Urqopacha, à l’Ouest du Yok Tural.

«Ugunnomo le conquérant.»

Il fallait donc s’attendre à le découvrir auprès d’une puissance relique, certainement liées aux antiques mécanismes Yok Huy comme nous l’avions vu faire usage. Tels anciennes créations auraient du rester perdue, pourtant, il n’eut aucune gène à s’en servir dans son ultime baroud d’honneur afin de nous arrêter. La mission pour une fois c’était simple : Atteindre, et pourfendre Ugunnomo le conquérant, afin de nous ouvrir la voie direct vers le dernier des Héritiers de la Calamité, le maître de la Fraternité flamboyante. Bien que penser à arrêter la créature la plus dangereuses de cette histoire était encore un peu trop rapide, il nous restait encore un peu à accomplir. Et si j’étais consciente que demain, ça n’allait déjà pas être évident. Aujourd’hui, affronter Ugunnomo, m’offrait quelques sueurs froides.
Le Yok Huy monstrueux nous avait infligé bien des revers, mais je me sentais très fière d’être enfin sur le point de nous débarrasser d’un pareil meurtrier. Lurhan serait à mes côtés cette fois, Yuki guidant Swalinn pour qu’elle surmonte son deuil, et se remettant de ses blessures. C’est ensemble, avec nos alliés de Urqopacha, qu’il était temps de marcher sur la demeure d’un monstre. L’après-midi venait depuis peu d’arriver, tandis que le ciel, en ce jour de bataille intense, me semblait des plus agréable. Autant dire que le firmament ne représentait en rien les épreuves terribles qui allaient être vécue, et ce, très rapidement après le départ des combats. Pour l’heure, nous profitions d’une journée délicate, animée par deux joueurs d’instruments. Une des deux avait une voix délicate, agréable comme un jus de fruit frais une chaude journée de repos au Xbalyav Ty’e. Si hier, j’avais presque l’impression d’une balade romantique, là, on aurait pu croire à un départ en un recoin vacancier avec des amis en armure. Ils discutaient, Kellipili se vantait jusqu’à ce que Nablu ne lui installe un peu d’eau sur la tête pour se moquer de lui, faisant rire la petite compagnie. Oui, tout semblait aller pour le mieux les quelques dizaines de minutes de marche sur les grands sentiers menant à la demeure de Ugunnomo. Et tout cette bonne ambiance allait se tarir rapidement une fois en vue du domaine de ce maudit conquérant.
Il y avait de l’acier installé un peu partout, on pourrait presque dire que ça n’avait pas de sens. Il n’y avait pas une réelle harmonie, même pas une tentative de créer vraiment des défenses. C’était plutôt une sorte d’amas d’installations faites pour mettre en honneur son aspect monstrueux, qui me fit grandement songer une fois de plus, à ce que pouvait jadis faire Qao en Yanxia. Les deux partageaient la même source de pouvoir, en fin de compte : celui de Thanatos. Plus nous progressions, moins nous nous sentions à l’aise dans cet environnement. Plusieurs esclaves étaient encore présents, desséchés et tremblants. Les libérant d’urgence en leur offrant tout ce qui leur fallait pour survivre, deux des légionnaires furent désignés pour les ramenés d’urgence à l’écho de Worlar. C’était pendant qu’ils disparaissaient au loin, alors que nous progressions sous les fanions, que Lurhan eut une impression détestable : Trop tard. Vermeille était passé par ici. Du moins, un des démons de Nocta Ombra avait sauté le pas, et Ugunnomo risquait le même destin que le Viera pâle du Règne pourpre.
S’ils parvenaient à le manipuler, ils pourraient reprendre leurs projets bien plus facilement. D’un coup, plusieurs flammes verdoyantes s’agitèrent, et Lurhan bouscula Kellipili avant qu’une pointe de flèche ne le transperce en plein dans la tête. Pendant qu’il mettait son casque avec affolement, le métal dans les environs s’affolait en formant des barrages dans notre dos, nous empêchant de partir désormais. Plusieurs s’effondraient un peu partout, et nous progressions en essayant d’évité les pertes. Je déviais d’une de mes lames, plusieurs des traits, couvrant tout le monde et aidant certains à passer des obstacles pendant que Lurhan renforçait notre vitesse. Jusqu’à repousser une plaque d’acier dans un choc cristallin. Arrivant tous ensemble hors de ce piège, cela laissa le temps aux créatures envoyées par Ugunnomo pour couvrir sa demeure : Des Silex. Des énormes créatures de pierres rondes flottante en l’air et avec deux grands bras, des airs très agacés sur leurs traits. Les flammes vertes sortaient de leurs bouches, de leurs yeux, leur donnant une impression d’être surchargés par le pouvoir du conquérant.

Il fallait défoncer la grande porte de fer, et celle ci subie une pression intense de la part de Lurhan. C’est alors que les sorts bombardaient l’immense porte, que les problèmes advinrent. Jusqu’à là, nous les tenions tous en respect, jusqu’à ce qu’un choc du néant ne quitte la porte entre-ouverte pour frapper Kellipili. Le jeune officier Tonawawta s’était mit devant Lurhan pour le protéger, mais ni son bouclier, ni son armure, ne parvint à supporter la charge puissante qui venait de le briser. S’effondrant contre Lurhan, heureusement, il pouvait encore être sauvé. Je suivais Lurhan malgré la douleur due à plusieurs coups reçue dans la fumée et la brume mauve, tout n’était plus que des silhouettes vagues et des cris. Trois soldats furent tués dans la soudaineté du chaos. Ce qui était jusque là une avancée confiante devient la plus haute confusion. Des soldats luttaient, risquaient de périr à leurs tours. Traînant Kellipili vers la porte ouverte, je fis de mon mieux pour le couvrir et l’installer là où des soins d’urgences pourraient le sauver. La brume fut repoussée soudainement par Lurhan, libérant la vision et permettant la cohésion des troupes de revenir. Ils tiendraient le passage, pendant que nous découvrions l’intérieur de la demeure du Yok Huy.
Celle ci était particulièrement vaste, et les traces du Néants s’y faisaient sentir. Nablu s’occupant de Kellipili et des blessés, nous marchions doucement sur la pierre rude de cette demeure, contemplant au plafond ce que j’aurais préféré ne pas voir : Peint d’une main habile, la page de Nocta Ombra y était présente, mais encore plus grande. Des nouveaux noms, aussi bien décernés que à venir, peignant la nouvelle hiérarchie liée à Arun’Brakkar. Vermeille avait apporter une vision à Ugunnomo de ce qu’allait devenir Nocta Ombra, et dans son hall couvert de colonnes de pierres, deux démons luttaient l’un contre l’autre. Le premier était le Hérault qui avait informé Ugunnomo du lien avec Nocta Ombra, et le second était un Suceur de Sang massif, plus puissants et conscients que les autres dans la région. Visiblement, ça n’avait pas plu au démon qui se sentait être le plus fort des siens au sud d’Urqopacha, de ressentir la présence du Hérault : Un cavalier sinistre en armure noire, à la longue cape et possédant une grande lame. Un certain type de démon plutôt rare, mais particulièrement inquiétant.
Les deux avaient laissés des grandes traces de leurs luttes, et se battaient pour devenir le démon « Soudoiement» de la page de Nocta Ombra. Un des nouveaux titres. Mais en nous voyant, ils cessèrent et acceptèrent tout deux l’idée qu’ils gagneraient beaucoup à nous massacrer de prime abord. Surtout celui qui arracherait Valhd du corps de Lurhan. De mon côté, j’étais un beau trophée à apporter à Vermeille, une fois décapitée. Affrontant le Suceur de Sang, ce dernier profitait encore du pouvoir volé à l’Héritier de la Calamité. Des flammes vertes ondulant le long de son corps, le rendant plus vif et monstrueux.
Envoyant des grands coups de griffes, à toute allure, les frappes rapides tentèrent de m’abattre et étaient d’une difficulté intense à dévié. Heureusement qu’aucunes d’entre elle ne me toucha directement, où j’aurais été occupée à écrire ce rapport dans la Mer des étoiles. Après l’avoir sérieusement endommagé avec de nombreux coups, Nablu, qui avait stabilisée un Kellipili gravement blessé, m’offrit un peu d’aide. L’eau propulsée avait la capacité d’éteindre ce feu intense. Elle s’attira les foudre du démon, mais heureusement pour Nablu, la foudre était précisément ce qui était de son côté. Tranchant le démon en deux, ne le laissait s’écraser au sol, maudissant son adversaire qui n’avait pas su vaincre Lurhan. Le Cavalier avait été brisé, chutant de sa monture qui se désagrégeaient en poussière, il fut ponctionner par des chaînes comme le maître de Lurhan, Lucian, savait le faire. Refermant lentement son poing, avant de laisser une simple armure au sol. Nous contemplions plus loin le passage menant vers Ugunnomo au sommet.
Des marches flottaient dans les airs, et il n’était pas difficile de comprendre qu’il se moquait de notre venue. A ses yeux, son triomphe ne faisait pas le moindre doute. Demandant à Nable de finir le traitement de Kellipili, et de tout les blessés, seuls les combattants de la Légion de l’Aurore encore apte purent nous suivre. Elle avait désespérément besoin de conseils, et sa tâche la soulagea énormément. Autant que les soldats se sentaient mieux avec un objectif, que simplement un chef tombé inconscient à cause de la douleur.
Progressant sur les marches flottantes, nous retournions à l’extérieur sans pouvoir profiter de la présence du soleil. L’ombre de l’immense griffe de fer installé au dessus de la demeure de Ugunnomo se tenait au dessus de nous comme une perfide menace. Les quelques Yok Huy qui tentèrent de nous arrêter, ses derniers adeptes, ne purent nous arrêter. Brisés par une charge intense, Lurhan fit de son mieux pour empêcher les pierres de nous faire tomber, jusqu’à atteindre le disque principal flottant en l’air, sous la griffe. Ugunnomo se tenait sur un dispositif comme s’il était sur un trône. C’était une vieille technologie Yok Huy, comme celle utilisée dans l’Ombre endeuillée. Pensif, sa hache contre lui, il semblait ennuyer de notre présence. Et fini par se relevé lentement, dans les mouvements de son armure massive, qu’une fois la lanterne installé sur son dispositif ne fut brisé par Lurhan. En retour, il l’écrasa aussi aisément que s’il avait voulut simplement lui faire un signe de main, et un affrontement mortel débuta. Les morceaux de la griffe de fer chutaient des cieux, s’effondrant autours de nous autour de cette arène mortelle où nous étions en train d’affronter Ugunnomo. Un seul coup réussi de sa hache pouvait nous tuer, aussi, nous faisions de notre mieux pour dévier et esquivé ses impacts.
Autant dire que la parade n’était pas, ni pour Lurhan, ni pour moi, une option. Formant le mimétisme de sa faux, après un duel intense, je parvins à lui ouvrir le torse, brisant son armure, avant qu’il ne m’écrase plus loin d’un coup. Ce fut suffisant pour que la pointe de la faux de Lurhan ne s’enfonce dans sa cuirasse, le brisant, le bombardant intérieurement de suffisamment de magie pour qu’il n’éclate en rugissant de frustration. Son armure, vide, s’effondra au sol en même temps que le dispositif se brisait. Voilà la chute du conquérant. Ugunnomo pouvait rejoindre ses aïeuls, désormais. Quittant en vitesse les lieux avant que tout ne s’effondre, en même temps que les morceaux de pierre et d’acier qui tombaient. Dans les sommets, nous pouvions voir nous observer, la présence de l’Héritier de la Calamité. Qui attendait avec patience. Conscient qu’il serait le prochain adversaire que nous confronterions. Afin de mettre un terme à cette histoire. »