[Anecdote] L'audition de ta vie.

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Azélie Chantreleau
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[Anecdote] L'audition de ta vie.

Message par Azélie Chantreleau » 17 avr. 2016, 15:29

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Ce matin-là, les membres de l’équipage de l’Eternal étaient partis en Coerthas, laissant Ryuko seule. Non pas qu’ils n’eurent pas souhaité sa présence à leurs côtés, mais la domienne avait une mission importante à accomplir. En effet, quelques jours auparavant, Raw Ravast, le promis de Lys, lui avait offert le privilège exceptionnel de passer une audition, mais pas n’importe laquelle : celle du prestigieux conservatoire d’Ishgard. Elle connaissait cette ville, la mentalité des gens, ayant passé plusieurs lunes aux côtés de la famille Fortemps en tant que garde du corps de leur fils cadet. Pourtant, elle sentit une boule grossir et grandir dans son ventre, au fur et à mesure qu’elle s’approchait de la capitale du Coerthas. Ryuko trouva sans difficulté le chemin pour se rendre au lieu de son rendez-vous, son arc-harpe dans son dos, les mains moites, les muscles crispés.

Sire Ravast avait vu sa progression, depuis que, presque à tous les concerts de Lys, elle l’accompagnait de son instrument. Ses critiques avaient été rudes, mais nécessaires à la progression de la domienne. Cependant, elle ne lui avouerait jamais. Franchissant l’immense porte du bâtiment, elle se retrouva face à un ridicule petit bureau, derrière lequel une femme, Elezen, ishgardaise sans aucun doute possible, scrutait des documents, ses yeux balayant les lignes de textes derrière les verres de ses lunettes. Cette dernière ne leva même pas la tête à l’arrivée de la barde. Il fallut qu’elle s’approche doucement, faisant claquer le talon de ses bottes pour signifier sa présence, et, arrivée face au meuble, se raclant la gorge bruyamment. D’un air hautain, la secrétaire la décrit des pieds à la tête, avec la même minutie dont elle faisait preuve lorsqu’elle lisait. Ryuko lui indiqua la raison de sa venue, et tendit d’une main fébrile le papier de convocation. L’Elezen soupira, levant les yeux au ciel.

Elle lui indiqua d’une main lasse la direction dans laquelle elle devait se rendre. Pas un mot, pas un bruit ne sortit de sa bouche. Se replongeant dans sa lecture, ignorant royalement l’AoRa, bien que celle-ci la remercia et se dirigea vers l’endroit indiqué. Franchissant une porte, elle arriva dans un immense et presque interminable couloir, au bout duquel se situaient quelques chaises et une porte aux gravures minutieuses et aux reflets hypnotisant. S’asseyant doucement, dans un silence inquiétant, elle attendit. De longues minutes s’écoulèrent, durant lesquelles la domienne en profita pour régler sa harpe. Terminant plus rapidement que prévu, elle se mit à tripoter les cordes nerveusement. Que faisaient-ils ? L’avaient-ils oubliée ? Au bout du couloir pourtant, un brouhaha se fit soudainement entendre. Des rires, on parlait fort. Un groupe d’hommes fort bien vêtus s’approcha. À la vue de Ryuko, pourtant, tous se turent soudain.

La jeune femme se leva, se courba et se présenta. Ils ne purent s’empêcher, tous, d’avoir un regard qui puait le jugement, et un sourire mesquin. Ils se présentèrent chacun leur tour, et invitèrent la harpiste à les suivre. La porte s’ouvrit, colossale, et ils arrivèrent dans une pièce encore plus immense. Au milieu, trônait une harpe dont l’apparence suscita la curiosité de la domienne : jamais elle n’avait vu un instrument de cet aspect. Un des hommes lui indiqua qu’elle devait jouer avec, et non avec sa propre harpe. La déposant donc à l’entrée, Ryuko s’approcha de celle qui allait l’accompagner, en fit rapidement le tour, sous les yeux déjà très critiques des jury. Ils restaient tous debout, et seul l’instrument meublait la pièce. Les fenêtres laissaient le soleil illuminer la salle d’une lumière douce et bienveillante. L’un des ishgardais invita la demoiselle à s’asseoir et à débuter sa prestation.

Une montée d’adrénaline se fit sentir dans le corps de la domienne, elle prit une grande inspiration et alla s’asseoir. Appréciant les courbes et les détails de l’instrument, elle introduisit sa mélodie, leur indiquant qu’il s’agissait d’une chanson appelée « La ballade de la déesse », qu’elle chanterait en ancien domien et que c’était un hommage à Halone. Gros mensonge que voilà, car c’était une musique en hommage à la Mère du Crépuscule, l’ancêtre des AoRa Xaela. Mais elle avait envie de leur cirer un peu les chaussures, et ils seraient tous plus conciliants dorénavant. Souriant avec toute la sincérité dont elle était capable après de telles salades, elle les vit se regarder entre eux et hocher la tête d’un air convaincu et intéressé.
Se raclant la gorge, elle plaça ses mains et vint toucher la première corde, un peu hésitante. Le son fit écho dans la pièce, jusqu’au plafond haut-perché, d’une tonalité apaisante. Fermant alors les yeux, elle débuta sa partition, confiante et pleine d’espoir. Ses doigts se succédèrent les uns aux autres avec facilité, les cordes vibraient et produisaient un son de velours, doux. Puis, chose étrange et inhabituelle, elle se mit à chanter … D’une voix voluptueuse et agréable, dans une langue qui était inconnue aux oreilles des ishgardais. Mais elle ignorait leur réaction, et ne voulait pas la connaître. Tout s’enchaînait comme des rouages, en douceur et avec dextérité, Ryuko savait ce qu’elle faisait, et ça se voyait. Ses joues, rougies par le stress, et la chaleur fluctuante dans son corps l’aidaient à faire de son mieux. Les notes s’envolaient telles des éclats de lumière dans les ténèbres de la vision de la musicienne, comme des teintes de couleur … Puis, le visage d’Ashen parvint à ses yeux, et un grand sourire se dessina sur ses lèvres, ses doigts s’appliquant davantage.

Terminant enfin sa chanson, elle rouvrit les yeux, observant l’instrument face à elle comme un nouveau-né qui découvrait le monde. Le sourire aux lèvres, comme pour remercier la harpe de ce moment, elle tourna la tête, et vit les hommes l’observer, silencieux, impassibles. L’un d’entre eux, qui semblait être le plus haut placé de par son attitude et ses vêtements, s’avança. Il la félicita pour sa prestation, mais semblait contrarié. Il voulait connaître les paroles de cette mélodie, en éorzéen, car il n’en connaissait pas la signification, et cela aurait pu être une insulte à Halone. Bienveillante, la domienne lui répondit que les paroles étaient les suivantes :

« Ô, jeunesse, guidée par le servant de la déesse, unis la terre et le ciel, et amène la lumière sur ce pays,
Ô jeunesse, montre aux deux voiles tourbillonnantes le chemin vers la Tour de Lumière, et devant toi un chemin va s’ouvrir, et tu entendras une mélodie enchanteresse.
»

… Ryuko débuta ainsi sa formation au sein du conservatoire d’Ishgard.
Co-rédactrice en chef du site Éorzéa Times.
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