Lucrétia Delamone

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Ennrael
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Lucrétia Delamone

Message par Ennrael » 15 sept. 2019, 01:11

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Thème instrumental / Thème musical / Voix du personnage

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Ennrael
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Re: Lucrétia Delamone

Message par Ennrael » 15 sept. 2019, 11:42

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Le soleil se couchait à l'horizon.
Une nouvelle Journée qui agonisait. Qui se terminait.

La maison, Silencieuse, l'avait de nouveau accueilli. Le grincement de la porte d'entrée avait résonné au sein de l'endroit vide.
Ses pieds frôlèrent le sol dévoré par les lueurs du Crépuscule. Un claquement sur l'Extérieur. De nouveau chez elle.

Chez elle, vraiment?

Tout était si silencieux... Elle fit quelques pas, sa longue chevelure suivant son mouvement. Tic. Tac. Qu'importe s'il n'y avait pas d'Horloge, elle les entendait toujours. Le tournoiement lent, inéluctable des Aiguilles. Oh, combien elle les avait entendu. Sans cesse et sans cesse. Elles lui chuchotaient des choses, tellement de choses. Elles profitaient de la moindre faille, du moindre Silence.

Elle dodelina de la tête et prit son balai. Ses tâches quotidiennes. Elle ne devait pas les oublier. Elle se mit à tourner doucement, dans une pantomime de Valse. Au Chaos, la Stagnation. À la Stagnation, le Chaos.

Voix: Mademoiselle, c'est l'Heure du Thé.

Elle se mit à chantonner. Tout était bon pour ne pas laisser de Faille. Tout était bon pour ne pas laisser les Murmures l'atteindre. Pour ne pas rester immobile près d'une fenêtre. Un souffle fébrile. L'ombre d'un souvenir, d'un Passé révolu. Les pieds immaculés d'une Innocence qui entraient dans l'Antre de la Bête.

Lucrétia: Par les dieux...

La femme qui avait son visage l'avait regardé avec des yeux exorbités, la Terreur les aveuglant. Les sangles qui la retenaient avaient tremblé dans ses vaines tentatives pour s'échapper de la Mort qui avait défiguré son corps.

Lucrétia: Pourquoi, papa, pourquoi...
Viktor: Parce que je t'aime, ma petite... Il n'y a rien de mal à ce que j'ai fait. Je l'ai fait pour toi.

Tellement de Sang... Mais était-il sur ces mains? Le balai heurta le sol. Non... Elle les leva devant elle. Le Sang était sur les siens. Ces cris, tant de cris. Elle entendit son propre Rire et sa propre exclamation de détresse. Puis son Reflet dans le Miroir, muni d'un sourire doucereux.

Reflet: C'est ce que Nous sommes. C'est ce qu'On est. C'est ainsi qu'Il nous a forgé.
Lucrétia: N-non...

Un tintement. Le Reflet était derrière elle.

Reflet: Pourquoi le nier? Pourquoi nous nier?

Sa Lumière. Elle avait besoin de sa Lumière. Où était-elle?! Elle s'écarta de l'Obscurité qui dévorait de plus en plus la pièce. Elle s'écroula dans un coin, sanglotant comme une enfant qui avait peur du Noir.

Voix: Oui, nous en avons besoin.
Lucrétia: Besoin...

Oui, où était-il? Tellement de Bruit. Tellement de Chaos. Il était assourdissant. Le craquèlement d'une branche. D'os qui se brisent. Les pleurs. Les supplications. Oui, elle se Souvenait. Le Passé, le Présent, le Futur. Les Possibles. Le grincement d'une Horloge. Oui, elle voyait. Elle entendait tout. Pourquoi n'était-il pas là?

Voix: Il ne nous a pas encore accepté...
Voix: Il NouS AccEptEra.
Voix: Qu'importe le Temps...
Voix: Qu'importe le Prix...

Non. Non, pas à tout Prix. Ou à tout Prix?

Lucrétia/Reflet: Nous... ferons le nécessaire...
Lucrétia: Je... ne le veux pas.
Reflet: Nous le voulons.

Elle Hurla. Elle Ria.

Pourquoi l'avaient-ils ramené? Et pourtant, elles leur en étaient si infiniment reconnaissantes. Un Sourire discordant avait déformé leurs lèvres tandis qu'une de leurs mains venait à gratter le parquet auparavant immaculé. La Monstruosité avait ressorti les griffes. Les épines.

Lucrétia: Ah, c'était si bon...
Reflet: Oui... Son Expression l'était.

Elles en voulaient toujours plus. Toujours. Jamais. À jamais. Sa Lumière était à elles et à elles seulement. Elles ne laisseraient jamais... À tout jamais... les vautours s'en approcher.

Elles ricanèrent doucement. En Chœur, embrassant la Démence.

Embrassant la Perdition.

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