[Tranches de vie] Hiliena à travers son journal

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Hiliena Yhisa
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[Tranches de vie] Hiliena à travers son journal

Message par Hiliena Yhisa » 14 déc. 2021, 00:12

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Ul’dah la magnifique qui trône au milieu du désert, Ul’dah la luxuriante mère de richesse et de plaisir, une cité état qui ne dort jamais, ça c’est ce que l’on voit quand on arrive. Ul’dah a une autre face, une face bien plus sombre, dans les ruelles de la vieille ville, la magnifique perd de sa superbe et laisse sa place au meurtre, au larcin et à toute autre activité permettant de survivre dans ce monde créé pour et par les plus aisés. Nald et Thal, les dieux du commerce ne sont pas les protecteurs de Ul’dah pour rien. Mais autant le commerce apporte la prospérité, autant Nald et Thal peuvent libérer les enfers. Comme les deux visages d’un même corps, ils cohabitent, vivent l’un grâce à l’autre et l’un avec l’autre, comme les deux faces d’une même pièce jamais ils ne se croisent. C’est là que j’ai grandi, c’est là que pour la première fois je me suis sentie vivante, entre les bas-fonds et le colisée entre enfer et richesse, c’est là que je ne veux plus vivre, plus voir la teinte de l’hypocrisie ni celle de la souffrance…
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Aussi loin que ma mémoire remonte, nous n’avons pas toujours vécu à Ul’dah avec mon père et ma mère. Maman répétait toujours que nous aurions dû rester avec notre tribu, ne pas quitter nos valeurs ancestrales et nos traditions mais papa a tellement insisté pour changer de vie, changer ses étoiles comme il aimait à dire que nous avons quitté la forêt de Sombrelinceul et plus précisément le camp de Brancharqué pour un long voyage jusqu’à Ul’dah. Papa pensait faire fortune dans la grande cité et maman aurait pu ouvrir un dispensaire, elle était douée pour guérir et soigner les maux des gens.

Après un si long périple sur la moitié du continent, nous sommes arrivés en vue de la ville. J’ai mieux compris pourquoi on l’appelait Ul’dah la magnifique, une muraille colossale, un dôme qui la surplombe, une activité aussi bien de jour que de nuit … Une ville qui ne dort jamais mais nous avons bien vite déchantés quand les gardes nous ont imposé de nous installer avec les réfugiés dans un espèce de bidonville tout juste salubre. Maison de bric et de broc dans laquelle nous allions devoir vivre ou plutôt … Survivre.

Après plusieurs mois de prospection, papa est rentré tout excité, il avait trouvé plusieurs gemmes dans les mines des environs. C’était enfin ce qu’il était venu chercher, la richesse tant attendue qui nous permettrait d’avoir une maison dans Ul’dah, de vivre dignement et surtout de quitter ce camp de réfugié. Je n’ai pas bien compris pourquoi, mais peu de temps après, des mercenaires sont venus chez nous et ont emmené papa de force. Moi je n’étais pas là, j’étais au colisée bien cachée pour ne pas me faire mettre dehors. Quand je suis rentrée maman pleurait, la maison était sens dessus dessous et nous n’avons jamais revu papa, nous n’avons jamais eu de ses nouvelles. J’ai appris plus tard que ces mercenaires avaient été engagés par un membre des scorpions.

Je suis restée avec maman qui soignait les réfugiés et comme personne ne pouvait payer ses soins, elle faisait ça gratuitement. De mon côté, nous avions deux passe-temps avec les copains. Se faufiler au colisée sans se faire voir par Mylla qui n’hésitait pas à nous mettre dehors à coups de pied dans les fesses. Malgré son air dur, je suis sûre qu’elle a un bon fond, et le larcin pour pouvoir manger au moins une à deux fois par semaine.
Maman est morte quelques années plus tard, je ne sais pas si c’est le chagrin ou une maladie mais le fait est, c’est qu’à présent, je me retrouve seule. Je ne compte pas croupir dans ce camp toute ma vie, moi aussi je vais changer mes étoiles, de toute façon je n’ai rien à perdre et c’est là que j’ai un avantage considérable …. Ne rien avoir à perdre, quoi qu’il se passe désormais je ne peux que gagner, avoir mes propres valeurs et vivre dignement loin des règles dictées par ceux qui les ont faites pour eux-même. Grande simplicité et hypocrisie que de faire des règles pour soi et allant bien sûr dans le sens attendu.

Je ne leur lâcherai rien, entre le colisée et le vol, Ul'dah sera mon territoire, mon propre terrain de jeu sur lequel je pourrai moi aussi édicter mes propres règles. Reste à savoir si je suis à la hauteur du jeu, si je n’ai pas peur de me perdre dans ce maelstrom bouillonnant … Nous verrons !
Dernière modification par Hiliena Yhisa le 17 avr. 2022, 23:56, modifié 3 fois.
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Message par Hiliena Yhisa » 14 déc. 2021, 00:15

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Un début, tout doit débuter quelque part, que ce soit dans une taverne, au détour d’une rue ou au milieu d’un champ, il faut un commencement. Mais qui dit qu’on commence dit forcément que cela finira. On se laisse porter, on divague au gré des vents mais jamais on ne pense à la fin, on fait tout pour la repousser le plus loin possible et l’enfouir dans un trou le plus profond possible, l’enfermer dans une boîte que l’on ne veut jamais ouvrir. Je suis loin d’en être là, très loin même pour le moment… Alors autant profiter du matin et ne pas penser au crépuscule.
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Du sable plein la bouche, je me relève tant bien que mal, je ne pensais pas qu’un entraînement pouvait être si dur. Tellement dur … J’ai l’impression d’avoir goûté chaque parcelle du sable du colisée et Mylla qui continue à me hurler que je suis bonne à rien et que jamais je ne pourrai rejoindre les gladiateurs. D’ailleurs elle m’énerve, j’aimerais pouvoir lui écraser son épée en bois sur le nez mais il faut se rendre à l’évidence et apprendre la frustration, je n’ai pas encore les capacités pour lui porter l’estoc dont je rêve. Je rumine ma colère et j’apprends, j’enferme au plus profond de mon être mes envies les plus folles. Le temps viendra ou je pourrai lui prouver que j’ai les capacités qu’elle attend de moi, le temps viendra ou je serai plus forte qu’elle, quitte à m’entrainer jour et nuit. Heureusement, je me souviens des recettes d’onguents et de cataplasmes de maman pour soigner mes différentes contusions et coupures, je ne la remercierai jamais assez de m’avoir appris au moins ça.

Ils me manquent tellement, j’ai l’impression qu’il n’y a que les auspices de Menphina qui arrivent à me consoler. Je lève les yeux vers les étoiles au milieu de ce désert et je revois leurs visages, je revois les moments forts qui nous ont menés ici et maintenant. Papa, maman, étoiles parmi les étoiles vous brillez désormais au firmament.

Il serait tellement facile de tout quitter, de partir avec le peu que je possède, devant la difficulté, le plus simple est de passer à autre chose, ne pas relever le défi qui se présente. La vie elle-même est un défi de tous les jours. Il n’y a qu'à regarder autour de soi, un peu partout le tison brûle, l’Empire d’un côté pense que tout peut lui appartenir, les trois cités états dont les relations ne semblent pas vraiment au beau fixe. Non faire l’autruche n’est pas et ne sera jamais une solution … En tout cas pas la mienne. Le jour où il ne me restera que cette option alors que ce soit mon dernier jour sur cette terre. Rien à perdre, tout à gagner.

Une énième fois je me relève, une énième fois tout mon corps me fait mal, j’ai l’impression que mes os vont éclater en des milliers de petits cristaux de douleur. Je souffle et grimace en reprenant mes appuis, face à moi Mylla esquisse un léger sourire de satisfaction, elle sait que ça m’énerve, elle en profite. Lentement je relève ma lame, enfin mon bout de bois qui fait office de. Je la toise, je cherche une faille. Un pas de côté pour ouvrir sa garde, elle pivote d’un pas leste malgré l’armure de plaque.

Le temps semble s’arrêter l’espace d’un instant. Elle ne bouge plus, moi non plus. Dans ma bouche se mêle le goût du sang de la sueur et du sable, ce foutu sable dont le goût semble être devenu mon quotidien. Elle ne bouge pas. Tant pis !

Je charge, on verra bien, une feinte à gauche et une fente à droite devrait me permettre de la toucher cette fois… Elle a vu le coup venir trop tard pour reculer ou se lamenter sur la suite … Rien à perdre, il faut toucher, il le faut ! Ce sont mes règles, mon jeu, mes étoiles …. Et encore une fois ce goût de sable que je ne supporte plus!
Dernière modification par Hiliena Yhisa le 20 déc. 2021, 19:28, modifié 3 fois.
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Message par Hiliena Yhisa » 14 déc. 2021, 23:43

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Je découvre que l’on peut mourir de plein de manières différentes ; avec le colisée et l’arène d'entraînement, j’ai découvert la violence et la rapidité de la lame. Dans les bas quartiers d’Ul’dah, la traitrise et la torture qui mène à une mort lente et douloureuse. Au final, ce sont toujours les dessins de Nymeia qui dominent et tissent des toiles d’araignées dans lesquelles on se débat avant le trépas. Mais j’ai pu découvrir une mort bien plus insipide, bien plus détournée. Une mort qui brûle l’intérieur qui consume aussi bien le corps que l’âme. Pour l’avoir vue de très près, pour l’avoir côtoyée pendant plusieurs années, pour avoir vu cette déliquescence insipide s’insinuer dans ce que j’avais de plus cher, je me suis jurée de ne jamais la laisser entrer en moi, de ne jamais lui laisser la moindre place et de ne jamais la laisser m’attacher. J’ai pu voir que les maux du corps finissent par guérir mais que ceux du cœur demeurent à jamais.
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Aussi loin que remonte ma mémoire, maman a toujours aidé les gens dans le besoin. Elle a toujours aimé donner sans même souhaiter recevoir en retour. Elle mettait ses dons de guérisseuse à disposition des blessés, le tout avec un sourire apaisant. En fait, tant que nous étions dans la forêt de Sombrelinceul avec la tribu tout allait pour le mieux et même si la vie était assez dure, le sourire de maman savait guérir tous les petits bobos d’une jeune Miqo’te. Je me souviens que ses grands yeux violets posaient sur moi un regard plein d’amour et de joie, ses longs cheveux couleur braise ondulaient avec douceur dans la brise du sous-bois … C’était bien avant, bien avant la recherche de mieux, avant une quête de richesse perdue d’avance et ne menant qu’à une lente agonie.

Je l’ai vue cette agonie, un violet qui se teinte de larmes et une couleur braise qui s’éteint au fur et à mesure que le temps passe et que l’attente d’un hypothétique retour s’égrène. Chaque seconde devient jour, chaque jour, l’infini. Alors que le sablier d’Althyk semble se figer, la douleur ne cesse de croître jusqu’à atteindre une larme éternelle, une souffrance qui jamais plus ne disparaît.

J'ai vu la solitude devenir de plus en plus présente et pesante au point de ne plus vouloir faire ce qu’elle aimait le plus : ramener la vie et la guérison à ses patients. Le manque d’envie, le goût de rien, l’absence de but et de vie et finalement le manque de volonté qui se transforme petit à petit en une immuable souffrance. Je pense que maman n’avait plus la force de vivre, ni même l’envie alors la mort s’est immiscée dans son corps lentement mais sûrement telle une maladie dont on ne guérit jamais. Quel comble que la guérisseuse, ne puisse se soigner.

J’ai vu tout cela dans les yeux de maman et jusqu’à son dernier souffle, elle a cru que son amour de toujours reviendrait. Même sur son lit de mort, elle m’a demandé d’attendre son retour et toujours ce regard violet embué d’une infinie et inconsolable tristesse.

Moi qui suis tombée amoureuse de Menphina et de toutes ces petites étoiles célestes, j’ai attendu le matin pour enfermer mon tourment et ma tristesse au creux de mes cheveux que j’ai noués en une tresse afin de ne jamais oublier que l’amour tue à petit feu. De ne jamais oublier que désormais étoile parmi les étoiles tu brilles au plus haut de la grande voûte et que chaque nuit tu veilles sur moi … La nuit est devenue mon domaine, mon refuge, cette lueur blafarde qui m’apaise, m'enivre et fini toujours par bercer mes cauchemars les plus sombres … Prends soin de maman et ne me laisse pas sombrer dans la folie.
Dernière modification par Hiliena Yhisa le 20 déc. 2021, 19:28, modifié 2 fois.
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Message par Hiliena Yhisa » 15 déc. 2021, 00:01

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J'attends en silence qu’Azeyma te cède sa place, blottie au creux de ma mélancolie
J'entends ton silence se faisant plus présent apaiser les feux de ma folie
Lentement, dans le crépuscule d’été, tu te réveilles, tu viens
Je sens ta douce lumière m’entourer d'un écrin.

Ces longues secondes qui nous séparent coulent une à une comme les notes d’une mélopée
Mère de délicatesse, lentement, tu te lèves, tu sors de ta torpeur
Alors que les rêves des uns brillent, j’attends que descende sur moi ta douce chaleur
Tu apparais désormais, lentement, irrémédiablement devant mon âme enflammée.
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Chaque pensée, chaque souffle que j'esquisse est un cri de détresse
Et tu réponds doucement, avec la plus sereine des bienveillances de l'ombre que tu tresses
Délicatement, portée par les vents d’automne, tu avances
J’attends que tu sois au firmament pour m’aider de ta présence

Caresses soufflées, juste étouffées de ta main douce sur ma peau sèche.
Caresse soufflée, murmures étouffés, paroles chaudes de ta voix fraîche
Tu embrasses mon âme et je sens le désir poindre au creux de mes reins
Sous ta lumière blafarde, je renais, je vie temporairement d’une vie sans fin.
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Enfin, brûle ton feu, joyaux trônant sur le velours de ta robe tissée de chimère
Mer de douceur, où les vagues de tendresse libèrent l'écume de mes désirs
Bise hivernale, un frisson me parcours l’échine, me transperce de plaisir,
Tempête glaciale qui m’étreint, m’enivre et me libère.

Soupir éphémère qui délivre mes pensées les plus noires
Une à une, je les vois se dissoudre, s’évaporer, inspiration d'espoir
Lentement, sous la voûte céleste, tu les chasses.
Doucement, je m’endors alors que tu m'enlaces.
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Un sourire sur les lèvres, j'observe ta retraite, ta main glisse encore sur mon âme
Dernière caresse d'un infinie lenteur, comme le baiser sur ma joue d'une larme
Aube de printemps, une brume qui se dessine, quelques lueurs qui dansent
J’emprisonne mon bonheur au plus profond de mon essence.

Alors que les bien trop brèves secondes qui nous ont unies s’égrainent
Je pense déjà à nos retrouvailles prochaines
Les yeux tournés vers l’est, je regarde en silence Azeyma qui s’éveille
Je reste seule face à ce nouveau jour, ce nouveau soleil.
Dernière modification par Hiliena Yhisa le 20 déc. 2021, 19:28, modifié 1 fois.
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Message par Hiliena Yhisa » 20 déc. 2021, 19:26

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Je garde ce goût amer dans la bouche, un goût dont je ne parviens pas à me débarrasser. Une fois de plus je pensais avoir touché le fond mais ce qu’il y a de bien quand on frôle les abysses c’est qu’on découvre avec regret qu’on n’est pas encore arrivé au fond. Je ne savais pas encore à quel point j’étais à des malms du fond. En fait, j’ai l’impression de passer mon temps à me tromper, plus je regarde en arrière et plus je découvre à quel point j’ai pu être naïve et quand je regarde devant moi cela me terrorise de passer le reste de ma vie à faire des erreurs de jugement, à placer ma confiance au mauvais endroit et prendre un retour en plein visage. J’ai eu beau cracher encore et encore, il y a des goûts dont on ne parvient pas à se défaire, ils se nomment “mensonge et trahison” et ils me donnent envie de vomir !
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Je pensais être en mesure d’affronter beaucoup de choses mais après tout ce temps, revoir celui qui nous a trahi, celui qui est parti et surtout s’est fait passer pour mort … Je dois dire que c’est au-dessus de mes forces. J’aurais tout donné pour qu’il nous explique, pour qu’il ne parte pas et qu’il ne laisse pas maman mourir de chagrin mais aujourd’hui, je l’ai croisé dans Ul'dah. Ul’dah la magnifique n’est finalement plus qu’un mirage au milieu de ce désert rocailleux et j’ai l’impression qu’il me déteint dessus. Je sens ma peau devenir aussi sèche que cette ville, mon cœur aussi dur que les cailloux qui composent ce foutu désert. Je dois la quitter et même si c’est dur, il me doit une réponse, oui ensuite seulement je partirai, je quitterai cette ville que je ne supporte plus.

Pourquoi a-t-il fallu que j’aille traîner mes bottes jusqu’à la cour dorée. C’est un endroit où les gens comme moi ne vont pas, c’est juste à côté du quartier des orfèvres et c’est là que je l’ai croisé. Il était comme dans mon souvenir, surement bien mieux apprêté qu’avant, surement bien plus riche qu’avant mais il n’avait pas changé. Bien sûr il ne m’avait pas remarqué … J’ai dû tellement changer où alors nous aurait-il oubliées ? Purement et simplement rayées de sa vie ? Gommées comme une simple erreur ?

J’ai campé des jours devant son magasin, j’ai laissé des lettres à son attention, j’ai tout mis en œuvre pour le revoir, pour obtenir des réponses ou simplement un sourire … Ou peut-être juste un mot d’excuse. Finalement, je n’ai eu que de l’ignorance et une patrouille des Immortels pour me faire décamper, soi-disant que je troublais l’ordre public. Malgré tout je sais qu’il m’observait, j’ai senti sa présence, son regard se poser sur moi, à chaque frisson qui me parcourait l'échine, je sais qu’il était là.

Un matin, un messager m’a apporté, ou plutôt rendu un pendentif, un simple bout de bois taillé grossièrement représentant un rouet symbole de Nymeia. J’avais oublié ce petit bijou que j’avais taillé étant plus jeune pour porter chance à mon père. Avec était accroché une simple note écrite à la hâte : “Part et ne revient jamais à Ul’dah”.

J’ai senti mon cœur s’emballer comme s’il allait me faire exploser la poitrine, j’ai eu cette sensation qu’une lance me perçait le ventre, à bout de souffle et en tremblant, j’ai rassemblé mes quelques effets, préparé un sac et … Que s’est-il passé ensuite ? Je ne sais pas trop, quand j’ai repris connaissance il faisait nuit, j’étais étendue la avec mon sac posé au sol, le petit pendentif en bois que j’avais serré de toutes mes forces m’avait laissé une marque dans la paume de la main.

Combien de temps suis-je restée à le regarder en pleurant ? L’espace et le temps semblait avoir une course complètement folle autour de moi. Tout ce dont j’étais sûre c’est qu’il fallait partir, quitter ce lieu au plus vite. La porte de Thal n’était pas loin, mais pour aller où ? Peu importe, l’heure n’était plus au questionnement, de toute façon il n’y avait plus rien pour moi ici. Avec le réveil d’Azeyma, j’ai quitté cette cité maudite ne sachant pas où mes pas allaient me porter, m’en remettant simplement aux faveurs ou simples jeux de Nymeia je laissais derrière moi l’enfer, le mensonge et la traitrise.
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Re: [Tranches de vie] Hiliena à travers son journal

Message par Hiliena Yhisa » 17 avr. 2022, 23:55

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Depuis combien de temps ai je quitté la grande cité commerçante? J’ai arrêté de compter. De toute façon, j’ai bien dû tirer un trait sur cette partie de mon passé, sur ces quelques années que j’aurais préféré ne jamais vivre. C’est ainsi, je ne veux plus m’apitoyer sur mon sort, je ne veux plus ruminer ce qu’il s’est passé. Au milieu de ce vaste désert j’ai décidé de prendre un nouveau départ, de changer de vie. C’est un déchirement de vouloir oublier ce qui nous a fait, ce qui intrinsèquement fait ce que je suis, si j'oublie mon passé aurais je un avenir ? Mais pour quoi au final, je n’ai pas croisé la moindre personne depuis des lunes, je me terre dans un mutisme qui m’affole et m’effraie à moins que désormais ce soit la présence des gens qui m’effraie … Entre folie et raison, quel choix faire ? Je ne sais plus.
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J’ai laissé derrière moi la porte de Thal et coupé plein Est en direction de la porte de Sagolii et le Thanalan méridional. Petite ala Mhigo fera une première halte et me permettra de me réapprovisionner, il me reste encore quelques gils mais il va falloir trouver un moyen de financer mes errances dans cette vaste contrée peu hospitalière. le temps n’est pas encore venu de se poser cette question, pour le moment je veux juste mettre en maximum de malms entre Ul’dah et moi. De toute façon ma destination se trouve bien plus au sud. L’oasis oubliée fera un bon endroit pour recommencer et je dois avouer que le nom de cet endroit me va bien. aller me perdre dans un endroit oublié et … Oublier … Quelle ironie !

Les jours ont glissé pour laisser leur place aux semaines, sous cette chaleur aride où rien ne pousse, rien ne survit en plein soleil, je me sens bien seule à me perdre loin des routes habituelles. J’avance tel un fantôme sans but, les yeux tournés vers l’horizon au sud avec un mince espoir de renaissance. Même si cet espoir est ténu, je veux croire qu’il sera salutaire. Au gré de mes pérégrinations, j’ai le temps de penser, haïr, pardonner, me haïr et pleurer. Tout ce qui fait une personne saine d’esprit en somme. Marcher la nuit m’apaise, cette douceur qui frôle mon visage alors que j’avance me donne des forces, me libère l’esprit de la fournaise et de mon tourment … Et je sais que “tu” est là, que “tu” me regardes et que “tu” veilles sur moi.

Enfin, je l’ai vu se dessiner à l’ouest, j’ai pu voir apparaître sur l’horizon l’oasis, elle dansait sous l’effet de la chaleur comme des fumerolles sous l’effet du vent. A mon arrivée dans ce petit coin de verdure au milieu de nulle part, il régnait comme une tension palpable. Au niveau de l’écurie des chocobos une caravane marchande semblait prête à partir, alors que de l’autre côté, quelques chasseresses crachaient des ordres, un peu plus loin une tente avait été montée à la hâte afin de servir d'hôpital de campagne. J’ai bien vite appris que les Amalj'aa de Zanr'ak menaient des raids depuis plusieurs jours afin de capturer des Miqo’tes, que les marchands étaient confinés dans l’oasis par peur et que l’oasis manquait cruellement de défenseurs.

Alnoth Stanier, le marchand de la caravane cherchait des mercenaires en vue de regagner Gridania au plus vite avec sa cargaison où plutôt ce qu’il en restait car il venait de livrer l’Oasis en plantes médicinales et en fruits. Ca semblait risqué, lors du voyage aller, il avait perdu quatre mercenaires dans des escarmouches mais il payait bien et offrait gîte et couvert. De l’autre côté, les chasseresses de l’Oasis n’offraient pas grand chose d’autre que des combats et probablement une mort certaine. Entre vivre peut-être et mourir sûrement le choix aurait dû être rapide à faire et sans équivoque, pourtant j’avais du mal à me décider. Continuer à souffrir ou abréger cette existence stérile ?

Gridania, un très long voyage jusqu’à Sombrelinceul, semé d'embûches. Et une fois là- bas ? Quelle perspective ? Quel futur ? Encore fallait-il arriver en vie. L’oasis, protéger et se battre pour un bout de terre viable ? L’oasis était un endroit pour lequel je n’étais pas prête à mourir, un endroit où j’étais une parfaite étrangère qui amenait avec elle les raids. Du moins c’est ce que j’arrivais à lire dans les yeux des gens quand leurs regards se posaient sur moi. Peut être une erreur de jugement en plus à mon palmarès! Gridania me permettrait au moins de m’éloigner encore d’Ul’dah, du Thanalan et de mes tourments.

C’était décidé, j’irais proposer mes services à Alnoth en espérant qu’il accepte ma lame et ma protection. C’est maintenant que mes années de colisée allaient devoir me servir, devoir me permettre de survivre à un voyage à travers Eorzea. Traverser tout le Thanalan méridional, puis le Thanalan oriental avec un crochet pour le camp des os desséchés. De là, nous partirions au nord-est pour entrer dans la forêt du sud et les terres de Sombrelinceul. Puis plein nord pour la forêt centrale et enfin le ranch de Brancharquée et Gridania. Alnoth accepta ma proposition à défaut de mieux. On ne peut pas dire que j’avais beaucoup d’expérience en la matière. Il estimait mettre trois à quatre Lunes si tout allait pour le mieux
Le lendemain nous quittions l’Oasis oubliée et j’étais … Terrifiée, non pas par le risque du voyage mais de part le fait de ne plus être seule.
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Re: [Tranches de vie] Hiliena à travers son journal

Message par Hiliena Yhisa » 04 mai 2022, 19:21

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A toi gardienne des fils que tu brodes sur ton métier à tisser
Sous ton voile de soie blanche toi seule sait ce qu’il adviendra
Petite goutte de Pluie qui ruisselle le long des chemins pavés de gravats,
Perle qui glisse inexorablement sur un vélin bien trop sec pour la retenir, l’absorber.


Trop de fois j’ai vu des fils non tissés se défaire
Un sourire aux lèvres tu aimes nouer les destins
Ruisseau de peine plus que de joie, que faut-il pour te plaire ?
Je suis tournée vers toi sans jamais savoir quand sera ma fin.


A toi gardienne des entrelacs de la vie
J’entend le perpétuel mouvement de ton rouet
Pris dans le Torrent de l’immuable lutte d’une futile survie
Je me débats sur le tempo de ton éternel ballet


Nous autres simples petites cordes sur la grande harpe
Pantins dénués d’étoiles, si ce n’est que pour ton seul plaisir
Rivière d’insolence, nous nous débattons dans ce monde qui nous happe
Dans ce combat permanent que nous menons, qui ne sert qu’à te divertir


Araignée qui tisse la toile de chaque être, devant nos yeux tu joues avec envie,
Le Fleuve de l'existence s’écoule sous mes yeux, spectatrice de émules de la vie,
Je fais de mon mieux pour garder à l’esprit chaque visage,
Ne pas oublier que demain c’est moi qui coulera sans aucun présage,


Plongée au plus profond de cet Océan de peine teinté de joie,
Je regarde autour de moi pour ne pas me noyer dans l'effroi
Toi qui a vue hier, sait aujourd’hui et connaît demain
Je t’implore juste de pouvoir survivre à l’aurore qui me tend la main.
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Re: [Tranches de vie] Hiliena à travers son journal

Message par Hiliena Yhisa » 23 mai 2022, 16:19

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Les choses changent, comme le printemps revient après un hiver bien trop long, je trouve peu à peu ma place, mes envies, ma voie. Je parcours désormais le monde, peut être dans un besoin ultime de rédemption, peut être que c’est simplement les dessins qu’à tissé Nymeia pour moi. Je ne peux pas préjuger des désirs des Dieux. Ce que je sais pourtant c’est que partout où je suis passée, c’est le même glas qui résonne : misère, pauvreté, violence et surtout peur. Cette peur qui change la bienveillance en monstruosité, cette peur qui ne profite qu’à la méfiance et à l’égoïsme. Malgré tout, il reste pourtant une étincelle, une flammerole qui ne s'éteint pas… Je l’ai vue dans le regard des enfants, je l’ai vu au plus profond de mon être, j’ai vu cette envie de voir les choses changer et de participer à tout cela.

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Les mois ont succédé aux semaines, le retour à Gridania est désormais loin et j’ai repris la route en direction de l’ouest vers le Coerthas. Pourquoi le Coerthas, je n’en sais rien, quelque chose me pousse dans cette direction. Je ne sais pas ce que je trouverai là-bas si proche de la Sainte Cité mais c’est mon choix, mon envie. J’évite de me poser trop de questions existentielles, je marche au gré des vents, au gré des besoins et surtout au gré des rencontres plus ou moins amicales que je peux faire au cours de mes pérégrinations.

Chaque fois que je le peux, j’aide, je mets mes maigres compétences au service des plus dans le besoin, en échange, je ne demande rien de plus que le gîte et le couvert pour quelques jours tout au plus avant de reprendre ma route, d’explorer, de découvrir … De vivre. Oui je suis en vie désormais et j’aime ce sentiment de ne pas tout maîtriser, de ne pas savoir si demain ne sera pas le dernier. Je vis chaque jour pleinement, entièrement sans inquiétude, j’ai même oublié le passé, tourné cette page douloureuse, je l’ai enfoui au plus profond de mon âme en attendant que le cœur guérisse même si les blessures du corps cicatrisent plus vite que celles du cœur..

La vie, la mort; ils deviennent mon quotidien, chaque fois que je dois sortir mon épée, c’est la même sensation, le même frisson qui naît au creux de mes reins et me remonte l’échine jusqu’à me faire soupirer de plaisir. Non pas que j’aime être obligée d’en arriver là mais ce “chaos” qui m'enivre, me transporte d’extase est presque charnel. J’aime ce désordre intérieur, cette petite voix qui me murmure tout bas, qui me demande si je serai encore vivante dans quelques instants. Lâcher prise, ne plus essayer de contrôler l'incontrôlable pour finalement s'apercevoir que frôler la mort me rapproche de la vie. Indissociable l’un de l’autre mais pourtant tellement opposés.

Le chaos, comment pouvoir le définir quand il nous concerne, quand il est intrinsèque ? Je pense qu’il existe en chacun de nous, qu’il est là quelque part dans un coin de notre être et qu’il n’attend que le bon moment pour se manifester. J’ai croisé des gens qui voulaient le contrôler, ne pas le voir exister sous prétexte qu’il ne veulent rien devoir au hasard. Je suis persuadée du contraire, puisqu’il existe autant lui laisser une place, autant le voir cohabiter avec la raison. Raison qui nous rend tellement prévisible et rationnel. Je laisse les deux s’entrechoquer, vivre l’un l’autre et exister en moi et plus le temps passe plus cet enivrant désordre arrive à me subjuguer : J’aime quand il prend le dessus.

Dans quelques jours je serai en vue de la Sainte Cité si tout se passe bien. Dans le cas contraire, je retournerai auprès d’Elle. Pour le moment, j'observe la pleine Lune en espérant qu’Elle continue de veiller sur moi …
"These wounds won't seem to heal, this pain is just too real
There's just too much that time cannot erase"

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Hiliena Yhisa
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Re: [Tranches de vie] Hiliena à travers son journal

Message par Hiliena Yhisa » 06 juil. 2022, 18:51

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J’ai l’impression de nager à contre-courant, de trop demander à ceux que je croise et encore plus à ceux dont je tente de me rapprocher. Certes ils peuvent se compter sur les doigts d’une seule main et je pensais qu’en faisant cette sélection, j’arriverais à m’éloigner le plus possible de l’amertume, c’était soit de l’idéalisation soit de la naïveté de ma part. A force de se rapprocher des gens, on finit toujours par éprouver de la déception. Plus on tisse de lien et plus ce sentiment est grand. On pourrait très bien se dire qu’il faut parfois savoir fermer les yeux sur des petits riens, ne pas faire envenimer les choses à la moindre incartade. Moi j’appelle cela de l’hypocrisie voir du mensonge. Je ne peux réprouver mes valeurs et ce qui fait ce que je suis. Je sais maintenant pourquoi j’ai, depuis longtemps, pris le parti de m’éloigner de tous ces émois. Finalement la solitude à ça de bon qu’elle n’est exigeante qu’avec nous même et qu’elle me permet d’éviter d’en demander trop aux autres. A regarder ce qu’il se passe autour de moi, la vie, les interactions, je suis sûre que le problème est tapis quelque part au fond de mon être. Pour le traiter, il faudrait accepter de changer, mais peut-on changer ce qui nous fait intrinsèquement ? … Je ne crois pas.

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J’ai laissé derrière moi la Saint cité d’Ishgard, j’ai mis le cap plein est direction Gyr Abania. quitter le froid et l’hiver permanent me pousse lentement mais sûrement, j’ai même l’impression que la neige est moins lourde rien qu’en pensant qu’elle va petit à petit disparaître. Que retenir de mon passage là- bas ? Je suis partagée entre émerveillement et stupeur. C’est certes une belle cité mais elle semble à l’agonie, détruite par endroit soumise à des raids récurrents. La guerre à fini par faire son œuvre, les laissés pour compte peines à côtoyer les plus riches qui se terrent dans leurs luxueuses demeures et au milieu de tout cela un gouffre qui ne cesse de croître entre eux.

Au hasard des routes, j’ai croisé et côtoyé des marchands, des aventuriers voir des vagabonds, nos pas se sont mêlés les uns au autres pour quelques heures, quelques jours voir quelques semaines dans ce long chemin qui m’emmenait jusqu’à Gyr Abania. Nous nous sommes soutenus, aidés et surtout nous avons appris les uns des autres, appris à nous connaître et voyagé ensemble contre vents et marées, monté des bivouacs de fortune au gré de la météo. Quand, au final j’ai fini par sentir cette dague sous ma gorge, je n’ai pas eu la force de me débattre, crier ou tenter de riposter. Le seul réflexe que j’ai eu est simplement d’appuyer un peu plus sur ce tranchant jusqu’à faire perler quelques gouttes de carmin sur le sol. Était-ce une envie d’en finir, de retourner parmi les étoiles, de “La” rejoindre ? Je ne sais pas. J’ai senti, comme à chaque fois que la raison disparaît, ce “chaos” qui me subjugue et me rend vivante. Vivante oui mais délestée de ma bourse et des quelques effets de valeur que je pouvais posséder.

Je suis restée au milieu de cette plaine à attendre un retour à la raison sans même chercher à poursuivre ou haïr qui que ce soit. C’est ainsi qu’une nouvelle étape commençait, il faudrait recommencer une fois de plus, apprendre des erreurs du passé et se préserver de les renouveler. Faire confiance, une idéologie devenue presque tabou, un choix que je ne veux plus faire. Aider ? Pourquoi ce mot devenait-il amer ? Pourquoi le sens même de ces quelques lettres mises bout à bout se perdait dans les méandres de mon inconscient au point de ne plus avoir envie de l’entendre ? Finalement ce mot redevenait de plus en plus synonyme de trahir.

Peu importe les gils, la richesse ou les possessions je m’en moque éperdument, j’ai gardé deux blessures de cette expérience. Une, carmin, que je n’ai volontairement pas soignée afin de ne pas oublier, de ne jamais oublier et d’en garder une trace même infime. La seconde bien plus profonde, comme un trauma ou un retour quelques lunes en arrière sur ma philosophie du genre humain. Les plaies commencent à s’empiler et même s’il me reste de quoi me préserver du froid j’ai comme la sensation que, à l’instar d’Ishgard, mon cœur pleure et …. Gêle !
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Re: [Tranches de vie] Hiliena à travers son journal

Message par Hiliena Yhisa » 25 juil. 2022, 23:23

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Il y a tellement longtemps, tellement longtemps que je n’avais plus entendu ce mot qu’il a failli me faire exploser le cœur quand il a quitté ses lèvres. Je ne pensais plus possible de retrouver ces sentiments que j’avais sciemment perdus, enfouis, enterrés. Oui, il y a le fait d'appartenance mais il y a surtout cette sensation de ne plus être seule, cette sensation d’avoir toujours quelqu’un à ses côtés, dans les bons comme dans les mauvais moments. J’ai eu beau me mentir à moi même, penser que seule je pouvais aller au bout du monde, résister à tout. J’ai eu beau me construire une carapace que je pensais impénétrable, un seul mot aura suffit à tout faire voler en éclat, à me percer à jour à ma plus grande stupéfaction. Plus le temps passe à leurs côtés, plus je me retrouve à penser que désormais j’ai besoin de combler un manque, j’ai le besoin d'aimer, de me trouver utile et surtout de me trouver comme la partie d’un tout… Un membre d’une famille.

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Pourquoi avoir poussé cette lourde porte qui n’était pas fermée ? Pourquoi ne pas avoir tourné les talons au dernier moment comme j’ai pu le faire tant et tant de fois ? Je n’arrive pas à m’expliquer ce qui à fait qu’aujourd’hui je porte le blason d’une Compagnie Libre. Je me suis retrouvée dans leurs idées, leur philosophie, cette immuable envie de sauver ce qui peut encore l’être, de protéger ceux qui ne sont pas en mesure de le faire par eux-même. Bien sûr, je traîne dans mon sillage des constats désastreux d'échecs et de désillusions mais je dois avancer, je m'étais promis de recommencer et cette marque sur mon cou a fini par disparaître avec le temps … Ce n’était ni plus ni moins que le bon moment pour arrêter de me débattre dans les toiles de Nymeia et d’enfin ne plus me laisser porter mais de porter ce que je souhaitais ardemment.

J’ai découvert un microcosme plein de vie avec bien évidemment tout ce qui va avec. Les joies, les peines et même les peurs. J’ai découvert que la vie n’était pas aussi binaire que j’avais pu le penser. Pas aussi binaire que simplement vivre tout en étant méfiante du reste du monde. Vivre tout en craignant les réactions des autres et de ceux qui gravitent autour de moi. Tout ne tourne finalement pas autour de la peur et de la trahison permanente. Les premiers jours ont été compliqués, il a fallu faire tellement d’efforts pour ne sortir que quelques mots pour comprendre les interactions les plus basiques. Plus les jours passent et plus j’ai envie de continuer à les découvrir, de continuer à me laisser apprivoiser lentement telle une bête un brin sauvage en prenant le temps de ne pas me tromper.

Il aura finalement fallu un hématome et une blessure pour que tout se révèle. Comme si c’était là en face de moi et que je n’arrivais pas à le voir, comme si toutes les pièces de ce grand puzzle se positionnaient sous mes yeux. Quand, enfin on finit par ouvrir les yeux, il est impossible de vouloir les refermer, en tout cas, moi, je ne veux plus, je veux les garder ouverts et ne plus jamais redevenir aveugle. Cette lumière que je découvre ne m'éblouit pas, au contraire elle me réchauffe et me réconforte. Elle offre à mon être le repos tant désiré. Après tant de temps à chercher comment faire, le salut est enfin à porté de main, je peux l’effleurer voir même le toucher du bout des doigts. Je découvre que je ne suis plus seule pour panser mes plaies aussi bien au sens propre qu’au figuré …

Dehors, il pleut, une pluie nocturne silencieuse et apaisante. Je pense qu’il est tant d’aller la laisser ruisseler le long de mon visage, imprégner mes vêtements jusqu’à mes pieds. Il est enfin temps de sourire en regardant le ciel nuageux et de laisser cette pluie faire son œuvre, de laisser cette pluie … Me laver de ce qui est derrière moi pour mieux regarder … L’horizon aux côtés de ma nouvelle "Famille"…
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