[Hanae Hikari] Pensées orientales et haïkus éorzéens

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CygneEndormi
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[Hanae Hikari] Pensées orientales et haïkus éorzéens

Message par CygneEndormi » 30 août 2022, 14:05

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Début de l'acte I.
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~ Au début du printemps... ~
Milieu de la deuxième lune astrale.
Lavandières. Ce soir-là, la Raenne se promenait dans son nouveau quartier. L'heure était tardive, tout était très calme. On n’entendait en effet plus que le bruit de l’eau qui s’écoulait de la cascade. Le chant des insectes nocturnes de la forêt. La saison était particulière pour la jeune femme. C’était en effet celle où les cerisiers fleurissaient ici et là, lui rappelant avec mélancolie des souvenirs de son passé au-delà des mers… à Doma. Elle se plaisait à contempler ces arbres de sa jeunesse qui venaient s’intégrer harmonieusement à la nature fleurie et colorée du quartier. Comme elle, ils avaient dû se fondre dans ce décor qui n’était pourtant pas le leur et tenter de s’épanouir, à leur façon.

Perdue dans son monde, Hanae marchait lentement en laissant passer délicatement ses doigts sur le bois de ces arbres aux pétales rosés. Si cette saison avait été longtemps douloureuse, il n’en restait aujourd’hui de sa tristesse que de la mélancolie. Elle était passée par certaines épreuves qui l’avaient fait évoluer. Et encore récemment, il avait fallu une nouvelle fois tout recommencer. Tirer un trait sur ce qu’elle pensait établi. Quitter Ul’dah, où elle ne souhaitait plus rester. N’y laisser plus que les souvenirs d’une histoire passée.

Un changement qui avait demandé beaucoup de sacrifices et d’organisation. Mais c'était sans regret. Aujourd’hui, elle était désormais propriétaire d’un appartement de la Plaine-aux-Lys. Un endroit qu’elle avait aménagé avec soin et qui lui ressemblait. Le fruit d'années d'efforts et de perservérance. Il ne manquait alors plus qu’une chose… Son inspiration. Egarée comme elle dans les lunes passées. Il y avait eu d’autres urgences à gérer, d’autres priorités. Il aurait fallu prendre le temps ne serait-ce que d’y songer. Ce fut un certain Viera aux cheveux d’ébène qui un beau jour lui fit réaliser. Il venait d’installer sa forge dans le quartier, le Chant de l'Acier. Un ami, dirait-elle avec douceur si on venait à lui demander. Un homme qui n’était pourtant pas si bavard… mais avait-on seulement besoin de mots pour s’exprimer ?
« Puis soudain surgit
Une tornade effrénée.
Et le temps s’arrête. »

La Raenne avait finalement lâché prise. Se perdre pour se retrouver. Et au bout du tunnel, finalement elle la vit… Son envie d’écrire de la poésie. Tout ce qui faisait ce qu’elle était. Ses haikus eorzéens comme elle aime les appeler, cette poésie orientale qui la raccrochait à ses origines. Et avec laquelle elle faisait une ode à la beauté diversifiée des paysages d’Eorzea. Elle aimait également en écrire sur des inconnus qu'elle croisait ou les personnnes qu'elle cotoyait. Hanae s’assit finalement au bord de la rivière. Délicatement, à la manière dont la petite fille orientale de l’époque l’aurait fait. Sans le vouloir, certaines habitudes demeuraient.

Elle ouvrit son carnet à une page vierge. Posa ses yeux bleus sur les alentours, pour s’imprégner de l’émotion qui s’en dégageait. Pour elle, chaque lieu était vivant et valait la peine de s’y arrêter. Donner de l'importance au reflet du soleil sur cette gouttelette ou ce petit hérisson qui se laisse entrevoir avant de se cacher. Il lui fallait alors capturer son essence avant qu’il ne se transforme, qu'il n’évolue… Avant qu’il ne s'éteigne... Avec sa plume, elle finit par dresser quelques mots. Trois vers. Dix-sept syllabes. Une poésie humble mais emplie de sincérité. C’était là tout ce qu’elle avait à offrir, à cette terre d’accueil qui l’avait acceptée. Quelques heures plus tard, la rêveuse se décidait finalement à rentrer. Comme à son habitude, elle n'avait pas vu le temps passer.
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Re: [Hanae Hikari] Pensées orientales et haikus éorzéens

Message par CygneEndormi » 31 août 2022, 11:05

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« Et le ciel s’embrase,
Extasié devant l’éclat
Du soleil levant. »

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Le jardin

Message par CygneEndormi » 06 sept. 2022, 19:52

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~ Le jardin ~

Fin de la deuxième lune ombrale.
Il y avait cet endroit, dans un coin un peu reculé du quartier de Lavandières au-dessus d’une falaise. Il fallait passer une clôture et escalader quelques rochers pour y accéder. Depuis quelques temps, c’était ici que la Raenne venait se cacher. Ce jour-là, elle avait emporté de quoi déjeuner. C’était une belle journée, la pluie s’était enfin arrêtée. Mais avant toute chose, Hanae releva ses cheveux et s’arma de son arrosoir. C'est qu'elle avait une mission à accomplir, dans le plus grand des secrets.

Dès la première fois qu’elle y avait posé les pieds, sa sensibilité avait capté son atmosphère particulière. Quelques fleurs poussaient ici et là de manière désordonnée, luttaient pour se frayer une place à travers les mauvaises herbes. D’autres s’étaient fanées. Hanae comprit que le jardin avait été par le passé entretenu par la main de l’homme, mais qu’il avait été abandonné. En contrebas de la falaise, la rivière suivait paisiblement son cours. Juste un peu plus haut du terrain, une maison atypique aux volets fermés était dressée. Quelqu’un vivait-il ici ? Etait-elle sur une parcelle privée ?

Elle ne se posa pas plus de question. Durant la deuxième lune ombrale, elle s’était mise à en prendre soin. Sensible au sort de cette nature qui avaient été délaissée, elle arracha les mauvaises herbes à mains nues, arrosa les quelques fleurs qui restaient. Elle mettait du coeur à la tâche ; la Raenne aimait les fleurs, c'était un plaisir plus qu'une corvée. Et puis, c’était une activité qui éloignait certaines de ses pensées. Depuis son installation à Gridania, il est vrai qu’elle avait du mal à trouver du travail. D’autre part, le Viera aux cheveux d'ébène s'en était allé. Le forgeron était en effet venu lui dire au revoir par une nuit, lui disant qu'il partait pour une durée indéterminée. Il lui avait pourtant fait l’amour comme s’il lui disait adieu. S’occuper de ce jardin caché l’aidait-elle à garder espoir ? Peut-être qu'ainsi, tout irait pour le mieux...

Ses efforts avaient fini par payer. Après quelques semaines, le jardin était transformé. Les fleurs qui commençaient à se faner désormais resplendissaient. Elles s'étaient même multipliées. Des papillons venaient y voleter délicatement dans une danse sacrée. La vie s’était finalement réveillée. Hanae reposa son arrosoir quelques moments plus tard, sa tâche du jour terminée. Elle s’agenouilla doucement au milieu des fleurs. Le soleil était bien haut ; elle pouvait maintenant s’accorder le temps de se reposer. Elle leva son regard son regard vers le ciel, il n’y avait pas un nuage. De quoi de se perdre dans cette immensité bleutée...
***

Une journée d’été, dans des contrées bien éloignées. Une petite fille à la longue chevelure noire aide sa mère à ramasser des plantes médicinales. Il semble qu’elle apprenne à les identifier. C’est aussi l’heure du déjeuner sous un ciel bleu, dans cette plaine de Yanxia. Il y a quelques années.

- « Ma chérie… Te souviens-tu pourquoi ton père et moi t’avons appelé Hanae ? »

- « Oui ! Mon nom vient du kami Ko-no-Hana. »

- « C’est juste. La déesse des fleurs et de la vie terrestre délicate. Mais sais-tu quelle est la leçon qu’elle souhaite nous faire passer ? »

La petite fille réfléchit quelques secondes, puis secoue la tête.

- « La kami des fleurs était connue pour sa beauté. Comme la fleur d'un cerisier qui s'épanouit à la venue du printemps. Mais tu dois savoir qu’elle était aussi connue pour sa fugacité. A la fin de la saison, la fleur s'efface ainsi délicatement, sans qu'on ne puisse l'arrêter. Jusqu'à l'année prochaine. Où d'autres se remettront à fleurir, de la même façon. »

- « Mon prénom... il veut dire fleur... est-ce que ça veut dire que moi aussi je vais m'effacer ? »

Un regard naif, paré d'un voile de tristesse d'un côté. De l'autre, un sourire empli de tendresse.

- « Ce qu'il faut retenir, c'est que la beauté de la vie réside dans ces choses éphémères. La joie, le bonheur... si toutes ces choses étaient amenées à perdurer, elles deviendraient alors si banales qu'on ne saurait plus les apprécier. Comme les fleurs, nous sommes destinés à nous épanouir… et puis un jour, à nous faner. Ne prends pas cet air triste... Regarde-moi. Son histoire est là pour nous livrer le secret du bonheur. »

La dame prend la main de la petite fille. Au loin, l’on peut apercevoir la milice garlemaldaise patrouiller. Un soldat malmène un homme qui avait eu pour seul malheur de l’avoir trop observé.

- « Le monde dans lequel nous vivons est compliqué. Alors vis ta vie comme s'il n'y avait pas de lendemain. Apprécie chaque petit bonheur comme si c'était le dernier. Contemple la nature comme si c'était le dernier trésor que tu voyais. C'est seulement ainsi que tu feras honneur au kami des fleurs. »

Ses grands yeux bleus plongés dans ceux de sa mère, la petite fille écoute la leçon sans parler. Puis son visage s'illumine, une fois qu'elle pense avoir compris.

- « Alors je vais écrire plein de haikus pour tout immortaliser ! Comme ça, même quand je m'effacerai, ces moments existeront pour toujours gravés dans mon carnet ! »

La dame étreint sa fille longuement en silence. Un filet protecteur autour de l'innocence et de la naiveté.


***
Quelques larmes s’étaient mises à perler sur les joues d'Hanae. Sa mère la voyait-elle, de là haut ? Les images de ce souvenir étaient si vives et pourtant… une vingtaine d’année avaient passé. Elle ne savait pas exactement pourquoi elle y avait pensé. Peut-être était-ce ciel bleu. Ou ce champ de fleurs épanouies. A l'époque, l'enfant qu'elle était n'avait pas saisi la portée de la leçon que sa mère lui avait livré. Pendant longtemps, elle avait pris ses mots à la lettre. Un moyen pour elle de contourner la fatalité. La jeune femme avait cependant désormais bien grandi. Elle comprenait ce que sa mère voulait lui expliquer. Ce tout premier carnet de haïkus, celui qui parlait de la beauté de Yanxia, était resté là-bas... sans doute perdu à tout jamais. Son coeur était envahi d'émotions entremêlées... peut-être de la quiétude, mais aussi un peu de tristesse. Alors elle ferma les yeux et se mit à prier. Ko-no-Hana, le kami des fleurs et de l'éphémérité. Elle resta ainsi un long moment cet après-midi, dans son jardin secret. Ses prières n'étaient pas pour la richesse. Ni pour une longue vie de prospérité. Elle demandait juste à pouvoir s’occuper des fleurs. Ecrire. Ressentir encore un peu... Avant que tout ne s'efface.
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Re: [Hanae Hikari] Pensées orientales et haikus éorzéens

Message par CygneEndormi » 09 sept. 2022, 09:21


« Un flot torrentiel
S’effondre inlassablement
La montagne pleure.»


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La visite

Message par CygneEndormi » 10 sept. 2022, 19:12

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~ La visite ~

Milieu de la troisième lune astrale.

Deux coups secs à la porte d’entrée d’un appartement, et puis plus rien. Quelques minutes plus tard, le bruit d’une serrure qui se déverrouille. La Raenne passe sa tête dans l’embrasure, intriguée, à la recherche de celui qui aurait cogné. A cette heure de la nuit, elle n’avait plus réellement l’habitude de recevoir des visites. Le couloir est sombre, elle ne voit rien dans l’obscurité. Hanae se dévoile peut-être un peu plus naïvement dans l’entrée, cherchant une présence. Pourquoi faisait-il si sombre ? Avait-elle bien entendu frappé ? Mais alors, pourquoi les lumières ne sont-elles pas allumées…

Soudain, une silhouette sort de la pénombre. Grande. Sombre. Masquée. De surprise, Hanae reste figée. Il est tard et il n'y a personne autour. La jeune femme est vulnérable, seule face à toute sorte d’éventualités. La lumière provenant de l’intérieur révèle cependant peu à peu la silhouette de celui qui se tient devant elle. Sa posture est imposante, mais elle ne semble pas lui en vouloir ou la menacer. Un masque en métal cache toute la partie inférieure de son visage. Ses longues oreilles sont tendues, alertes, comme si elles cherchent à capter le moindre bruit aux alentours. Son regard de jade, sérieux, concentré. Et tombant sur ses épaules… des cheveux d’ébène.

Evidemment, que la jeune femme le reconnait...
- « Kyro… c’est toi… »
Le regard vert du Viera semble s’adoucir au son de sa voix. Les yeux bleus de la Raenne se parent un peu d’émotion. Depuis combien de temps ne s’était-il plus tenu là, à sa porte d’entrée ? Elle reste à l’observer quelques secondes. L’homme semble changé. Plus taciturne qu’avant son départ. Des égratignures recouvrent les parties visibles de sa peau. Sa tenue de combat est par endroits entaillée, trouée… brulée. Touchée par ce qu’elle voit, elle se déplace et lui murmure d’entrer. Elle ne sait que trop bien d’où il revient. Maintenant, il est temps pour lui de poser les armes et de se reposer.
*
Après deux lunes sans nouvelles, le forgeron était bien en vie... Mais il était blessé. Le soir de son retour, Hanae refermait ainsi la porte derrière lui. Verrouillant la serrure, et par la même occasion tout ce qui pourrait l’atteindre davantage. La jeune femme s’occupa de ses blessures durant la lune qui suivit. Avec certains remèdes, beaucoup de douceur, elle chercha à atténuer les moments d'horreur que ses plaies laissaient deviner. L’homme se laissa faire, baissant ses barrières. Malgré l’évidence, il ne montrait que très peu qu’il souffrait. Il n’avait jamais été très bavard. Mais Hanae le connaissait. Elle trouvait qu'il était courageux. Dans ce monde, la douceur pouvait-elle apaiser la violence et l'horreur ? Nul ne le savait... mais le plus important pour la Raenne était d'essayer. Entre eux, une certaine confiance s’était naturellement installée. Bien au-delà des paroles, certains gestes leur suffisaient à s'exprimer. Ils s'étaient manqués. Si par hasard l'on se demandait ce que l'un était pour l'autre... Leur réponse était plutôt simple, en réalité. Elle prenait soin de lui. A sa façon, il prenait soin d'elle. Elle était sa soigneuse. Il était le forgeron. Ils n’avaient ni l'envie, ni le besoin de se poser d’autres questions.

- « Je ferai tout mon possible pour que tu guérisses. »
- « Je sais. »


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Les démons

Message par CygneEndormi » 23 sept. 2022, 17:20

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~ Les démons ~

Fin de la troisième lune ombrale.


Des démons hantaient-ils Sombrelinceul ? C'est la question que se posait ce jour-là la Raenne alors qu'elle se baladait dans la Forêt Centrale. A son bras, un panier joliment tissé débordait de fleurs de lavande ; un ingrédient aux propriétés presque magiques qu’elle se plaisait à utiliser dans ses remèdes. Encore imprégnée de ses origines orientales, Hanae croyait aux esprits. Elle savait qu’il y en avait des bons, comme des mauvais. Mais ceux qui occupaient alors ses pensées faisait plutôt partie de la deuxième catégorie. Ces derniers jours, plusieurs rumeurs s’étaient répandues au marché. L’une d’entre elles parlaient de créatures sorties des enfers, retrouvées éventrées dans une grotte près du repère Ixal en Forêt du Nord. Les Deux-Vipères étaient actuellement mobilisés sur l’affaire et avait condamné l’accès au lieu.

Et puis il y avait la rumeur qui racontait qu’un homme s'était fait briser les deux bras lors d’une nuit sombre. On dit que c’était le fait d’un démon aux longues cornes et aux yeux verts. Hasard ou non, il s'avérait que la victime ne lui était pas totalement inconnue. C'était un livreur de marchandise, un homme peu recommandable. Il l'avait en effet importuné à son travail alors qu'elle était seule, quelques jours plus tôt. Insistant pour obtenir quelque chose qu’elle ne voulait pas lui donner, elle avait réussi à s’en échapper. Un épisode qui l’avait marqué… la jeune femme en avait été apeurée. Elle avait cependant pu compter sur le soutien de Nina, sa patronne et la présence rassurante de Kyro à ses côtés. Les traces de l’emprise de l’homme autour de ses poignets avaient disparu. Tout ceci n’était désormais plus qu’au mauvais souvenir.

Elle s'arrêta un moment, pour observer autour d'elle. Depuis, la jeune femme ne pouvait s’empêcher d’être un peu plus sur ses gardes. Même avec toute la bonne volonté du monde, elle ne pouvait nier qu’elle ne savait pas se battre. Un côté fragile avec lequel elle devait composer et dont elle n’était pas si fière. Mais grandir seule en Eorzéa, plus particulièrement à Ul’dah avait quand même été salutaire. Elle avait appris certaines choses à ses dépens, et développa quelques réflexes de « survie ». Se faire très discrète. Privilégier la fuite en cas de danger. Ne pas s’aventurer dans des endroits risqués. Mais voilà. C’est que la demoiselle était aussi plutôt rêveuse et tête en l'air… Sans compter sa curiosité naturelle pour tout ce qui l’entourait. Autrement, comment pouvait-elle composer ses haïkus ? Personne n’était parfait. Chassez le naturel, il revient au galop. Après tout, elle avait réussi à survivre seule jusque-là n'est ce pas ? Pourquoi cela devrait-il changer… ?

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Au milieu de la verdure, Hanae aperçut une plume d’une blancheur immaculée. Enchantée, elle se pencha pour la ramasser, délaissant la surveillance des alentours. Une plume de chocobo lui sembla-t-il, à la couleur certainement peu commune. Elle l’examina sous toutes les coutures. Une texture douce et chatouilleuse, une tige plutôt solide… Un embout qu’il faudrait peut-être un peu tailler. En quelques secondes, ce fut décidé. Cette plume serait son prochain instrument d’écriture. Un frisson parcourut alors son échine. Etait-ce due à la brise qui s’était engouffré entre les arbres ? Resserrant son panier contre elle et posant une main sur son sac, elle se remit à faire attention à ce qui l’entoure.

Depuis peu, la jeune femme n’était cependant plus totalement sans défense. Il y avait au fond de son sac, bien caché, une arme secrète. Insoupçonnée. Touché de la mésaventure récente de la Raenne à son travail, le Viera aux cheveux d’ébène lui avait confectionné de quoi riposter. En apparence, un simple bâton de rouge à lèvre usé. Mais à l’intérieur, un cristal de foudre bien aiguisé, prêt à électriser quiconque voudrait l’importuner. Une arme discrète et féminine à son image, comme le Viera l’avait souhaité. Hanae rangea sa plume avec soin. Rumeurs ou non, les démons de Sombrelinceul n’avaient qu’à bien se tenir ! Elle continua sa balade en s’enfonçant dans les bois d’un pas plus guilleret, sans se soucier de l’air qui s’était progressivement refroidi.


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...Au même moment, au Nord de la forêt, une créature salement éventrée à mi-chemin entre le lion et le singe commence lentement à s’évaporer. A la stupeur des autorités, elle laissera apparaître brièvement une silhouette humaine… avant de se désintégrer complètement, ne laissant plus qu'une mare de sang et un air glacé.
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[Hanae Hikari] Pensées orientales et haikus éorzéens

Message par CygneEndormi » 12 oct. 2022, 17:34

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« Belle. Rude. Vive.
Une mort coupant le souffle,
Drapée de pétales. »



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[Hanae Hikari] Le couteau

Message par CygneEndormi » 24 nov. 2022, 19:18

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~ Le couteau ~

Début de la quatrième lune astrale.
Ses doigts fins et délicats parcourent le plat de la lame du couteau, concentrés à détailler chaque fleur de cerisier gravée sur le métal. La délicatesse dans ces motifs vient contraster avec harmonie avec le tranchant de la lame, vif et aiguisé. Qui aurait cru qu’un couteau pouvait dégager autant de poésie ? Et pourtant, il l’avait fait. La Raenne sourit devant son cadeau. Avec ses initiales trônant fièrement devant le manche, l’ensemble rappelait agréablement ses origines orientales. C’était son couteau. Rien qu’à elle.
« Trente-trois couches de feuilles d’acier de Damas, poli jusqu’au fini miroir, puis sablé. Motif de fleur gravée à la main selon la méthode orientale. J’ai utilisé uniquement des techniques traditionnelles de chez toi.»

« Je voulais faire un couteau qui te ressemble, qu’on devine rien qu’en le voyant qui en est la propriétaire. »
C'est ce qu'avait déclaré Kyro, la veille au soir, en le lui offrant. Durant ces longues semaines où elle l’avait soigné, ils avaient appris à se connaître. Elle s’était ouverte, acceptant de se laisser rattraper par des habitudes qu’elle avait enfouies. Lui faisant découvrir peu à peu cette part d’orient d’où elle venait, à travers des repas, des récits. Des souvenirs. Cet objet démontrait qu'il avait saisi l’essentiel de ce qu’elle était. Son présent. Son passé. Comme cela était bon de se sentir comprise. Alors, elle l'avait remercié.

Le voilà désormais reparti. Ce matin-là, elle ne l’avait pas entendu se lever. A certains souvenirs, elle sent ses joues s’empourprer. Pourvu qu’il n’était pas trop fatigué pour son voyage. Il avait plein de choses à récolter, de ce qu'il lui avait raconté. Ils avaient veillé bien tard. Un paradoxe pour elle, qui lui rappelait souvent de se reposer ! Elle rit avec douceur. Au fond, elle n’avait aucun regret. Hanae repose délicatement le couteau dans la boite. Trêve de rêvasserie, il fallait maintenant qu’elle aille travailler. Avant de partir, elle notera toutefois quelques mots dans son carnet. Il fallait faire honneur à cette jolie lame, et à celui qui l’a forgée.
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[Hanae Hikari] Le Chant de l'Acier

Message par CygneEndormi » 26 nov. 2022, 17:33

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~ Le Chant de l'Acier ~


Durant la quatrième lune astrale.

Soigner l’ivresse éthérée, du moins chercher à en apaiser les effets. C’est ce à quoi à Hanae était occupée durant cette lune, face à sa table de préparation. Ses gestes sont précis. Elle assemble les feuilles de thym, les morceaux râpés de gingembre. Y ajoutant des zestes de citron, ainsi que d’autres ingrédients dont elle a le secret, créant un mélange équilibré. Sur un côté, repose son joli couteau confectionné par Kyro qu’elle se plait depuis à utiliser. De l’autre, ce qui s’apparente à un livre de recettes, remplies d’annotations manuscrites dans une langue orientale. Sur une grande distance, les effets secondaires du voyage en éthérite pouvaient être incommodants pour certains. La Raenne évitait d’utiliser ce moyen de transport, se sachant sensible même pour de petits trajets. Fatigue, nausées… son éther ne parvenait toujours pas à s’y faire. Cependant l’infusion qu’elle préparait n'était cette fois pas pour son utilisation personnelle. Elle était destinée au forgeron et sa nouvelle équipe, en vue de leur prochain voyage. Elle sourit avec douceur. Kyro et Nogya n’étaient en effet maintenant plus seuls au Chant de l’Acier.

Depuis quelques temps, sa forge avait déménagé pour plus grand dans le quartier. Dans le même temps, d'autres Vieras avaient été recrutés. Parmi eux, le poète. C’est ainsi qu’elle le surnommait, car il écrivait de jolies choses. C’était un glaneur, passionné par les pierres précieuses et les voyages ; parfois il lui en faisait lire les récits qu’il gravait dans d’innombrables carnets. Et puis il y avait l’autre, plus discret. Adriel, le tanneur, qui se laissait beaucoup moins cerner. Il n’en restait pas moins gentil ; mais rien ne semblait lui échapper. Kyro avait aussi un apprenti, Leeja, qui apprenait avec sérieux à ses côtés l’art de forger. Ils lui faisaient penser avec tendresse à un père enseignant à son fils. Nogya, le mineur, était là depuis le début. Avec une loyauté envers son chef qui demeurait d'acier. A la tête de son domaine, il y avait bien sûr le forgeron, Kyro. Ou le Viera aux cheveux d’ébène, comme Hanae aimait secrètement l’appeler. Muni de son marteau et de son fer brulant, il gérait d'une main de maître cette équipe nouvellement composée.

Qu’en était-il d’elle ? Aux autres, c’est comme la soigneuse de la forge que Kyro l’avait naturellement présenté. Un rôle qu’elle avait accepté sans réfléchir. Elle soignait déjà le forgeron depuis quelques lunes. Au fur et à mesure, elle avait vu cette entreprise grandir et s’épanouir, à ses côtés. Elle avait partagé avec lui la joie de son succès, parfois ses questionnements ; d’autres fois ses craintes. Si leur relation pouvait revêtir bien des formes qui demeuraient sans nom… il y avait entre eux cette affection profonde, avec beaucoup de respect. Comme lui, Hanae souhaitait la prospérité du Chant de l'Acier. Ainsi, elle fut heureuse de pouvoir y contribuer, par ses remèdes. Dès le début, leur origine naturelle avait semblé toucher Kyro ; peut-être lui rappelaient-ils sa jungle lointaine qu'il aimait, à la nostalgie dans sa voix qu'elle décelait à chaque fois qu'il lui en parlait. Elle-même y voyait là une ode à ses racines. Ces recettes lui venaient de si loin, de ses parents qui jadis lui avaient tout appris, là-bas... Dans sa Doma natale. Etaient-ils fiers de ce qu'elle était devenue… ? Cette idée apportait en tout cas un peu de réconfort aux blessures secrètes de son coeur.

Dans cette équipe, chacun se complétait avec ses propres savoirs. Travaillant dur chaque jour à produire du matériel de qualité. Tous semblaient cependant renfermer certains secrets. Pour Hanae, ils étaient comme des loups solitaires, décidant de s'associer pour une même cause, sans pour autant se laisser facilement approcher. Ils partaient de temps en temps en voyage pour récolter des matériaux pour les besoins de la forge, en revenaient parfois blessés. La jeune femme s'était ainsi retrouvée à évoluer dans ce monde d'hommes à la culture qu’elle découvrait, les observant avec respect,apportant ses soins avec patience et douceur. Sur son temps libre, elle apprit à les connaître, jusqu’à se lier d’amitié, tout en respectant les limites que chacun voulait imposer. Elle n'était pas là pour leur soutirer leurs secrets. Simplement, elle restait à l'écoute lorsque certains voulaient se confier. Elle garderait alors en elle ce qu'ils souhaitaient préserver.

Au fond de la cour de la forge, un petit jardin sauvage se trouvait derrière la clôture. Une petite cascade y prenait vie en secret. C'était là son petit coin caché. Un endroit paisible et inspirant où Hanae aimait rêvasser, tremper ses pieds dans l'eau ou composer des haïkus... Des fois sans s'en rendre compte, elle s'y endormait. Ce son du fer qu'elle entendait frapper au loin... il lui procurait une douce sensation de sécurité. Comme un son constant, régulier qui rythmait depuis un moment son quotidien et qui lui murmurait qu'ici, rien ne pourrait lui arriver... Parfois durant sa pause, Kyro venait l'y rejoindre. Il était le seul à connaître ce petit monde d'onirisme qu'elle s'était créée. A l’abri des regards, elle partageait alors avec lui ses poèmes... ou bien d’autres tendres secrets. Les jours d’été passèrent avec sérénité, entre la mélodie du fer, la poesie des pierres, le refrain du cuir et la chaleur du brasier... Dans ce petit commerce de Lavandières, avec douceur et discrétion, peu sauront qu'ainsi, une fleur s'était épanouie parmi l'acier.

H.
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[Hanae Hikari] La fin de l'été

Message par CygneEndormi » 14 déc. 2022, 20:54

La fin de l'été
« Everything is alright. »
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« Rires féminins
Cornes et coeurs, à l’écoute
Amitiés d’Othard. »




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« Sous l’ardeur du fer,
Une douce brise apaise
Les maux de l’Acier. »



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« Récits d'un passé
Mélancolie partagée
Ode à leurs racines. »




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« Cascade en secrets
Le ruissellement de l'eau
Bonheur limpide. »




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« Ombres irisées
Adieux tendres d’un soleil
La fin de l’été. »

Fin de l'acte I.
Dernière modification par CygneEndormi le 26 févr. 2024, 18:36, modifié 2 fois.
« La beauté plaît aux yeux. La douceur charme l’âme. »

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