À partir d'ici, je tiens à préciser que certains détails pourraient choquer certaines âmes sensibles. Sans pour autant entrer dans les détails, par respect pour ces âmes en question, je n'ai pas trop mis de détail, mais cela pourra quand même en choquer quelques uns. Libre à vous de continuer la lecture ou pas.
24 ans plus tôt...
Deux femmes sont cachées entre deux tentes et discutent à voix basses.
- Elle à accouché?
- Oui. Un second fils.
- La pauvre. Tu as vu son oreille?
- La droite? Oui.
- Il n'est pas digne d'être notre nunh.
- Shht! Tu va nous faire tuer à dire cela.
Les deux femmes jettent des regards nerveux autour d'elles, puis, rassurées, elles continuent de murmurer.
- Aucun tia ne voudra l'affronter, maintenant qu'il à éliminé les plus forts.
- Tsk. Ils n'étaient pas à la hauteur, voilà tout.
- Tu sais aussi bien que moi qu'il va finir par toutes nous tuer. Y'gabrielle la première.
- Il faut espérer. Y'rihnn nous sauvera tous.
La miqo'te jeta un coup d'oeil vers la tente qui abritait le petit tia et sa mère.
- Je l'esp...
Une ombre jaillit derrière les deux femmes. Elles n’eurent même pas le temps de se défendre ou de crier.
Trois jours plus tard...
Tenant Y'rihnn dans ses bras, elle regarde passer les corps atrocement mutilés de ses sœurs. Elles auraient été chasser trop près d'un camp d'Amalj'aa et en auraient payées le prix fort. Pourtant, elle sait que ses soeurs ne sont pas stupides à ce point. Elle sait qu'elles étaient d'excellentes chasseuses. Elles ont parcouru le Thanalan ensembles si souvent... Sans être aussi douées que les U, elles n'étaient pas en reste. Du coin de l'oeil, elle aperçoit le nunh qui l'observe. Elle tourne les talons et ramène le petit à sa mère. Il ne reste plus qu'elle pour veiller sur Y'gabrielle et ses fils. Elle ne fera pas la même erreur que ses sœurs.
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20 ans plus tôt...Il s'interposa, du haut de ses sept ans, pour protéger sa mère et son frère. Il regarda le bras se lever, comme au ralenti. Chaque muscle découpé, ce poing large et pourtant serré. Les griffes aiguisées. Il va avoir mal, il le sait. Mais il ne ferma pas les yeux. Il a appris depuis longtemps déjà que démontrer de la peur, pleurer, supplier, ne fait qu'attiser sa colère, son excitation. Puis tout semble s'accélérer, jusqu'à ce qu'il ressente le coup le percuter au visage de plein fouet. Du sang gicla de sa lèvre fendue. Le petit miqo'te s'écroula sur le sol, à moitié assomé.
- Y'rihnn!!! hurla sa mère.
- Silence, femme! Il a osé s'interposé. Tu connais le châtiment.
- Pitié!! s'écria t-elle. Ce n'est qu'un enfant!
Mais le nunh ignora les suppliques de sa femelle et tabassa le petit Y'rhinn sans aucune retenue. Il le frappa, encore et encore. Dès que le petit tentait de se relever, il l'envoyait rouler plus loin d'un violent coup de pied dans le ventre. Cette fois, le petit miqo'te ne se releva pas.
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Aujourd'hui...
J'avais à peine mis le pied dehors... Je m'échauffais les muscles sur la Place du Frimas quand ils me sont tombés dessus. Ils étaient cinq. Cinq tia, tous plus brutaux les uns que les autres. Ils m'entourèrent et celui que je supposais être leur chef s'avança vers moi.
- Alors la rumeur est vraie. T'as renié tout ce que tu étais.
Je restais silencieux.
- Tu as perdu ta langue, Y'rhinn?
- Qu'est-ce que vous m'voulez?
Le tia regarda ses compères et tous ricanèrent. Puis il se retourna vers moi.
- Ce que je veux? Mais tu sais ce que je veux, traître.
Je savais qu'ils me retrouveraient un jour, mais je ne pensais pas que se serait aussi tôt. Je n'étais pas prêt. Ils le savaient. Mais cela ne les empêcha pas de m'attaquer tous en même temps. Je réussi à en mettre deux hors d'état de nuire, mais ils étaient trop nombreux pour moi.
Ils me jetèrent à terre et me battirent à coup de pied jusqu'à ce que je perde conscience. Et je revécu en rêve ce qu'il s'était passé il y a si longtemps... Plongé dans les tourments de mes rêves, ils en profitèrent pour me ligoter et ils m'emmenèrent.
Lorsque je repris conscience, je cru que je rêvais encore. Il était là. Celui qui m'avait fait tant souffrir. Celui qui avait tenté de détruire ma famille, mon clan. Cela ne pouvait pas être possible. Mais ce regard, ces cicatrices...
Je tournais la tête et mon sang ne fît qu'un tour lorsque je vît ma mère enchaînée au mur, couverte de son propre sang et de ses propres fluides. L'odeur était si forte, infecte, que je plissais le nez de dégoût malgré l'inquiétude qui déformait mes traits.
Je hurlais ; "Maman!" "Pitié réveille toi!". Mais elle ne se réveilla pas. Je vis quand même son buste se soulever et s'abaisser, ce qui me rassura sur le fait qu'elle était encore en vie. Mais pour combien de temps? Paniqué, je cherchais mon frère du regard, mais nulle trace de lui. Orkhan devait être en sécurité quelque part. Il le fallait. Et il fallait que je sorte d'ici, avec ma mère. Mais avant toute chose, il fallait que je nous libères et que je nous sorte d'ici.
Puis c'est à ce moment que je réalisais qui se tenait devant moi. Tout esprit cartésien m'abandonna. Je n'en suis pas fier, mais je me mit à gémir et à pleurer pitoyablement.
Mon pire cauchemar se réalisait. J'étais à nouveau entre ses griffes. Il s'approcha de moi avec ce regard cruel que je connaissais si bien. Je savais ce qu'il allait me faire. Je replongeait en enfer. Ce bras qui se lève, ces muscles encore plus proéminent que par le passé... Ces griffes aussi coupantes que les miennes... Le coup tomba vers moi dans une lenteur infinie.
Et j'hurlais de terreur...