Contes et légendes

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Message par Manah » 01 oct. 2020, 23:26

Erte togä tomsi ügei nögcigsen galab-un urida anu, il était une fois, il y a des âges de cela, vivait une femme avec son mari dans un petit village.

Elle n’avait pas d’enfant et aimait le travail. Jamais, elle ne s’asseyait sans rien faire. Dès l’aube, elle se rendait dans le village voisin pour puiser l’eau. Ensuite, elle faisait le ménage puis préparait le repas de midi. Après avoir fini de manger, elle partait cueillir des plantes pour le repas du lendemain.

Toujours souriante, ses voisines ne l’aimaient pas et interdirent leurs enfants de l’aider dans ses travaux. Souvent, elles se moquaient d’elle en lui proposant de lui vendre un enfant. Elle ne répondait que par le silence.

Un jour, ses voisines décidèrent de faire d’elle la risée de tout le village.

Elles l'invitèrent pour chercher du bois mort. Mais d’un commun accord, elles avaient déjà envoyé leurs filles chercher le bois et rassembler en fagots.

Ce jour-là, la femme et ses voisines quittèrent le village très tôt le matin. Arrivées, chacune prit un fagot et sa fille la suivait avec un autre.

Elles répartirent au village, laissant derrière elles, des rires sarcastiques. Elle resta seule et perplexe.

Elle comprit que ses voisines s’étaient moquées d’elle et essayait de savoir pourquoi. Elle versa des larmes et demeura quelques temps seule en déplorant le fait qu’elle n’avait pas d’enfant.

Elle repartait chez elle quand une belle femme l’aborda et se mit à la réconforter. Elle oublia son sort et se demandait ce qu’une si belle femme faisait seule dans ce lieu désert. Elle n’avait jamais vu une telle beauté.

Elle eut alors une sensation bizarre et son corps fut couvert de chair de poule, ses cheveux se dressèrent.

Elle sut qu’elle était en présence d’un être surnaturel.

Effectivement, la femme était un Esprit.

Se sachant démasquée, l'Esprit disparut subitement derrière un arbre. Après l'avoir cherchée en vain, la femme regagna le village à pas de course.

Plusieurs mois après, elle donna naissance à deux enfants : un garçon et une fille.

Le village entra dans l’émoi.

Jamais une femme n’avait engendré deux enfants en même temps. Une partie de la population quitta le village sous la panique. Ceux qui étaient restés, s’émerveillèrent et lui apportèrent de nombreux présents.

Le temps passa et les enfants grandirent tranquillement.

Le garçon devint un grand chasseur qui ne revenait jamais bredouille d’une chasse.

Quant à la fille, elle restait auprès de sa mère et l’aidait à faire le ménage.

Elle était la plus belle de toute la contrée et les garçons venaient de villages très reculés pour contempler cette beauté jamais contée au monde.

C'est ainsi que naquirent les deux premiers jumeaux, ancêtres des Himaa.
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Message par Manah » 01 oct. 2020, 23:26

Ce n'est pas vraiment une histoire pour ma part, mais quelque-chose qu'on m'a raconté et que je trouve intéressant de partager avec vous.

Ma tribu a toujours beacoup voyagé. Les rencontres sont assez rares dans le désert, mais se produisent néanmoins parfois. Et c'est lors de l'une d'elle que j'ai rencontré mes premiers jumeaux.

Pas en même temps, ce serait trop facile. Chacun était à un bout différent de la caravane que nous croisions. J'ai joué avec le premier. Nous nous sommes bousculés, poursuivis... Jusqu'à ce que, lors d'une partie de cache-cache, je croise le second. Bien évidemment, il n'a pas compris pourquoi je lui ai sauté dessus et il s'est mis à hurler et à pleurer. Il a fallu qu'on me mette les deux sous le nez pour que je comprenne.

Ce soir-là, autour d'un grand feu commun, leur père nous a raconté l'histoire de leur famille, et de leur village.

Nous étions tous réunis comme de vieux amis, et partagions nourriture et chansons. Je dois dire que son histoire a un peu changé l'ambiance, sur le coup.

Dans le village dont il venait, les jumeaux de sexe différent étaient considérés comme une malédiction des dieux.

Je ne l'avais pas remarqué alors, mais effectivement, les deux jumeaux que je prenais pour deux frères étaient bien un garçon et une fille.

À leur naissance, leur père fut enfermé trois soleils durant, pour être purifié, pour avoir commis le crime de les concevoir. Leur mère, elle, fut enfermée avec eux près de deux lunes. Si je me souviens bien, le temps était lié à la cicatrisation du nombril des bébés et à celle de la mère.

Au terme de ces deux lunes, une grande cérémonie devait avoir lieu, pour purifier les deux enfants. Il était déjà arrivé que des enfants n'y survivent pas. Alors ce père, s'armant de courage, réunit quelques personnes de confiance et libéra sa famille. Depuis lors, il parcourait les routes avec eux, nomades du jour au lendemain, pour échapper à leurs poursuivants. Car pour les villageois, la fuite des jumeaux ne libérait pas la terre de leur malédiction, loin de là.

Leur caravane avait grandi au fil des années, et voilà quatre ans, à notre rencontre, qu'ils parcouraient tous ensemble le monde, chacun pour des raisons différentes.

Mon père dit qu'aujourd'hui encore, cette caravane foule la terre, sans jamais passer par le même endroit.

Il est dit qu'ils ont parcouru presque toute la surface connue de ce monde. Parfois, plus personne n'en entend parler. Puis, une rumeur renait ailleurs.
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Message par Manah » 01 oct. 2020, 23:27

Ce que je vais vous raconter est arrivé il y a peu. C'était quand je faisais des achats à Kugane.

Je marche, et d'un coup mes yeux s'écarquillent par la surprise et la merveille que je venais de trouver.

Ils étaient la, devant moi, ils étaient magnifique !

Avec une belle forme ronde, une couleur dorée à souhait, ils avaient les mêmes défauts et les mêmes qualités. Oh ! Et une odeur à faire chavirer les plus braves. Quand je les ai pris en mains, ils étaient fermes mais moelleux à souhait, je tenais deux trésors identique entre mes mains ...

Une fois en bouche, c'était une véritable bonheur ... Je me souviendrai pour toujours de c'est deux magnifiques boules de pain qui était parfaitement identique ... c'était sublime...
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Message par Manah » 01 oct. 2020, 23:32

Je peux donc vous conter la légende des sœurs Shaakhai et Khatsartai, deux jumelles de la tribu des Himaa, nées il y a fort longtemps mais, même aujourd'hui les traditions ont peu changé, et les jumeaux Himaa sont le plus souvent voués à devenir des guerriers qui représentent notre tribu.

C'était le cas de ces sœurs ...

Entrainées selon les traditions, d'abord en individuel, car, malgré la bénédiction qui accompagne notre tribu à souvent faire naitre nos descendants par paire, il arrive souvent que l'un d'eux meurt, que ce soit lors d'affrontements, ou par la nature... Il est déjà exceptionnel d'avoir un enfant naitre et vivre longtemps dans les steppes...

Mais, à cette époque, malgré cet entrainement particulier, les sœurs Shaakhai et Khatsarkai étaient inséparables. Leur union allait de paire avec leur forte ressemblance, ce que l'on dit. C'est ensemble, qu'elles exposaient leur prouesses, malgré les brimades de leur mentor.

Avec leur force, c'est ensemble qu'elles se voyaient passer les épreuves du Bardam. Mais, c'était une rude épreuve à passer pour ces jumelles. Allaient-elles devoir les passer chacune de leur coté ? Allaient-elles devoir monter chacune sur leur yol ? Ou bien, deux sur un yol ?

Les jumelles sont parties passer l'épreuve, prenant à bras le corps le sort du destin, et décidèrent de passer l'épreuve chacune de leur coté. Mais, elles n'ont pu hélas tenir cet engagement qu'elles se sont imposé. Impossible pour elles d'abandonner l'autre ... Même avec des yalms de distance, elles sentaient lorsque l'une était en difficulté.

Le Bardam, c'est ensemble qu'elles l'ont continué... Elles ont décidé de voir ce qu'il en serait une fois l'épreuve passée. Epuisées, mais se soutenant l'une l'autre, elles sont arrivées au bout du chemin. Et, leur surprise fut grande lorsqu'elles tombèrent sur le nid d'un grand yol à deux têtes.

De leurs dernières forces, elles ont alors combattu l'animal. Et par leur stratégie commune, l'animal ne put que plier les ailes face à elles

On dit que grâce à la force des sœurs Shaakhai et Khatsartai et du soutien du yol à deux têtes, les Himaa auraient remporté le Naadam cette année là, l'une des rares fois où c'est arrivé.

De ce qu'on sait, il n'eut d'ailleurs plus de jumeaux Himaa aussi liées que ces jumelles...
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Message par Manah » 01 oct. 2020, 23:32

Nous autres, miqo'tes lunaires, sommes pour la plupart bénis par la déesse des deux lunes, Menphina, comme vous le savez peut-être. Nous sommes peu nombreux et vivons généralement en tribus, bien que ce soient plus des tribus familiales. Au fond de la sylve des Douze, une forêt éorzéenne, existe une tribu où il n'est pas rare de voire naître des jumeaux.

Certains naissent mages, capables de lancer de puissants sorts, d'autres d'excellents guerriers. On raconte que les plus grands guerriers de cette tribu naissent toujours avec leur opposé. Lorsque des jumeaux naissent, l'un d'eux sera le mage, couvrant les arrières de ses frères. Tandis que le second enfant sera un guerrier digne d'affronter les plus grands. Ces deux enfants seront liés dès leur naissance par ces capacités contraires. On dit qu'ils sont les plus à même à se comprendre et se soutenir.

Un jour, deux enfants naquirent sous le signe des deux lunes. Ils devaient grandir comme n'importe quels enfants de la tribus nés sous le signe des lunes jumelles, mais le destin n'en voulut pas ainsi. Les précédents guerriers jumeaux n'étaient plus, et il n'y avait personne d'assez capable pour soutenir le clan. Avides d'un pouvoir qui n'existait pas, des bandits ont traversé la forêt, et attaqué le hameau où vivaient les jumeaux. Leur destin tourna ce jour là.

Par la grâce de la déesse, les enfants échappèrent au massacre. Ils furent pris en charge par l'un des bandits, qui eut pitié d'eux en comprenant que sa quête initiale n'était rien de plus que folie. Ignorant alors tout de leurs origines, ils furent élevés en dehors des bois, loin de la protection de la déesse. Ils furent comme n'importe quels enfants, et montraient des talents dans leurs domaines respectifs : les armes ou la magie.

Mais un jour, la folie rattrapa le brigand qui les avait élevé. Il reprit son épée, et la pointa contre ses propres enfants. Incapables de regarder ça, les deux miqo'tes réagirent et affrontèrent l'ancien bandit, leur père adoptif.

Le guerrier put éloigner le bandit de ses enfants, réussissant tant bien que mal à parer les coups de son professeur. Le magicien, lui, chercha à exploiter les failles de l'agresseur afin de lancer ses sorts, des boules de feu, des stalactites de glaces ou encore des éclairs, afin de l'affaiblir peu à peu. Finalement, ils eurent raison de leur adversaire.

Mais leur histoire devait bientôt s'arrêter, car l'origine de la folie du bandit était un démon, un esprit maléfique venu prendre possession de son corps. Et il était fort, bien trop fort pour qu'on lui résiste ou que les jumeaux purent le vaincre.

Afin d'honorer leur lien sacré, le miqo'te guerrier prit la plus difficile des décisions. Il piégerait le démon en lui offrant son corps et sa vie, et disparaîtrait à jamais de ce monde. Ainsi, son précieux frère, et le dernier enfant de sa tribu, le mage, serait sauf. Sa vie ne serait plus jamais la même sans son frère, car c'est la moitié de lui-même qu'il perdit ce jour-là. Mais le sacrifice du guerrier permit néanmoins à la tribu de subsister jusqu'à aujourd'hui.
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Message par Manah » 03 nov. 2020, 15:37

Il était une fois, il y a des Âges de cela, un Roi particulièrement aimé de ses sujets. Bon, généreux, il avait su s'entourer des meilleurs généraux d'armée pour conquérir de nouvelles terres, étendre son royaume et ainsi, offrir à ses nouveaux subordonnés une meilleure qualité de vie que sous leur ancien monarque.

Parmi ses hommes se trouvait son frère, un homme droit, intègre et à la clairvoyance reconnue de tous. C'était lui qui guidait son frère et souverain dans les conquêtes les plus audacieuses, et nombre de combats furent remportés grâce à son sens de la stratégie et sa lucidité. Il avait confiance en son Roi, en son charisme, et cette confiance était aveuglement réciproque.

Un soir, ils abordaient tout deux une nouvelle stratégie d'attaque pour envahir une cité reconnue pour sa neutralité. Le roi ne semblait guère confiant, mais son frère lui assura que récolter cette cité serait un atout indéniable, et qu'un accord entre le royaume et elle permettrait de faire passer cette invasion pour une simple protection supplémentaire.

Perplexe, le Roi fit toutefois confiance en son frère. Bien qu'il en parla à son épouse qui était contre cette idée, il fit confiance et mena ses hommes en direction de la cité. L'envahir fut une formalité, puisque de par sa neutralité, la cité n'avait jamais pris la peine de former une armée en cas d'attaque.

Mais sitôt la cité sous les ordres de ce grand Roi, le ciel se couvrit de nuages noirs, effaçant le soleil. Était-ce la météo du moment ? Ou bien une réelle mise en garde ?

Le Roi ne prit pas la peine de s'attarder sur ce fait, ignorant que plus jamais il ne verrait le soleil par la suite.

Souvent sur les chemins de la guerre, il ne s'occupait que peu du temps qu'il faisait, tant que ses hommes et leurs chevaux pouvaient se mouvoir librement;

Ils devenaient pâles ... leur peau était presque grise, ils perdaient l'appétit ...

Et surtout, quand un opposant parvenait à les toucher, le sang versé n'était plus rouge mais noir.

Voyant sa propre santé décliner, le Roi s'enquit auprès de son frère.

"Mon frère ! Mes forces me quittent et mes hommes subissent les ravages du temps alors qu'ils sont dans la fleur de l'Âge ... Que se passe-t-il ?"

Son frère, grand générall qu'il était, le rassura : "Tu es simplement fatigué, mon frère. Laisse-moi guider tes hommes le temps que tu te reposes. Je serai leur Roi le temps que tu sois d'aplomb, et je reprendrai ma place de général."

Le Roi se donna plusieurs jours pour réfléchir.

Quand un matin, il surprit l'un de ses hommes en train de vomir du sang, il s'empressa de retourner auprès de son frère.

"Mon frère ! Tu as raison, je ne peux voir mes hommes continuer de faiblir. Nous avons besoin de repos, et il n'y a que toi pour reprendre le flambeau le temps que je me relève de ce mal."

Sans plu attendre, il lui donna son épée, qui était surtout symbolique puisque ce générall versait dans la magie obscure.

Mais surtout, le Roi tendit à son frère ce qui faisait le symbole même de sa souveraineté : une bague surmontée d'une énorme émeraude.

Dès lors que le frère s'empara de la bague, les vents se mirent à tourner violemment, et le général déploya un rire fou.

Il mit la bague à son doigt et d'un simple mouvement circulaire, il rasa tout ce qui s'étendait devant lui.

Le roi déchu, propulsé par le souffle, ne dut l'arrêt de sa projection que par la présence d'un rocher, contre lequel il se heurta violemment.

Hagard, il se redressa. Le sang recouvrant le rocher était noir, mais paradoxalement tout frais. Était-ce le sien ?  Sans nul doute.

Mais pourtant, il ne sentait pas les entailles profondes dans son dos.

Essoufflé, il jeta un regard perdu vers son frère. "Mon frère ! Mais que se passe-t-il ?"

Le nouveau Roi s'approcha de son frère et lui leva le menton d'un doigt, pour lui révéler ses noirs secrets :

"Toi qui as toujours été dans la lumière depuis le début, tu vas enfin savoir ce que c'est que vivre dans l'ombre de son frère. Renverser la cité neutre a jeté sur toi une malédiction qui ne peut me toucher, puisque j'ai signé un pacte avec les forces obscures. A partir de maintenant, tu vivras une demi-vie, sous mon règne. Et ni toi, ni tes sujets, ne trouveront la force, ni même l'esprit, de se retourner contre moi."

Mais quiconque signe avec les forces obscures doit s'attendre un jour à en payer le prix.

Alors que ce nouveau roi, si envieux de la vie de son frère, revenait au château en fanfare après avoir broyé les forces ennemies et étendu le territoire à son maximum, il s'empressa de se présenter à la reine qui lui revenait de droit.

Cette femme qu'il avait toujours aimée, mais qui avait choisi le roi plutôt que lui, pauvre général.

Mais contre toute attente, la reine ne se soumit aucunement à cet homme, ni à ses volontés d'en faire son épouse.

Elle le toisa, de toute sa hauteur... et s'empara d'une dague qu'elle glissa sous sa gorge.

Affolé, le nouveau Roi tendit la main. Non ! Il refusait de perdre celle qu'il convoitait depuis tant d'années !

Lorsque cette main se tendit vers elle, la Reine déporta sa lame et trancha la main. Celle qui portait la bague...

Elle s'empara du bijou sur la main encore chaude, descella la pierre verte, et la jeta dans l'âtre de la chambre. Au contact du feu, cet élément si pur, la pierre explosa, libérant toute l'énergie vitale qui avait été accumulée à l'intérieur.

Cette énergie se répandit par-delà  les murs, les forêts et les rivières, et tous les hommes et femmes touchés par ce mal en furent immédiatement délestés.

Les plus grands blessés, privés de cette demi-vie, s'éteignirent dans le repos, dont le premier roi, qui depuis sa projection souffrait d'une fractures dans le dos qu'il ne sentait pas avec la malédiction.

L'usurpateur, quant à lui, se retrouva privé de sa main et de ses pouvoirs. Loin de vouloir abréger ses souffrances, la Reine le laissa vivre par-delà  les murailles du château. Il serait condamné à vivre une vie de misère à faire la manche, incapable de travailler au vu de sa main manquante.

La Reine devint alors une guerrière à son tour. Sa bienveillance rendit à la cité neutre toute sa splendeur et son autonomie. Ainsi, elle mit fin au résultat d'une dualité cachée entre deux frères.
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Message par Manah » 03 nov. 2020, 15:58

Il y a bien longtemps, avant même que les différentes tribus n'existent, avant que les ethnies elles-mêmes n'existent, vivait une famille de quatre personnes.

Le père, altier et charismatique, aux pupilles aussi acérées que son esprit. Et la mère, douce et aimante, aux yeux ronds et curieux, qui disait-on pouvaient voir jusqu'au fond de votre âme.

Ils eurent ensemble deux fils vigoureux.

L'ainé était à l'image de son père, et doté de toute l'arrogance de la jeunesse.

Le cadet éétait doux et timide, plus proche de sa mère.

Mais le père, bien qu'aimant ses deux fils, vouait une attention particulière à celui des deux qui lui ressemblait le plus.
A ses yeux, tout ce que faisait son ainé était meilleur. Ce n'était pas par malice ; l'ainé était effectivement plus fort, plus rapide, ses traits d'esprits étaient aussi affutés que des lames. Il semblait plus habile en tout.

Et pour cause, le cadet ne ramenait jamais ni proie ni gibier, n'étant jamais plus heureux qu'en plantant graines et en récoltant les fruits des arbres et de la terre.

Quelle gloire y avait-il à cela ? Quels efforts ? Quel mérite ? Sa femme, elle, ne voyait pas les choses de la même manière, et louait tout autant ses deux fils, car elle savait le second aussi persévérant que le premier était fort.

Lorsque vint le temps de choisir un héritier, c'est vers son ainé que se tourna naturellement le père.

"Tu es plus fort, plus résistant. Plus courageux. Tu sauras protéger ton frère et ta mère, s'il devait m'arriver quelque-chose."

Ce à quoi l'ainé répondit avec humour "Il est vrai que mon frère n'a jamais tenu autre-chose qu'une bêche. Il se blesserait de son propre arc, en eut-il possédé un".

C'était de trop. Après toute une vie passée dans le déni constant au profit de son frère, le cadet laissa exploser sa fureur et sa tristesse.

De colère, il attrapa l'arc de son frère et décocha une unique flèche, qui vint se planter droit dans le cœur de son ainé.

C'était bien ironique, que la seule flèche qu'il décocha put atteindre sa cible de cette manière.

Horrifié, il quitta les lieux, et s'enfuit loin loin vers l'horizon, là où, espérait-il, on ne le retrouverait jamais.

Il sema ses graines derrière lui, espérant que les arbres pousseraient et effaceraient ses traces.

"Tu es un égoïste et un arrogant, et cela m'a couté mes deux fils. A présent, toi et moi sommes étrangers l'un à l'autre, et tout nous opposera."

Elle quitta son époux le soir même pour partir à la recherche de son second fils. Mais celui-ci, si timide et effacé, se montrait particulièrement habile pour rester caché, au point de ne plus se montrer à la lumière du jour.

Le père resta pour bruler le corps du premier fils. Des cendres restées sur le bucher, il se servit pour répandre sur les terres cultivables du cadet. Celles-ci moururent aussitôt, comme brulées à leur tour par la rancune du défunt. A l'égard de son père, de son frère ?

Toujours est-il que la mort gagna le sol, le rendant aussi infertile qu'inhospitalier. La terre devint sable, l'eau devint sel. Le désert était né.

"Ainsi, je suis condamné moi aussi, et demeurerai sur ces terres que j'ai maudites."

Au loin, il pouvait apercevoir l'horizon encore verdoyant, qui s'éloignait petit à petit. Comme si le désert courait après le sol jonché de graines que le cadet continuait de planter, sans jamais que l'un ne rattrape l'autre.

Le mari ne revit jamais son épouse. Il resta dans son désert jusqu'à sa mort.

La mère retrouva-t-elle son fils ? L'histoire ne le dit pas non plus. Pour beaucoup, elle est restée parmi les vertes étendues jusqu'à sa fin, convaincue de l'y retrouver un jour. Tant que le sol restait vert, elle le savait en vie.

La terre était désormais divisée, entre les arbres et le désert.

Les lunaires d'un coté, les solaires de l'autre. Et plus jamais, ils ne se mêlèrent.
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Message par Manah » 30 nov. 2020, 23:20

Erte togä tomsi ügei nögcigsen galab-un urida anu, il était une fois, il y a des âges de cela... une ancienne légende yanxienne raconte comment est née la musique en Othard.

À l'aube de l'humanité, alors que les kami et les immortels foulaient le sol de notre planète, une jeune femme se risqua à marcher sur l'empreinte d'un géant.

Comme la croyance fait écho à la magie et qu'à croire toutes ces légendes, un kami qui vous éternue dessus peut vous transmettre une partie de son âme, cette jeune femme se retrouva enceinte après cette "rencontre" providentielle. Elle ne tarda pas à donner naissance à un garçon extraordinaire.

Fushi naquit avec une tête humaine et le corps d'un dragon. Il grandit, encore et encore, si bien qu'avant que sa mère ne s'en aperçoive, il était devenu aussi grand qu'un géant.

Plus tard, le demi-dieu partit dans une quête pour trouver son père. Son voyage l'amena jusqu'aux portes du paradis, où il l'y trouva finalement : son père n'était autre que le grand dieu du tonnerre.

Fushi resta dans les cieux et fut nommé gouverneur céleste d'Othard. Ses responsabilités ? Surveiller ce qui se déroulait dans le monde humain.

Fushi était un protecteur bienveillant. Quand il voyait des gens sans moyens pour s'acheter de la nourriture, il inventait des filets et des armes pour leur permettre de pêcher et chasser.

Lorsqu'il les vit malades après avoir mangé de la viande crue, il leur transmit le secret pour faire du feu.

Il unissait les hommes et les femmes à travers le mariage.

Mais il souhaitait apporter aux gens une joie encore plus grande : il voulait leur faire découvrir la musique.

La culture musicale que Fushi était sur le point de créer existerait pendant plus de cinq millénaires.

Dynastie après dynastie, traversant les plaines, les montagnes et les fleuves de Yanxia, s'étendant jusqu'à la steppe, pour résonner dans les cornes des Qalli, cet héritage musical s'enrichirait de traditions locales et de légendes colorées.

Un soir, alors qu'il se promenait dans le monde des mortels, Fushi arriva par hasard devant un saule pleureur en Yanxia. Cet arbre avait quelque chose de spécial.

Fushi s'en rapprocha et tel un message, le soleil se mit à rayonner intensément, en colorant les cieux d'une lumière éclatante. Les astres au-dessus inondèrent les branches de leur éther cosmique. Une brise parfumée souffla depuis les royaumes célestes, accompagnée d'un tintement paradisiaque.

À ce moment, un nuage transportant deux Ho-oh se dirigea vers l'arbre. Une multitude de Bibao yanxiens s'envolèrent.

L'un après l'autre, les deux Ho-oh ouvraient leur bec et chantaient pour rendre hommage à leur roi et reine.

En voyant cela, Fushi se dit : "Ce doit être un arbre sacré. Tout instrument fabriqué de son bois doit produire la plus belle des musiques." Et il se mit au travail.

Fushi créa un type de cithare, riche de symboles.

Elle s'étendait sur 4 ilms, pour représenter les 4 saisons.

Les 2 ilms d'épaisseur correspondaient aux deux forces du yin et yang.

Le manche comptait 12 frettes, pour les 12 mois de lunes de l'année, et cinq cordes étaient fixées pour les cinq éléments primaires.

Désormais, à l'occasion des fêtes et des récoltes, les humains pouvaient célébrer comme jamais ils ne l'avaient fait auparavant.

Ils pêchaient du poisson à l'aide de filets, cuisinaient à l'aide du feu et mangeaient de somptueux festins.


Mais, ce qui était au cœur des festivités était toujours le nouvel instrument de Fushi.

Ils ne pouvaient pas être plus heureux que lorsqu'ils chantaient en s'accompagnant de cet instrument magique et de ce qu'était la dernière invention de Fushi : la musique.

Un jour, la déesse suprême des Cieux tint un banquet dans son palais au bassin de jade.

Les divinités conviées parlaient toutes du nouvel et merveilleux instrument qu'ils avaient envie d'entendre.

La déesse demanda alors à Fushi de les rejoindre.

Une fois que toutes les divinités furent rassasiées de pêches d'immortalité et qu'elles eurent siroté leur vin sucré, elles se rassemblèrent autour de l'invité d'honneur.

Fushi s'assit par terre pour jouer. Note après note, sous ses doigts se fit entendre la plus ravissante des mélodies.

Le public était enchanté, mais ils s’aperçurent que l'invention splendide de Fushi ne portait pas de nom.

Après une courte délibération, les dieux décidèrent d'appeler l'instrument qin, auquel ils ajoutèrent le préfixe yao, signifiant "jaspe" ou "jade précieux", pour commémorer ses débuts au bassin de jade.

Voilà l'histoire de Fushi et du yaoqin, l'un des instruments les plus vénérés dans l'ancienne Yanxia.

Si un jour vous rencontrez des Qalli, ils pourront vous chanter cette histoire.
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Re: Contes et légendes

Message par Manah » 30 nov. 2020, 23:23

Avez-vous déjà entendu parler du bâton chanteur ? C'est un instrument de bois, très semblable à une flûte. Beaucoup vous dirons que ce n'en est pas une, juste pour pouvoir se vanter d'en être le créateur.

Mais voici la véritable histoire du bâton chanteur telle qu'on me l'a racontée.

Tout a commencé avec le jeune H'ochopepa. Alors qu'il effectuait sa chasse quotidienne en solitaire, il repéra un oiseau sauvage magnifique : charnu, dodu à souhait, un véritable festin sur pattes, qui lui vaudrait très certainement l'admiration des autres chasseurs et chasseuses de la tribu.

Fort de ses prédispositions de chasseur mais trop empressé de susciter l'admiration de ses paires, H'ochopepa décida de chasseur seul l'animal malgré sa taille imposante et son bec acéré empli de dents beaucoup trop nombreuses et tranchantes pour être honnêtes.

Un oiseau. Avec des dents. Mais cela n'arrêta pas notre vaillant Miqo'te, qui rêvait de devenir Nunh à la place du Nunh. Muni d'un arc et d'une flèche, ainsi que d'une lance, il confronta sa proie et pensait l'acculuer dans les côteaux rocheux pour l'achever.

Mal lui en pris. Loin de fuir devant le chasseur, l'oiseau le prit lui-même en chasse. Sans doute la longue queue touffue de l'effronté lui faisait-elle l'effet d'un ver ?

Toujours est-il que de chasseur, H'ochopepa devint chassé. Il fuit dans les vallons sableux du désert, jusqu'aux abords d'une ancienne oasis asséchée. Il se glissa dans un vieux tronc d'arbre pour se dissimuler.

Ce n'était, évidemment, pas l'idée la plus brillante qu'il eut. Conscient de sa position de force, l'oiseau chercha à le capturer, piquant et repiquant le tronc de son bec, le transperçant de toute part.

Seul face au monstre, H'ocho ne pouvait que regretter sa vantardise. Qu'allait-il faire, seul face à son adversaire ?

C'est alors qu'une idée lui vint, dans un élan de terreur et d'adrénaline mêlées.

Le tronc, ainsi transpercé, présentait tous les aspects d'un instrument de musique. Une cavité, un corps creux présentant une résonnance, des orifices crées par l'oiseau...

De toutes ses forces, il se mit à souffler, espérant créer un son quelconque qui alerterait la tribu. Le son n'avait pas besoin d'être mélodieux, ni même joli. Juste, un son.

Il poussa, poussa, souffla de toutes ses forces !

Et soudain...

L'oiseau s'écroula, mort.

Savez-vous ce qu'il s'est passé ?

L'oiseau avait pris une lance, en pleine tête. Tout simplement.

Quelques chasseurs, de loin, avaient assisté à la scène.

Toute, la scène. Y compris le passage où H'ochopepa, de l'intérieur de son tronc, essayait vainement de souffler pour produire du son.

Ils tuèrent l'oiseau, non sans avoir d'abord écouté leur camarade s'échiner dans sa cachette.

Le bâton chanteur fut créé en cette occasion, car, après avoir bien ri de la situation, tous décidèrent d'immortaliser le souvenir de ce sauvetage en créant ensemble l'instrument qu'H'ochopepa, dans sa terreur, avait imaginé.

S'il en eut honte de longues années, lorsqu'enfin il devint Nunh, il avait appris à en rire. Il parait même qu'il utilisait cette histoire pour séduire les femelles !

Et ce fut un immense festin, dont la tribu parle encore aujourd'hui.
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Manah
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Re: Contes et légendes

Message par Manah » 30 nov. 2020, 23:25

Bonsoir à tous.... je me nomme Davkhar.

Ce qui signifie Double. Parce que je suis née avec un frère.

Il avait la même anomalie aux yeux que la mienne mais dans l'autre sens.

Je suis une Borlaaq, ce qui signifie que les mâles ne sont pas bien acceptés chez nous.

En fait on s'en sert que pour copuler.

Donc je me souviens de lui seulement parce qu parfois la nuit je me souviens de ses cris.

A un an, il a disparu, jamais on ne m'a dit pourquoi.

Normalement nous donnons les mâles à ceux qui en veulent ou nous les tuons. Ma mère ne m'a jamais précisé ce qu'il était advenu de lui.

Donc si un jour vous voyez un mâle un peu comme moi, dites lui que sa soeur l'attend quelque part et que je rêve de me mesurer à lui pour lui montrer que je lui suis supérieure, en tant que femme Borlaaq !
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