[Background] Wiloh aka Robyne des Bois

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Getaku Ika-Chan
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[Background] Wiloh aka Robyne des Bois

Message par Getaku Ika-Chan » 11 juil. 2018, 03:52

Bienvenue !
Ici, je vais présenter sous forme de chapitres écrits par ma petite main le background de mon personnage Wiloh. Je tiens néanmoins à prévenir dès le départ que ceux qui préfèrent en apprendre plus sur ce personnage en jeu doivent immédiatement quitter cette page sous peine de "spoiler". Si vous désirez toutefois continuer malgré mes avertissements, je ne peux que vous souhaiter une agréable lecture ! J'espère que mon écriture sera plaisante à vos yeux, et si vous aimeriez me partager un commentaire quant à celle-ci, je vous invite à le faire via Discord ! (Vous pourrez trouver mon profil via le serveur Discord communautaire Roleplay Ragnarok sous le pseudonyme de "Getaku Ika-Chan").
Lien vers la fiche personnage de Wiloh : viewtopic.php?f=10&t=1330
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1. Naissance
En ce neuvième soleil de la troisième lune ombrale, naquit une Miqo’te Solaire parmi tant d’autres au sein de la Tribu des Coeurls logée en Thanalan Oriental. Elle et sa mère furent installées à l'écart sous les soins de la Jali, comme à chaque naissance.
Cette dernière se chargeait d’un rituel traditionnel pour que l’enfant soit béni de la Déesse Azeyma tandis que la mère se reposait suite aux émotions vives qu’elle connut lors de l’accouchement, bercée par les chants et prières de la Jali qui revint avec le nouveau-né propre et au front peint par le symbole de leur défunte déesse protectrice.

Quel sera son nom ? Quémanda en douceur la Jali.
- Elle s’appellera… Wiloh… Sourit la jeune femme aux traits fatigués, acceptant dans ses bras l’œuvre finale de ces longs mois difficiles.

La chamane ouvrit les rideaux de la tente vers le monde extérieur : un désert sur une terre aride au sable fin chaud perturbé par des vents élevés qui secouaient les carillons suspendus, ainsi qu'un ciel bleu dégagé sur le soleil couverts par des feuillages de la même couleur que les yeux de la mère et de la fille.

Bienvenue au monde C’Wiloh, fille de C’Svena de la Tribu des Coeurls.
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Durant des années, cette femelle partageait son temps à sa fille et à son rôle majeur au sein de la Tribu. En effet, elle faisait partie des Chasseurs ayant pour objectif d’apporter de la nourriture pour tous. Elle destinait sa descendance à suivre la même voie qu’elle afin de veiller sur le bien-être de leur peuple.
On la distinguait parmi les autres femelles de par sa chevelure flamboyante de couleur rouge Dalamud faisant ressortir la douceur de son regard souligné par un tatouage abstrait bleu clair sur sa peau caramel. Elle n'avait rien d'exceptionnel : la plupart du temps, elle était vêtue d'une longue tunique bleu de minuit à motifs orientaux par dessus un large pantalon de peau de bouquetin, avec des bottes en fourrure, sinon elle portait son armure de combat légère lui permettant une facilité de mouvement pour sa profession quémandant souvent de la vitesse, de la souplesse et de la rigidité. Elle portait également un collier ras de cou et d’épaisses boucles d’oreilles en or, un matériau que l'on trouvait fréquemment en ces lieux à la méconnaissance et au désarroi de nombres mineurs.
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Elle prenait soin de l’être le plus précieux à ses yeux, sa fille, avec tout l’amour dont elle disposait pour qu’elle ne manque de rien. Née d'une union avec l'un des quatre Nunh de son village, l’enfant n’était pas réellement différente aux yeux de son géniteur vis-à-vis des autres qu’il a reproduit, alors il manquait une présence paternelle que C’Svena remplissait en même temps que son rôle de mère : toutefois quand celle-ci n'était pas en sa présence, elle était probablement à la chasse. Elle laissait la garde de sa fille sous la surveillance de sa proche amie C’Kala, qui n’avaient plus ses enfants depuis une dizaine d’années déjà.

Ne t’en fais pas, je veillerai sur elle. Va accomplir ta mission avec brillance comme tu sais le faire à chaque fois. Confia son amie à la jeune mère.
- C’est la première fois que je reprend la chasse, et que je laisse C’Wiloh toute seule… C’est normal que je sois inquiète, non ? Tu devrais connaître ce sentiment, C’Kala.
- J’ai eu deux enfants, bien sûr que je connais ce pincement au cœur, et d’autant plus que… Fit-elle dans un murmure progressif alors que ses oreilles noires se baissaient sur son crâne.
- Je sais… Je te fais confiance, tu as agi en bonne mère avec eux. Mais tu ne connais pas vraiment ma petite fille, elle n’a pas les mêmes habitudes que les tiens. J’espère que tu sauras t’en occuper, je n’en doute pas, mais c’est une véritable tempête de sable quand elle s’y met. Ricana C’Svena.

Telle était sa mission : être une mère patriote, efficace, productive, serviable envers les autres, autrement dit un exemple à suivre pour tout autre femelle. Et C’Kala l’admirait pour son courage à vivre dans de telles conditions avec sa santé fragile.
Comme tout membre de cette grande famille, elle avait eu le choix dès son plus jeune âge de la voie qu'elle souhaiterait empruntée sous la bénédiction de leur Déesse Azeyma, envers qui le Clan vouait un véritable culte. Et ce ne sont pas les choix qui manquent : cuisine, couture, tannerie, forgerie, orfèvrerie, alchimie, et bien d'autres encore. Cependant, elle n'a pas hésité un seul instant à prendre la voie de la chasse pour une idée bien précise.
Elle rêvait de voir le monde extérieur. C'Svena était en réalité une grande rêveuse, peut-être parfois trop ambitieuse, mais elle parvenait toujours à arriver à ses fins tout en portant priorité à son peuple généralement.

Maman, pourquoi regardes-tu les étoiles tous les soirs ? Interrogea C’Wiloh, installée au creux des bras de sa mère, toutes deux assises sur un hamac.
- C’est parce que les étoiles connectent tout être vivant en Hydealyn, et ce peu importe les ethnies, les croyances, les morphologies. Nous sommes tous pareils sous le regard des étoiles, et elles nous racontent et reflètent l’histoire de nos familles.
- Comme un livre ?
- Oui, mon trésor, comme un livre. Mais en mieux, et tu sais pourquoi ? Sourit-elle avec tendresse, remuant ses oreilles faisant ainsi tinter ses bijoux.
- Non, pourquoi Maman ?
- Parce qu’elles sont inatteignables. On ne pourrait pas les effacer si on le voulait. Elles seront éternellement là à veiller sur nous.
- Mais toi tu es là aussi pour veiller sur nous ! Tu seras toujours avec moi, pas vrai ?
- Chaque chose a une fin, mon enfant. Un jour nous serons séparés, mais… Je resterais à jamais et pour toujours ta mère, C’Wiloh. Murmura-t-elle avec douceur, embrassant le front de sa fille.
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Dernière modification par Getaku Ika-Chan le 11 juil. 2018, 17:47, modifié 1 fois.

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Message par Getaku Ika-Chan » 11 juil. 2018, 03:54

2. Deuil
Le huitième printemps de C’Wiloh fut synonyme de vide suite à une perte très importante à ses yeux.
Ce jour-là, un attroupement avait eu lieu au centre de leur village, les médecins et chefs s’y bousculaient pour se frayer un chemin jusqu’à l’un de leurs groupes de chasseurs qui était de retour avec beaucoup de blessées. Des cris d’effroi et des larmes fusèrent, et C’Wiloh ne put s’empêcher de s’extirper des bras de C’Kala qui jusque-là la retenait pour voir d’elle-même l’état de la situation. Petite et agile, ce ne fut pas une dure tâche pour elle de se faufiler entre les corps en sueur de ses confrères et consœurs jusqu’à arriver en face d’une scène atroce.

Que dis-tu ?!
- Un grizzly haut comme un arbre nous ait tombés dessus en pleine chasse par surprise, il a causé de graves dégâts à nos femelles !
- C’est impossible, ils ne vivent pas dans nos contrées !
- L’une des nôtres a péri pour nous sauver : elle et la bête sont mortes suite à un éboulement de rochers sous une chute d’eau…

Plusieurs voix se mêlaient dans l’assemblée, alimentant le trouble et l’inquiétude de la jeune Miqo’te. Du mouvement se produisait non loin d’elle auprès du cadavre couvert d’un drap ramenés par les siens. La chaleur du soleil du Thanalan frappait si fort sur le crâne de C’Wiloh qu’elle en perdit toute raison dans chacun de ses sens, quand enfin, elle comprit en observant les camarades de chasse laquelle d’entre elle manquait à l’appel. Dans une démarche chancelante et maladroite, elle s’approcha du corps inerte pour soulever le tissu imbibé d’un liquide pourpre tiède avec ses petites mains tremblantes et sa vue devint souillée par des gouttes salées roulant sur ses joues sans qu’elle ne puisse contrôler ses émotions face au visage désormais clos à jamais de sa défunte mère.
C’Svena était décédée en héroïne pour son peuple malgré les ruines qu’elle laissait derrière elle dans le cœur de sa première progéniture, alors qu’elle en portait fièrement un second dans son ventre. C’Wiloh avait perdu ce qui lui restait de famille, toute une enfance emplie d’un amour complice et joyeux, l’unique pilier de sa vie qu’était sa tendre mère dont elle n’oubliera jamais le nom, le sourire, et les souvenirs précieux qu’elle avait pu entretenir avec elle jusqu’à ce jour tragique.

Les funérailles furent émouvantes les jours suivants la procédure traditionnelle appliquée pour chaque membre de la Tribu à sa mort. Pour que l’âme puisse partir de son apparence charnelle et reposer en paix, il fallait entreprendre de nombreuses étapes recommandées avec soin.
Le corps devait être nettoyé et vêtu d’une tenue légère à la couleur emblématique de la personne, puis, disposé sur un radeau fleuri qui sera placé au milieu d’un lac non loin du village sous le ciel crépusculaire encore chauffé par les chaleureux rayons de la Déesse Azeyma. Chaque Miqo’te dépose une lanterne sur l’eau pour accompagner la cérémonie animées par des chants et danses en l’honneur de l’un des leurs.
Les crépitements des flammes consumant l’enveloppe corporelle du Miqo’te se dispersent alors dans le vent frais du début du soir du Thanalan, et les cendres seront conservés pour l’étape suivante. Ce qui demeurait à présent de la poussière allait être fondu avec d’autres métaux pour la fabrique de clochettes et carillons. Ces derniers seront accrochés aux portes ou fenêtres des anciennes maisons de la personne ayant trépassée sous le regard bienveillant de Azeyma afin que le vent qui les fera sonner puisse mener leur âme se trouvant dans la mélodie et le métal de l’instrument vers un repos apaisant.
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De longues lunes durant, C’Wiloh errait dans cette demeure dénuée de vie tout comme sa mère, et ce malgré sa présence dans les clochettes en or qui pendaient à la fenêtre à laquelle l’enfant ne se décrochait jamais. Sans parents, elle fut prise sous la tutelle de C’Kala qui , malgré sa douleur d’avoir fit de son mieux pour prendre soin d’elle comme de sa propre fille mais cela ne pansera jamais le coeur meurtri de l’orpheline qui ne pouvait se résoudre à remplacer le rôle qu’occupait sa mère durant sa courte vie.

C’Wiloh, il faut que tu te reprennes en main. Ta mère serait malheureuse de te voir abandonner la vie sans avoir pu la mordre à pleines dents… Tu sais ce qu’elle aurait voulu, alors fais-la vivre à travers toi et ton avenir.

Sur ces mots semblables à un baume guérissant ses blessures, la jeune femelle mit doucement en œuvre les précieux conseils de C’Kala qui avaient réveillés en elle une étincelle d’espoir quant à la fierté qu’elle pourrait représenter pour sa mère qui l’observait depuis l’au-delà. Alors elle débutait un entraînement léger avec un groupe d’enfants du même âge pour les préparer à ce qui les attendent vraiment quand ils choisiront leur Ton dès l’âge adulte atteint. Elle s’était d’ores et déjà orientée pour devenir une chasseuse archère hors pair, cependant l’un des instructeurs a remarqué une certaine difficulté d’adaptation dû au récent traumatisme vécu par l’enfant.

Dans notre vie, il y a tant de chose qu’on voit sans les comprendre. Car le temps va son chemin quelque soit nos desseins sans nous attendre. Et pourtant tu verras, nous marcherons près de toi quelque soient les caprices du destin. Comme les lions par millions par le cœur ne font plus qu’un. Tous ensemble avec toi, nous sommes un.
- Pourquoi ne pourrais-je pas simplement être moi, sans votre loi ? Puis-je faire seule mon trajet ou ne suis-je que l’objet d’un grand projet ? Questionna timidement la jeune apprentie.
- Ceux qui nous ont quittés seront là pour te guider, ton voyage vient de commencer. Dans la peine ou la joie, rien sur terre ne nous vaincra. Nous sommes forts, ô combien, nous sommes un. Toi et moi sommes pareils, tout comme la terre et le ciel, une seule famille sous le soleil. Ton courage, ton soutien tu les trouveras chez les tiens car nos coeurs et le tien ne font qu’un. Tant que tu vivras ici, c’est là ton destin. Quand tu seras grande, tu comprendras…
Il employait alors des moyens douteux dans le secret pour enseigner à son élève l’art d’être un bon chasseur sans failles en enfermant ses émotions dans son fort intérieur afin de ne pas représenter une nuisance pour la Tribu.
Cela porta ses fruits avec succès par un résultat remarquable puisque C'Wiloh, dès l'âge de onze ans, parvenait à se battre et tirer à l’arc comme une experte grâce à un entraînement intensif sous la surveillance de son professeur C’Lanh.

Toutefois, elle ne s'arrêtait pas même en dehors de son entraînement, et portait constamment un visage aussi dur que de la pierre face au monde entier, ce qui lui valu d'être seule et isolée parmi les autres enfants. De plus, même s’il était requis en tant que tradition d’user d’expressions faciales marquantes pour communiquer avec discrétion et efficacité durant les danses et parties de chasse, son regard demeurait de marbre. C’Kala avait tenté de comprendre le sort de sa fille adoptive, mais ne fut que repoussée davantage qu’elle ne l’était déjà. D’une enfance entourée d’amour, sa vie se transforma en réel supplice de noirceur et de solitude.
C’Lanh avait créé un véritable soldat dépendant aux ordres supérieurs pour apporter d’autant plus d’efficacité dans leurs rangs de combattants en cas de guerre.

Souviens-toi de la raison pour laquelle tu te bats à chaque fois que tu te sentiras flanchée. Relève-toi à chaque fois que tu tombes. Et tu seras la digne fille de la chasseuse C’Svena, c’est une promesse C’Wiloh.
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Getaku Ika-Chan
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Message par Getaku Ika-Chan » 11 juil. 2018, 04:04

3. Maturité
Depuis deux ans déjà C’Wiloh débutait la préparation au rituel de passage adulte des Miqo’tes à l’âge de douze ans. Jadis, elle guettait ce jour avec empressement quand la valeureuse femme qui l’avait mise au monde était encore en vie. Néanmoins elle demeurait motivée concernant l’apprentissage de la danse traditionnelle et de la musique cérémoniale, arts dont elle était éprise de passion.
Comme chaque adolescent de son âge, elle fut isolée auprès de la Jali de la Tribu, la même l’ayant accompagné dans sa naissance, pour recevoir un enseignement soutenu et précis de l’histoire de leur peuple, des chants et des danses à exécuter durant la première étape du rite.

En réalisant à la perfection l’excellent apprentissage dont tu as fait preuve à mes côtés, tu deviendras une femelle à part entière. Désormais, tu sais ce qu’il te reste à accomplir. Il n’y a aucune raison pour que tu échoues, mais reste prudente. Nous nous reverrons probablement lors de ta première grossesse si tu te comporte comme une brave, mon enfant. Va, et prend soin de toi C’Wiloh, fille unique de C’Svena la guerrière.

Lorsque l’heure vint, elle put accomplir avec excellence le rituel avec de nombreux instruments en accompagnement, mais ce jour-là elle portait une belle robe d’un bleu cyan cousue de sa main avec l’assistance de la Jali, ornée de nombreux bijoux en or aux oreilles, aux poignets, aux chevilles et à la queue, accentuant l'importance des mouvements de ceux-ci pour cette danse unique dans une vie de Miqo’te Solaire de la Tribu des Coeurls.
Parmi le résonnement des tambours, les grelots qui tintaient, se distinguaient les voix des jeunes adultes s’élevant vers les cieux dans la grandeur du Thanalan pour conter leur histoire à la Déesse Azeyma.
La deuxième étape suivant la danse et les chants consiste à mettre le jeune Miqo’te à l’épreuve climatique du désert du Thanalan dans lequel ils auront pour consigne de survivre sans eau ni nourriture durant un soleil entier, soit un jour et une nuit avant de revenir au village par ses propres, sans aide extérieure, afin de raconter les périples rencontrés au retour.
La ruse et l’expérience de C’Wiloh lui ont permis de confectionner un arc et des flèches uniquement à base bois et de tissus arrachés à sa tenue. Explorant les terres arides peuplées par de quelques rongeurs et reptiles, ainsi que de rares plantes sèches dont elle extirpait quelques fruits par moment, elle se sentait réellement à l’état sauvage de par ses sens aux aguets, de par la solitude oppressante en cet instant face au monde dont elle rêvait temps d’en faire la découverte
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Mais ce ne fut pas l’unique découverte pour C’Wiloh.

Elle traquait ce qu'elle avait cru voir comme étant un Coeurl Sauvage, dont la présence était plutôt rare et inespérée dans ces lieux. Petit à petit, elle fut guidée vers ce qui semblait vraisemblablement à un coin d’oasis rafraîchissant et verdoyant, contrastant avec le sable sec et doré.
Elle s’y aventura avec méfiance, en supposant qu’il pourrait s’agir d’un mirage dont on lui avait déjà conté la légende.
Mais cela était bel et bien réel, elle s’en rendit compte notamment en reconnaissant un son suspect dans des broussailles près d’elle.
Elle ne se fit pas prier pour entreprendre une offensive en prévision d’un éventuel affrontement avec la bête. Mais elle n’y vit que deux empreintes étranges de longueur identique mais divergeant dans la forme. Elle marcha sur ses pas, et remarqua bientôt à l’angle d’un rocher abordant une petite chute d’eau une queue bleutée touffue s’enfuyant dans la direction opposée à elle, suivie d’un bruit singulier mécanique. Espérant pouvoir récupérer de la viande pour se nourrir plus convenablement, elle reporta sa traque sur cette curieuse créature inconnue.
C’est lorsque cette dernière n’eut aucune échappatoire que C’Wiloh pu la détailler du regard et comprendre que sa nouvelle proie n’était pas un animal. Ses yeux furent aussitôt captivés par les siens, d’un ambre intense. Elle n'y lisait aucune peur, mais uniquement de l'admiration époustouflée.
Un regard tel qu’elle n’avait jamais rencontré auparavant ne pouvait que la marquer à vif dans son cœur gris.
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Message par Getaku Ika-Chan » 24 juil. 2018, 21:07

4. Divergence
En temps normal, C’Wiloh aurait dû continuer sa route face à l’étrangère. Mais elle était fascinée, intriguée, alors elle baissait son arme tout en se rapprochant de cette fille qui ressemblait étrangement à une Miqo'te avec quelques différences : elle possédait une peau sombre comme la nuit, une chevelure épaisse et bouclée d’un bleu de minuit et était vêtue de vêtements cousus avec d'innombrables détails en fil d'or.
Mais ce qui avait le plus captivé le regard oblongue de la jeune chasseuse, c'était la pupille parfaitement ronde de cette autre femelle. Cela lui avait fait baissé sa garde, et retiré sa carapace durant quelques secondes. Elle tenta une approche en douceur, méfiante d'une possible réaction agressive, et pu rassurer cette autre enfant qu'elle était en sécurité. Une première communication s'entreprit, notamment composée de questions curieuses sur l'une et l'autre pour leur ressemblance évidente.

Quelles sont ces oreilles toutes courtes ? Et tes pupilles…! S’émerveille l’étrangère.
- Tu peux parler ! Tu as de grandes oreilles, de longs crocs, et des yeux si… Beaux ! Confia C’Wiloh qui examinait le visage de la jeune fille avec ses doigts, créant des grimaces sur cette dernière.
- Merci… Mais les tiens sont incroyables ! Comment est-ce possible que l’on soit à la fois si semblables et si différentes à la fois…? Questionna-t-elle, ne retenant pas son sourire amusé face au comportement de la femelle.
- Peut-être que… Non, ça ne pourrait pas, quoique...Serais-tu… Une Lunaire ? Songea la jeune adulte, fronçant les sourcils, perplexe, la fixant de son regard habituellement imperturbable.
- Oui, c’est exact. Mais alors, tu es une Solaire ? Tu ne devrais pas me parler dans ce cas. Les Solaires nous détestent, nous les Lunaires. Pourquoi ne me fuis-tu pas ? Ou pourquoi ne m’as-tu tout simplement pas tué avec ton arc ? Ajouta-t-elle avec un peu de peine.
- Je… Je ne sais pas, je n’ai pas envie de tuer quelqu’un… Et ce même si notre nature ethnique opposée et nos conflits ancestraux nous obligerait à se battre pour défendre nos idéaux. Est-ce que tu le souhaites, toi ?
- Non, en aucun cas. Je ne te veux aucun mal, et cela semble réciproque. Alors quel mal y aurait-il si nous ne poursuivons pas la lutte de nos parents ? Sourit-elle doucement.”

La nuit animée par leurs voix fila à grande vitesse, et c'est au moment de rentrer à son Clan, que C'Wiloh remarqua que sa nouvelle amie, Elianh Hiqo, possédait une lourde attelle de fer enveloppant entièrement sa jambe droite et elle reçut pour explication qu’il s’agissait d’une aide pour tenir debout puisqu’elle avait une malformation de naissance. La Solaire se sentit compatissante et admirative devant le courage et la force de vivre de cette jeune fille avec son handicap. Avant de se quitte, elles se donnèrent rendez-vous au même endroit, souhaitant se revoir suite à leur amitié improbable naissante.
A son retour, la Miqo’te Solaire fut récompensée de son périlleux voyage par de nombreux présents dont un qu’elle avait conçu sous les conseils appuyés de la Jali. Elle eut le devoir de conter ses mésaventures dans le désert thanalanais, mais omit volontairement le passage concernant sa nouvelle amie. Ce mensonge lui procurait de l’adrénaline, c’était la première fois qu’elle allait à l’encontre son peuple, et ce n’était que le début…
Le temps était enfin venu pour C’Wiloh de faire son choix d’un Ton : il s’agit d’une communauté du village où les adolescents échangent leurs connaissances pour mieux apprendre ensemble sous le soutien d’un ancien membre du Ton.
C’Wiloh ne pouvait se résoudre à abandonner tout son apprentissage avec C’Lanh, et choisit de rejoindre le Ton Chasseur. Son professeur l’incita à l’inviter à devenir définitivement son Maître.

Je suis ravi que tu m’aie demandé ce service, et je répondrai à la demande avec efficacité. Tu verras, ensemble, nous serons plus forts, nous ferons des ravages… Tu as besoin de moi comme j’ai besoin de toi. Alors ne te sépare jamais de moi, compris petite lionne ? Confia-t-il sur un ton à la fois autoritaire et doux, caressant la chevelure rousse de l’adolescente.

L’entraînement repris de plus belle, encore plus difficile sous les exigences et les contraintes imposées par C’Lanh qui se sentait nourri d’une soif de pouvoir grandissante dans l’ombre tandis qu’il tirait méticuleusement les fils de sa poupée soldat animée par les intentions obscures de son maître.
Simultanément, elle débutait la chasse en équipe avec d’autres jeunes de son Ton, et profitait de ses moments de sortie du village pour retrouver en cachette Elianh. La relation qu’elles entretenaient devenait davantage plus renforcée et complice, leurs coeurs palpitant à l’unisson à chacune de leurs retrouvailles où elles pouvaient être découvertes à tout moment, faisant ainsi augmenter l’angoisse et l’excitation coulant dans leurs veines.
Pour immortaliser ses sentiments pour la Miqo’te Lunaire et sa mère, les deux personnes devenues les joyaux de ses yeux, elle se fit encrer la peau à coup d’aiguilles et présenta à la dernière personne qui lui restait les tatouages qu’elle s’était fait.
L’un était un Phoenix rouge en flammes, symbole de la puissance de sa mère et de son désir brûlant de la revoir renaître de ses cendres tel l’oiseau légendaire.
L’autre était un assemblage d’engrenages pour montrer son soutien à l’handicap de celle dont le regard avait fait fondre son coeur de pierre en un magma de passion.
De cette façon, C’Wiloh passait outre sa maladresse des mots pour déclarer sa flamme à Elianh à travers l’art ayant une place important pour la Solaire.
[HRP : Correction en vue du Chapitre 4]

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Message par Getaku Ika-Chan » 12 août 2018, 18:53

5. Découverte

Les heures défilaient à grande allure lorsque C’Wiloh faisait l’école buissonnière pour retrouver sa belle Elianh à la voix d’argent. La plupart du temps elles s’amusaient ensemble en musique, la Lunaire au chant et la Solaire aux instruments, étant beaucoup trop timide pour partager des vocalises. D’autres fois elles inventaient des histoires dont elles étaient les héroïnes, vivant des aventures imaginaires telles les enfants qu’elles étaient. Et parfois elles discutaient simplement, racontant leur quotidien, apprenant à connaître l’autre.

Tu pourrais devenir une célèbre chanteuse, tu sais ! En plus, tu es très douée pour composer toi-même, pourquoi tu ne te lancerais pas là-dedans ? Interrogea C’Wiloh qui accordait son Oud, agitant une oreille dans un sourire encourageant.
- Oh, et bien… Ça ne m’intéresse pas. Répondit Elianh en train de jouer avec une étrange boîte.
- Vraiment ?! Ça m’étonne, tiens. Pourquoi pas ?
- J’ai d’autres projets, très chère ! Dit-elle en accentuant le mouvement de ses sourcils pour donner du suspens.
- Allez, me fais pas patienter, balance la sauce ! Tu veux faire quoi ? Quémanda C’Wiloh en entrechoquant leurs épaules.
- Je veux être détective ! Avoua la Lunaire avec fierté.
- ...Quoi ? Mais d’où te vient cette idée ?
- J’ai toujours aimé les mystères à résoudre, appliquer la justice… Ça ne te fait pas rêver toi, de faire des courses poursuites pour arrêter un criminel ? C’est si palpitant !
- Tu es plutôt du genre à créer les mystères en vérité. Et je fais presque la même chose, tu sais. On poursuit nos proies pour les chasser, les arrêter, et les manger.
- Mais les détectives ne mangent pas les criminels ! Ajouta Elianh dans un éclat de rire.”
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Moins elle voyait Elianh, plus elle pensait à elle. C’Wiloh était véritablement accroc à cette fille de l’extérieur, et voulait apprendre tout d’elle, de son monde. Seulement, elle désobéissait de plus en plus aux ordres qu’on lui adressait à la Tribu, et C’Lanh son professeur attitré en fut interpellé. Un tel changement devait avoir une origine quelque part, c’était indéniable. Alors il commença à enquêter en suivant C’Wiloh à la trace n’importe où, et y prit goût. Il avait développé un intérêt tout particulier pour la jeune Miqo’te qu’il avait quasiment élevé, et une obsession malsaine émergea dans son esprit, le détournant de la voie envers laquelle il s’était voué : celle de veiller au bien général de la Tribu par l’éducation. Non, à ce moment-là, il souhaitait son bien-être personnel et ne pensait plus à son objectif premier, désirant posséder sa création, cette machine à tuer qu’était devenue C’Wiloh.
Mais il ne tarda pas à comprendre la source des réformes chez sa précieuse Miqo’te, le rendant fou de rage et épris d’un sentiment de jalousie possessive violente. Il l’arracha à cette Lunaire inconnue, et l’entraîna au village, dans la demeure d’un des Nunh pour accuser la trahison de la jeune femme envers la Tribu pour être en compagnie d’une Lunaire.

C’Wiloh, est-ce donc vrai ce que me rapporte ton professeur ? Si tel est le cas, tu devras en subir les conséquences, sache-le. C’est un acte très grave de côtoyer quotidiennement une Lunaire, tu connais pourtant notre aversion envers eux et la lutte que nous menons depuis des décennies contre cette ethnie hérétique. Qu’as-tu à dire pour ta défense ?
- Je… Pourquoi devrions-nous poursuivre un combat dont on ne connaît même plus les origines ?! Soyons les premiers à cesser le feu, faisons preuve de noblesse et accordons-nous un peu de paix !
- As-tu conscience de l’absurdité de tes paroles ?! C’est une insulte à nos morts qui ont combattus contre eux, en as-tu conscience ?! Pense à ta mère, C’Wiloh. Intervint C’Lanh, dont la voix était entonnée par de la haine et de la déception.
- Il suffit, ce n’est qu’une enfant, et elle n’a pas eu l’éducation qu’il lui fallait pour comprendre son erreur. N’est-ce pas, C’Lanh ? Tes expérimentations sur cette femelle l’ont menés à cela. Il est donc de mon devoir de te retirer le titre dont tu es le porteur, tu as failli à ta mission, tu ne possède plus le droit d’enseigner.
- Vous ne pouvez pas faire ça ! J’ai tout fait pour qu’elle soit une réussite ! Vous avez besoin de moi, ELLE a besoin de moi !
- Prenez congé, c’est un ordre. Je dois encore décidé de la sentence de notre jeune chasseuse. Retournez à vos quartiers et réfléchissez à vos actes. Peut-être songerais-je à vous alléger votre peine, Azeyma nous le dira. Ajouta le Nunh d’un ton grave et autoritaire, patientant que C’Lanh daigne sortir avant de reposer son attention sur C’Wiloh. Quant à toi…
- Je vous en prie, au nom d’Azeyma, je ferais tout ce que vous voulez mais ne lui faites pas de mal ! Elle est innocente dans cette histoire, je suis la seule fautive ! Supplia l’adolescente en panique, les larmes aux yeux, prête à s’agenouiller alors que le Nunh souleva son visage vers lui d’un geste du doigt sur son menton, l’air doux malgré un sourire mesquin.
- Nous pouvons alors trouver un accord puisque tu m’as l’air coopérative… Je suis sûr que nous pourrons passer outre ton erreur si tu me promet quelque chose… Mais tu ne devras en parler à personne, cela doit rester entre nous, pour que chacun y trouve son compte. Je trouverais dommage que l’on punisse une si jeune pousse…
- Que voulez-vous…? N’est-ce pas interdit de ne pas consulter les autres hauts membres pour discuter d’une sanction ?
- C’est le cas, mais si personne ne le sait, tout devrait aller. Ne veux-tu pas continuer de voir ta Lunaire, C’Wiloh ? Je sais que tu veux toujours la voir, comment ne pas remarquer cette flamme dans ton regard qui brille lorsque l’on parle d’elle ? Alors, trouvons un arrangement. Je ferais en sorte que tu puisses la consulter sans te soucier des répercussions de la Tribu sur toi, si tu acceptes de te donner entière à moi. Vois-tu, je ne suis pas le plus populaire des Nunh auprès des femelles, elles me repoussent toutes lorsqu’elles découvrent mon goût pour la domination. N’aie pas peur, je ne te ferais pas de mal… Mais qu’y a-t-il de pire entre offrir ton corps à un Nunh et ton coeur à une Lunaire, ou offrir la déception à ta Tribu, ta Déesse, et les persécutions à ta Lunaire ? Choisis bien, C’Wiloh, je te propose une seule option, les cartes sont entre tes mains. Pense comme l’on t’a appris : pense au bien général. Reviens quand tu m’apporteras une réponse, et je sais que tu feras le bon choix…

Les jours suivants, C’Wiloh s’isola en haut des arides falaises, les pensées tourmentées par les derniers événements, tandis qu’une pluie de flammes se déversait dans les cieux d’Eorzéa, assombri par l’ombre d’un grand dragon détruisant tout sur son passage et troublant l’éther environnant, faisant jaillir des cristaux corrompus des sols dévastés.
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Message par Getaku Ika-Chan » 18 sept. 2018, 00:31

6. Lendemain

Plusieurs années passèrent sans que le marché finalement établi entre C’Hearnaj Nunh et C’Wiloh ne soit compromis, la jeune Miqo’te obéissant au doigt et à l’oeil du mâle puissant, faisant fie de son honneur et de son amour propre pour répondre aux moindres désirs même ceux issus de la perversion sadique du Nunh. Elle sacrifiait son corps pour protéger l’élue de son coeur, qu’elle n’avait pas revu durant un temps indéterminé à cause du cataclysme qui avait frappé tout Aldenard, auquel on donna le nom du Septième Fléau. C’Wiloh avait eu peur que la Lunaire ait rencontré des problèmes suite à ce phénomène qui bouleversa l’éther environnant. Elle revenait chaque soleil, animée par le désir de la revoir, et l’angoisse que cela n’arrive plus jamais. Mais un jour, Elianh débarqua à leur point de rendez-vous habituel l’air profondément inquiète.

Elianh ! Tu vas bien ? Interrogea la Solaire en prenant le visage en coupe de son amante.
- Oui, tout va bien pour moi, nous avons juste migré vers un autre lieu, notre village a été saccagé par… Les flammes de ce dragon… Tu n’as rien de mal, toi, j’espère ? S’inquiéta-t-elle, regardant et tâtant l’autre de toute part.
- Qui s’en occupe ?!
- Moi, je le fais. Sourit-elle en douceur, en embrassant ses joues légèrement humides par les larmes de joie, les deux jeunes filles s’étreignant dans une allègre danse pour leurs retrouvailles impromptues.”
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Elles rattrapèrent le temps perdu en dépit de la Tribu des Coeurls et du Nunh qui occupaient le plus clair du temps de la jeune Chasseuse et qui s’opposent sans autre forme de procès à leur relation. Seulement, cela demeurait difficile de cacher ses blessures provoquées par la fougue du Nunh à sa belle, qui ne tarda pas à le découvrir avec horreur.

Pourquoi tu ne m’as rien dit ?! Tu ne me fais pas confiance ? S’inquiéta la Lunaire, les yeux embués de larmes.
- Non, non, tu es la seule en qui je voue ma confiance ! Je dirais même, que Azeyma ne t’arrive pas à la cheville pour ça !
- Alors pourquoi ? Explique-moi ! Je refuse qu’il t’arrive du mal, et tu en es victime à cause de moi ! Comment voulais-tu que je le prenne en l’apprenant ? Ajouta-t-elle d'une voix nouée par les larmes humidifiant ses ambres, accablée par l'aveu.
- Pardonne-moi, c’était pour ton bien ! Je préfère me sacrifier mille fois plutôt qu’il t’arrive malheur… Si je ne l’avais pas fait, qui sait ce qui serait arrivée sinon ? Seule Azeyma est en possession du pouvoir de décision, et ce que nous faisons est… Contre-nature pour mon peuple ! Mais pour moi, rien n'est plus beau que l'interdit que nous créeons toutes les deux. Confia C'Wiloh, prenant les mains de sa tendre qui les retirent aussitôt.
- Non, c’est faux, tu as agis par égoïsme, lâcheté et peur…
- Elianh… Je ferais tout pour me faire pardonner, je te le promet. Dis-moi ce que je peux faire pour que tu m’accordes ton salut, n’importe quoi ! Supplia la Solaire.
- Alors, quitte-les. Abandonne tout et partons ensemble, peu importe la destination et les obstacles qui nous feront face. Fais-le pour moi, pour nous.
- Quoi…? Mais c’est…
- Si tu doute, alors tu n’es pas capable de tenir ta promesse.
- J’ai besoin de temps pour y réfléchir… Avoua-t-elle, prise au dépourvue entre deux feux croisés.
- Mais qu’est-ce qui te retient là-bas ?! Tout n’est qu’enfer de ce que tu m’as décris ! Si tu ne me suis pas, alors je partirai seule. Je ne supporterais pas de te voir continuellement subir ces atrocités perverses. Demain, dès le crépuscule, rejoins-moi à notre point de rendez-vous habituel. Je t’attendrais toute la nuit s’il le faut, mais tu dois prendre ta décision. Finis-en avec ce calvaire, et vivons un rêve éveillé à deux. Et si tu ne viens pas, alors j’aurais ma réponse quant à la force de ton amour pour moi, et je comprendrais mon erreur sur mon choix pour mon âme-soeur… Dès lors, je ne reviendrais plus, et je m’éloignerai de cette maudite Tribu dans laquelle tu es née.

Ses mots eurent le don de tourmenter C’Wiloh, torturée entre son devoir pour sa patrie, le martyre qu’est son quotidien, et le désir d’atteindre le goût de la liberté et de l’indépendance par ses propres moyens. La nuit fut insurmontable et courte, mais au lever du jour, elle avait pris sa décision, au milieu des cristaux corrompus dans une prière adressée à sa Déesse bien-aimée afin de lui apporter sa bénédiction pour l’avenir trouble que lui réserve son choix.
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Message par Getaku Ika-Chan » 18 sept. 2018, 02:21

7. Menace.
[Note : Musique à écouter sur ce chapitre et le suivant]
Le sable chaud du Thanalan se soulevait sous leur pas précipités, malgré un épuisement pénible pour l’une d’entre elle portant une jambe de fer. Toutefois, elles se soutenaient l’une et l’autre, puisant leur force dans l’adrénaline parcourant leurs veines. Le temps semblait être ralenti, comme pour mieux imprégner ce moment fatidique qui les avaient conduites jusqu’à ce même lieu où la Solaire avait tantôt procéder à une prière leur accordant la bénédiction d’Azeyma le Soleil.
Mais cruellement, elle ne reçut aucune réponse, et la réalité les bousculèrent d’une violence qui leur sera fatale.

Tu n’as aucune issue, cesse de fuir ton sort. Tu as rompu les termes de notre contrat, tu m’as énormément déçu. De plus, tu as agi contre moi au profit de ta relation avec cette...Lunaire. Tu es une anomalie, cette terre bénie par les rayons de notre Déesse ne mérite pas d’être souillée par ton existence…
- Vous n’avez pas voulu écouter mes propos quant à cette stupide guerre ethnique qui ne fait que durer futilement ! Pourquoi refusez-vous d’avancer hors des sentiers tracés par les pas de nos ancêtres ?! Vous ne pourrez pas empêcher les nôtres d’évoluer, et ce malgré votre bonne volonté à vouloir faire perdurer les traditions ! Brisons-les, elles nous couvrent d’un monde vaste bien plus riche que nos mines !
- Ta sottise et ton ignorance n’ont de source qu’un espoir utopique qui n'a pas lieu d'être, elle t’a corrompu ! Tu aurais dû être une parfaite poupée d'obsidienne, au lieu de cela tu n'es qu'un poupon de chiffon, une erreur.
- Ouvrez les yeux !
- Il n’y a pas de retour possible pour un être aussi dégoûtant que toi qui n’a conscience du péché qu’elle a réalisée en aimant une Lunaire.
- A quoi aboutit cette guerre si ce n’est pour établir la paix et l’amour ?
- Cela n’a pas lieu de se terminer aussi bien que tu le souhaiterais ! A ton avis, que vas-t-il se passer une fois dehors ? La guerre est partout et n’aura jamais de fin excepté la mort qu’elle a semé dans nos rangs.
- Alors je préfère encore mourir pour avoir tenter une trêve plutôt que de mourir par arrogance !
- Ainsi soit-il dans ce cas… C’Wiloh, au nom de la Tribu des Coeurls, moi, C’Raknass Nunh, te condamne à la peine de mort immédiate pour trahison contre l’autorité de son Nunh, en faveur d’un peuple ennemi. C’Lanh, exécute-la sur le champs. Ordonna-t-il pour conclure l'échange houleux.”

L’ancien professeur de la jeune Chasseuse était présent dans l’escouade que le Nunh avait appelé suite à une tentative d’assassinat de la Miqo’te, allant à l’encontre des ordres employés. Jamais une femelle n’avait tenté de porter atteinte à un haut membre de la Tribu jusqu’à ce funèbre jour. Un dernier échange visuel s’effectua entre C’Wiloh et C’Lanh, l’une partagée par la peur au ventre de mourir et la colère contre les siens, et l’autre partagé par la peur de tuer celle pour qui il éprouve une obsession amoureuse et hargneux. Elle ne céda pas, restant fièrement droite, devant Elianh dans un signe protecteur et dévouée jusqu’au bout, alors que dans un cri de rage refoulant ses sentiments pour son devoir, C’Lanh dressait sa hallebarde à contre-coeur en direction de son ancien élève.
Un battement de cil, aussi fragile que l’aile d’un papillon, suffit pour modifier le futur de deux amantes.
Un battement de cœur frappait contre la tempe de la Solaire, qui ouvrit les yeux avec stupéfaction en constatant l’absence de douleur malgré un son de déchirement de chair au contact d’une lame aiguisée. La lumière émanant du soleil couchant à l’horizon l’éblouit l’instant d’un autre battement, puis un autre encore, jusqu’à sentir une accélération dans sa respiration à la vue de la Lunaire, dressée entre les deux Solaires, transpercée par la hallebarde du guerrier.
Une fraction de secondes et tout pouvait basculer comme à cet instant inattendu. La chute de Elianh était aussi inévitable que celle du Soleil lors de la nuit, tout comme son regard ambré dont la lueur faiblissait et s’éteignait jusqu’à ne devenir que pâleur à côté du Soleil.
Plus rien n’avait de couleur, excepté le sang jaillissant de la blessure provoquée par les mains destructrices de C’Lanh. Plus aucun son ne pouvait parvenir aux oreilles de C’Wiloh, en dehors de celui qui envahissait tout le reste. Un battement de cœur lent. Personne ne put retenir la jeune femelle désespérée qui se jetait du haut de la falaise de la Dernière Prière dans un dessein impossible d’atteinte qu’était de sauver l’élue de son cœur.
Soudain, le contact avec l’eau la frappa de plein fouet tel, qu’elle en ressentit une douleur vive jusque sous sa peau. Elle tentait de nager jusqu’au corps emporté vers les fonds abyssales. Impuissante face à la gravité qui attirait la Lunaire et sa jambe de fer dans l’obscurité océanique, elle tendit le bras dans un dernier souffle de vie vers la Solaire, alors que le froid envahissait l’une comme l’autre dans ces eaux agitées.
Rien de plus perçant ne pouvait exister que le regard éteint de Elianh et la disparition de son corps dépourvue d’âme dans les flots obscurcis par le sang.
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