[17-59] Le Busard Désabusé (réupload du 18/02/18)

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Lapalu Palu
Messages : 13
Inscription : 12 févr. 2018, 08:12

[17-59] Le Busard Désabusé (réupload du 18/02/18)

Message par Lapalu Palu » 28 juil. 2020, 11:50

Image
[Texte par Meteore/Abel de Louvencourt/feu Aristide Ancre-Noire]
"Entrez dans le territoire des merveilles. Venez y découvrir mille et un trésors. Soiries, bibelots, et même, objets enchantés ! Au Bazar du Busard, on en prend plein les mirettes !"

C'est l’œil torve et suspicieux que vous détaillez cet écriteau d'une vétusté navrante.
Les rumeurs ont porté vos pas jusqu'à cette minuscule masure en piteux état, perdue dans un recoin peu fréquenté de la Coupe. Faite dans un bois usé rongé par les termites, quelques ornements de mauvais gout entourent la porte, offrant un côté coquet qui contraste bien trop avec cette pathétique bicoque. Vous prenez le temps de pester quelques secondes sur votre curiosité maladive avant de finalement pénétrer dans l'endroit.

Un carillon aussi strident qu'irritant retentit, dès lors que vous faites votre premier pas dans ce taudis sans nom.
L'endroit est peu éclairé, poussiéreux, rachitique. Quelques rayons de soleil timides sont filtrés à travers la crasse qui recouvre les carreaux de l'unique fenêtre, au fond de ce bric à brac. Au comptoir à votre droite, un miqo'te aussi aimable qu'une porte de geôle vous fixe sans vous saluer, comme s'il avait peur que vous chapardiez un des tapis persans hideux qui jonchent le sol. Vous lui offrez un sourire crispé, puis disparaissez dans les rayons du bazar. Sentant son regard hostile dans votre dos, vous reportez votre attention sur les objets exposés. Vous regrettez sur le champ cette curiosité.
Vos yeux jonglent d'étiquette en étiquette, d'objet en objet, tous plus aberrants et inutiles les uns que les autres.
Image
Une botte gauche blindée, un cache-œil troué, une chemise a carreaux tâchée, un vase vide avec un trou à sa base, un pistolet qui s'enraye à chaque tir, une carte postale prétendument signée par la Sultane en personne...
Une fiole d'un produit très dangereux qu'il ne faut SURTOUT pas ouvrir, mais qui de toute façon, ne s'ouvre pas...
Une lampe magique qui ne fonctionne qu'à la 17e lune astrale et uniquement le 23e jour... Mais attention ! Quand elle fonctionne, elle exauce TOUS les vœux ! Sauf si on ne le demande pas correctement... Enfin, il faut prendre des pincettes en somme... Finalement il y a une chance sur cent de voir son vœu exaucé... Mais ça vaut le coup !

Image
A cet instant, vous vous demandez si le propriétaire de ce méchant boui-boui n'est qu'un sombre escroc, ou tout simplement un génie pour débiter autant de mensonges a la volée. En ayant assez vu, en tournant les talons, vous êtes pris d'un sursaut en vous retrouvant nez-à-nez, ou plutôt nez-à-genou avec un lalafell que vous n'aviez pas entendu arriver. Il arbore une fière jaque de cuir, ainsi qu'une banane rose grotesque, qui a l'air beaucoup trop entretenue pour que cela n'en devienne pas ridicule. Il vous fixe avec un grand sourire commercial qui n'a rien pour vous rassurer. Il cligne lentement ses yeux et prend la parole. Sa voix, nasillarde, est à la limite du supportable.
Image

"Bonjour, bienvenue au Bazar du Busard ! Lapalu Palu, vous vous servir !"


Ce nom vous semble familier, tandis que vous vous remémorez les rumeurs que vous avez entendues, à propos de cet endroit... Dans les méandres de votre mémoire, une phrase codée émerge...

"Ah, bonjour, oui... Eh bien... Je cherche un rouleau d'orchestrion un peu ancien..."

Vous refrénez furieusement l'envie de rouler les yeux vers le plafond, tant la suite est absurde.
"C'est un rouleau qui ne joue que des bruits de vaisselle qui s'entrechoque..."

A ces mots, le sourire de Lapalu s'élargit.
"Quelle version ?"


Votre mine se décompose en un air las.
"La version de dix heures..."


Son air de ravi de la crèche se meut en un fin sourire énigmatique.
"Vous êtes bien chanceux, il m'en reste justement un échantillon en arrière-boutique. Passez devant, je vous suis dans un instant."


Il vous désigne une porte grossièrement dissimulée derrière un enchevêtrement de bannières et de rideaux mal assortis, agrémentant son drôle de sourire par un air malicieux, plissant les yeux.



Comme les remords sont tenaces, parfois. Pourtant, vos pas vous guident vers cette porte, après avoir adressé un énième sourire crispé au lalafell. Vous vous faufilez parmi les étoffes dans un bruissement, et malgré la pénombre, vous apercevez à vos pieds un escalier dérobé.
Il y a un sous sol.
Image
Les craquements organiques des boiseries résonnent tandis que vous progressez dans ce colimaçon. L'air devient plus lourd à chaque pas, plus enfumé, tandis qu'une cacophonie vient écorcher vos oreilles. Une fois arrivé en bas des escaliers, c'est un spectacle déplorable qui s'offre a vous. Un spectacle digne des pires tavernes de malfrats et autres âmes perdues.

Devant vous, des caisses et divers barils jonchent le sol, servant a la fois de tabourets et de tables au vu des quelques ivrognes affalés dessus avec indolence. Des effluves de mauvais alcool, de transpiration acre et de tabac froid viennent agresser vos narines, tandis que votre regard hagard se perd sur la scène, devant laquelle une pléthore de boit-sans-soif se pâment devant les forfaitures musicales de quelques ménestrels, tout juste bons a pendre au grand mat d'artimon.
Image
Votre regard se promène encore vers le fond de la taverne. En face du comptoir, sur un carre de canapés sagement disposés a l’écart et dont personne ne semble oser s'approcher, vous remarquez un groupuscule. Il parait certes moins pathétique que le reste de l’assemblée, mais semble étrangement encore moins fréquentable.
Image
Vous hésitez, jusqu’à ce que le sifflement caractéristique d'une bouteille en plein vol vienne frôler votre oreille. D'une détente, vous vous dirigez vers le comptoir, en essayant d’éviter les divers projectiles d'une bagarre d'ivrognes naissante. Étalé sur un grand piano collant et recouvert de cadavres de bouteilles et de mégots, un homme ivre vous fixe, les yeux vitreux. Son regard est bovin, catégorie viande malade, et sa main se resserre sur le goulot d'une bouteille de rhum, dans une étreinte presque amoureuse. Écoutant votre instinct de survie, vous décidez de tracer votre route jusqu'au comptoir avant que cet auguste individu ne rende sa boisson a vos pieds.

C'est à votre grande surprise que, derrière le bar, vous reconnaissez Lapalu. Vous êtes quasiment sûr qu'il n'a pas emprunté l'escalier a votre suite, et il semble être la depuis bien avant votre arrivée.
Comment ? Un magicien ne dévoile jamais ses secrets.


"Monsieur Palu ?!"

Vous vous penchez pour éviter un lancer de chope de bière impromptu.
"Qu'est-ce que c'est que cet endroit ?"


Le lalafell, occupé à préparer un mélange abject de whisky et de chocolat fondu, vous adresse un sourire enjôleur, en tortillant du bout des doigts sa fine moustache.
"Ici ? Mais voyons mon bon ami, vous êtes au Busard Désabusé ! Le fleuron des établissements où la beuverie rime avec la bonne humeur !"
Il prend son tromblon à gros sel sous le comptoir et monte sur ce dernier. Il tire une rafale sur un homme qui sautille en criant de tout son bon, tenant son arrière-train de ses deux mains.
"J'AI DIT PAS SUR LES TABLES !"


Son sourire se dessine à nouveau sur ses lèvres.
"Je disais donc. Ici, vous pouvez venir comme bon vous semble. Nuit et Jour. Vous pouvez boire à volonté, tant que vous avez de l'argent. Et pas question de vous virer parce que vous êtes soul, ah non ! D'ailleurs. Je crois qu'il est temps de vous familiariser avec la clientèle."


Son sourire, devenu presque pervers, se tourne vers un Hyurgoth a l'air patibulaire.
"Eh ! Lecter ! Y'a un nouveau ici qui dit que ta mère ressemble à une purée de popoto ! Je te parie deux cent gils que tu tiens pas deux minutes !"

Devant votre air ahuri, il ricane alors que le colosse, ivre de rage, s'avance vers vous en se remontant les manches...


Ce soir-là, dans les rues de la Coupe, les passants auront pu apercevoir un hurluberlu s'enfuir en glapissant d'un drôle de bric-à-brac en se tenant la mâchoire et en saignant du nez, se livrant a une imitation peu crédible de la Dame aux Camélias.
Image
Gérant du discord communautaire roleplay Ragnarok RP
Lien : https://discord.gg/wzyRvh9

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invités