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par Ashen/Menzo » 22 févr. 2016, 20:16
Il savait qu'elle l'avait, elle l'avait toujours avec elle. Mais il savait aussi que ça faisait un certain temps qu'elle ne l'avait pas utilisé. Longtemps.
Ca y est, il venait de le retrouver, il lu la dernière entrée... trop longtemps.
Il pris une plume et se mit à écrire.
"Je ne sais pas par où commencer, mais voilà, faut que je sorte tout ça.
Ako est en danger de mort.
Mais c'est étrange, j'ai envie de dire que ce n'est pas ça le pire.
Ca a fait comme un électro-choc. Et je me suis vu.
Là, à côté de toi, à la Penne, comme de multiples nuits je te vois entrain de dormir, tes formes de future mère se soulevant au rythme de ta respiration. Mais contrairement aux multiples nuits précédentes, je ne suis pas là à te contempler, heureux et souriant.
J'ai l'impression de me réveiller, pas d'un mauvais rêve, mais d'une autre réalité, une vie agréable... mais qui n'était pas ce que je voulais. Sans doute pas ce que l'on voulait.
Comment on en est arrivé là?
C'est assez simple, et c'est ce qui a fait que progressivement on s'est... retrouvé à stagner.
On est arrivé ici pour rechercher ton père. On s'est installé à la Penne comme camp de base pour nos recherches. On savait qu'il était dans la zone. Comme on s'attendait à rester un peu, on a commencé à s'investir un peu dans le fonctionnement de cette communauté. Ca s'est avéré nécessaire, d'un côté, il nous ont bien aidé.
Quelques temps après nous l'avons presque eu, mais nous a échappé, ton père, même en exil, est un chasseur exemplaire. Et je pense qu'il s'agissait d'un test, pour me jauger. Nous sommes donc rentré, et il a fallu relancer la chasse. Et vu comment il est bon, ça a pris du temps...
Du temps...
On s'est fait manger par le temps. On s'est laissé endormir.
Comme pour les gens de la Penne on commençait à faire partie de la communauté, et qu'ils nous voyaient rester, ils nous ont carrément offert une place parmis eux... et ça aurait du me mettre la puce à l'oreille.
Et donc on s'est installé, moi en tant que chasseur de la communauté, chasseur et protecteur. Et toi, chasseresse, mais aussi conteur, et le fait que tu sois future mère a attiré pas mal de sympathie. Ces gens ont le coeur sur la main, et dans le bon sens du terme. Je suis devenu Cœur d'Ours, pour mon côté violent sauvage et protecteur, et toi une C', grande chasseresse, et bientôt mère, ils t'ont surnommé Regina, la Mère des Coeurls.
Et c'est là qu'à commencé cette "nouvelle vie". Oh elle n'était pas mauvaise. Une vie d'entraide, de solidarité tribale, une vie de chasse, c'était stimulant, attrayant, satisfaisant dans un sens...
Mais maintenant que j'ai été réveillé... ce n'est pas ça que je veux, ce n'est pas ce que nous voulions. Et nous nous sommes laissé avoir, nous en avons oublié de retrouver ton père, nous nous sommes intégrés malgré nous à la Penne. Et on a perdu Lya, qui a mon avis a su voir plus clairement dans la situation.
Tout ça pour dire... après la peur de perdre Ako, j'ai réalisé une peur encore plus grande.
Celle de perdre le Coeurl, celle de perdre Torama.
Et ça je ne veux pas. Je ne veux pas que mes enfants naissent sans clans, je ne veux pas que soit jeté aux orties ce pour quoi tu as survécu et tu t'es battue. Je VEUX devenir le Nuhn des C de ta tribue. Et là... si je ne m'étais pas réveillé... je n'aurai même plus mérité le titre de Tia.
La torpeur a trop duré. Et il a fallu qu'une personne de ma vie soit en danger de mort pour que je me souvienne de ce qu'était ma vie.
J'ai honte.
Tu trouveras sans doute tout ça à ton réveil. Je suis parti à Brumée, je dois faire ce que je peux pour la sauver. Je vais en profiter pour reprendre contact comme il faut avec Lya.
Et dès que c'est fait, je reviens.
Et je retrouverai C'junn.
La torpeur est finie, et il est temps de reprendre les choses en mains. Tu m'as appris une leçon quand je t'ai rencontré, tu m'as montré que ce qu'il y avait de plus important c'était nos Rêves, ce qui nous porte en avant.
Il est temps maintenant que je rêve ma vie.
Et que je vive ce Rêve."
L'écriture au début était un peu mal assurée, un peu molle, mais sur la fin s'assertit, devient plus nerveuse, on peut y sentir la honte dont il parle, puis cette fureur qui le prend, cette colère qu'il a un peu contre lui qu'il transforme en rage de continuer et d'aller de l'avant.