[Tranches de vie] Hiliena à travers son journal

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Hiliena Yhisa
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Re: [Tranches de vie] Hiliena à travers son journal

Message par Hiliena Yhisa » 03 août 2022, 23:19

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Le monde onirique est parfois bien plus cruel que la réalité. Toutes mes nuits se ressemblent, elles finissent toutes par une errance dans les rues désertes d’Empyrée, sur le pavé froid, sous la Lune et sa bienveillance. Vague espoir d’apaiser les feux de cette folie qui me consume de plus en plus. Plus j’essaye de comprendre ce qu’ils veulent dire, plus j’essaye de les interpréter et plus ils se font présents, pressants. A la manière de leitmotivs musicaux, chaque nuit est une épreuve, chaque nuit devient une torture au point de ne plus vouloir fermer les yeux. J’étais en paix depuis quelque temps, depuis que j’ai découvert et appris à apprécier cet entrelacs de sentiments et d’émotions. Même si je veux continuer à garder tout ceci autour de moi, continuer à aimer, j’ai le sentiment que l'accalmie est terminée et que mes démons refont surface, reviennent me … Hanter !
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Où suis-je ? Dans un château? Un manoir ? Je ne sais pas, je ne connais pas ce lieu, cette pièce majestueuse au plafond voûté couvert de fresques rappelant des batailles héroïques, ornée de colonnes imposantes de part et d’autre comme pour les soutenir. En son centre un couple danse une valse. Des silhouettes les regardent comme appréciant ce spectacle. J’approche un peu pour comprendre qu’il s’agit d’une salle de bal, que les convives aux allures fantomatiques ne sont que des ombres dansantes comparables à des flammes dans un feu de cheminée. Les danseurs ne sont autres que papa et maman. Maman ne semble pas me voir, papa me regarde et arbore un sourire qui me met mal à l’aise, qui me glace d’effroi. Aucun son, aucune mélodie ne vient ponctuer leur danse, il se contente juste de me fixer. Le sourire devient rire, l’homme se mue en flamme aussi noire qu’une nuit sans lune, ses yeux rouges me percent, je peux le sentir scruter mes entrailles et mon âme … Douleur indescriptible, il faut fuir …

Je cours, aussi vite que possible, mes pieds s'emmêlent dans les racines manquant à chaque instant de me faire perdre l’équilibre. Mes jambes, lacérées par les ronces, me brûlent, j’ai envie de hurler de me débattre mais rien n’est possible, je cours au milieu de cette forêt lugubre au milieu de la nuit. Derrière, je sens le souffle de mon poursuivant, je peux le voir par-dessus mon épaule, il me suit, il se rapproche et je ne parviens pas à le distancer, je peux presque sentir cette main spectrale effleurer mon épaule. Je peux voir les deux rubis briller au milieu du néant, mes poumons me brûlent, l’air me manque. Devant moi une clairière se dessine, encore un effort pour sortir de cette forêt sinistre, je franchis les derniers arbres et me fige de terreur. au milieu de cette petite clairière entourée de forêt, je découvre …un cimetière …

Des stèles par dizaine, la plupart sont cassées ou rappellent un passé bien trop lointain pour que l’on puisse encore les lire. L’air est puant et fétide alors qu’aucune tombe n’est ouverte pour que la puanteur puisse s’en échapper. j’avance lentement, mon poursuivant semble avoir abandonné. Abandonné ? Non je l’entend rire à la lisière des bois, un rire dément qui me glace le sang et me terrifie. Au centre, je découvre un brasier à peine démarré, le bois craque sous l’effet des flammes. Une lumière dans cet abîme qui m’attire irrésistiblement sans même que je ne parvienne ou veuille m’en détourner. Dans le brasier naissant une femme est attachée à un poteau, un sacrifice ? J’approche un peu et je reconnais maman, elle essaye de me parler mais aucun son ne me parvient. Quelques pas de plus, je peux aisément voir la terreur dans son regard alors que les enfers de Nald'thal se déchaînent et qu’elle s’enflamme presque instantanément. Alors qu’elle brûle, des effluves noires et mauves quittent son corps. Je reste là sans pouvoir bouger ni même parler à la regarder se consumer…

Toujours le même réveil, les mêmes sueurs, plus froides de jour en jour, la même terreur, simple spectatrice de cette collision de mon esprit et de ma raison. Comment trouver un échappatoire à tout cela ? En prenant un peu de recul, finalement, quel que soit le monde dans lequel je vis, je n’ai fait que … Fuir…
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Re: [Tranches de vie] Hiliena à travers son journal

Message par Hiliena Yhisa » 18 août 2022, 23:29

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Combien de temps ai-je dormi ? Combien de temps a duré cette léthargie dans laquelle je m’étais moi-même plongée afin de suspendre la réalité. Afin de vouloir presque l’oublier, comme si tout ce que j’avais vécu ces dernières semaines pourrait ne pas avoir de fin. J’ai tellement voulu idéaliser ce qui était en train de m’arriver que j’ai oublié d’ouvrir les yeux sur tout le reste. Plongée, non pas dans un cauchemar, pour une fois, mais dans un songe qui ne faisait que m’approcher de l’abîme insondable de mes propres peurs. J’ai refusé de voir le gouffre approcher, pourtant plusieurs signaux auraient dû m'avertir, me faire réagir, réveiller ma méfiance presque maladive, mais non, j’ai baissé ma garde et mon bouclier. J’ai fini par basculer, par tomber, une chute sans fin mais l’important reste l'atterrissage … Et il est douloureux !
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Le réveil fait mal, il aura fallu que ce soit un entraînement au Colisée qui me réveille. Pas forcément l'entraînement en lui-même mais la morsure d’une lame au travers la plaque sur mon flanc et le choc frontal d’un bouclier sur mon visage. Pourquoi ai-je baissé ma garde ? Le songe idyllique est arrivé à son terme, je me suis perdue à croire que tout resterait figé, que le sablier d’Althyk cesserait d'égrener ce qui ne peut être arrêté. Qu’autour de moi tout cesserait sa folle course et qu’enfin j’allais pouvoir profiter de ce que j’avais finalement trouvé. Malheureusement, j’ai pu découvrir que la réalité finit toujours par nous rattraper, que le Contemplateur est aussi peut être acteur et qu’il aura fallu attendre pas loin de vingt-quatre heures de plus pour mon second réveil. Un réveil où le moindre mouvement me brûle de l’intérieur et me fait gémir de douleur.

Rentrer chez moi, regagner Empyrée le plus vite possible c’est la seule chose qui m’importe. Retrouver mon chez moi, me cloitrer, me soigner et surtout ne rien dire, ni à “eux”, ni à personne d’autre. Ne rien dire sur le pourquoi du comment, c’est inutile, je ne veux pas avoir à répondre à des questions auxquelles je n’ai pas de réponse, auxquelles il n’existe pas de réponse et leur inquiétude ne me soignera pas. Le temps semble s’arrêter, les minutes sont des heures, la douleur ne cesse pas. Rien ne bouge si ce n’est ce tic tac de la grande horloge qui me martèle la tête et me rend folle. Si ce n’est la noyade dans laquelle je plonge sans aucune retenue au point de ne pas trouver la force de me relever une fois allongée à même le sol … Et toujours ce tic tac d’une langueur infinie qui me résonne dans la tête et me fait perdre conscience du temps qui passe.

Enième réveil, le sol est si froid alors que mon corps bouillonne, que je transpire à grosses gouttes, que je me noie encore et toujours alors que j’essaye de remonter à la surface pour respirer, reprendre un peu d’air. Aucune main ne vient saisir la mienne pour m’aider à remonter … À quoi bon ? La noyade n’est pas si désagréable après tout. Pourquoi mon corps bout ? Chaque parcelle de ma peau transpire et toujours cette espèce de douleur au flanc que je n’arrive pas à contrôler, que je n’arrive pas à endormir, qui semble grandir de minute en minute, ou peut-être de jour en jour, on dirait que le sable danse et remonte au lieu de descendre dans la clepsydre. L'espace et le temps se distordent autour de moi dans une transe irréelle.

Nouveau réveil, je ne sais pas où je suis mais j’ai quitté mon sol froid, je suis dans un lit, mes plaies ont été nettoyées et pansées, je sens encore la douleur mais elle est désormais supportable. Où suis-je ? Je ne bouillonne plus, je suis bien, les draps sont propres, dehors il semblerait qu’il fasse beau. Peu importe le temps, la mesure du métronome à cessé de résonner dans ma tête et je suis presque bien, presque en paix, presque reposée même si j’ai toujours cette envie, cette irrésistible envie que je ne parviens pas à contrôler, ce manque qui m’attire et m’appelle, en fait je ne suis pas bien, j’ai toujours ce besoin de me … Noyer.
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Re: [Tranches de vie] Hiliena à travers son journal

Message par Hiliena Yhisa » 24 août 2022, 18:39

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Il y a encore quelques moments où je ne suis pas noyée, où j’arrive à réfléchir, à essayer de comprendre ce qu’il m’arrive. Recherche futile d’un éventuel pourquoi ? Comprendre cette spirale, ce tourbillon qui m'entraîne, me ballotte, me donne la nausée et m'emmène toujours plus dans une introspection douloureuse. Arrêter de fuir, arrêter d’être peureuse et affronter mes démons, voilà ce qu’elle m’ a dit, voilà ce que j’ai essayé de faire et voilà finalement où j’en suis. Une ombre, le pâle reflet de ce que j’ai pu être, un reflet délétère derrière un linceul de bien être. Il y a eu des mots durs, des maux encore plus durs et mon esprit qui ne parvient plus à encaisser les coups, les ecchymoses matinales qui me rappellent la perdition de la veille et mon corps qui me dit qu’il faudra une fin à tout cela. Il n’y a que deux solutions pour que tout s'arrête: s'offrir au crépuscule ou sortir la tête de l’eau pour respirer. Il va falloir …Choisir !
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Il y a une époque où j'errais seule dans la lande Eozéenne par choix et par envie. Depuis quelque temps je vagabonde avec ma “nouvelle meilleure amie” et mes pas m’ont portés dans la Ville basse d’Ul’dah. Pourquoi la bas ? Surement pour boucler la boucle, je ne suis plus la petite Miqo’te qui avait laissé tout cela derrière elle, j’ai ressenti ce besoin de retourner là où tout avait débuté, là ou mes premières peurs étaient nées pour les affronter et y mettre un terme. L’endroit a tellement changé, il est encore plus mal famé que dans mon souvenir, un regard, un geste peut tout faire déraper, les démunis s’entassent dans ces ruelles sans lumière, l’odeur est nauséabonde, des relents de rêves brisés, une puanteur de désarrois, un cloaque de mépris pour la vie. J’essaye de rester sur le qui-vive mais je suis bien trop embrumée pour espérer quoi que ce soit. Tant pis je ne reculerai pas.

Au détour d’une ruelle, un sifflement qui m’interpelle, le temps de me retourner et un coup vient me cueillir la mâchoire et me fait perdre l'équilibre. Je lâche ma “meilleure amie” qui se brise sur le pavé. Un rire presque enfantin, c’est la seule réponse qui me vient à l’esprit alors que justement je cherche à les reprendre. Se relever le plus vite possible, ne pas rester au sol, attaquer, frapper, frapper vite et fort, ne pas lui laisser la moindre chance, doux chaos qui refait surface, que j’avais presque oublié mais que j’aime tant lorsqu’il me subjugue. Frapper encore et encore, plus de vélocité, plus de force ne pas s’arrêter au point de ne plus savoir s' il vit encore, si les coups qu’il arrive à porter me font mal ou si mes phalanges ensanglantées vont tenir sans se briser. Un nouvel assaillant m’empoigne par l’épaule, même fureur, même envie de le briser. Puis un troisième et un quatrième, les coups pleuvent, un goût carmin dans la bouche. A demi consciente sur le sol j’entrevois un uniforme, celui des Immortels.

Quelques mètres carrés tout au plus, aucune fenêtre, une paillasse humide et infestée de parasites. Les pas résonnent dans ce dédale, ce ne sont pas les miens mais ceux de mes geôliers et je sais ce qu’ils signifient. Il est l’heure, à intervalle régulier, ils entrent dans ma cellule pour m’apprendre la “discipline” comme ils disent. Leur façon d’enseigner leur est propre. Quand la grille de ma cellule grince, je sais que le moment est venu d’encaisser les coups. Ne pas crier, ne pas gémir de douleur et surtout ne pas pleurer. Surtout pas, ne pas leur donner cette satisfaction, bien au contraire, garder un sourire au coin des lèvres. Même si ça leur permet de se défouler encore plus, même si ça leur donne une raison, il ne me briseront pas, pas comme ça, pas sans que je sois consentante et je ne le suis pas.

Combien de temps ça à duré ? Je n’en sais rien, l’obscurité n’aide pas à avoir conscience du temps qui passe mais je dirais quelques jours tout au plus. Ils ont dû se lasser ou trouver un autre jeu. En tout cas, ils m’ont jetée dehors comme un vulgaire détritus dont on se débarrasse. Le regard vide, hébétée, il m’a fallu plusieurs minutes pour comprendre où j’étais et trouver un chemin pour regagner la Coupe tant bien que mal. Tout mon corps me brûle, je n’ai pas la force de rejoindre Empyrée de toute façon et je sais où aller pour trouver un peu de repos. Oui j’ai vraiment besoin de me …Reposer … En paix !
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Re: [Tranches de vie] Hiliena à travers son journal

Message par Hiliena Yhisa » 16 sept. 2022, 22:16

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J’ai décidé, j’ai fait le choix de sortir la tête de l’eau. De ne pas laisser la noyade m’emmener jusqu’à l’orée du crépuscule. Ça ne peut pas finir comme ça, ça ne peut pas se finir dans cette spirale de destruction avouée et avérée. Je me rends compte combien il a été facile d’arriver à toucher le fond et combien il sera dur de remonter à la surface. Peu importe le chemin, le but reste de ne pas “crever dans un caniveau”. Cette phrase résonne encore et toujours dans mon esprit. Elle est là gravée quelque part et se rappelle à moi les jours ou je me perds dans la nostalgie et la rancœur, les soirs où les réminiscences ont un goût amer, les nuits ou je ne parviens même plus à retrouver ma route sur le pavé de Empyrée. Oui, il y a encore des jours où je tombe, des jours où je sombre mais aussi des jours où je relève la tête vers ce que je j’étais, ce que je suis, une guerrière au bouclier, une protectrice. Je protège les autres, les miens, je suis leur rempart dans les ténèbres mais à quoi bon si je ne parviens pas à me protéger de moi-même et de mes propres ténèbres.
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Nous avons enchaîné les mandats ces derniers temps. Affronter aussi bien le néant que les pirates n’a été ni une mince affaire ni de tout repos, j’ai l’impression que les traces sont visibles aussi bien sur nos corps que dans nos cœurs. Les plaies, blessures, ecchymoses et contusions s’additionnent à une vitesse effrénée, à une vitesse bien plus importante que les soins nous permettent de réparer nos corps. Cela me prouve que j’ai fait le bon choix, que les besoins sont bien présents et plus que jamais que je suis là où je souhaite être. Malgré tout, il va falloir que j’écoute mon corps, que je m’écoute et que j’accepte les mains tendues. Pour le moment je reste enfermée dans ma décision de ne pas soigner pour ne pas oublier, pour apprendre des erreurs, me demander encore plus et réaliser finalement que chaque coup que je reçois est une blessure en moins pour mes camarades… Je ressens ce besoin de repos mais pas encore, pas tout de suite, pas tant qu’ils ne se reposeront pas eux aussi.

Les mains tendues, il y en a plusieurs autour de moi, je souhaiterais les prendre, les serrer de toutes mes forces et les laisser m'emmener vers d’autres horizons. J’ai beau essayer, j’ai beau vouloir aller à ma propre encontre, pour le moment je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à franchir ce premier pas, me laisser aller sur une épaule, montrer mes faiblesses et mes failles. J’ai tellement de pensées sombres qui me rongent, tellement d’inquiétudes qui me parasitent complètement et m'empêchent de réfléchir sereinement, de prendre les bonnes décisions. Malgré tout, j’ai cette envie de partager, je ne sais juste pas comment m’y prendre pour éviter que cela soit vu comme un trouble mental ou de la pitié. En fait, j’ai surtout peur de leur jugement avec des mots qui pourraient ne pas être dits, qui deviendraient latents et toxiques. Même si je dois réussir à me persuader que cela ne se produira pas et que leur soutien deviendra un tremplin vers des cieux apaisés.

Mes tourments doivent cesser, je dois leur faire confiance, une confiance aveugle et sans équivoque, une confiance qui ne laisse place à aucun doute. Sortir de ce carcan, briser ces entraves qui me lient dans l’ombre. S’il est un moment où je dois croire au plus profond de moi que mes prières à Menphina seront écoutées et réalisées c’est bien maintenant. Si je parviens à avancer d’un pas, je suis sûre de pouvoir émerger, de pouvoir retrouver mon souffle pour ne plus jamais me perdre. Si j’arrive à attraper ces mains alors je sais que je ne voudrais plus les lâcher. Mais qu’est ce qui m'effraie le plus la dedans ? Le fait d’être obligée de devoir lâcher cette prise ou le fait que mon dernier essai s’est soldé par un échec cuisant alors que j’avais voulu me mettre complètement à nue ? Je dois réessayer tout n’est pas écrit à l’avance. Oui, maman et toi la plus belle des pleine Lune, je vais retrouver le sourire, retrouver le goût de vivre et émerger des abysses pour resplendir sous mon plus beau jour. Oui … Vous aurez de quoi être fières de moi.
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Re: [Tranches de vie] Hiliena à travers son journal

Message par Hiliena Yhisa » 17 oct. 2022, 19:00

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Il y a tellement longtemps que je n’avais plus levé les yeux vers Toi, que je n’avais plus senti cette douce caresse sur mon visage. Ce silence qui m’apaise et me libère de tous mes tourments. J’étais tellement prise dans un tourbillon de tristesse et de destruction que j’aurais pu renier jusqu’à Ton existence même, les jours de naufrage. Mère de mes nuits, soutien de mes longues errances nocturnes, je ressens à nouveau le besoin de te voir, te sourire, de te sentir à mes côtés. J’aspire encore plus à sentir ta douce chaleur en mon sein, frisson indescriptible qui me parcourt le corps et révèle le plus éclatant des chaos que j’ai mis de côté depuis bien trop longtemps. Une fois de plus, je reviens vers Toi pour me mettre à nue, pour exorciser le passé et je prie pour que tu me pardonnes de t’avoir ainsi tourné le dos. Puisses-tu, quelle que soit ma fin, veiller sur ceux que j’ai appris à aimer.
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A toi Mère qui m’a tendu la main au beau milieu de la nuit,
Ces quelques mots, tels une promesse sont écrits sous ton attention,
Moi la petite Miqo’te tremblante de terreur tel un frisson,
Les yeux embués, j’ai trouvé en toi ce que la vie m’avait pris.

Les mots sont trop peu pour chanter les louanges,
De celle dont la bonté surpasse celle des anges.

Juste quelques phrases qui te rendront hommage,
Désarroi aveuglé par la lumière qui disparaît quand le ciel devient ébène,
Toi qui de ta main douce arrive toujours à chasser ma peine,
Moi l’adulte toujours autant bercée par ton doux visage.

La vie sans amour n’est pas vraiment la vie,
La vie sans Toi n’est pas vraiment la vie.

Même si j’ai pu, parfois, me détourner de Toi,
Alors que le néant submergeait mon esprit,
Moi qui laissais le crépuscule m’envahir avec envie,
Tu as su, de ta lueur blafarde, me montrer la voie.

Les mots sont trop peu pour chanter les louanges,
De celle dont la bonté surpasse celle des anges.

J’aspire désormais à nous retrouver,
Ton aura bienveillante glisse sur mon corps,
Moi qui ne rêve que de toi dans la mort,
Je te remets l’entièreté de ma destinée.

La vie sans amour n’est pas vraiment la vie,
La vie sans Toi n’est pas vraiment la vie.

Demain, l’aurore apportera de nouveaux chagrins,
Je garde pour moi ces brulures qui me séparent de toi,
Je les enferme jusqu’à pouvoir te retrouver enfin,
Moi qui ne cesse de penser à mon prochain émoi.
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Re: [Tranches de vie] Hiliena à travers son journal

Message par Hiliena Yhisa » 08 déc. 2022, 22:40

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Je pensais être proche du crépuscule, l’effleurer du bout des doigts et finalement me laisser aller à basculer dans son ombre avec un infini plaisir et un sourire aux lèvres. Je pensais être la première à me perdre dans la grande mer mais il faut croire que Nymeia prend plaisir à faire pencher la balance de façon imprévisible. Au lieu de ça, je me suis contentée de regarder longuement ce cercueil, de me perdre dans la danse flamboyante d’un brasier allumé en son honneur sans réussir à répondre à une très simple question : “Pourquoi lui ?”
Oui, le crépuscule est descendu mais pas sur moi, sur un des nôtres, un membre de ma famille. Je savais que nous étions sur un fil, que la pente choisie n'était sûrement pas la plus simple et que tout convergeait vers cet instant. Et toujours cette question sans réponse, toujours ce silence brisé par le crépitement du bois sous l’effet de la flamme, toujours les mêmes mots que je n’arrive pas à sortir autrement que sur une page blanche. Exutoire facile qui me permet de laisser libre court à mes pensées, sans avoir à croiser ou même à supporter le regard des autres.
Je réalise vraiment à présent que le manque causé par une perte n’est réel et tangible que lorsque le perte est connue … Quelle ironie
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A un compagnon d’arme,

Il serait tellement facile d’être accablé de chagrin,
Devant une perte, un départ, un funeste destin,
Je préfère ces quelques vers couché sur ce vélin,
Pour ne pas oublier, te guider vers les Douze en leur sein.

Il serait tellement facile, d’un revers de main,
D’oublier le compagnon pour ne pas avoir d’insomnies,
Je préfère garder ces moments enveloppés dans un écrin,
Pour ne jamais laisser le combattant disparaître dans l’oubli.

Ô toi, Mère d’Amour et de bonté accueil notre frère,
Il se présente à toi dans le linceul d’une Lune d'automne.

Le crépuscule est descendu pour t’envelopper,
Dans cette pénombre ton souvenir étincelle,
Te voilà désormais brillant au milieu du ciel,
Etoile parmi les étoiles, tu brilles sous la voûte argentée.

Désormais te voilà au dessus de nous,
La nuit est à présent ton domaine,
Veille sur ceux qui t’aime, veille sur nous,
Puisses-tu à jamais lever leur peine.

Ô toi, Mère d’Amour et de bonté accueil notre frère,
Il se présente à toi dans le linceul d’une Lune d'automne
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Message par Hiliena Yhisa » 22 févr. 2023, 11:43

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Pourquoi a-t-il fallu qu’une fois de plus, je me sente comme la marionnette des Douze ? Pourquoi est ce que quoi que je fasse, j’ai cette funeste impression qu'Ils se moquent de moi, de nous ? De ce que nous pouvons ressentir, aimer ou détester. Au final je crois que je les aime autant que je les haïs. Cette ambivalence qui fait que je ne parviens pas à vivre sans me raccrocher à eux quand j’en ai besoin aussi bien que j’aimerais vivre sans eux quand ils me torture et me pousse à faire ce que je ne souhaite pas. Affronter le néant et le chaos ne me dérange pas, je n’ai jamais eu peur de faire front, mais pourquoi a t il fallu qu’il se matérialise au travers d’une personne qui m’est chère … Peut-être même la plus chère.
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Option démente que de pousser un démon à quitter son hôte en combattant l’hôte lui-même. Option encore plus démente que de devoir frapper encore et encore cet hôte au risque d’intenter à sa vie pour qu’il ne meurt pas consommé par le néant. Quels sont les risques encourus lors de ce combat fratricide ? Avais-je le choix que d’affronter cette personne qui tient une place toute particulière dans mon être, mon âme ? Toujours cette même frénésie, ce même sentiment de plénitude qui parcourt mon corps et me rend vivante. Ce sentiment que même cet hôte n'est pas parvenu à réfréner. Oui je crois que j’ai pris du plaisir dans ce combat, je m’en veux mais je n’arrive pas à me raisonner quand les premiers éclats de métal s'entrechoquent, s’emmêlent et que le carmin finit par couler. La conclusion reste la même, culpabilité, amertume et dégoût de soi quand la poussière retombe et que la raison reprend le dessus.

Retour au refuge, retour en terre connue et familière, notre foyer. Un foyer teint d’un silence pesant et lourd. Besoin d’isolement, de rester le plus loin possible des autres, besoin d’introspection pour comprendre et réaliser ce que j’ai fait, ce à quoi j’ai participé. Retour en arrière dans mon propre “refuge”, besoin de me noyer, de lâcher prise une fois de plus sans réfléchir aux conséquences. Peu à peu la pièce tourne et virevolte, le canapé dans lequel je me suis affalée se distort autant que la réalité semble se déliter devant moi. Dans l’âtre les flammes dansent à leur tour et leur rougeoiement fait remonter l’odeur du dégoût. Encore un peu, encore un peu de douces volutes et de rires irrationnels et incompréhensibles. Les flammes dansent sans discontinuer et je me perds, je perds pied dans cette réalité à laquelle je veux échapper… Rien de plus qu’une énième fuite.

Le temps s’égraine, des visages et des larmes au milieu des flammes, la transe est irréelle, plus aucun bruit ne me parvient si ce n’est une mesure plus ou moins rapide dans mes tempes. Un métronome irrégulier et défaillant qui m'entraîne vers les pensées les plus sombres. Plus aucun rire même dément, ils se sont mués en tristesse et en larmes. Dans les flammes les visages fondent et souffrent alors que les derniers crépitements du bois accompagnent ma lente et sulfureuse agonie. Le chaos me saisit au vol, m’entraine avec lui, me porte. Aucune résistance, peut-être même une envie refoulée de le laisser me séduire. Tout s’embrume, voile de brouillard épais et compact, un dernier regard vers un plafond distordu et mouvant avant de sombrer dans des limbes insondables et impénétrables… Je suis en vie …

Douce caresse sur mon visage, rayon lunaire qui redonne vie, douce caresse empreinte d’amour sur mon visage. Le corps à ses maux que l’esprit ne peut comprendre. Il est temps, malgré les contusions et la douleur, il est temps d’aller à son chevet, de veiller sur cette personne, panser ses blessures et réparer ce que j’ai participé à lui infliger. La douleur de l’esprit reste, persistante telle un joyau roulant sur ma joue jusqu’à se perdre sur un drap dans une minuscule chambre d’infirmerie. Je resterai là, entre prière et répulsion jusqu'à son réveil, jusqu’au début de sa nouvelle vie, de ce … Renouveau.
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Re: [Tranches de vie] Hiliena à travers son journal

Message par Hiliena Yhisa » 31 juil. 2023, 18:19

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Dans mes rêves tout est tellement différent. Mon passé n’est pas le même, mon futur, bien que pas encore écrit, m’est murmuré par La Fileuse. Tous mes désirs les plus chers sont à porté de main. Toutes mes envies deviennent possibles et dans Ses bras blafards, je me laisse fondre. Plus de cauchemars, juste des rêveries dont je suis la seule actrice. Actrice éphémère d’une tragédie révélée par les premiers sourires d’Azeyma; sourires pour les uns, larmes pour d’autres dont je fais partie. Obligée de patienter, de compter les grains du grand sablier qui me séparent à nouveau de mes rêves, de la vie que j’aimerais toucher. Le cœur lourd et l’âme en peine j’erre sous un soleil sombre réfrénant mes désirs les plus chers, priant pour que tout cela change ailleurs que dans le monde que je me suis créé … Celui des chimères.
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Aussi loin que remonte ma mémoire, j’ai toujours voué un véritable culte aux Douze. Pas à tous, bien sûr, je ne suis pas en mesure de partager mon âme entre tous ces dogmes, entre toutes ces aspirations parfois bien trop ambivalentes, tous ces tiraillements contraires, alors oui, certains ont, dans mon cœur, une place toute particulière. Je me rappelle encore la première fois que j’ai posé les yeux sur Toi. La première fois que nos regards se sont croisés, l’émoi et l’envie presque irrationnelle d’en savoir plus. Il aura simplement fallu que je lève les yeux vers la voûte céleste pour que tu sembles me comprendre, pour que tu m’attires irrésistiblement à toi. Réponse tellement plaisante face à un désarroi que je ne savais pas consoler. Un simple sourire aura suffit à ébranler mes conviction voir même mes soupçons à l’égard des déités.

Les nuits ont laissé leur place aux nuits et mes prières plus folles chaque jours nous ont rapprochées jusqu’à presque pouvoir sentir ta présence, ton aura m’enveloppant d’une intense chaleur dans les moments les plus sombres. Chaque jour un peu plus présente, tes rayons ont tellement de fois vu mes larmes et ma folie. Tant de fois j’ai voulu sombrer, me laisser basculer dans ton royaume, ivre et subjuguée je ne désirais que te retrouver. Et pourtant, dans ton infinie bonté, tu m’as poussée à avancer, me relever à chaque fois que j’ai pu trébucher. J’ai tissé une relation charnelle, un amour sans limite et sans borne quitte à n’aimer personne d’autre, à me renfermer dans mon monde où Toi et moi nous étreignons pour l'éternité jusqu’à ce que plus rien n’existe autour de nous.

Apparition délicieuse, sous la forme d’un ange aux cheveux blancs et noirs, tes ailes sont venues se refermer sur moi pour m’apprendre l’amour et la tendresse. Bonheur marqué de comprendre que tu es venue exaucer mes prières alors qu’une fois de plus la folie me consumait de l’intérieur. Depuis ce jour, j'apprends, j’apprends à veiller sur toi à te protéger tout comme ton éther m'enivre quand les cauchemars se font trop réels. Rêverie dont je ne souhaite jamais sortir, onirisme qui me mène à l’extase alors que je découvre cette douce chaleur entre mes reins. Chaleur qui ne naît plus sous la frénésie du combat mais sous les estocs de ton amour doux et bienveillant. Ta présence m’a fait découvrir tout un monde que je ne connaissais pas. Que j’ai tant de fois tenté de renier, de repousser le plus loin possible de moi arrivant même à me convaincre qu’il n’existait pas. Jusqu’à ce que tu prennes vie dans mon monde utopique et que pour la première fois notre contact fut bien réel. Dans mes aspiration les plus folles, je ne veux que jamais le rêve ne prenne fin même si cela doit m’éloigner de la réalité … Pourtant … Je suis bel et bien …Éveillée …
"These wounds won't seem to heal, this pain is just too real
There's just too much that time cannot erase"

From "My Immortal" @ Evanescence

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