Contes et légendes

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Message par Manah » 30 nov. 2020, 23:29

Erte togä tomsi ügei nögcigsen galab-un urida anu, il était une fois, il y a des âges de cela, vivait dans les steppes un berger qui ne possédait presque rien, en dehors de son troupeau et d'un petit cheval appelé Kara-Mori.

C'était un cheval courageux, travailleur et intelligent. Et c'était également son meilleur ami. Peut-être même son seul ami
Mais hélas, il vient toujours un temps, dans la vie d'un homme où il faut dire adieux à celui qui a été ses ailes, ses jambes et son compagnon

Ainsi, Kara-Mori arriva à la fin de sa vie. Et le berger dû lui dire adieux. Il était inconsolable.

Ne parvenant pas à l'oublier, il décida de perpétuer sa mémoire.

Il prit du bois, parmi les plus précieux qu'il put trouver et sculpta le corps d'un violon.

Avec le tibia de Kara-Mori, il confectionna à l'effigie de son ami disparu le manche de son futur instrument.

Les poils de sa queue devinrent cordes et archet.

Une fois le violon terminé, le berger se mit à jouer. Et la musique qu'il en tira réchauffa son cœur. La musique qui s'élevait était si pure qu'elle emplissait de joie quiconque l'entendait.

Ainsi, partout où il passait, il jouait de son miraculeux instrument, répandant la joie parmi toutes les tribus de la steppe

Bientôt, chaque xaela voulut un instrument comme le sien.

Et c'est ainsi que naquit le Morin-khuur, qu'aujourd'hui, presque chacun d'entre nous possède.
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Message par Manah » 31 déc. 2020, 01:23

Au tout début du Monde, il n'existait ni lumière, ni ténèbres, ni eau, ni feu, ni air, ni terre

Au coeur du Néant insondable de ce qui allait devenir notre univers, il n'y avait que le Vortex. Et il se mit à tourner. Il en émergea alors la première création : Althyk sortant du Vortex, le Temps était né.

Il définit les frontières de la terre et du firmament et en devint le gardien. Pourtant, Althyk ne resta pas seul longtemps car de nouveau, le Vortex s'agita et un seconde divinité vit le jour.

Elle se nommait Nymeia et n'était encore qu'un bébé, pleurant. Et des ses larmes naquirent un vaste lac. On raconte que l'on peut toujours visiter ce lac : le Lac de Pleurargent.

Althyk, lassé de sa solitude, fut attiré par les pleurs de l'enfant et la prit sous son aile. Il l'éleva et la soigna comme sa fille.

Tandis que Nymeia grandissait, leur amour grandissait également, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus être contenu. Et de cet amour naquirent deux sœurs : Azeyma et Menphina éclairèrent les cieux de leur lumière divine et avec elles, le jour et la nuit commencèrent à se succéder sur le Monde.

De nombreux cycle de lumière et de ténèbres, de jours et de nuits se succédèrent avant que le Vortex s'agite à nouveau.

En émergeant du Vortex, Thaliak, détenteur de la sagesse et de la connaissance, s'arrêta devant le lac créé par les larmes de Nymeia. Il persuada une rivière d'y prendre sa source, afin d'en amener les eaux sur le reste du Monde.

Le voyant faire, Azeyma en tomba éperdument amoureuse. Il accepta ce cadeau et ensemble, ils engendrèrent deux filles.

La première, Llymlaen, prit l'eau laissée par sa grand-mère et créa les mers. La seconde était discrète et solitaire. Incapable de s'entendre avec les autres Dieux, elle créa ses propres compagnons de jeu et ainsi apporta la Vie sur le Monde.

Elle se nommait Nophica.

Ce n'est que lorsque la vie se fut répandue sur tous les pays, et dans toutes les mers qu'un nouveau Dieu vit le jour, alors même que le Vortex était en sommeil.

Il s'appelait Oschon et à chacun de ses pas s'élevaient de montagne et se creusaient des plaines.

Un vent froid s'éleva des hautes mers et transporta la vie, jusqu'alors réservée à la terre et à la mer, jusque dans les cieux.

Les vents créés par Oschon firent naitre l'amour dans le coeur de Llymlaen, mais, jamais ils ne purent se rencontrer, trop épris de leurs propres voyages pour s'arrêter.

Cependant...

Les montagnes d'Oschon s'élevaient et tombaient selon ses caprices, les rivières de Thaliak débordaient sans cesse, et les mers de Llymlaen s'étendaient sans limite, parcourant des pans entiers de terres avant que les dieux ne se rendent compte qu'ils avaient disparu.

Nymeia souhaita alors mettre de l'ordre dans ce chaos. Elle enleva une comète qui passait par là et lui donna la vie. Ainsi Rhalgr fut créé et elle le dirigea sur le Monde, pour détruire l'excès que ses fils et filles avaient commis et ramener l'harmonie dans les royaumes.

Pendant de nombreux jours et de nombreuses nuits, le Monde fut calme.

C'est alors que le Vortex s'éveilla à nouveau et en émergèrent deux derniers Dieux : Byregot et sa soeur cadette Halone.

Craignant que le frère et la sœur, indomptés et ambitieux n'engendrent à nouveau le chaos dans le monde et afin de veiller à ce qu'ils soient correctement disciplinés, Nymeia les fit rapidement passer sous la tutelle et la surveillance de Rhalgr, le destructeur.

Byregoth, bâtisseur par nature, se défit rapidement de la tutelle de Rhalgr pour se rapprocher de Thalyak.

Ensemble, ils inventèrent les outils et les techniques pour ériger de vastes cités.

Plus ouverte aux enseignements de son nouveau père, Halone, devint agitée, désirant tester sa force et ses capacités.

Une opportunité se présenta à elle lorsque Oschon l'invita à l'un de ses voyages. C'est alors que l'ambition de la jeune déesse se transforma en une soif inextinguible de bataille.

Elle défiait toutes les créatures qu'elle rencontrait, perfectionnant ses compétences de combat et imaginant méthodiquement de nouvelles techniques de mise à mort.

Lorsque Nophica, la mère de la vie, apprit que Halone avait détruit sans motif ses créations, elle fut furieuse au-delà des mots et jura de se venger, mais la jeune furie ignora les défis de la mère de la vie, élargissant le fossé qui les séparait.

Oschon, se sentant responsable de cette fracture, conçut un plan pour calmer Nophica. De l'intérieur des montagnes de sa création, Ochon fit jaillir une source de magma qu'il a projeta sur la terre.

Lors de son refroidissement, le magma prit la forme du douzième et dernier dieu, les jumeaux Nald'thal.

Nald'thal prit de lui-même la charge de veiller sur les âmes des défunts. Satisfaite que ses créations n'errent plus dans le vide sans but, Nophica accepta une trêve avec Halone.

C'est alors que les Dieux décidèrent de se retirer du Monde. Et afin de veiller sur lui et leurs créations, ils créèrent les sept cieux, léguant à l'humanité le règne d'Eorzéa.
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Message par Manah » 31 déc. 2020, 01:29

L'histoire que je vais vous conter se passe dans le Coerthas... pendant une longue nuit d'hiver comme il y en a en ce moment.

Lisa, vivait dans une maison à l'orée d'un bois avec ses parents et son animal de compagnie, son chien. Ses parents marchands partaient souvent pour vendre divers objets sculptés dans du bois.

Ils ne partaient jamais bien longtemps,  une journée voir deux au grand maximum laissant Lisa avec son chien, seule.

Un soir, une tempête de neige éclata, terrible, le vent à vous glacer le sang, la neige vous fouettant le visage, bref une nuit tempête à pas mettre un orteil dehors.

Ce soir-là, Lisa alla se coucher comme a son habitude, avec son chien qui dormait sous le lit....

Dans la nuit, elle fut réveillée par un bruit d’eau qui goutte, touc touc touc touc.

Elle se leva donc cherchant l'origine du bruit, elle referma le robinet du cabinet de toilette, puis retourna se coucher, en se couchant elle glisse sa main sous son lit et son chien la lui lèche.

Cela la rassure.

Mais le bruit continue et elle décide d’aller resserrer le robinet de la cuisine, avant de retourner se coucher.

En se recouchant, elle glisse de nouveau sa main sous son lit, et son chien la lèche de nouveau....

Mais le bruit continue et Lisa n’arrive pas à dormir. Elle fait un dernier tour de la maison sans rien trouver, et se recouche donc en glissant sa main sous le lit. Le chien la lèche de nouveau.

Mais le bruit est toujours là et Lisa décide de localiser sa provenance : le son vient de son placard.

Elle s'approche doucement du placard avec une bougie comme seule lueur. En l’ouvrant elle découvre son chien égorgé, suspendu par les pattes arrières, se vidant lentement de son sang.

Touc touc touc touc

Marqué à l'intérieur de la porte du placard, un message écrit en lettre de sang : « LES HUMAINS AUSSI PEUVENT LÉCHER », puis là elle sent un souffle chaud dans son coup, puis la bougie s'éteint.
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Message par Manah » 31 déc. 2020, 01:34

Mahlu porte sur ses épaules le poids des ans, mais elle seule, parmi tous les Epocan, connaît les secrets de la forêt, des esprits, et de l'Arbre Gardien qui se dresse en son cœur. Plein de légendes courent à son sujet, et ma tribu lui voue un culte particulier.

Mahlu raconte que l'Arbre Gardien est la plus ancienne sentinelle de Sombrelinceul, et qu'en lui vit le Grand Esprit. Tous les habitants de la forêt savent que l'on ne peut y vivre qu'avec la bénédiction des esprits, et que la forêt n'hésitera pas à se mettre en colère en présence d'intrus malveillants.

Ce ne sont peut-être pas des dieux comme de nombreux civilisés l'entendent, mais les arbres sont pour nous des divinités à part entière. Certains peuvent nous guérir, d'autres peuvent nous mener à notre perte. Certains peuvent nous nourrir par leur fruits, d'autres nous empoisonneront pour nous punir de notre gloutonnerie.

Et pourtant... En touchant un tronc, on peut ressentir l'énergie affluer à travers notre paume. Les arbres sont naturellement généreux et bienveillants.

Ils sont les maillons les plus solides de cet équilibre si délicat qui nous permet de vivre. Mahlu dit que si un jour, les arbres tombent, alors toute forme de vie sera condamnée.

C'est pourquoi ma tribu respecte une tradition depuis de nombreuses générations.

Quand un enfant naît, nous plantons une graine issu des fruits de l'Arbre Gardien, pour symboliser sa naissance. Au fond du trrrou, on dépose le placenta. Ainsi, l'arbre et l'enfant sont considérés comme jumeaux. L'état de l'arbre est un indicateur de la santé de l'enfant, qui devra à son tour prendre soin de son arbre jumeau en grandissant.

Si une fois devenu grand, le frère de chair doit s'absenter loin du pays, l'arbre peut le remplacer symboliquement, pour un mariage, un baptême ou toute autre cérémonie.

Le mal qui pourrait arriver à l'arbre pendant ce temps d'absence est considéré comme un mauvais présage.
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Message par Manah » 31 déc. 2020, 01:40

Au tout début du monde, les dieux primitifs ont créé la première femme, et le premier homme.

Leur confiant une lance précieuse, ils les chargèrent de façonner la première terre.

L'homme et la femme trempèrent la lance dans l'eau, et les gouttes qui en tombèrent formèrent les premières îles d'Othard et plus précisément de Hingashi.

Ainsi, ils donnèrent naissance à de nombreuses iles, mais aussi à des divinités.

Cependant, lors de la naissance de la divinité du feu, la femme mourut, gravement brûlée par les flamme de son enfant.

Très triste, l'homme alla la chercher, mais lorsqu'il la trouva, il prit peur. Les morts gardent rarement l'apparence de leur vivant.

Elle se mit très en colère qu'il la repousse après l'avoir tant aimée et, devenue reine de morts, menaça de tuer mille hommes par jour.

En réponse, l'homme décida d'en créer mille cinq cent, quand elle en tuerait mille et ainsi, naquit le cycle de la vie et de la mort.

L'homme revint donc seul du pays des morts. Se sentant souillé, il se lava, et de son œil naquit le soleil.

Grandissant, elle se disputait souvent avec l'un de ses frères, qui lui était dieu des tempêtes. Un jour qu'il l'avait particulièrement énervée, elle alla se cacher dans une caverne.

Les autres dieux tentèrent par tous les moyens de la faire sortir, mais toujours elle refusait.

Alors, ils organisèrent une grand fête durant laquelle la déesse de la danse fit ce qu'elle faisait de mieux : elle dansa.

Intriguée, attirée par la musique, la déesse du soleil ouvrit sa porte et tomba nez à nez avec une très belle femme. Subjuguée par cette image, qui n'était autre que son propre reflet dans un miroir disposé là par les autres dieux, ils purent la faire sortir.

Ainsi naquirent le jour et la nuit.

Mais la déesse du soleil était rancunière.

Ainsi, alors que son frère se promenait sur la terre, il s'arrêta devant une maison isolée sur une montagne. Il entendit pleurer.

Il demanda pourquoi ces larmes. On lui répondit que le lendemain, leur fille devait être sacrifiée à un dragon à huit têtes.

Le dieu regarda la jeune fille et, bien entendu, il en tomba immédiatement amoureux.

Il fit donc fabriquer une palissade percée de huit ouvertures par les villageois.

Devant chaque porte, il fit déposer un tonneau de sake.

Lorsque le dragon arriva et sentit le sake, il devina le piège. Il n'avança donc qu'une tête pour boire au premier tonneau.

Comme il ne se passait rien, il avança ses sept autre têtes et but à tous les tonneaux en même temps.

Alors le dieu surgit et trancha les huit têtes du dragon d'un seul coup !

Bien entendu, le dieu épousa le jeune fille. Et dans sa queue, il trouva une lame si pure, si tranchante, qu'il décida de l'offrir à sa sœur. Et ainsi, elle lui pardonna.
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Re: Contes et légendes

Message par Manah » 28 janv. 2021, 23:01

Il y a de nombreuses étoiles dans le ciel. Beaucoup s'en servent pour s'orienter, que ce soit sur la mer, dans le désert, dans les forêts et les montagnes, ou même dans les plaines d'Azim.

Elles nous éclairent la nuit, lorsque le ciel est dégagé, elles nous réconfortent par leur éclat et nous font rêver.

Mais les étoiles ne sont pas présentes qu'au-dessus de nos têtes. Il y en a bien d'autres.

Voici l'histoire de Sharav, le vent du désert. Sharav était un vent chaud et impétueux, qui descendait directement des vents brûlants de l'ouest.

Il glissait le long des dunes, bousculait le sable, repoussait les brousses, se frayait un chemin en sifflant sur son passage, sans se rendre compte des sillons qu'il laissait tracés sur son chemin. Et il s'agissait de sacrés sillons, assez pour gêner le passage des créatures plus petites, qui peinaient parfois à les franchir.

Pourtant, Sharav n'était pas méchant. Il s'amusait, un peu seul, un peu perdu, sans savoir dans quelle direction souffler. Alors il essayait un peu à gauche, un peu à droite, un peu en haut, un peu en bas... et il continuait de virevolter, bousculant çà et là les éléments sur son chemin.

Pourtant, certains éléments, étaient loin de plier sous la force du souffle brûlant de Sharav.

Jamais le roc ne bougea, ni la flamme ne faiblit. La glace réfléchit son miroir et l'ondée frémit, puis la brise se joignit à la danse, que le lis observa s'étendre puis ralentir.

Sharav se heurta aux premiers, ralentit aux seconds, contrôla sa trajectoire aux suivants, comprit qu'il ne fallait pas arracher le dernier. Quand d'autres arrivèrent enfin, Sharav s'était apaisé.

Parce-que certains obstacles ne plièrent pas, Sharav s'y blessa, les heurta, chercha et comprit.

Parce-que certains obstacles ne sont en vérité pas des obstacles, mais des étoiles, qui guident notre chemin et nous montre la voie, Sharav apprit.

Même si l'on oublie parfois ces étoiles, elles n'en restent pas moins quelque-part en nous. Elles nous aident à devenir, nous aussi, plus grands et plus sages.

Il arrivera encore que Sharav tempête et quitte sa trajectoire. Mais les étoiles ne doivent pas perdre espoir : grâce à elles, même s'il ne les voit pas, il retrouvera toujours son chemin.
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Message par Manah » 28 janv. 2021, 23:07

Erte togä tomsi ügei nögcigsen galab-un urida anu, il était une fois, il y a des âges de cela, un grand et puissant Khan dont la fille à 25 ans n'était pas encore mariée.

La princesse n'était jamais autorisée à sortir et n'avait jamais connu que les toiles de la yourte de son père. A chaque anniversaire, elle lui en faisait la demande et à chacun, il refusait. Jusqu'à ce 25ème anniversaire où il consentit enfin à lui accorder sa permission.

Mais à peine eut-elle posé le pied en dehors de la yourte qu'un immense yol, fait de nuages et de foudre, le seigneur des être à plumes lui-même, fondit sur elle et l'emporta

Le Khan fit immédiatement convoquer sages, sorciers et shamans de toute la Steppe, afin qu'ils l'aident à trouver une solution pour libérer sa fille. Les sages lui répondirent qu'ils connaissaient un homme, père de huit fils, qui pourrait retrouver et ramener la princesse. Le Khan ordonna donc qu'on fasse venir le vieil homme.

Le vieil homme répondit à l'appel du khan et se présenta à lui avec ses huit fils. Ayant entendu sa requête, il dit à ses fils : "Notre Khan a perdu sa fille. Pouvez-vous la retrouver ?"

Tous répondirent à l'unisson qu'ils retrouveraient la princesse. Alors le Khan déclara "Si vos fils me ramènent ma fille, l'aîné d'entre eux pourra l'épouser. Quand aux sept autres, ils seront couverts de richesses"

Le khan demanda aux fils quels étaient leurs talents.

L’ainé répondit : "Je sais tirer à l’arc avec précision, j'atteins toutes les cibles"

Le second déclara : "C'est moi qui cours le plus vite"

Le troisième affirma : "C'est moi qui vois les choses du plus loin"

Le quatrième répondit : "C'est moi qui renifle le mieux et sais reconnaître les choses"

Le cinquième informa : "Moi, je suis capable d'avaler de l'air"

Le sixième prétendit : "Moi, je suis capable d'engloutir des océans"

Le septième déclara : "Moi, je peux faire tenir en place le soleil et la lune"

"Et moi, je peux attraper les choses à distance" dit enfin le plus jeune frère

Le khan leur ordonna donc de retrouver la princesse. Pour commencer, le 4ème fils renifla le sol et déclara que c'était le grand yol de foudre, roi des cieux qui l'avait enlevée. Puis, le 3ème fils scruta les cieux et désigna sa cible à son frère aîné qui banda son arc et tira sa flèche.

Alors, le 5ème fils avala l'air autour d'eux, avant qu'ils ne tombent dans l'eau d'un lac que le 6ème fils engloutit. Tandis que le 2ème fils courait à leur rencontre, le 7ème fils convainquit Azim de rester éveillé. Enfin, le 8ème fils attrapa la princesse sur le dos du Roi des cieux. C'est ainsi que les huit fils, ensemble, sauvèrent la princesse et la ramenèrent à son père.

Comme promis, le khan donna sa fille à épouser au fils aîné. Mais celui-ci refusa. Puisque lui et ses frères avaient tous contribué à sauver la princesse, tous méritaient une chance de l'épouser. Le khan décida alors de tire une flèche d'or. Et que celui qui l'attraperait gagnerait la main de sa fille.

Le 8ème fils attrapa la flèche, mais alors qu'il la touchait, il s'illumina d'une lumière aveuglante et devint une étoile dans les cieux.

Et ses sept frères, l'un après l'autre le rejoignirent. Ensemble, il devirent la constellation des Sept Frères, dont on dit qu'ils viennent rendre visite à leur cadet, devenu la plus brillante étoile des cieux : l'étoile du Nord.
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Re: Contes et légendes

Message par Manah » 28 janv. 2021, 23:10

Cette histoire m'a été narrée par Mahlu, qui elle-même tient cette histoire de son ancêtre, et bien au-delà encore.

Si les étoiles ont existé de tous temps pour guider les hommes, elles n'étaient pas si nombreuses au commencement de l'humanité.

À cette lointaine époque vivait un jeune ermite, que toutes les tribus connaissaient. Gridania n'existait évidemment pas, et toutes les races et ethnies vivaient en harmonie avec la nature parfois hostile.

Cet ermite au nom inconnu était célèbre pour son art à la flûte. Il pouvait tout imiter avec cet instrument. Le bruissement des feuilles dans les arbres, l'écoulement de l'eau d'une rivière, le chant du vent dans les vallées, la mélodie des oiseaux... rien n'était impossible pour lui. Et chaque fois qu'il entonnait une chanson, les âmes gardiennes se réunissaient près de lui pour l'écouter.

Les âmes gardiennes sont des animaux qui représentent leur espèce et qui sont dotés d'une plus grande taille, d'une plus grande intelligence et qui sont capable de parole avec l'humain. Ils sont les liens entre nous et la faune.

Mais quelqu'un enviait cet art et en voulait à l'ermite. Une âme venue du néant, des tréfonds de l'ombre et du désespoirs. Il le pourchassa de longues lunes jusqu'à retrouver sa trace et chercher à le tuer. En le tuant, cette musique bienfaisante disparaîtrait, et la tristesse règnerait sur la forêt, rendant ainsi les âmes plus faciles à corrompre.

L'ermite n'était pas taillé pour le combat, il n'avait aucune arme sur lui. Il tenta de séduire la créature du néant pour l'apaiser, mais il ne s'agissait pas d'un être corrompu. Cet être était la noirceur incarnée.

Alors la bête noire attaqua l'ermite, mais aussitôt, toutes les âmes gardiennes apparurent et firent rempart.

Le combat fut rude et acharné. L'âme-cerf tenait la bête en respect par son imposante ramure, et l'âme-loup appelaient les autres à se joindre à lui en une seule et même attaque.

La bête était bien plus forte qu'ils ne l'avaient supposé, et l'ermite tenta de leur insuffler du courage à travers une musique vibrante.

Un à un, les âmes gardiennes se retrouvèrent terrassée par cet ennemi implacable. Essoufflées, elles doutaient pouvoir se relever. Mais la mélodie les transporta. Dans un ultime effort, les âmes gardiennes parvinrent à fondre sur cette âme du néant.

Le cœur de chacune de ces âme-gardienne battait au rythme de la musique et devenait plus fort.

La bête du néant, affaiblie malgré tout, ne put résister à un tel assaut. Les cœurs étreints de mélodie eurent raison de sa noirceur et elle s'éteignit à tout jamais. Cette entité ne reviendrait plus.

Malheureusement, les âmes gardiennes s'écroulèrent à leur tour. L'ermite s'en approcha et tenta de les soigner, mais il était trop tard. Leur sacrifice n'était pas vain, mais il n'y aurait plus jamais d'intermédiaire entre humains et animaux.

Pourtant, la Sylve décida de les rendre immortels à sa façon.

Alors que leurs corps disparaissaient en milliers d'éclats de lumière, ces illuminations s'élevèrent dans le ciel saphir de la nuit.

Aujourd'hui, quand vous observez le ciel au-dessus de la Sylve, vous pourrez aisément reconnaître parmi les étoiles un lapin, un cerf, un renard... tous ces animaux sont les âmes gardiennes qui veillent toujours sur nous.
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Re: Contes et légendes

Message par Manah » 27 févr. 2021, 21:59

Erte togä tomsi ügei nögcigsen galab-un urida anu, il était une fois, il y a des âges de cela... Ou peut-être pas tant que ça, qui sait ?

Les ombres dansent lentement avec le feu qui languit. Combien de temps ce feu va-t-il tenir ?

Enkhty se lève et grimace au son de ses genoux grinçants. Cinquante ans qu’elle veille sur ce feu ; son premier devoir pour préserver la chaleur et la lumière au milieu des steppes abandonnées au souffle des vents.

Sous la lueur vacillante, elle s’avance vers un des pans de la yourte et en ôte le feutre. Elle caresse avec amour le treillis de cette maison mille fois démise et mille fois redressée. Puis elle arrache une des languettes de bois, la brise en deux, et s’en va la placer dans le foyer.

Le feu reprend, paisiblement.

Je suis seule. Les compagnons de mes jeunes années sont partis. Les autres aussi.
Toghril, Djamuqa, maman. Les fossettes de Yesugai, l’habileté gracieuse de Timur et la douce voix de Tserendavaa ; et les fuites discrètes sous la nuit pour danser et chanter sans le regard du clan. Ces souvenirs sont lourds à porter seule.
Mes anciens et ceux que cette lune a vu tomber ; si Khamgiin et ses fils ne rentrent pas, personne n’en parlera plus, je crois.

Alors Enkthy sort et parle au vent des hommes et des femmes qu’elle a connus. Peut-être le vent l’entendra-t-elle et gardera le souvenir de ceux qui ont été aimés.

Fatiguée de parler, elle rentre, reste seule et silencieuse puis s’assoupit auprès du feu. Elle rêve de la mort et des visages familiers reviennent la voir.


La faiblesse du feu la réveille, comme toujours, mais aujourd’hui il n’y a plus rien pour le nourrir à l’extérieur.
Elle se lève pour aller chercher de nouveau des languettes de bois et ravive le feu. Profitant d’être levée, elle plie avec soin les couvertures de feutre qu’elle a ôtées tout à l’heure.

Seule, et vieille. Que faire d’autre que ce que j’ai toujours fait ?
Je ne peux pas quitter le foyer ; l’espoir que Khamgiin et ses fils puissent encore rentrer n’est pas mort ; et puis, pour aller où ?
Aucun moyen de savoir si le campement au sud d’Ordu-Balik s’est aussi trouvé sur le chemin de la guerre et sans chevaux, la plaine est immense et les chemins infinis.

Je connais pourtant si bien ces chemins traversant la plaine, longeant les montagnes ou louvoyant le long des talwegs du désert. Lorsque Tao Khaal est encore trop lourd d’eau pour que l’on puisse rejoindre la mer de Fanes, je sais où traverser et où monter le camp en attendant que s’apaise le lit de la rivière.
Je sais mieux qu’aucun homme cheminer dans le désert. J’ai vu Ordu et Karakorum. Cent chemins sont connus de moi seule et mille sont connus seulement de ceux qui sont étendus sur la plaine.
Si Khamgiin et ses fils ne rentrent pas, personne ne les empruntera plus, je crois.

Alors Enkhty sort et récite au vent les lieux et les routes qu’elle connait. Peut-être le vent l’entendra-elle et transmettra ce qui n’avait pas été vécu en vain.

Fatiguée de parler, elle récupère les pans de feutre soigneusement pliés et s’en va couvrir les derniers membres du clan, étendus là, fauchés par la guerre qui n’a moissonné que le bétail.
Son regard les couvre de tout l’amour qui lui reste, mais elle n’a pas la force de faire autre chose pour eux.
Elle rentre et s’attache à entretenir le feu : un devoir et une prière. Le feu est sacré.

Et ce feu sacré, avec calme, dévore peu à peu son foyer.

Elle s’assoupit. Elle rêve de la mort et passe au fil de l’épée les responsables de sa solitude.


Il fait froid dans la yourte quand elle se réveille. Sans le treillis de bois, un des pans de la yourte bâille et laisse passer l’air froid de la plaine.
Elle maudit une fois de plus la guerre.

Quand notre monde ne s’est mis à promettre que la guerre comme horizon glorieux et comme activité quotidienne, mes hommes s’y sont mis avec la même application qu’aux jeux, qu’à l’élevage des chevaux ou qu’à l’amour. Yesugai et ses bonnes fossettes auraient été capables des atrocités des cavaliers qui ont décimé mon clan. La guerre n’a pas besoin d’hommes cruels, simplement d’hommes disponibles.
Maudit soit aussi ceux qui ont promis la paix par le fléau de la guerre. Quand la guerre a cessé de s’étendre au-dehors, elle est venue nous ronger de l’intérieur.

Nos légendes, les histoires du clan, et les contes inventés à la hâte pour que les enfants se tiennent tranquilles, vont-ils disparaître avec moi ? Tous ceux à qui je les ai transmis sont froids, dehors sous la nuit ou au loin, peut-être. Si Khamgiin et ses fils ne rentrent pas, personne ne les entendra plus, je crois.

Alors Enkthy sort et récite au vent ses histoires préférées. Peut-être le vent l’entendra-elle et racontera ce qui est voué à ne jamais mourir.

Fatiguée de parler, elle rentre. Plus de bouses séchées, aucun arbuste sur la steppe, elle s’en va, dès que nécessaire, ôter d’autres baguettes de bois du squelette de la yourte. Le bois sec se brise facilement, le feu l’avale trop vite.

Elle s’assoupit une fois de plus. Elle rêve de la mort et se voit, seule, petite et noire au milieu de la steppe immense, morte auprès d’un feu endormi qu’elle n’a jamais vu éteint, les dernières étincelles rejoignant en dansant les étoiles.


Alors au matin, elle se lève et part vers le creux d’Ordu-Balik. Elle emporte avec elle les souvenirs des hommes et des femmes qu’elle a connus, des chemins qu’elle a parcourus et des histoires qu’elle a contées et laisse derrière elle la yourte, à moitié dépecée, comme un grand cadavre de cheval dévoré par les vautours.

En cheminant péniblement, elle explique au vent...

Vivre est aussi un devoir sacré, les Dieux ne m’en voudront pas. Je mourrai peut-être en chemin, mais sous l’éternel ciel bleu, tout espace est mon foyer.
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Manah
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Re: Contes et légendes

Message par Manah » 27 févr. 2021, 22:08

Il était une fois un tout petit Miqo'te qui en avait assez d'être le plus petit des Miqo'tes de son village. Un matin, il décida d'aller voir le sage de sa tribu et lui expliqua qu'il voulait grandir et devenir plus fort.

Le sage lui montra la plus haute des montagnes et lui dit : "Tu vois cette très haute montagne là-bas ? Jamais aucun homme n'est parvenu à atteindre son sommet. Si tu parviens à la gravir, tu seras le plus grand et le plus fort des hommes, tu surpasseras le Nunh."

Alors, le petit Miqo'te se rendit au pied de la montagne et, une fois arrivé, perdit aussitôt tout espoir : elle était si haute et il était si petit, et si faible ! Il repensa néanmoins aux paroles du sage et décida d'essayer tout de même.

Il y avait deux sentiers : l'un était droit et beaucoup plus rapide, l'autre montait en zigzaguant autour de la montagne et semblait beaucoup plus long que le premier. Le petit Miqo'te était pressé de devenir le plus grand des Miqo'te et de surpasser le Nunh, aussi par logique choisit-il le premier chemin, le plus court et le plus rapide. Pourquoi se compliquer la vie ?

Il commença alors à grimper la montagne escarpée, mais au bout d'une heure, il n'eut plus la force de continuer et s'assit sous le soleil. Là, il se lamenta en disant que jamais il ne serait le plus fort et le plus grand des Miqo'tes.

Soudain, il entendit une petite voix qui semblât sortir de nulle part : "Moi, j'ai la réponse que tu cherches." Surpris, le petit Miqo'te chercha autour de lui et aperçut une toute petite coccinelle posée sur un caillou. "De quoi parles-tu ?" lui demanda demanda-t-il, pris de curiosité.

"J'ai la réponse à ta question... lui répéta évasivement la petite coccinelle."

Et la maline petite bestiole s'envola quelques mètres plus loin. Le petit Miqo'te s'élança aussitôt à sa poursuite, s'éloignant peu à peu de son chemin car il voulait absolument comprendre ce qu'avait voulu dire la coccinelle.

Il poursuivit le chemin en inspectant chaque caillou à la recherche de la coccinelle. Il marcha ainsi pendant des heures et des heures, jusqu'à arriver dans un terrible brouillard.

Il s'assit là et se mit à pleurer : "Je suis perdu ! J'ai perdu la trace de la petite coccinelle et en plus de ça, je n'arriverai jamais à gravir cette montagne : elle est bien trop grande et je suis bien trop petit !"

Il ne voyait même plus le sommet avec ce brouillard qui était si épais ! Épuisé, il s'endormit. Quelques heures plus tard, le petit Miqo'te se réveilla et découvrit avec stupeur que le sommet ne se trouvait en réalité qu'à quelques mètres au-dessus de lui !

N'en revenant pas, il grimpa jusqu'au sommet de la montagne et comprit qu'il se trouvait au-dessus des nuages.

"Ce n'était pas si compliqué !" déclara une petite voix qui lui était devenue familière. La petite coccinelle était là, posée sur son épaule.

"Tu as voulu prendre la solution qui te paraissait la plus simple alors tu as choisis le chemin le plus court. En agissant ainsi, tu n'as pas réfléchi : le chemin le plus long était moins escarpé et tu ne t'es même pas rendu compte que tu grimpais. Puis tu as baissé les bras alors que tu étais tout près du but, parce que tu étais persuadé de ne pas y parvenir."

"En étant trop pressé, on ne prend pas le temps de réfléchir et on fait souvent les mauvais choix. Il ne faut jamais se décourager : rien n'est impossible et il n'y a qu'avec de la volonté qu'on parvient aux sommets. Regarde, tu as relevé le défi et tu l'as remporté : tu es plus fort que ce que tu croyais."

"Parfois il faut juste de la persévérance et une bonne dose de courage. Même si le chemin est long et difficile et que cela te paraît insurmontable, il mène toujours au but si tu décides de ne jamais abandonner."

"Maintenant te voilà le petit Miqo'te le plus haut de tous les Miqo'te et plus haut que le Nunh !"
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