[Lunaire] Lhei Garanjy

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Lhei
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[Lunaire] Lhei Garanjy

Message par Lhei » 09 févr. 2019, 05:33

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"Lhei est douce, généreuse et attentionnée, mais derrière cette gentillesse infinie se cache une tête de mule qui sait très bien ce qu'elle veut!"
- K’She Tia.

Prononciation: La prononciation commune est « Lèille », mais les miqo’te qui la côtoient utiliseront probablement la prononciation traditionnelle. Bien qu'elle ait conservé son nom de naissance "Garanjy", Lhei y ajoute à présent le nom de son époux, composant leurs deux noms en un mélange atypique, comme leur couple.
Surnom: Ventre bleu, la bleue, Maman Lhei, Le Karakul Rageux en fonction de ses interlocuteurs.

Race: Miqot’te
Clan: Lunaire
Sexe: Féminin
Taille: Taille moyenne pour une miqo’te
Age: 33 ans
Lieu de naissance: Une petite enclave près de Gridania
Situation familiale: Mariée, 4 enfants.

Religion: Elle voue un culte à Menphina depuis son enfance. Elle a commencé à prier Oschon de façon plus intensive lors de sa rencontre avec un certain aventurier. Cependant, elle voue un respect égal aux 12 dieux.
Alignement : Neutre bon

Tatouages: Des pointes bleues sont tatouées sur ses joues, emblématiques de celles de sa tribu.
Cicatrices: Une cicatrices faisant le pourtour de sa main droite, assez vilaine même si elle semble dater de plusieurs années.

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L’histoire de Lhei n’est ni spéciale ni particulièrement intéressante, selon l’avis de cette dernière. Elle ne la cache cependant pas, la racontant à quiconque le lui demandera. Elle considère que l’appel de sa vocation s’est fait aux alentours de ses 21 ans, qui a été une période transformative pour la miqo’te.
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Habituée aux interactions sociale, elle accordera à tous ceux qu’elle croise un sourire bienveillant et un regard attentif. De par sa culture de tribu, elle a l'esprit de cohésion et se sentira à l'aise dans le groupe auquel elle appartient. Douce de nature, elle a du mal à montrer de l'autorité dans certaines situations. Il ne faut pas confondre sa douceur avec de la faiblesse, car elle est de celles qui a des convictions, et qui ne s’en séparera jamais. Dernièrement, elle semble essayer de se faire entendre plus souvent.

Extrêmement pieuse, il lui arrive de disparaître plusieurs heures afin de prier, chose qui semble apaiser ses pensées et la rendre plus stable. Elle fait confiance aux gens, surtout ses proches, et pourra paraître naïve pour celui qui la rencontre pour la première fois. Habituellement plus somnolente pendant la journée, la Miquo'te se montre beaucoup plus énergique la nuit, son moment de prédilection pour se balader. Cependant, ceux ne l'ayant jamais vue dans les deux environnements ne verront pas la différence.
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De taille moyenne pour une Miquo'te, elle reste plutôt petite comparée à d'autres races. Sa carrure est moyenne, même si elle est peu musclée. Cependant, elle reste bonne grimpeuse et souple. Assez maladroite, il lui arrive souvent de tomber de façon accidentelle. Elle semble avoir l'habitude d'encaisser des coups, puisqu'en général, elle ne perd pas son sourire en tombant. Ses yeux comme ses cheveux sont colorés d'une douce teinte de bleu.


Coiffée avec soin et maquillée finement, elle semble tenir maladivement à la tenue de ses cheveux, desquels elle prend très soin. Elle ne se sépare jamais d'un sourire doux qu'elle offre à chaque personne qu'elle rencontre, dévoilant parfois ses petites canines pointues. Ses joues sont tatouées symboles pointus, emblématiques de son peuple. Au bout de ses oreilles, des boucles d'oreilles argentées sont accrochées, discrètes, mais présentes en toutes circonstance.
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"Ni gloire, ni fortune."
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Lhei parcours quotidiennement la Sylve afin de prévenir tout danger pouvant la menacer, incluant sa faune et sa flore. Il lui arrive de guider de malheureux aventuriers perdus en forêt jusqu'à ce qu'ils soient en sécurité. Dernièrement, une menace planant sur la Sylve l'a particulièrement préoccupée, entraînant des conséquences dans sa vie personnelle.
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Disciple des enseignements d’Oschon, Lhei est une aventurière itinéraire qui prête ses services à ceux en ayant besoin. Dernièrement, elle semble travailler pour une personne qu'elle ne nomme pas, et qui lui demande divers travaux variés, allant de l'exploration d'une tombe ancienne à la recherche d'un ouvrage rare.
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Passée de professeure à élève. L'apprentissage d'une nouvelle discipline semble occuper la miqo'te depuis bientôt deux ans. Entraînement physiques et magiques étant son quotidien, elle peut s'appuyer sur des bases solides dans le domaine de la maîtrise de l'éther pour l'aider. Elle ne donne pas de raisons ayant poussé une élémentaliste passionnée à abandonner sa vocation profonde.
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Bienveillante dans l’âme, Lhei porte sans arrêt assistance à différentes créatures qu'elle rencontre. Elle a quitté sa résidence depuis quelques temps, mais reste accompagnée dans ses aventures de différents compagnons à plumes ou à poils. Sa compassion ne s’arrête pas aux animaux, ce qui la rend souvent débordée.
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Fille de la Sylve, elle était promise à suivre dans les pas de sa mère, protectrice de la forêt et sa tribue. Malgré le rejet de ses responsabilités dans sa jeunesse, Lhei s'est découvert un don pour la maîtrise de l'éther, qu'elle a investi dans l'élémentalisme. A l'age adulte, un évènement secouant tout Eorzea a chamboulé la vie de la miqo'te. Plusieurs années après, elle se rend sur la terre de ses origines...

Un petit carnet à la reliure de cuir, abimée par le temps et les intempéries, est câché au fond du sac de Lhei. Ayant connu bien des printemps, il semble toujours être utilisé. La première page, qui est en fait une feuille vollante pliée en deux et collée sur une feuille, est devenue presque illisible tant son encre a clairci sous l'effet du temps, et des multiples consultations.

Devoir, famille, passion, vocation. La vie d'aventurière et la vie de famille de Lhei semblaient être deux chemins opposés. Etre présente pour ses enfants avait toujours été une évidence. Elle était décidée d'offrir à sa famille ce qu'elle n'avait jamais reçu. Mais pour cela, elle devait prendre le choix difficile d'arrêter sa carrière d'aventurière, une décision déchirante car pour Lhei, aider son prochain n'était pas un métier, c'était ce pourquoi elle avait été placée sur cette terre. Ainsi commença un long hiatus, qui ne su se montrer permanent..

Alors que les évènements mondiaux prenaient une tournure critique, l'obstination de Lhei à vouloir débarrasser la Sylve d'un fléau dévorant la poussa à reprendre du service. Ce qui ne fut pas sans conséquence sur sa famille, qui fut obligée de se séparer temporairement. A quoi serait prête une mère pour protéger ses enfants ? Selon Lhei, il n'y avait pas de prix trop grand à payer pour cela...
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Merci à Jyn, Dave et Soranamae pour leurs oeuvres. ♥
Dernière modification par Lhei le 07 mai 2023, 22:46, modifié 15 fois.
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Lhei
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Lhei Garanjy - La préface d'une vie

Message par Lhei » 10 févr. 2019, 03:42

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Il faisait clair depuis très peu de temps, à Gridania. En ce début de journée, le soleil reprenait ses droits, et la Sylve semblait irradier d’une lueur dorée qui la rendait presque irréelle, tant la lumière à cet instant de la journée était particulière. C’était un moment de la journée où la ville était encore calme. Celui que Lhei avait choisi pour s’éclipser de sa chambre, à la taverne, sans bruit, en douceur.

C’est toujours sans bruits que la jeune Miquo’te remonta le chemin de cailloux blancs menant à une petite butte herbeuse, non loin de la vieille Gridania. Au haut de cette butte, une petite cabane semblant avoir vécu bien des printemps, et pourtant toujours debout. Le toit recouvert de fourrage jaunes, les murs faits de chaux blanche, parfois légèrement émiettée par le temps.. Cette cabane était restée la même depuis la dernière visite de Lhei, plus d’un an auparavant. Arrivée face à la porte, elle prit une grande inspiration en fermant les yeux. Après trois secondes, elle se décida à donner plusieurs petits coups sur la porte avec le dos de sa main.

Quelques secondes et bruits de pas plus tard, une Miquo’te bien connue de Lhei apparu sur le palier de la porte, portant ses prunelles noisette sur elle. Son visage afficha une expression surprise, l’espace d’un instant, bien vite chassée par un sourire doux. Elles s’enlacèrent quelques instants, heureuses de se revoir. Les premières paroles à sortir de la bouche de l’hôte furent les mêmes que Lhei lui avait toujours entendu dire, lorsqu’elle lui rendait visite. Des mots doux et sincères dont elle ne semblait jamais se lasser.


« Bienvenue à la Maison.. »

Après leur étreinte, la Miquo'te, visiblement d'un certain âge proposa à Lhei d'entrer avec un geste, se décalant sur le côté de la porte pour la laisser entrer. Portant son regard sur l'intérieur modeste mais délicatement décoré de son hôte, elle s'exécuta. Rien n'avait changé ! Le feu dans la cheminée en chaux qui emplissait la demeure d’une chaleur rassurante. Le vase de fleurs des champs posé au milieu de la table. Le parquet, dont seule l’usure changeait avec les années. Les diverses cannes à pêches et hameçons qui ornent fièrement les murs de la modeste demeure. La maison était restée identique depuis son enfance. A l’image de l’hôtesse de maison, chaleureuse et accueillante.


« - Khel est ici ?
- Oui, tu le connais. On le voit rarement sortir une fois le soleil levé.
- Il y a des choses qui ne changent pas..
- Peu de choses changent ici, depuis que.. Enfin, tu sais.

Lhei hocha doucement la tête et n’insista pas. Son hôte avait toujours autant de mal à parler de cette époque où les rires d’enfants envahissaient encore sa maison. Qui l’en blâmerait ? Il paraissait naturel à Lhei que n’importe qui dans sa situation fasse la même chose.

- Que dirais-tu d’une tasse de thé ? »

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« - Il y a aussi des choses qui ne changent pas, de ton côté. La Miquo’te assise en face de Lhei posa devant celle-ci une tasse de café agrémenté d’un nuage de lait.
Les deux proches s’étaient assises l’une en face de l’autre à la table du salon. Sur la table, trônait un joli service à thé en faïence blanche ainsi qu’une assiette de confiseries.

- Quoi donc ?
- Les cheveux.
- Oh.. Oui.. Passant une main sur une de ses mèches bleutées, Lhei eu un sourire à la fois attristé et nostalgique. Un entretient toutes les deux semaines.
- Tu lui ressembles déjà vraiment beaucoup. Surtout depuis que tu te coiffes comme elle.
- Tu le dis souvent..
- C’est parce que je le pense. Quand je te vois sourire, j’ai l’impression de revoir mon amie dans sa jeunesse. Elle sourit doucement, venant presser la main de Lhei par-dessus la table.
- Iranah..Après un moment de silence gêné, elle leva la tête, hésitante.
- Oui ?
- Pourquoi tu ne me hais pas ?
- En voilà une idée.. Pourquoi je le ferais ? L’ainée écarquilla les yeux, étonnée.
- Tu sais bien.. La tête baissée, elle prononça quelques mots dans un murmure. Sans moi, elle serait encore là..
- Hm. Se passant une main sur le visage, Iranah lui sourit un instant, douce. C’est te donner beaucoup d’importance de penser que Bahamut ne l’aurait pas emportée si tu avais été là, Lhei. Et la raison pour laquelle je ne te hais pas.. C’est que tu te fustiges déjà bien assez toi-même. Elle adressa un petit clin d’œil à sa jeune interlocutrice, la faisant sourire faiblement.
- Tu aurais tous les droits de le faire, pourtant..
- Ce serait bien égoïste de ma part, tu ne crois pas ? Elle t’était également chère.
- Très…
- Inutile de se torturer d’avantage, dans ce cas.
La Miquo’te tapa dans ses mains en se redressant.
- Bien, et si nous passions à la raison de ta visite ?
- Oui.

Lhei se redressa à son tour, tournant son regard sur la fenêtre. A travers les petits carreaux, on pouvait apercevoir quatre pierres tombales blanches.

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Les deux mains de Lhei se rejoignirent dans un petit claquement. Accompagnée de son hôte, elle commença sa prière. En face d'elle, six pierres tombales blanches, soigneusement entretenues. Un nom était gravé sur chaque pierre tombale, sans épitaphe.
Les deux premières pierres tombales étaient proches, symboliquement unies. "Senah'ya Garanjy" et "Mauh Garanjy".
La troisième, plus petite, était gravé du nom "Hawu Amariyo". L'hôte de la maison s'était placée devant celle-ci pour prier, juste à côté de Lhei, qui se plaçait devant la quatrième. "Rhin'li Amariyo". Dans le fond, deux pierres de faisaient face : Iranah'a et Iranah'to.

Les deux Miquo'te prièrent un moment en silence. Comme à chacune de ses visites, Lhei passait voir les tombes des disparus. Elle honorait ainsi ses proches, qu'elle avait choisit de faire reposer dans un environnement familier, entourés de la chaleur maternelle d'Iranah. Avec elle, elle savait que la mémoire de ses parents serait protégée.

Cette dernière termina sa prière un peu plus tôt que Lhei, s’éclipsant à l'intérieur de la Maison pour aller surveiller son plat sur le feu. Elle avait l'habitude de procéder ainsi, sachant que la jeune Miqo'te était toujours si pieuse. Du moins.. C'est ce qu'elle croyait. A peine avait-elle refermé la porte de la maison derrière elle qu'une voix atteignit les oreilles de Lhei, moqueuse.


- Je commençais à croire que tu m'avais oublié.

Levant les yeux, elle aperçu une silhouette connue et si chère à son cœur, assise en tailleurs sur le dessus de la pierre tombale. Automatiquement, un sourire prit place sur son visage. Elle contempla le Miqo'te aux cheveux d'or qui l'observait, les mirettes malicieuses.

- Comment aurais-je pu...? Elle s'approcha de quelques pas, s'accroupissant devant la tombe en question.
- Tu n'étais plus venue depuis un moment. Le ton est légèrement accusateur.
- J'avais des.. Choses à faire. Je n'ai pas eu beaucoup de temps.
- Avec tes "Amis", n'est-ce pas ? Comment tu les nommes déjà ?
- Oschon. La compagnie d'Oschon. Parlant d'un ton calme, elle se mit à nettoyer consciencieusement la pierre tombale avec une petite brosse sortie de son sac.
- Tch. Il détourna la tête dans un air de mépris.
- Ne fais pas la tête. Ces gens sont comme… Ils sont importants.
- Tu allais dire « comme une famille », pas vrai ? Il dodelina de la tête, esquissant un rictus malicieux.
- Ce n’est pas très délicat de ma part, je sais… Pardonne-moi. Elle continuait de fixer le marbre qu’elle nettoyait avec soin tout en parlant, passant les poils de la brosse dans les creux que formaient les inscriptions.
- Je te pardonnerai.. Il descendit de la pierre sur laquelle il reposait pour venir s’installer en face de Lhei, à l’endroit même où celle-ci s’efforçait de nettoyer. Si tu reviens plus souvent. Il jeta un œil à la fenêtre qui donnait sur le salon de la petite maison. A elle aussi, tu lui manques.
- … Ne pouvant retenir un sourire tendre mêlé de nostalgie, elle opina. Je sais.
- Et puis.. Il faut que tu te souviennes que.. Quelle que soit la personne qui soit dans ta vie en ce moment.. Nous sommes ta famille.

Il passa sa main sur la joue de Lhei avec une douceur apparente, provoquant un frisson le long de l’échine de celle-ci à ce contact glacé. Ses paupières se closirent l’espace d’un temps qu’elle estima être un court instant. Une voix la tira de sa torpeur.

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- Lhei ?

Le visage d’Iranah fut la première chose qu’elle vit lorsqu’elle rouvrit les yeux. Puis le ciel. Elle était sur le dos. Se redressant sur un coude, elle prit un instant pour se repérer. Visiblement, elle était tombée allongée devant la tombe dont elle prenait soin auparavant.

- Tout va bien ?
- Hm.. Oui.. J’ai dû faire un petit somme. Elle reporta son regard sur le marbre blanc. Le Miqo’te avait disparu, ce qui ne la surprit pas.
- Ma pauvre chérie, tu dois être fatiguée.. Tu veux rester te reposer un peu ?
- Non, merci Iranah. Je vais devoir y retourner, sinon ils vont m’attendre. Elle sourit devant la compassion de son ainée.
- Oh.. Elle prit un air déçu. Je comprends, oui.
- Ne t’en fais pas. Je repasserai plus souvent.. Fixant l’espace vide qu’elle venait de scruter, elle reprit. C’est promit.
- Ne te force pas. Je sais que revenir est aussi difficile pour toi.

Lhei se contenta d’acquiescer. Elle se redressa et épousseta ses vêtements d’un revers de la main avant de se tourner vers Irinah. Le temps des adieux était toujours quelque chose de compliqué à aborder. Elles demeurèrent un instant silencieuses.


- Prends bien soin d’eux.. Elle désigna les tombes d’un geste de menton.
- Comme toujours. Elle sourit un instant. Que Menphina te veille, Lhei.
- Qu’elle vous guide.

Elle prit congé rapidement, empruntant le chemin menant à l’auberge de Gridania.
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Re: [Lunaire] Lhei Garanjy

Message par Lhei » 10 févr. 2019, 22:49

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Tchic, tchic.

« - Alors, comment se porte votre projet ?

Tchic, Tchic.

- Ca avance ! Des gens nous rejoignent, d’autres repartent.. Nous sommes toujours peu.

- Et c’est aussi bien que ce que tu imaginais ?

- C’est mieux ! Mais ça nous occupe, j’ai presque faillis oublier le rendez-vous ! Un petit rire amusé filtra entre les lèvres de la jeune femme.

Tchic, tchic.

- Tu dis ça, mais tu n’as oublié de venir qu’une seule fois. Il y a quelques mois.

- Oui, c’est vrai.. Le sourire de la jeune femme disparu quelques instants.

Tchic, tchic.

- Bien ! Je vais les laver à présent. Incline la tête en arrière, et profites-en pour te détendre.

- D’accord..

La Miqo’te inclina alors sa tête jusqu’à ce qu’elle rencontre le contact tiède de l’eau. Fermant les yeux, elle s’en remit aux mains expertes et douces de l’Elézen, laissant ses pensées vagabonder et fini s’assoupir, bercée par les bruits étouffés qui lui parvenaient de sous l’eau.

Le clapotis le l’eau resta présent dans son rêve, et la guida alors, de souvenir en souvenir.


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La jeune Miqo’te, âgée de moins de dix ans et affublée d’un chapeau de paille, était occupée à tenir fermement un bâton auquel était attachée une ficelle dont le bout trempait dans l’eau de la rivière qui se trouvait en contrebas du rocher sur lequel elle était assise.

« - Lhei ! C’est l’heure de ta leçon ! Un Miqo’te adulte, aux cheveux de même teinte que la sienne et muni d’un arc de bois avait déboulé des fourrés en foulées rapides.

- Chhht, Papa. Tu effrayes les poissons.

- Hé bien tant mieux ! Ca te fera peut-être lever plus vite pour venir t’entrainer. Le miqo’te approcha rapidement de la jeune fille et se planta à côté d’elle, sévère mais doux. J’attends, jeune fille.

- Mmmgn.. Je crois que je préfère rester ici.

- Tu ne progresseras jamais, si tu ne pratiques l’arc que de façon sporadique.

- Mais je n’aime pas ça, moi.. Esquissant une moue résolument boudeuse, Lhei refusa de se lever.

- Et comment comptes-tu te nourrir, plus tard ? Et la Tribu ?

- On mangera des fruits. Et du poisson.

- Tu n’en attrapes pas.

- J’en attraperais plus si tu ne faisais pas autant de bruit ! La jeune fille leva les yeux sur son père, le fixant de son petit minois sévère qui lui rappelait tant celui de sa mère. Il ne pu s’empêcher de sourire.

- Il faut tout de même que tu apprennes à chasser, c’est une tradition qui doit être conservée.

Lhei ouvrit la bouche pour rétorquer, mais fut interrompue par une voix familière, non loin.

- J’irai à sa place.

Ils tournèrent les yeux vers un Miqo’te âgé d’à peine quelques années de plus que Lhei, à la chevelure dorée et aux yeux noisettes.

- Tu y es déjà allé, la dernière fois, Iranah’li.

- J’aime ça, ne vous en faites pas ! Il avança jusqu’à Lhei et s’agenouilla devant elle, ébouriffant affectueusement le dessus de sa tête avec sa paume. Celle-ci lui adressa un gentil sourire. Reste, et amuse-toi.

- Merci, Rhin !

- Tu es trop gâtée, ma fille.. Le Miqo’te soupira doucement en dodelinant de la tête.

- C’est parce qu’il m’aime, LUI ! Insistant sur son dernier mot, elle tira la langue à son ainé, lui arrachant un petit rire amusé.

- Ca doit être ça, oui. Bien ! Au travail ? Il porta ses prunelles sur le jeune Miqo’te, qui s’était redressé.

- Oui M’sieur !

- Bon courage ! »

Lhei se retourna pour faire un signe à son ami qui s’en allait, avant de reprendre la pêche, l’expression concentrée.

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Quelques années plus tard, toujours occupée à fuir le poids de responsabilités qui lui paraissaient contraignantes, Lhei s’était réfugiée près d’une rivière, à l’ombre d’un arbre centenaire.
De sa cachette, elle observait les Tritons et les Yarzons d’eau folâtrer dans l’eau paisiblement. L’air était frais, la brise légère et les rayons du soleil, filtrés par les cimes des arbres, parvenaient sur la peau de la Miqo’te en d’agréables tâches de lumière. Dans cet environnement naturel, elle se sentait reposée, en paix. Une voix, cependant, vint troubler la félicité du moment.
« - Te voilà.

Tournant la tête vers son comparse à la chevelure dorée, qui avait bien grandit lui aussi, elle posa un index sur ses lèvres.

- Je sais, oui. Il s’accroupit à côté d’elle, ébouriffant les cheveux de la jeune fille de la paume de sa main. Tu sais que ta mère te cherche partout, hm ?

- Oui. Elle détourna son regard vers la rivière, désertée par la faune qui l’occupait à cause du bruit. Elle soupira. Mais je n’aime pas ses leçons.

- Elles sont importantes, pourtant. Une future tête de Tribu doit savoir des choses.

- Hmm.

- Tu.. Ne veux pas me dire pourquoi tu détestes tellement ça ?

- Pourquoi je devrais apprendre l’histoire de gens qui nous détestent ? Elle ramena ses genoux contre son torse, entourant ses jambes pliées de ses bras.

- .. Ils t’ont encore couru après ? Un grondement sourd sortit de la gorge du Miqo’te, qui plaqua ses oreilles en arrière.

- V’oui.

- Pourquoi tu n’es pas venue nous voir ?

- Quelle cheffe de Tribu va se plaindre au moindre problème ?

Un sourire amusé prit place sur les lèvres d’Irannah’li.

- Mais c’est que tu écoutes ta mère plus qu’on ne le croit ! Tu en salirais presque ton image de mauvaise élève.

- Pas de commentaires ! Elle détourna la tête, gênée.

- Je plaisante. Il ébouriffa ses cheveux à nouveau, gardant sa main sur la tête de Lhei. Là,là, ne m’en veux pas.

- Hmmph.

- … Cheffe. Il sourit, malicieux.

- Hé !

- Pardon, pardon ! Il se laissa tomber à côté de Lhei en riant, inclinant sa tête vers le ciel.

Les deux adolescents demeurèrent silencieux pendant un moment. Ils se connaissaient bien, et avaient la chance de pouvoir se taire ensemble sans que le silence ne devienne pesant pour l’un des deux.

- Rhin ?

- Oui ?

- Ma mère t’a envoyé me chercher ?

- En effet.

- Et tu ne vas pas la prévenir que tu m’as trouvée ?

- Non.

- Ca ne te pose pas de problèmes ?

- Hé bien.. Je n’aime pas désobéir à ta mère..

- Mais tu n’y vas pas.

- Non.

- Pourquoi ?

- Pour toi.

Lhei relâcha sa main qu’elle tenait repliée sur ses jambes et la posa derrière elle pour se retourner, lui faisant face. En silence, elle vint prendre sa main pour la lier à la sienne. Elle n’en dit rien, mais son regard exprimait plus de gratitude qu’elle n’aurait su en exprimer avec des mots.


- Tu sais ce qu’ils prévoient pour nous ?

- Oui.

- Ce ne te dérange pas ?

- Ca me va.. Il porta la main de la jeune fille à ses lèvres pour y déposer un baiser, mais s’arrêta juste avant de toucher sa peau, en signe de respect. .. Très bien.

Sentant le rouge lui monter aux joues, Lhei se redressa d’un bond, faisant à nouveau fuir la faune locale qui était revenue entre temps.

- Bien. Alors je dois devenir capable de diriger.

- .. Je suppose, oui. Il sourit un instant en constatant son changement d’humeur.

- Rentrons.

- Très bien. »

Il se redressa avec souplesse, époussetant les jambes pleines d’herbes de la jeune fille. En silence, ils prirent la direction du village ensemble.

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La première fois que Lhei avait été en contact avec ses pouvoirs élémentaires, elle avait un peu plus d’une douzaine d’années. La Miqo’te semblait avoir comprit le poids des responsabilités qui pesaient sur elle, mais ne les assumait pas toujours. Il lui arrivait parfois de s’éclipser, aidée de son complice de toujours, afin de trouver un peu de calme dans les bois de la Sylve. Comme ce jour là, au début d’un printemps qui s’annonçait luxuriant. Les deux amis avaient décidé de s’installer près d’une rivière de Gridania, non loin de la Guilde des Botanistes. Bien que leurs corps d’adultes semblaient bien partis pour se former, leurs esprits enfantins ressurgissaient parfois, les entrainant dans les mêmes jeux auxquels ils s’adonnaient, étant enfants. Ils étaient pieds nus, debout dans l’eau fraiche qui leur arrivait jusqu’aux genoux, semblant se livrer une bataille d’eau dont la férocité n’avait d’égale que sa candeur. Alors qu’ils riaient aux éclats, une voix forte se fit entendre, depuis la rive, muant immédiatement le rire des deux jeunes gens en un silence respectueux.


« - Garanjy Lhei, voudriez-vous me faire l’honneur de venir assister à votre leçon, je vous prie ?!

Se figeant, ils glissèrent les yeux vers la voix autoritaire et sans appel qui venait de les interpeller. Il s’agissait d’une Miqo’te dont la petite taille semblait être compensée par sa présence forte, et son regard sévère. Les mains posées sur la taille et les pieds résolument plantés dans le sol dans la ligne de ses hanches, Mauh Garanjy couvrait les deux jeunes avec une détermination qui la caractérisait. Ils ne purent qu’abdiquer devant la tête de leur Tribu qui, chose rare, s’était déplacée elle-même pour chercher sa fille. Alors que celle-ci sautillait de pierre en pierre pour rejoindre le rivage, son pied glissa sur de la mousse humide, et elle chuta dans l’eau froide. L’incident aurait été sans conséquences si elle ne s’était pas entaillé la cheville en tombant contre une roche coupante. La jeune fille, mettant plusieurs secondes à réaliser qu’elle saignait, couvrit la plaie à l’aide de sa paume.


- Lhei ! Tout va bien ? Son ami, qui se trouvait juste derrière elle, s’accroupit pour juger de son état.

- Gnn.. Je crois oui.. J’ai dû me couper le pied en tombant.

- A la bonne heure ! Peut-être cela te dissuadera t’il de fuir tes leçons. La Miqo’te, qui avait pourtant des paroles dures, s’était approchée de sa fille pour examiner sa plaie. Elle chassa sa main avec une grande douceur dans le geste. Voyons voir cette plaie, je vais la soign.. Oh ?

Les jeunes baissèrent les yeux sur le pied de Lhei qui, en guise de plaie, n’était plus ornée que par une légère cicatrice, déjà refermée.

- Comment.. ?

- Huh..

Un large sourire s’épanouit sur les lèvres de Mauh Garanjy.

- C’est toi qui a fait ça, M’man ?

- Non, Lhei. C’est toi.

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« - Encore une fois.

- Mais Mamaaaan.. Lhei rechigna un instant, d’une voix trainante.

- Recommence, Lhei.

Plusieurs printemps avaient passé depuis la découverte des pouvoirs de Lhei. Tout d’abord étonnée par les capacités précoces et soudaines de sa fille, Mauh fut ravie que sa seule progéniture ait hérité de ses dons. En effet, Mauh était une soigneuse aguerrie, issue d’une lignée d’élémentalistes ancienne. Elle avait su se distinguer, cependant, de ses ainées, par son orientation. Dès son plus jeune âge, Mauh avait décidé de devenir Mage Blanc afin de marcher dans les pas des Padgales. Dans son temps, la chef de Tribu avait tout mis en œuvre pour atteindre son but, pourtant semé d’embuches dans une ville plutôt hostiles aux gens de sa race. C’est sans violence qu’elle arriva à se faire accepter et reconnaitre en tant que soigneuse à la détermination sans faille. De par son hérédité, elle avait sans conteste des facilités pour la magie élémentaire dont sa fille semblait avoir hérité, ce qui la comblait de joie et de fierté.

Ce qui la chagrinait un peu plus, en revanche, c’était la faible implication de sa fille dans cet art compliqué qu’était l’étude de la magie. A sa grande surprise, celle-ci n’aspirait qu’à devenir pêcheuse. Même pas une pêcheuse renommée. Non. Une vulgaire pêcheuse lambda. Comble du désarroi pour Mauh, sa fille semblait avoir hérité de sa force de caractère, qu’elle utilisait de manière passive pour lutter contre sa mère. Cela se traduisait par une résistance silencieuse, mais constante, qui empêchait la jeune fille de progresser dans ses études des soins élémentaires.

Ce jour-là, cette résistance prenait la forme d’une incapacité à réaliser la formule la plus simple. Assises toutes les deux en tailleurs sous un saule pleureur, Mauh essayait d’expliquer à sa fille comment puiser l’éther autour d’elle afin de le canaliser pour un soin. Lhei semblait trouver l’exercice fastidieux, et se refusait à produire quoi que ce soit de productif. Elle fixait intensément le petit cristal d’eau posé devant elle, censé l’aider à canaliser son énergie. Elle demeura immobile suite à l’ordre de sa mère, les mèches de ses cheveux longs lui tombant sur le visage.


- Lhei ! La Miqo’te, excedée, donna un petit coup derrière la tête de sa fille avec la paume de sa main.

- Aie !

- Tu peux le faire, et je le sais.

- Non.. C’est trop dur, j’aime pas ça !

- Il va bien falloir, parce que..

Un bruissement de feuillage fit lever la tête des deux Miqo’te, annoncant l’arrivée de quelqu’un. Le Miqo’te aux cheveux d’or se dégagea des branches tentaculaires de l’arbre en les écartant d’un revers de la main, souriant.

- Bonjour Dame Mauh. Lhei. Il s’inclina respectueusement devant elles en joignant ses deux pieds dans un petit crissement de cuir.

- Rhin !

- Bonjour, Iranah’li. Que puis-je pour toi ? Elle leva la tête vers l’adolescent, qui n’avait pas pour habitude de la déranger à la légère.

- Le diner est presque prêt, ma mère m’envoyait voir si Lhei avait finit..

- Pas encore non, parce que Mademoiselle n’y met pas du siens.

- Il y a quoi au diner, ce soir ? Lhei sourit à pleines dents, beaucoup plus motivée par la perspective d’un bon repas.

- De la carpe d’Opaline rôtie.

- Hé bien dis à ta mère qu’elle ne vous rejoindra que lorsqu’elle aura terminé l’exercice que je lui ais donné, ce qui, aux vues de ses précédents exploits, risque de prendre long..

- Finis ! La jeune fille sauta sur ses pieds pour courir vers son ami, laissant derrière elle le cristal d’eau rempli d’éther qu’elle venait de canaliser.

- ...

- J’ai finis, je peux y aller Maman, hein ?

- ... Mauh poussa un soupire las, esquissant un geste vague dans le vent avec sa main. Oui, Lhei. Allez-y. N’oublie pas encore ta leçon de demain.

- Hmm. A demain !

Lhei entraina Rhin’li par la main, qui adressa un sourire navré à la chef de la Tribu avant de disparaitre parmi les longues branches du Saul pleureur.

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Lhei ne se présenta pas le lendemain, comme l’attendait sa mère. La lutte qu’elles se livraient toutes deux avaient le don de faire rire la Tribue. C’était une guerre innocente et saine que toutes les mères et leurs filles adolescentes vivent un jour. Elle dura quelques années, jusqu’aux 21 ans de Lhei, date du début d’une guerre bien plus destructrice..

Il pleuvait le jour de leur départ. Une dizaine des Miqo’tes de la Tribu de Mauh Garanjy. De la famille Garanjy, deux membres : les parents de Lhei. De la famille Amariyo, cinq membres : Rhin, ses trois frères et sa sœur. De la famille Panipahr, quatre membres : Les parents, et leurs deux fils. Ils avaient été mobilisés, comme tous les citoyens d’Eorzea ayant un niveau raisonnablement suffisant pour combattre.

Seuls restaient dans le village Khel’a et Iranah Amariyo, ainsi que Lhei. Le couple n’avait jamais su se battre, s’étant dédiés aux arts de la Terre et de la Main. En effet, Khel’a était un pêcheur redoutable et un botaniste savant, et Iranah était une cuisinière accomplie. Dévoués à approvisionner la Tribu en nourriture, ils avaient été choisis pour rester et surveiller le hameau en l’absence de la chef de Tribu.

Lhei, elle, ne pouvait pas y aller. Malgré ses facilités, elle avait passé les dernières années à fuir les enseignements de sa mère le plus possible, tant est si bien qu’elle n’était absolument pas prête ne serait-ce qu’à approcher un champ de bataille. C’est à contrecœur qu’elle laissait partir ses proches et ses familles, qui lui manquaient déjà.

Lhei approcha de son compagnon d’enfance, occupé à vérifier les sangles de ses vêtements.


« - Rhin ?

- Oui ? Il leva la tête pour regarder Lhei, et sourit doucement en voyant des larmes couler sur ses joues, camouflées parmi les gouttelettes d’eau qui tombait du ciel. Ah.. Viens là. Posant sa main sur la tête de Lhei, il l’attira vers lui.

- Vous êtes vraiment obligés de partir.. ? La jeune fille serra dans ses mains le tissu du dos de la tunique de Rhin.

- Gridania a besoin de toutes les forces disponibles..

- Mais pourquoi ? Ils ont toujours été méchants avec nous !

- Allons, Lhei. On ne va pas faire une généralité de quelques enfants, hm ? Il souleva le menton de la demoiselle avec son index, et l'inclina de façon à pouvoir la regarder.

- ..Non.. Elle fit une petite moue, détournant le regard. Mais je ne veux pas que tu partes.. On devait.. Elle ne finit pas sa phrase, sachant qu’il comprenait de quoi elle parlait.

- Moi non plus. Mais ne t’en fais pas.. On fera ce qui est prévu à mon retour. Alors attends moi. S’abaissant légèrement, il ravit un baiser à la jeune fille.

- Lhei ! Viens ici une minute.

- ... Ta mère t’appelle. File donc. Il conclut l’étreinte en l’embrassant sur le front, la laissant s’échapper.

A contrecœur, la jeune fille se rendit auprès de sa mère, en tête de la troupe.


- Je suis là.

- Ah, parfait. Elle se tourna vers sa progéniture, posant son regard dans un mélange de sévérité et de douceur. Je te confie la Tribu en mon absence. Ce sera un bon exercice pour plus tard.

- ..Oui.. La tête baissée, Lhei tordait des doigts entre eux nerveusement.

- Lhei. Lève les yeux.

- Oui.. Relevant les prunelles sur sa mère, elle remarqua qu’elle lui tendant deux petits bijoux de cheveux en argent. Elle porta son regard sur les cheveux détâchés de sa mère, puis sur les bijoux à nouveaux. Que..

- Je veux que tu les gardes le temps de mon absence. Prends en soin.

- Oui .. Elle récupéra les bijoux dans la paume de sa mère, les serrant dans la sienne.

Un son de cor se fit entendre, provenant des collines environnantes. Les deux Miqo’te levèrent la tête.


- C’est l’heure. Nous allons y aller.

- O..Oui !

- Sois prudente, Lhei. Et ne t’inquiète pas trop, nous reviendrons bientôt.

- Oui.. Elle répéta ce mot, qui semblait être le seul qu’elle sache prononcer en ce moment de tension. Elle fut surprise par l’étreinte soudaine de sa mère qui l’étreignit quelques instants. Les effluves de son parfum aux fleurs parvinrent à la jeune fille, parfum qu’elle ne sentait que rarement.

- Les Douze te gardent, ma chère enfant.. Le murmure avait été bref. La seconde d’après, Mauh c’était reculé, et avait planté son bâton dans le sol, portant son regard sévère sur sa Tribu. Nous partons. Surtout, restez bien groupés.

Le groupe se mit en marche en silence sous le regard pensif de Lhei. La main d’Iranah sur son épaule la fit revenir à elle, et s’écrier en secouant le bras.

- Je t’écrirai tous les jours, Maman ! Soyez prudents !

Mauh tourna la tête pour adresser un sourire doux à sa fille, avant de se concentrer sur la route. Lhei regarda partir pendant de longues secondes ses proches, qu’elle voyait pour la dernière fois sans en avoir conscience.

Une voix sorti Lhei de la torpeur de son sommeil, étouffée par la masse incolore de l'eau dans laquelle sa tête était plongée.

- ..Hei ? Lhei ?

Ouvrant les yeux, elle porta son regard sur le visage de l'Elézen penché sur elle, qu'elle voyait à l'envers. Elle cligna des yeux quelques instants en répondant à son sourire. Il lui fit signe de se redresser, ce qu'elle fit.

- Tout va bien ? Tu semblais.. Boulversée.

- Un mauvais rêve, je suppose..

- Tu dois être contente de te réveiller alors !

- Plutôt, oui..

- Bien, passons à la coupe ! Comme d'habitude ?

- Oui..

- Tu ne changes pas hein, constante ! C'est une qualité il parrait. D'ailleurs, cela me fait penser à..

Lhei continua d'écouter distraitement les paroles de l'Elézen qui lui séchait ses cheveux avec une serviette douce. Immobile, elle porta son regard au miroir, en face d'elle, pour remarquer qu'elle pleurait.
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Correspondances

Message par Lhei » 03 mars 2019, 01:26

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Un petit carnet à la reliure de cuir, abimée par le temps et les intempéries, est câché au fond du sac de Lhei. Ayant connu bien des printemps, il semble toujours être utilisé. La première page, qui est en fait une feuille vollante pliée en deux et collée sur une feuille, est devenue presque illisible tant son encre a clairci sous l'effet du temps, et des multiples consultations.
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Re: Correspondances

Message par Lhei » 05 mars 2019, 03:21

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La page suivante est identique à la première, une feuille pliée en deux et collée. L'écriture est plus brouillonne et quelques tâches de terre maculent celle-ci. L'encre, elle, semble tout aussi délavée..
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Re: Correspondances

Message par Lhei » 09 mars 2019, 05:15

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Les quatre lettres suivantes sont bien plus courtes, rédigées avec une écriture brouillonne au fusain, dont le temps a effacé une partie. Le papier est parfois tâché de tâches d’eau séchées. A partir de la troisième, les mots sont directement écrits sur le carnet, et plus sur une feuille volante.
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Cette lettre a été froissée et déchirée en deux, avant d’être recollée sur le ce carnet, rendant le tout difficile à déchiffrer.
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La page suivant laisse place à une suite de calculs et de symboles divers. L’écriture est plus modérée, presque normale. Un petit paragraphe suit les calculs, qui est barré de traits agités. Un petit paragraphe suit encore.
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Le mot suivant est trempé de petits auréoles autrefois humides ayant fait déteindre le fusain, l’écriture est parfois inégale.
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Re: Correspondances

Message par Lhei » 09 mars 2019, 06:29

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L’écriture semble devenue modérée, et quelques traces mouillées empêchent parfois de deviner la fin de certains mots, sans que cela gêne l’essentiel de la lecture. Les mots semblent former une lettre. Elle est écrite sur deux des pages du carnet, suivant les précédentes lettres.
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Re: Correspondances

Message par Lhei » 16 juin 2019, 05:32

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Certaines pages du carnet sont particulièrement marquées par le temps et les cornes. Elles se présentent presque spontanément au lecteur qui feuillettera le carnet.
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Re: Correspondances

Message par Lhei » 16 juin 2019, 05:44

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Re: Correspondances

Message par Lhei » 16 juin 2019, 05:48

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Les pages suivantes se succèdent et ne se ressemblent pas, contant les aventures du trio que formait Crimson, Emy et Lhei. Quatre ans de rencontres soigneusement relatées, de petites anecdotes, d'enseignements et de moments de complicité. Quatre ans retracant l'évolution de la mentalité d'une Miqo'te timide et douce qui, envoyée au front avec ses deux compagnons, devint experte dans les soins en combat. Quatre ans de lettres adressées à sa mère, qui détaillèrent toutes les nombreux paysages qu'elle visitait. La fraicheur des embruns de Limsa Lomnisa et le goût des poissons du Bismark, la chaleur étouffante d'Ul'dah et l'éclat étincelant des joyeux de la Guilde des Ofèvres et, enfin, les étendues gelées du Coerthas, et la chaleur d'un rire au coin du feu. Toutes ces pages avaient vu grandir Lhei, comme une mère qui veille sur son enfant de son regard bienveillant et attentif. Les peines avaient laissées place aux joies et les pleurs à un sourire nostalgique. Avec ses deux compagnons de voyage, elle avait apprit, avait reprit goût à la vie qu'elle avait perdu. Auprès de ceux qu'elle nommait "sa famille", elle s'était épanouie, au point de presque en oublier sa culpabilité et sa tristesse.

L'avant dernière page du carnet est intacte, couverte de trois mots simples, d'une lisibilité parfaite. La page est dénuée de toute trace du temps qui passe, et l'encre y est très foncée, comme si on avait appuyé sur la plume pour écrire.
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