallait qu'il me regardait avec fierté et m'aimait comme un père doit aimer son fils.
Konrad Varson, le fier et estimé Konrad Varson, immigré Mighois parti de rien et aillant trouvé par la force de ses muscles et de sa volonté sa juste place au sein du prestigieux ordre des templiers d'Ishgard, voilà à qui avais je le devoir moral de succéder, et à l'entendre, de le dépasser. Maman était morte quelques années auparavant, emportée comme beaucoup par une de ces « mort ailée » qu'on nomme Dragon. Je me retrouvais donc seul bien souvent avec lui, cet homme qui avait perdu deux fois sa vie, qui ne jurait que par l'épée et la rigueur comme seul tuteur de la jeune pousse que j'étais.
Konrad disait que s'il avait été assez fort il aurait pu protéger Ala Mhigo, qu'il aurait même pu protéger maman... et que sa faiblesse avait causé la perte de ce qu'il aimait le plus au monde. Il oubliait le petit garçon de sept ans qui était la et qui écoutait son père s'enfoncer dans une spirale de colère et d'amertume. Il ne réalisait pas qu'il aurait pu le protéger de tout cela. Non, il avait fait de sa recherche de la puissance et de la discipline intérieure sa seule obsession.
Il disait faire ça pour moi. Me rendre plus fort qu'il ne l'avait été m'épargnerait les mêmes pertes qu'il avait subit... « ses » pertes ? Peut être l’espérait il secrètement.
Je l'aimais, c'était mon père, comment aurais je pu faire autrement ? Mais il fit de mon enfance et de mon adolescence un enfer.
Jusque très tard, jusqu'à l'âge adulte, je n'ai pas connu les plaisirs d'une vie insouciante. Me bourrer la gueule avec les copains de promo', embrasser une belle fille, passer une journée à rien foutre... tout ça m'était inconnu.
J'étais devenu un animal dressé à la performance, à la guerre, à faire « mieux, toujours mieux », quitte à oublier « mieux que quoi » ? Et surtout...pourquoi ? Peut être pour la seule chose que j'avais été conditionné à accepter comme récompense : un regard fier de l'homme qui m'avait façonné de la naissance à maintenant.
J'étais en quelque sorte devenue SA lame, qu'il forgeait pour affronter le monde, un monde qui l'avait brisé.
Je ne nie pas que quelque part et avec du recul je lui suit reconnaissant pour avoir fait de moi l'homme que je suis devenu. Mais à recommencer, je ne suis pas sûr que je re-signerais pour la même vie.
Aujourd'hui et depuis bien des années Konrad n'est plus... et je prends ma revanche sur l'existence.
Mais certains événements récents m'ont clairement fait comprendre que l'héritage de Konrad est toujours la, enfouit en moi que je le veuille ou non et j'ai peur, peur qu'il ait au final réussit et que j'y perde mon libre choix.
C'est pourquoi j'ai décidé de tenir ce journal, pour me souvenir de qui je suis... qui j'ai choisit d'être et non ce qu'il a été décidé que je deviendrais.
Que les douze, s'ils servent encore à quelque chose, me préservent du changement.
Serrer les dents, ne pas se plaindre, ne pas hurler, tenir bon encore.
Encaisser, souffrir, rendre coup pour coup ou du moins essayer.
Encaisser les brimades, les quolibets, les violences physiques et psychologiques.
Tomber au sol, sentir le goût de son sang dans la bouche, de la terre et de la neige aussi.
Tomber et se relever encore, encore et encore alors que le corps ne demande qu'a rester la, étendu et immobile.
Ressentir le feu brûlant de la fatigue dans chaque fibre de ses muscles, ressentir la brutalité des coups de son adversaire sur sa chaire, contre ses os...
Ressentir à quel point on vit et le regretter à chaque instant.
Voila ce qu'était dans un bref résumé mon enfance, moi, Sieg Varson.
Oui, des mes plus jeunes années, à peine avais je eu le temps d'apprendre à marcher diraient certains, en exagérant quelque peu, que j'avais déjà une épée dans les mains, certes la lame n'était pas tranchante mais la manier ne demandait pas moins d'engagement.
Elle devint rapidement ma seule et plus fidèle alliée face à lui, ce colosse qui semblait sans pitié et que j' appelais père. Elle seule déviait efficacement les coups de matraque qu'il tentait de m’assener et que je devais éviter ou encaisser. Elle seule me rendait plus fort, plus rapide, plus incisif à mesure que j'apprenais les subtilités de son maniement. Elle seule me donnait l'impression, les fois ou je la maîtrisais comme il fallait qu'il me regardait avec fierté et m'aimait comme un père doit aimer son fils.
Konrad Varson, le fier et estimé Konrad Varson, immigré Mighois parti de rien et aillant trouvé par la force de ses muscles et de sa volonté sa juste place au sein du prestigieux ordre des templiers d'Ishgard, voilà à qui avais je le devoir moral de succéder, et à l'entendre, de le dépasser. Maman était morte quelques années auparavant, emportée comme beaucoup par une de ces « mort ailée » qu'on nomme Dragon. Je me retrouvais donc seul bien souvent avec lui, cet homme qui avait perdu deux fois sa vie, qui ne jurait que par l'épée et la rigueur comme seul tuteur de la jeune pousse que j'étais.
Konrad disait que s'il avait été assez fort il aurait pu protéger Ala Mhigo, qu'il aurait même pu protéger maman... et que sa faiblesse avait causé la perte de ce qu'il aimait le plus au monde. Il oubliait le petit garçon de sept ans qui était la et qui écoutait son père s'enfoncer dans une spirale de colère et d'amertume. Il ne réalisait pas qu'il aurait pu le protéger de tout cela. Non, il avait fait de sa recherche de la puissance et de la discipline intérieure sa seule obsession.
Il disait faire ça pour moi. Me rendre plus fort qu'il ne l'avait été m'épargnerait les mêmes pertes qu'il avait subit... « ses » pertes ? Peut être l’espérait il secrètement.
Je l'aimais, c'était mon père, comment aurais je pu faire autrement ? Mais il fit de mon enfance et de mon adolescence un enfer.
Jusque très tard, jusqu'à l'âge adulte, je n'ai pas connu les plaisirs d'une vie insouciante. Me bourrer la gueule avec les copains de promo', embrasser une belle fille, passer une journée à rien foutre... tout ça m'était inconnu.
J'étais devenu un animal dressé à la performance, à la guerre, à faire « mieux, toujours mieux », quitte à oublier « mieux que quoi » ? Et surtout...pourquoi ? Peut être pour la seule chose que j'avais été conditionné à accepter comme récompense : un regard fier de l'homme qui m'avait façonné de la naissance à maintenant.
J'étais en quelque sorte devenue SA lame, qu'il forgeait pour affronter le monde, un monde qui l'avait brisé.
Je ne nie pas que quelque part et avec du recul je lui suit reconnaissant pour avoir fait de moi l'homme que je suis devenu. Mais à recommencer, je ne suis pas sûr que je re-signerais pour la même vie.
Aujourd'hui et depuis bien des années Konrad n'est plus... et je prends ma revanche sur l'existence.
Mais certains événements récents m'ont clairement fait comprendre que l'héritage de Konrad est toujours la, enfouit en moi que je le veuille ou non et j'ai peur, peur qu'il ait au final réussit et que j'y perde mon libre choix.
C'est pourquoi j'ai décidé de tenir ce journal, pour me souvenir de qui je suis... qui j'ai choisit d'être et non ce qu'il a été décidé que je deviendrais.
Que les douze, s'ils servent encore à quelque chose, me préservent du changement.