Relatif aux navires égarés dans le détroit de Merlthor
25e soleil de la 1ère Lune Astrale
Après quelques heures de voyage, une brume opaque s’est étendue sur la mer et nos instruments de navigation se sont trouvés inopérants. La Navigatrice a mis en panne afin de ne pas dériver aveuglément dans le détroit. Dame Niunaglwyn, occultiste du Loup Ecarlate, a rapidement conclu à la nature éthérique du phénomène.
Nous avons perçu la chute d’un corps à la mer, mais n’avons pu identifier immédiatement de quoi il s’agissait – il s’est par la suite avéré qu’il s’agissait du matelot Jurgen Webster. Après près d’une demi-heure dans cet environnement, la Navigatrice a rencontré un haut-fond sur lequel elle s’est ensablée. La dissipation de la brume nous a permis de découvrir une île isolée, surmontée d’une ancienne construction dont l’apparence laissait supposer un long abandon, et cernée de plusieurs navires échoués.
Pensant avoir trouvé la responsable des disparitions de navires, les Loups Ecarlates ont décidé d’aller à la rencontre de cette créature. Je les ai accompagnés afin de rejoindre mes hommes et leur empêcher une fin tragique. Cartwright a quant à lui demandé à nous suivre pour nous aider.
Hélas, l’homme s’est avéré être un menteur : bien loin de nous prêter main forte, il nous a enfermés dans la salle où se trouvait la créature. Il s’agissait sans conteste d’une sirène, ainsi qu’en témoignaient son apparence, la nature de ses pouvoirs intrinsèquement liés à l’eau et sa capacité à absorber l’éther. Elle achevait de se repaître de MM. Ganzmhus et Trahgramm lorsque nous sommes entrés dans la pièce.
Contraints à la combattre, nous avons dû compter sur toutes nos ressources pour lui résister. Trancher ses cordes vocales nous a permis d’échapper à son chant hypnotique. L’association des mages et des guerriers des Loups Ecarlates a favorisé notre victoire.
Les aptitudes de cette unité, déjà connue du Maelström pour ses précédents faits d’armes, sont évidentes – bien qu’à mon sens largement sous-exploitées. Dame Niunaglwyn a brillé par ses sorts maîtrisés et précis et sa grande concentration, ainsi que M. Greywolf, dont les vastes connaissances sur la nature des créatures nous ont été d’un précieux secours. La lieutenante Dakhintörölt a démontré une fois de plus sa capacité à prendre des décisions rapides pour l’ensemble du groupe. M. Hattori, particulièrement réservé et en retrait des événements précédents, s’est révélé un atout non négligeable lors du combat. Sa maîtrise de l’art du sabre est indéniable, bien qu’il me semble trop concentré sur ses propres actions pour prendre en compte ce qui l’entoure. Dame Bhaldahrwyn s’est également montrée un appui de feu très efficace.
Une fois vaincue, la sirène a alors opéré une métamorphose inattendue, en prenant forme humaine. Des questions nous sont venues, mais seul Cartwright semblait en mesure d’y répondre. L’homme a cependant profité que nous étions occupés pour s’échapper par une téléportation discrète – signe qu’il n’était pas du tout bloqué sur cette île de façon involontaire. La menace de la sirène levée, nous avons pu reprendre la mer à marée haute, avec toutefois de nombreuses interrogations. La lieutenante Dakhintörölt a fait le lien avec une mission précédente, au cours de laquelle des humains avaient été métamorphosés en créatures monstrueuses, en Noscéa Extérieure. Ces événements étaient le fait d’un alchimiste dont la trace n’a pas pu être retrouvée. Si le lien entre ces deux affaires est avéré, nous sommes confrontés non pas à une sirène isolée mais à une machination plus vaste, et sans doute plus dangereuse.
Le corps de la jeune femme a été remis aux médecins du Maelström en vue d’une autopsie. Je me rendrai personnellement chez MM. Webster, Ganzmhus et Trahgramm afin d’annoncer la nouvelle de leur décès à leurs familles. Afin que leur mort, lors de l’accomplissement de leur devoir, ne reste pas impunie, je demande l’autorisation de continuer à participer aux recherches, jusqu’à ce que la vérité sur cette affaire soit établie.
Commandant la Navigatrice
Trame : « Nos amies les bêtes », par Alyrae
Crédit image : Roklain