[Recueil] La Veillée des Corsaires

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Khorijin Dotharl
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Re: [Recueil] La Veillée des Corsaires

Message par Khorijin Dotharl » 08 avr. 2016, 12:01

Tribu Himaa : Pour des raisons inconnues, une grossesse sur trois chez les Himaa donne des jumeaux. Par conséquent, plus de la moitié des membres de la tribu ont un sosie. Cela peut s’avérer être un avantage lors des attaques, car l’ennemi pense que les morts sont revenus à la vie.
Je vous parlerais cette fois des guerriers de la tribu Himaa. Ceux qui savaient tromper la mort, car alors qu'ils étaient vaincu sur le champ de bataille, ils se relevaient chercher vengeance.

[Accompagnement : https://dl.dropboxusercontent.com/u/429 ... reedom.mp3]
Ô toi guerrier qui part ce soir au combat,

Méfie toi si tu rencontres alors les combattants Himaa.
Car la mort est leur alliée,
C'est de leur cotés qu'elle s'est rangée,
A chaque mort que tu ferra, ton ennemi se relèvera.
Prend ton arme et défend toi, mais n'oublie pas,
Que par deux fois tu devra mener ton combat.

Ô toi guerrier du trépas,

A qui as-tu vendu ton âme?
Pour qu'après ta mort tu puisse reprendre les armes.
Et marcher chercher vengeance,
De quel démon es tu l'engeance?

Ô toi guerrier Himaa,

Comment les coups que je t'avais infligés,
Sur ton corps se sont dissipés?
On m'a dit que l'acier ne pouvait rien contre l'immortalité,
Mais je n'y crois pas, je percerai ton secret.

Ô toi guerrier des limbes,

Nous avons combattu des heures durant,
Et maintenant nous voilà tout deux agonisants,
J'allonge mon corps brisé,
Himaa par deux fois je t'ais tué, à présent laisse moi en paix.

Ô moi guerrier mourant,

Alors que je m'endors,
Quelle est cette ombre qui se penche sur moi,
Je vois de nouveau ton visage, Himaa,
Sans marques ni sang, fugacement
Brume, acier et puis Néant
.
Dernière modification par Khorijin Dotharl le 20 juil. 2016, 17:41, modifié 1 fois.

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Deimos
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Re: [Recueil] La Veillée des Corsaires

Message par Deimos » 11 avr. 2016, 17:01

L'Arbre Sacré


Tribu Tumet : À leur dixième année, les enfants de la tribu des Tumet sont attachés à un arbre sacré, tandis que le reste de la tribu range les affaires et part vers sa prochaine destination. Ceux qui parviennent à se libérer de leurs liens et à rattraper les leurs à l’endroit suivant se voient attribués un nom, et intègrent ainsi la tribu.


Au sein du clan Tumet, c’était la veille du départ. A chaque fin de saison, cette tribu quittait ses campements, à la recherche d’autres terres plus fertiles. Alors que les enfants s’amusaient ensemble, jouant à la guerre ou à mimer les gestes de la chasse, les adultes préparaient pendant ce temps l’arbre sacré du clan.

Image


C’était une tradition assez ancienne que le clan honorait à chaque fois. Elle consistait à laisser les enfants, entrant dans leur dixième année, attachés solidement à un arbre, le plus grand et le plus résistant situé à proximité du village. Ils devaient ensuite réussir à se sortir de leurs liens, par leurs propres moyens, et rejoindre seuls le prochain campement établi par le clan, plus loin dans les steppes.

A cette époque, cette tradition comprenait une autre règle, plus cruelle : Le dernier enfant a arriver au nouveau camp, n’était pas accepté dans le clan, et restait condamné à l’errance. Ce qui fait que les jeunes adolescents se dépêchaient en général, sans prendre le temps d’aider les autres à défaire leur liens. Habituellement, seuls les enfants les plus résistants ou les plus malins arrivaient à s’en sortir. Ils étaient une douzaine d’enfants, cette saison, à subir le rituel de l’arbre sacré.

(Chant)
_____________________________

Seul, loin de ton père et de ta mère, relève la tête et crois en toi,
Sache que ta propre misère, peut devenir la source de ta joie.
Libère toi de tes chaînes, même si tes poignets saignent.

_____________________________
Parmi eux, un des enfants possédait une grande sagesse, assez étonnante pour son âge, mais il était tout de même méprisé par les siens, parce que faible de constitution. L’enfant savait qu’il n’aurait ni la résistance, ni la force des ses pairs, pour arriver seul, au bout de cette épreuve. Tour à tour, il vit les autres enfants réussir à se débarrasser de leurs liens, partant le plus vite possible dans la direction où les adultes avaient disparus. Il était désormais le dernier à être lié encore à l’arbre sacré. Il prit son temps, s'abîmant les chairs, mais réussit finalement à extirper ses poignets ensanglantés des cordes de lin. L’enfant observa longuement l’étendue des steppes, en se disant qu'il n'y arriverait pas seul.

Alors il regarda l’arbre sacré, désormais dépouillé et entouré de liens brisés. Au lieu de partir directement sur les traces des autres jeunes Xaela, il se mit à casser et à couper plusieurs branches de l’arbre mort, aussi sèches que la grande plaine d’Azim en plein été. Il réussit, après quelques heures à frotter un bout de bois sur l’écorce, à faire du feu. Enfin, il décrocha, comme son père lui avait enseigné, de larges bouts d’écorces, de l’arbre sacré. Il y trouva de nombreuses larves d’insectes, qu’il mis soigneusement de côté, dans un baluchon constitué d'une partie de ses vêtements. Après avoir passer une journée à se préparer, il prit enfin la route des aînés du clan, en direction de l’Est.

(Chant)
_____________________________

Seul, loin de ton père et de ta mère, relève la tête et crois en toi,
Sache que ta propre misère, peut devenir la source de ta joie.
Ceux qui avancent sans se retourner, oublient souvent des trésors cachés.

_____________________________
Au bout de quelques jours de marche, tenant le coup grâce aux provisions qu'il avait accumulé, il aperçu un groupe d’enfants, parmi les premiers qui s’étaient échappés de l’arbre. Trois d’entre eux étaient en train de se faire dévorer par les loups, en bas d'une colline, alors que deux autres fuyaient, laissant leurs compagnons d’infortune derrière eux. Il hésita d'abord, se souvenant comment ils l’avaient abandonné à son sort. Enfin il s’approcha, puis couru vers la meute, et les flammes de sa torche, construite avec une des branches de l’arbre sacré, chassèrent les prédateurs rapidement. Les deux autres le regardèrent, et puis, finalement le suivirent, sur les traces du clan.

Ils arrivèrent quelques jours plus tard au nouveau village fondé par les Tumets, alors que les dernières forces du plus faible d’entre eux commençaient à l’abandonner. Mais les deux autres refusèrent de le laisser tomber derrière eux, en le soutenant par les épaules, jusqu’au centre du campement. Ils racontèrent comment il les avait sauvé, et pour une fois dans l’histoire du clan Tumet, on accepta le dernier enfant à entrer dans le nouveau village, au terme de l’épreuve de l’arbre sacré.

(Chant)
_____________________________

Seul, loin de ton père et de ta mère, relève la tête et crois en toi,
Sache que ta propre misère, peut devenir la source de ta joie.
Tu peux laisser le feu dévorer ton cœur, ou choisir d'abandonner tes peurs.

_____________________________

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Deimos
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Re: [Recueil] La Veillée des Corsaires

Message par Deimos » 30 juin 2016, 11:05

Le Cheval de Foudre

Tribu Goro : Les Goros considèrent que les chevaux sont des êtres parfaits. Une fois l’âge de raison atteint, chaque homme et chaque femme se voient mariés à un cheval du sexe opposé. Les partenaires reproductifs Xaelas, eux, sont choisis par tirage au sort, sans lien affectif.
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Le vieux Xaela sentait que sa compagne arrivait au crépuscule de sa vie. Khalja, une belle jument à la robe d’albâtre et aux pattes mouchetées, commençait à rester de plus en plus de temps sur sa couche, et boitait les jours de pluie. Depuis qu’ils étaient mariés, ils avaient connus de nombreuses batailles et accompagné le clan dans de vastes migrations.

Altung continuait à prendre soin d’elle, pour entretenir ses pattes et la tenir éloignée de la maladie. Il lui apportait à boire au petit matin, quand un éclaireur du clan vint à leur rencontre.

Après l’avoir salué lui et son destrier, l’éclaireur l’informa que le clan Jhungid, un clan belliqueux et fort, avait été aperçu à une journée de marche, au nord de la côte. Altung connaissait bien ce clan pour l’avoir combattu à plusieurs reprises. Ils savaient que leur but était d’assimiler cette partie de la tribu des Goro, en vue de renforcer leur propres rangs. Ils étaient plus nombreux, et mieux armés qu’eux, dans les dernières confrontations.

Le clan vivait à cette époque en région côtière, près d’un endroit appelé... la baie des Cordes de Feu.
(Chant)
______________________________________
Après cette vie passée ensemble, je n’ai plus de doute ♪
Je suivrais tes sabots, dans le désert le plus noir, le plus froid ♪
Au final, peu m’importe la route ♪
Si j'accomplis cette marche avec toi ♪
Une dernière bataille, un dernier effort ♪
Et nous serons réunit à la prochaine aurore ♪
______________________________________

Les Jhungid venaient du nord, et ils étaient encore séparés des campements Goro par la large baie des cordes de feu. C’était un endroit que les Goros considéraient comme béni par Azim. La foudre tombait très souvent dans cette baie en cette saison, surtout en soirée. Elle donnait par moment au ciel un aspect immaculé, tant le nombre d’éclair qui frappaient la plage et ses aiguilles rocheuses étaient important. Altung parla longuement à son destrier, à voix basse. La jument lui paru apaisée, et sereine quand il lui exposa son plan.

Alors, il fit part de ses projets au chef de leur tribu, et après une longue réflexion, celui-ci approuva son choix, bien que risqué. Les guerriers du clan se préparèrent, pour atteindre la Baie avant la tombée du soir. Alors que les invalides et les enfants restèrent à prier aux campements.

Tous les combattants étaient présents avec leur destrier formant une ligne de cavalerie entretenue et soudée. Mais ils restaient bien moins nombreux que les Jhungid, qui, les apercevant de l’autre côté de la baie, commençaient à s’organiser pour la confrontation imminente.

Le vieux Xaela regarda le ciel, attendant le moment propice, alors que les nuages les plus noirs s’accumulaient au dessus de la baie. Et puis, il sut que c’était le bon moment, lorsque Khalja s’ébroua sous le grondement sourd qui résonnait au dessus de leur tête.
(Chant)
______________________________________
Après cette vie passée ensemble, je n’ai plus de doute ♪
Je suivrais tes sabots, dans le désert le plus noir, le plus froid ♪
Au final, peu m’importe la route ♪
Si j'accomplis cette marche avec toi ♪
Un pacte nous lie tous les deux ce soir, ♪
Qu’il nous mène à la ruine ou à la victoire ♪
______________________________________
Les Goro envoyèrent alors une volée du flèche à longue portée, pour forcer les ennemis à réagir.
Lorsque les traits mortels tombèrent sur les positions des Jhungid, ceux là se décidèrent à mener l’assaut à travers la baie des cordes de Feu, leur armes pointées vers le ciel, en signe de ralliement et de rage guerrière, certains de leur force et de leur supériorité...

Alors que les chevaux des Jhungid franchissait au grand galop la baie, la fureur d’Azim s’abattit sur eux. De puissants éclairs les frappèrent tour à tour, projetant les cavaliers à terre, et foudroyant les hommes qui marchaient sur le large banc de sable humide.

Les chevaux des Goro, calmés et apaisés par leur compagnons, résistèrent à l’instinct de s’enfuir. Ce lien presque mystique, qui existait entre les hommes et leur monture, leur permit de rester immobile, alors que les éclairs tombaient à quelques dizaines de yalms d’eux, sur la tribu qui avait bravée la fureur du dieu des steppes d’Othard.

Une fois le gros de l’orage passé, la cavalerie des Goro effectua un mouvement de charge à travers les rangs désorganisés des Jhungid, qui brisa leurs lignes et leur os... remportant ainsi une victoire mémorable sur leurs adversaires.

Quand la bataille fut terminée, on chercha Altung et Khalja un long moment...
Mais ils restèrent introuvables. Certains disent que le vieux Xaela fut aperçu, marchant dans les eaux de la baie, entraînant sa fidèle monture avec lui vers le large, après le dénouement final.

Aujourd’hui encore, la légende raconte que les Goros sont accompagnés par le tonnerre, quand ils chargent leurs ennemis. Et qu’une forme est parfois visible les jours orageux, parmi les stries lumineuses, esquissant dans le ciel un cavalier et son fidèle destrier.
(Chant)
______________________________________
Après cette vie passée ensemble, je n’ai plus de doute ♪
Je suivrais tes sabots, dans le désert le plus noir, le plus froid ♪
Au final, peu m’importe la route ♪
Si j'accomplis cette marche avec toi ♪
Jument aux formes pures, volonté d’Azim incarnée, ♪
Je suis à ton service, et pour l’Eternité. ♪
______________________________________

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Khorijin Dotharl
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Re: [Recueil] La Veillée des Corsaires

Message par Khorijin Dotharl » 20 juil. 2016, 17:52


Les plaines d'Azim sont traversées de différents cours d'eau, influençant certaines tribus à adapter leurs modes de vie et de survie. Certains y naviguent, d'autres vivent sur un ilot protégés par les flots.

Mais on racontait que dans les profondeurs des fleuves d'Othard, vivaient des créatures aux formes humanoïdes et au corps recouvert d'écailles sombres, des créatures que l'on disait calmes et pacifiques. Il existe beaucoup de légendes au sujet de ces mystérieux habitants des fleuves, l'une d'elle fut raconté par un clan Haragrin, lors d'un voyage, et serait rattachée à la Tribu Ejinn.



D’Est en Ouest, les rivières silencieuses d'Azim ondulent lentement à la surface,
Comme un serpent qui dessinerait des sillons derrière lui, en suivant nos traces.

Du Nord au Sud, les profondeurs du fleuves peignent des silhouettes aux courbes rebondies,
Disparaissant en un battement de cil, comme une vision, peut être un rêve, une insomnie.
Nous sommes suivis, depuis des malms et soleils, par ces créatures invisibles,
Pourtant nous savons qu'elles sont là, imperceptibles.

Mais ce soir là au clair de lune, j'ai vu son minois sortir de l'eau, ses prunelles claires me fixer,
Une main vers moi se tendre et de se mettre à chanter.

J'aurais pu la contempler pendant des heures,
Car cette vision perça mon cœur.

Sa chevelure flamboyante retombant sur sa poitrine,
Ses cornes et ses écailles sombres soulignant son corps juvénile.

Ses doigts se sont refermés sur mon poignet,
Je me suis laissé emporté.

Je l'ai admirée, dans mes bras enlacés,

Sous l'eau tous deux immergés.

Ses lèvres écarlates ont dessiné un sourire,
Puis se sont posées sur les miennes pour partager son souffle et ne pas me laisser mourir.

Douce sirène du fleuve, m'emporte plus loin dans les profondeurs,
Elle est si innocente et si belle, que j'en ai oublié la peur.

J’aperçois alors tout ces guerriers,
Peut être des milliers.

Lances et arcs harnachés,
De mailles légères armurées.

Je les ai vu nager au fond de l'eau, silencieux et discrets,
Échappant au regard des tribus les plus barbares dans le plus grand secret.

Mais ma belle sirène aux yeux bleutés,
Ne m'a pas laissé remonter pour en parler.

M'enlaçant une dernière fois,
Alors que j'observais les autres corps autour de moi,
Jusqu'au fond du fleuve nous avons dérivé,
Jusqu'à ce que le souffle vienne à me manquer.

Une dernière fois j'ai fermé mes yeux,
Sur cette dernière image de son visage si harmonieux.

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Deimos
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Re: [Recueil] La Veillée des Corsaires

Message par Deimos » 05 août 2016, 12:45

Hoelund

La tribu s’est réunie, pour acclamer la victoire, ♪
Et la réunion attendue des trois clans alliés, ♪
Alors que descend la fraîcheur du soir, ♪
Je rencontre enfin ces fiers guerriers. ♪

Je t’aperçois pour la première fois, ♪
Tes pieds nus dansant sur la crête, ♪
Tout en haut de cette fine paroi, ♪
Tu joues avec la vie pendant la fête... ♪

Il y a cette petite tente, séparée du camp, ♪
Les autres xaelas disent que tu es folle, ♪
Ils me disent que tu as perdu ton enfant. ♪
Alors qu’ils s’abreuvent tous d’alcool, ♪

Au début je ne comprenais pas, ♪
Tu avais perdu ce que tu avais de plus cher ♪
Mais tu avais cette force en toi, ♪
Que n’auraient pas cent guerriers de fer ♪

Tu souris parfois, avec cet air étrange et sage ♪
En disant qu’un jour, ton tour viendra, ♪
Que ce monde n’est qu’un passage, ♪
En attendant d’être libérée ici bas. ♪

J’avais vécu comme un survivant, jusque là ♪
Toi, tu continuais ta danse, d’un pas léger ♪
Petit à petit, j’ai appris à voir les choses comme toi ♪
Même au travers de toutes ces atrocités ♪

Je t’ai dit une fois que je craignais ton trépas ♪
C’est alors qu’en riant tu m’as dit ♪
Qu’on ne peut pas perdre ce qui est acquis ♪
Et que ça restera, même quand tu partiras ♪

Puis est venu ton dernier combat, ♪
On ne défie pas un Empire aussi grand, ♪
Et espérer s’en sortir toujours vivant, ♪
Ceux qui disent qu’il ne restera rien de tout ça... ♪


N’ont pas connu ton visage ni ta voix.
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Aussi dur que les os

Message par Khorijin Dotharl » 01 sept. 2016, 23:17

En Azim, les tribus ne sont pas les seuls prédateurs que vous devez redouter dans les steppes. D'autres créatures tout aussi dangereuses rivalisent avec les clans les plus meurtriers.
Les tigres d'Othard sont considérés comme des adversaires redoutable et sont en concurrence directe avec les différents clans qui partagent les même terres pour la chasse des précieuses proies.

Pourtant, peu de tribus se résolvent à les chasser ou les attaquer, car on dit que leurs os sont aussi durs que le plus solide des métal et que leurs crocs et leurs griffes tranchent aussi facilement que le fil d'une lance.

Mais cela n'a jamais stoppé la tradition des Qerel. Tous arborent une armure complète d'os de tigres, les rendant quasi invincibles au combat et tout aussi redoutables que des bêtes féroces.
A l'aube du jour de leur maturité, ils partent en chasse d'un farouche adversaire et doivent triompher de ce dernier à mains nues. Lorsque la victoire est leur, un long rituel traditionnel respectant la force et l'esprit de la bête est exécuté toute la nuit durant au sein de clan, acclamant un nouveau guerrier s'étant emparé de la puissance de la bête en portant ses os comme armure.

Il était dit, qu'un de ces tigres en particulier, le plus massif et le patriarche de ces félins qui arborait une fourrure sable, était dit immortel et demeurait invaincu. Des générations de Xaela l'avaient pourchassé, sans jamais en revenir pour en affirmer l'existence.
Le vaincre et s'en approprier sa force et sa résistance ferrait du chasseur un élu, un surhomme capable de mener les Qerel conquérir Othard tout entier.

Il n'en fallait pas plus pour motiver un grand nombre de jeune Xaela, prêts à faire de leur passage à l'âge adulte un moment marquant de leurs clan, un moment que personne n'oublierait.

L'un des jeunes Qerel partit alors à la traque du grand fauve, armé de ses seuls poings, arpentant les Steppes à sa recherche sous le soleil brûlant d'Azim. Connu comme l'un des plus brillants combattants de sa tribu, ce xaela avait éprouvé de nombreux adversaires et s'était désigné comme le futur espoir du clan, profilant pour lui un avenir tout tracé de chef si tant est qu'il accomplissait son rituel de passage à l'age adulte.

On raconte qu'il passa plusieurs lunes à suivre sa trace, et redoutait parfois de finir comme une célèbre légende des Noykin, se perdant dans l'obsession de sa chasse pour ne finir qu'en un petit cadavre ratatiné oublié dans les Steppes.
Mais à force de persévérance, alors qu'il n'avait rien mangé depuis des jours, que ses muscles le brûlaient à chacun de ses mouvements et qu'il sentait ses forces s'amenuiser, son némésis apparut à lui au premier éclat de soleil de la journée, annonçant déjà que le combat pour sa vie et sa gloire serait des plus rudes.

Le tigre le dominait largement en taille, si vieux et si charpenté qu'au travers de sa peau des cals osseux marquaient ses articulations, sa colonne vertébrale et son crâne comme si l'os lui même le recouvrait. Il attendait son chasseur, baigné dans l'astre solaire au sommet d'une corniche, au sommet de sa gloire.

Rassemblant ses forces, le jeune xaela ignora alors les hurlements de son corps épuisé, se précipitant en direction du tigre qui bondissait de toute sa masse à sa rencontre.

Il est dit qu'ils combattirent pendant sept soleils, durant lesquels le tigre prenait l'avantage le jour tandis que de nuit, le xaela retrouvait un peu de ses forces sous la fraîcheur pour regagner du terrain à son tour, un combat féroce qui retentit à des malms à la ronde.
Vînt l'instant ou le jeune homme exténué surpassa le vieux tigre ancestral, ceinturant la bête dans un dernier effort épuisé, il serra son bras si fort qu'il en oublia la douleur tandis que l'animal était agité des derniers sursauts de l'agonie, étranglé par le chasseur.
Le jeune Qerel se laissa alors rouler sur le dos, le corps en feu par les blessures et l'épuisement, avant de sombrer dans un profond sommeil bien mérité.

Il rêva alors, il rêva du tigre, de sa tribu, de l'honneur et de la fierté. Il rêva du goût de la chasse, des steppes et de la liberté.

Lorsque les premiers rayons solaires revinrent chatouiller son visage, il rouvrit les yeux et se tourna vers le corps de la bête.

Il saisit alors la tête de l'animal, retirant le crâne de tigre qui la recouvrait, dévoilant le visage du vieux Xaela qui portait ces ossements.
Un à un, il retira les os recouvrant le corps de sa proie, les ceignant au sien jusqu'à poser le crâne de tigre sur son visage.

Puis sans un regard, le tigre repartit dans les steppes, poursuivre seul la légende du fauve immortel.

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Re: [Recueil] La Veillée des Corsaires

Message par Deimos » 08 oct. 2016, 11:05

L'origine des Oronirs et des Kagons
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Il y a longtemps de cela, une nuit, Nhama écouta les plaintes et les rêves de nombreux Xaelas, à travers la steppe. La déesse de la Lune n’entendit que luttes et souffrances parmi son peuple, qui se battait sans cesse pour protéger son territoire et vaincre les clans rivaux. Lors d’une éclipse, aussi rare que précieuse, Nhama finit par croiser Azim, le dieu du Soleil, et lui parla de leurs enfants qui lui causaient du tourment...
(chant)

♪ Azim, contemple notre oeuvre dans la plaine,
♪ Nos fils et nos filles se déchirent par centaines.
♪ Reprenons ceux que nous avons engendrés,
♪ Afin qu’Othard soit à nouveau en paix.
Mais Azim, qui n’est que rayonnement et création, ne pouvait se résoudre à ôter la vie à ses propres enfants, qu’il observait tous les jours évoluer dans les steppes. Il lui répondit alors : "Il serait terrible d’avoir à tuer chacun ses propres fils et filles. Envoi-moi chaque jour un de tes enfants, et je t’enverrais, en retour, un des miens. Et chacun de nous accomplira ce qui doit l’être." Nhama accepta ce pacte, et le lendemain une jeune fille Xaela se présenta à dès l'aube au Dieu du Soleil, quand ses rayons apparaissaient sur la vaste plaine.

Mais Azim la trouva si belle, avec sa peau de perle, qu’il ne pût se résoudre à la brûler de son feu ardent. Il s’approcha de l’envoyée de Nhama pour la contempler… et il lui demanda finalement de rentrer auprès d’elle, lui disant qu’il renonçait au projet conclu lors de leur dernière rencontre dans le ciel. Malheureusement, Azim ne s’était pas rendu compte qu’en s’approchant de la Xaela, il l’avait changé et transformé irrémédiablement. Sa peau de perle avait brunit à son approche, et elle présentait désormais un teint rayonnant et hâlé...


https://dl.dropboxusercontent.com/u/429 ... -Kagon.mp3

(chant)

♪ Première fille de la lune à la peau claire,
♪ Retourne au crépuscule près de ta mère.
♪ Dis lui que détruire de telles créations,
♪ Ne reste à mes yeux qu’une aberration.
L’envoyée de la lune quitta finalement Azim, pour retrouver à la tombée de la nuit celle qui l’avait enfanté. Mais quand Nhama vit revenir vers elle la xaela avec sa peau d’ambre, elle cru qu'il s'agissait de la descendance qu’Azim avait envoyé à son tour. Elle la dévora sur le champ, l’absorbant dans sa couronne laiteuse, afin d’honorer sa promesse initiale.

Ainsi des jours et des jours passèrent, et Azim renvoyait à chaque nouvelle aube ses enfants à Nhama, les précipitant tous, sans le savoir, vers un destin funeste... Nhama perdit la plupart de son peuple de cette manière, alors qu’Azim conservait encore tous les siens. Quand la déesse se rendit compte de l’erreur, elle entra dans une colère noire. Elle comprit qu’Azim avait affecté sa propre progéniture, et le tint pour responsable de la destruction de l’équilibre engendré. Elle interdit désormais à son peuple, ceux qui sont font appeler les Kagons, de mettre à nouveau un pied dans la lumière du jour, leur promettant une corruption irréversible si ils approchaient à nouveau d'Azim...

Depuis ce jour, les Kagons vivent exclusivement la nuit, dormant le reste du temps dans des grottes ou d’épaisses tentes, à l’abri de la lumière qui affecta leurs ancêtres, afin de protéger leur peau si claire. Avec l’interdiction d’entrer en contact avec les descendants d’Azim, les Oronirs, pour toujours.

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