[Fiche] Nariyasu Kusushi

Lieu sombre où les rêves oubliés viennent s'échouer, mais pas disparaître malgré tout.
Verrouillé
Nariyasu

[Fiche] Nariyasu Kusushi

Message par Nariyasu » 19 mai 2017, 15:26

Nom : Nariyasu Kusushi
Surnom : le doc' (comme tous les médecins) ou tout ce qui évoque un âge avancé.
Stature : Grande
Race : raen
Origine : Othard

Il aime : l'alcool, les filles chiantes, les jeux, la bataille, les gueulantes, les paris, la médecine, les histoires, faire exploser des choses, les poisons, les poissons, la politique.
Il n'aime pas : qu'on abrège son nom, qu'on le traite de vieux, la bêtise, les gens indiscrets, la politique, les contradictions.

Profession : médecin.
Activité : médecin à la retraite, chercheur, préparateur de substances diverses, électron libre.

Adresse : Dauphin Cuirassé. Généralement trouvable dans les tavernes, sur la plage de Brumée ou au Bureau Arachne.

A son propos : grand et loquace, il est toujours équipé d'une besace de cuir qui semble contenir bien plus qu'un sac ordinaire pourrait normalement recevoir. On ne le voit rarement porter d'autres vêtements que son pantalon de cuir usé et son manteau cent fois raccommodé et rapiécé. Et lorsqu'il découvre celui-ci sur l'une ou l'autre de ses chemises, elles sont dans le même état. Ses cheveux blancs lui valent d'être régulièrement traité de papi, à sa grande contrariété. Doté d'un sens des affaires déplorable flanqué d'une tendance à agir avant de se poser des questions, il soigne ce qui lui tombe sous la main sans s'interroger sur les moyens de ceux sur qui il pratique... quitte à ne rien demander en retour. Il voyage ainsi un peu partout sur le continent depuis quelque temps et accompagnait jusque récemment des groupes désignés par la guilde des aventuriers. Bien que raen, il est de notoriété commune qu'il se comporte comme l'éorzéen moyen et n'a de commun avec son peuple d'origine qu'un goût prononcé pour l'alcool de riz chaud. Curieux, il aime aborder les gens et passer un moment avec eux. Il répond volontiers à toutes les questions qu'on lui pose sur sa vie et prend apparemment un grand plaisir à parler de ses expériences. Il met en revanche un point d'honneur à respecter les secrets de ses patients.

Il est actuellement parti profiter d'une retraite amplement méritée aux côtés de sa femme, à Hingashi.

Pour les espions : Il s'est lancé à corps perdu dans l'apprentissage des arts magiques axés sur le soin dès son arrivée sur le continent. Il n'est pas difficile de deviner que Kusushi - docteur - n'est pas son nom de naissance. Il est l'auteur de plusieurs traités de médecine (maladies infectieuses) et de chirurgie facilement trouvables et travaille actuellement à étayer sa théorie selon laquelle la sur-utilisation de soins magiques affaiblit à terme l'organisme.
Dernière modification par Nariyasu le 14 oct. 2017, 12:41, modifié 1 fois.

Nariyasu

Re: Nariyasu Kusushi

Message par Nariyasu » 23 mai 2017, 05:30

La toute petite annonce accrochée par le médecin aux panneaux des trois grandes tavernes de capitales, à la Rose des sables et au dauphin Cuirassé a subi une petite modification. On peut à présent y lire :
Médecin disponible pour urgences / soutien de terrain / préparations diverses.
Demander Nariyasu au Dauphin Cuirassé.
Arrangements possibles pour le paiement.

Au couard qui attire les filles dans des ruelles sombres la nuit pour leur poser des questions sur ma vie sexuelle :
S'il y a des questions à poser sur moi, viens me trouver au lieu de faire le kéké masqué.

Nariyasu

Re: Nariyasu Kusushi

Message par Nariyasu » 01 juil. 2017, 01:43

« Vivre sur le fil de la lame
Construire à la pointe de l'épée
L'instant nous abrite »
Image
Le soleil était levé depuis longtemps et, pourtant, il faisait noir dans la petite chambre. Les volets avaient été fermés quelques jours plus tôt et personne n'était venu les rouvrir. Nariyasu se demanda s'il allait voir Murasaki aujourd'hui, et ce qu'ils allaient faire dans les Marges. La question le fit sourire malgré sa bouche pâteuse et la gueule de bois qui lui vrillait les tempes. Il ouvrit les yeux. Son regard se posa sur le petit aquarium rond posé sur sa table de chevet et dans lequel nageait gracieusement un petit poisson : l'image le ramena à la réalité.
Il roula sur le côté, les paupières obstinément closes. Inspirant, expirant, tâchant de juguler l'impression diffuse d'irréel, le sentiment d'horreur qui montait en lui et le vide qui lui brûlait les côtes. Il ferma les yeux et invoqua avec terreur l'image de son visage, son sourire juste avant qu'ils se quittent. Il savait qu'il oublierait ses traits avant de perdre le souvenir de son odeur, et que sa voix résonnerait encore en lui longtemps après qu'il ne soit plus capable de se souvenir de la façon dont ses paupières se plissaient quand elle souriait, et son coeur se mettait à battre brutalement sous l'effet de la panique chaque fois qu'il y pensait. Il n'avait même pas pu lui dire adieu.
Il se savait maladroit au réveil et s'était donc tu ce matin-là. Les derniers mots qu'il lui avait offerts avaient été écrits et déposés à côté de la branche de cerisier qu'il avait amenée jusque dans les Marges pour égayer la masure qu'ils occupaient. Lorsqu'ils s'étaient séparés pour vaquer chacun à ses activités, le papier avait disparu.

Nariyasu déglutit péniblement en ramenant ses genoux contre ses côtes, le ventre creusé, s'accrochant comme un presque-noyé à une planche à l'amour qu'il lui portait pour oublier la colère et les regrets. Il savait qu'il ne pouvait venger sa mort, et que se détruire lui-même en tentant de faire payer le responsable de cet indescriptible gâchis serait une bêtise haineuse et non un acte d'amour. Mais la colère le rongeait pourtant, et le besoin d'en finir avec. Sa fierté lui commandait de confronter, son sens de la justice de se battre, le sentiment glacé de solitude lui susurrait que tout perdre serait une délivrance. Mais il savait que le temps finirait par lui ôter sa colère pour ne retenir que l'amour. C'est en s'accrochant à cet espoir qu'il se leva et nourrit le petit poisson curieux qui venait toujours voir ce qui s'approchait de la vitre de l'aquarium. Continuer à vivre, continuer à donner, continuer à sourire. Il adressa un sourire douloureux au poisson, vérifia que le colis destiné à la guilde des alchimistes était bien prêt, et se défit de ses vêtements de la veille pour aller se laver. S'il avait été l'un de ses hommes, l'honneur et la loyauté lui auraient commandé de s'ôter la vie. Il n'avait été que l'homme qui l'avait aimée, et elle l'avait aimé pour ce qu'il y avait de bon en lui. Il se préparait à trouver les mots pour apaiser le reflet de sa propre douleur chez ceux qui l'avaient connue, cherchait en lui tout ce qu'il y avait de gentillesse innée et qu'il devait maintenant exercer en pleine conscience pour contrer l'amertume qui menaçait de le submerger. Son dernier présent à Murasaki serait de ne pas sombrer dans la pourriture de la méfiance envers autrui, la rancoeur et l'envie de revanche. Il ne se mettrait pas à chasser des moulins à vent... mais sans cette haine, il lui semblait présentement qu'il ne restait qu'un vide béant et lancinant. Nariyasu en était horrifié.
Il se rendit dans la salle d'eau d'un pas mal assuré et ouvrit les robinets. Il tressaillit sous le jet d'eau comme si celui-ci l'avait pris par surprise en perçant la couche d'ouate qui l'entourait. Il resserra son bras autour de son ventre quand, alors qu'il se savonnait, son regard tomba sur la boîte qui, posée sur l'étagère, attendait d'être glissée dans sa poche une fois sa toilette terminée. Le bracelet qu'elle contenait, une "promesse" comme on l'appelait ici, ne serait jamais porté. Meiken ne saurait jamais que la petite fleur jaune enchâssée dans le cristal en son centre avait été cueillie le soir de leur première discussion. Il se répéta mentalement qu'elle était à présent dans un endroit meilleur, débarrassée des doutes, des trahisons, des questions et de la douleur. Il voulait croire que la paix l'avait enveloppée et qu'un jour, lorsque son heure serait arrivée, il la retrouverait. Le mantra l'aidait à tenir à distance la certitude pernicieuse de n'avoir pas fait le poids face à tous ses soucis et de n'avoir pas su la mettre à l'abri de tout ce que le monde pouvait avoir de révoltant. De n'avoir été qu'une trop petite flamme parmi les ombres qui menaçaient de la dévorer. Il enfila machinalement sa chemise rapiécée une fois sec, remonta sur ses jambes le pantalon de cuir usé qui lui ressemblait tant, glissa ses pieds dans ses fidèles sandales de marche et sortit pour prendre le paquet qu'il devait porter à Ul'dah avant d'aller se mettre au travail.
Il effleura en passant près de la commode un kimono de soie blanche brodé d'éventails et de fleurs. S'arrêta. Il l'attrapa à pleines mains et enfouit son visage dans les motifs dorés, cherchant convulsivement du nez une trace de son odeur, le fil d'un souvenir, la chaleur de sa présence. Dans sa cage près de la fenêtre, le petit hibou bleu fit "meep" d'une voix ensommeillée.
Les épaules secouées de tremblements et les jambes coupées, Nariyasu se mit à pleurer.

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La collection de remèdes de la guilde des alchimistes s'enrichit d'un nouveau traitement. Prescrit dans les cas de tuberculose particulièrement virulents et dont la souche résiste à la magie, l'antibiotique contient également de l'essence de fleur astrale de Sohm Al. Le traitement, qui éradique toute trace du bacille en l'espace de trois mois contre six pour les plus communs, stoppe également la progression de celle-ci en quelques jours. Les éditions ultérieures d'un des traités du Kusushi sur cette maladie en détaillent la composition et le fonctionnement. Les médecins suivant des cas similaires à ceux décrits seront fournis sous quelques jours. Un heureux point final à des recherches qui se sont étendues sur des années.

Depuis la mort de celle qu'il courtisait et qui était aussi devenue sa compagne d'armes, il multiplie les activités et se lance à corps perdu dans toute mission qu'on lui demande d'effectuer et achève celles qu'il s'était données... avant. Se déplaçant des Pics où il continue de documenter la faune aux usines du Thanalan où il convoie du métal pour la reconstruction du village, vadrouillant dans le Thanalan occidental pour offrir ses services de médecin aux gens isolés qui pourraient en avoir besoin ou travaillant auprès de ses collègues, accompagnant un autre soir l'une ou l'autre de ses connaissances pour les présenter ou simplement leur tenir compagnie, assistant des duels et soignant des duellistes... il réduit au minimum ses moments de solitude et d'oisiveté et donne plus que jamais l'impression de se tuer à la tâche, une tâche qui se résume à un simple mot : vivre.

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